Texte intégral
La Lettre de la Nation Magazine – N° 361 - 1er novembre 1996
Le rôle majeur du CSA
La volonté clairement manifestée ces derniers jours par le Conseil supérieur de l'audiovisuel de jouer à l'égard des médias tout son rôle de conseil, de surveillance, et, le cas échéant, de rappel à l'ordre, est une excellente nouvelle pour la bonne santé de notre vie publique. Qu'il s 'agisse de l'instauration d'une signalisation particulière de la violence à la télévision ou de la mise en demeure adressée à Canal+ à la suite d'un dérapage intervenu dans une émission satirique diffusée par la chaîne, le CSA se montre à la hauteur de sa mission. Il est en effet essentiel dans une démocratie que la nécessaire et légitime liberté d'expression de la presse ne débouche pas sur une totale absence de contrôle. Celui exercé par le CSA est également une invitation permanente, pour ceux qui détiennent le pouvoir et le devoir d'informer, à prendre toujours davantage conscience de la responsabilité immense qui est la leur face à nos concitoyens.
Corse : une coupable confusion
Les pseudo-révélations concernant la Corse, largement diffusées et commentées ces derniers jours, posent une autre question touchant elle aussi les médias et plus largement tous ceux qui, dans notre pays, font et relaient l'actualité : celle de la hiérarchisation de l'information. Est-il normal, en effet, est-il responsable de la part de l'opposition socialiste de mettre sur le même plan, par pur souci polémique, la parole d'un terroriste en fuite, condamné par la justice, recherché par la police, et celle du gouvernement de la France ? En paraissant donner du crédit à ces allégations fantaisistes, le PS joue, de fait, un jeu bien dangereux qui consiste à préférer la démagogie à l'intérêt de la Nation et de notre démocratie. C'est d'autant moins excusable quand on connaît l'écrasante responsabilité des gouvernements socialistes successifs, entre 1981 et 1993, dans la dégradation et l'enlisement de la situation en Corse. A l'heure où le gouvernement travaille à réparer ces années de faiblesses et de compromissions durant lesquelles plus de cent terroristes ont été libérés, l'opposition devrait avoir la mémoire moins courte et la critique moins facile.
Le PS entre ridicule et contradiction
Il est vrai que, sur ce point, les socialistes ne semblent pas connaître de limites ni se soucier du risque de sombrer dans le ridicule ou la contradiction. Ainsi, Claude Bartolone, qui convoque la presse pour affirmer que la réforme de la protection sociale n'avance pas, le jour même où le Parlement exerce pour la première fois le droit de regard sur les comptes sociaux qui lui a été donné par cette réforme... Ainsi, tous les ténors socialistes qui, après avoir accusé le gouvernement d'agir sans concertation dans le dossier Thomson, voient un recul dans l'annonce par le Premier ministre – dans un souci d'assurer la plus grande transparence – de l'organisation d'un débat sur ce thème devant le Parlement... Que la volonté polémique devienne à ce point la seule justification des déclarations politiques de l'opposition est pour le moins attristant. Ce qui est certain, c'est que le débat public n'a rien à y gagner.
La Lettre de la Nation Magazine – N° 362 - 8 novembre 1996
L'imagination et la volonté au pouvoir
La réunion du Conseil national de notre mouvement, consacrée, le 5 novembre dernier, à la modernisation de la vie politique, a débouché, au terme d'un débat approfondi, sur des décisions novatrices, courageuses et sérieuses.
En se prononçant très clairement – et à travers des propositions concrètes – en faveur d'un renforcement des règles sur le cumul des mandats et des fonctions et d'une meilleure participation des femmes à la vie publique, ou en instaurant une limite d'âge pour les candidats, le Rassemblement pour la République a apporté, le premier, aux questions posées par le Premier ministre à l'ensemble des formations politiques du pays, une réponse à la hauteur des enjeux soulevés.
Loin d'être d'une importance secondaire, tous ces sujets participent en effet d'une aspiration très forte de nos concitoyens à toujours plus de démocratie et à voir corriger la distance excessive qui leur semble exister entre le monde politique et la réalité de leur vie quotidienne.
Notre mouvement fait ainsi la preuve, une nouvelle fois, à quelques semaines de son vingtième anniversaire, de sa vitalité, de sa capacité d'imagination et de proposition, de sa modernité et de sa compréhension des attentes de nos concitoyens.
Face au triste spectacle offert par un Parti socialiste toujours prisonnier de ses vieilles lunes et incapable de formuler le moindre projet original, le contraste est réellement saisissant. Il donne la mesure de la distance qui sépare le monde virtuel où se débattent les socialistes de la réalité dans laquelle le gouvernement et la majorité agissent.
La présentation au Conseil des ministres d'un projet de loi destiné à compléter et à renforcer les dispositions existantes en matière de lutte contre l'immigration clandestine en est le dernier exemple en date : avec une sérénité et une détermination toutes gaullistes, le gouvernement d'Alain Juppé mène dans ce domaine une action exemplaire, pragmatique et efficace, pour réparer les erreurs et les fautes accumulées pendant des années par les socialistes.
Les premiers résultats d'ores et déjà obtenus doivent nous encourager à poursuivre, par-delà les difficultés du moment, sur la voie du redressement engagé de la France. Quand la volonté et l'imagination sont au pouvoir, il n'existe pas de fatalité du déclin.
La Lettre de la Nation Magazine – N° 363 - 15 novembre 1996
PS : archaïsme et poudre aux yeux
Le projet économique et social approuvé samedi dernier par le Conseil national du PS, après dix-huit mois de complet silence, constitue un parfait exemple des dégâts que peut causer, en politique, l'addition de la démagogie et de l'archaïsme. Faute d'être capables d'inventer la moindre solution alternative crédible, les socialistes n'ont su concocter qu'un catalogue hétéroclite en puisant allégrement dans le stock – pourtant depuis longtemps périmé – des propositions de 1981. Retour aux nationalisations, augmentation du nombre des fonctionnaires et des dépenses publiques, diminution du temps de travail sans augmentation de salaire : rien ne manque à l'appel. Conjugué à l'accumulation des promesses les plus fantaisistes sur l'air de « Demain, on rase gratis » – augmentation des salaires et baisse du chômage, baisse des impôts et hausse des dépenses publiques... –, ce programme est enfin de compte à l'image du PS de Jospin : oscillant, sans jamais y résister, entre la tentation de l'archaïsme et celle de la poudre aux yeux.
Zaïre : la France en première ligne
A l'heure où des voix s'élèvent partout à travers le monde pour s'indigner de l'indifférence de la communauté internationale face à la souffrance, au Zaïre, de centaines de milliers de réfugiés dépourvus de tout secours, les efforts de la France pour changer le cours des choses forcent le respect et l'admiration. Ils permettent une nouvelle fois, dans la droite ligne des interventions répétées de Jacques Chirac, depuis son élection, d'entendre la voix éternelle de la France, celle de la fraternité et du refus de la résignation.
Chaban : l’exemple d’un gaulliste
Gaulliste de la première heure, serviteur infatigable de la France et des Français, Jacques Chaban-Delmas est pour chacun d'entre nous plus qu'un compagnon fidèle, un exemple. En le faisant, mardi 12 novembre, son Président d'honneur, l'Assemblée nationale lui a rendu un juste hommage auquel tous les gaullistes s'associent avec affection. A l'heure où la France, confrontée à une situation difficile, se trouve engagée dans un effort de redressement courageux, la présence parmi nous de cet homme entré vivant dans l'histoire de France par son seul nom de guerre est un soutien et encouragement précieux.
20 ans
En célébrant son vingtième anniversaire le 1er décembre prochain à travers 26 réunions simultanées dans chacune de nos régions, notre mouvement a choisi de privilégier la proximité avec tous nos concitoyens. Cet anniversaire sera bien sûr l'occasion de nous souvenir de tous les combats que nous avons menés en commun au nom des convictions gaullistes que nous partageons. Mais ce rendez-vous nous permettra également de témoigner de nouveau de notre détermination à poursuivre, avec Jacques Chirac et Alain Juppé, la construction d'un avenir meilleur pour tous les Français. Je sais pouvoir compter sur vous pour joindre, dans votre région, votre enthousiasme à celui de tous nos compagnons.
La Lettre de la Nation Magazine – N° 364 - 22 novembre 1996
La leçon de Dreux
Le premier tour de l'élection municipale qui s'est déroulé dimanche dernier à Dreux est à bien des titres instructif sur la réalité de la situation politique de notre pays.
Contrairement à tous les commentaires alarmistes entendus avant le scrutin, Gérard Hamel, maire RPR sortant et secrétaire départemental du RPR, enregistre une progression de plus de 6 points par rapport à son résultat d'il y a dix-huit mois, tandis que le Front national connaît un coup d'arrêt.
L'enseignement est triple. L'élection de Dreux prouve tout d'abord que l'appartenance au RPR et l'adhésion claire et déterminée à la politique du gouvernement ne constituent en rien un handicap, bien au contraire.
Elle démontre, ensuite, que le phénomène d'exaspération qui devait, à en croire certains, déboucher sur une nouvelle progression du FN et pousser vers lui de nouveaux électeurs déçus par les formations politiques parlementaires ne s'est pas produit.
Elle apporte enfin la preuve, une fois de plus, qu'au moment de choisir leurs représentants, les Français se fient plus volontiers à ceux qui ont démontré leur compétence, leur courage et leurs convictions, qu'aux sirènes de la démagogie ou des promesses illusoires.
Il y a fort à parier qu'il s'agit là d'un exemple destiné à s'amplifier, partout en France, à mesure que nos concitoyens commenceront à ressentir dans leur vie quotidienne les effets bénéfiques de la politique de redressement de la France menée par Alain Juppé, comme les Drouais ont constaté l'efficacité de la gestion de leur ville par l'équipe de Gérard Hamel.
Dreux, de ce point de vue, reflète sans doute un tournant dans la perception par nos concitoyens de l'action du gouvernement.
Continuons donc sans état d'âme sur la voie tracée avec détermination et audace par Jacques Chirac et Alain Juppé. C'est celle du succès de la France.
Elle a besoin aujourd'hui de la mobilisation de tous et c'est de cette mobilisation que viendra, pour tous les élus qui en seront les animateurs, la confiance renouvelée de leurs concitoyens.
L'entrée d'André Malraux au Panthéon est l'occasion pour chacun d'entre nous de méditer l'exemple laissé par celui qui fut tout à la fois un écrivain, un homme de culture, un témoin engagé de son époque et un homme de passion, convaincu selon le mot de De Gaulle que « la seule querelle qui vaille est celle de l'homme ». Avec Malraux entrent au Panthéon le refus de la résignation et l'esprit d'aventure et de désintéressement. Ce sont à l'évidence, face aux difficultés de l'actualité et à la tentation du doute, des qualités dont notre époque a un besoin urgent.