Éditoriaux de M. Jean-François Mancel, secrétaire général du RPR, dans "La Lettre de la nation magazine" des 6, 13 et 20 décembre 1996, notamment sur l'attentat à la station RER de Port-Royal, les "attaques" contre le RPR, le sommet franco-allemand et l'accord sur le pacte de stabilité et de croissance en Europe.

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Média : La Lettre de la Nation Magazine

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La Lettre de la Nation Magazine - 6 décembre 1996

Le défi du terrorisme

L'attentat meurtrier commis dans le RER parisien à la station Port-Royal a suscité, en même temps qu'une condamnation unanime, un sentiment d'horreur et d'indignation. Unis dans leur émotion et leur sympathie à l'égard de toutes les victimes innocentes de cet acte barbare et de leurs proches, les Français doivent également être unis dans la vigilance et le soutien à la volonté du gouvernement de lutter sans relâche contre la menace terroriste. La présence d'Alain Juppé sur les lieux de l'attentat et l'intervention très forte de Jacques Chirac, assurant nos concitoyens de son entière détermination, ont donné toutes deux la mesure de la mobilisation des pouvoirs publics. Le message ainsi adressé aux poseurs de bombes est clair : la France ne cédera pas à la menace, elle ne se laissera pas réduire à la peur et ceux qui ont frappé les siens ne doivent attendre de sa part aucun répit avant d'avoir reçu le châtiment qu'ils méritent. Confiants dans cette issue, l'essentiel est aujourd'hui que les Français sachent se rassembler autour du Président de la République et du Premier ministre.

20 ans : enthousiasme et mobilisation

Nous sommes plus de quarante mille, dimanche 1er décembre, à avoir pris part aux réunions organisées dans toutes les régions de France pour célébrer les 20 ans du Rassemblement. Cette mobilisation enthousiaste partout à travers notre pays est le meilleur signe de la vitalité du mouvement gaulliste et de notre capacité à être encore demain, comme hier et aujourd'hui, une force d'action et d'imagination unie au service de la France, de son redressement et de son succès. Que tous ceux qui ont apporté leur pierre à la réussite de cette journée et de toutes nos manifestations trouvent ici l'expression de mes remerciements sincères. À nous à présent de faire la démonstration concrète dans les prochains mois, en allant à la rencontre de nos concitoyens pour débattre et dialoguer, de notre capacité à construire pour la France de l'an 2000 un projet digne de la France pour tous.

Tennis : la France qui gagne

La victoire de la France en Coupe Davis est une image heureuse, celle d'une France dynamique et conquérante, celle d'une équipe solidaire capable de croire crânement en sa chance et de forcer le destin. Au-delà de la valeur symbolique de l'exploit réalisé par l'équipe de France, ce succès illustre également ce principe qui guide depuis vingt mois l'action de Jacques Chirac et d'Alain Juppé : renoncer au renoncement et garder confiance en l’avenir même lorsque le vent souffle en tempête. C'est aussi cette volonté que le Président de la République a sans doute souhaité saluer en recevant à l'Élysée les vainqueurs de Malmö. C'est pour notre pays, trop souvent tenté par l'inquiétude, un exemple à méditer.

 

La Lettre de la Nation Magazine - 13 décembre 1996

Les calomnies et la vérité

Le Rassemblement pour la République a de nouveau été la cible au cours des derniers jours d'attaques aussi violentes qu'infondées, cherchant à accréditer l'idée que son financement reposerait sur des pratiques illégales. Ces allégations fantaisistes et mensongères, auxquelles il a été largement fait écho, sont sans aucun fondement. La publicité qui leur est faite est d'autant plus regrettable que la justice s'est prononcée, en une autre occasion, à la demande du Rassemblement pour la République, sur le caractère diffamatoire d'assertions de ce genre, et a ainsi jugé, le 25 juin 1996, qu'« en imputant à ce parti [le RPR] des pratiques illégales pour recueillir des fonds », le quotidien Libération avait porté « atteinte à la considération de ce parti ». En conséquence, la justice a d'ailleurs ordonné la publication d'un communiqué indiquant que les personnes en cause « ont été condamnées à des peines d'amende et à des dommages-intérêts pour avoir diffamé(...) le RPR en [lui] imputant (...) des pratiques de financement illicites ». Il ne s'agit là ni de rumeurs, ni de suppositions, mais d'une décision de justice. Elle devrait, sauf à traiter par le mépris les principes mêmes qui fondent notre démocratie et notre République, être considérée comme telle, c’est-à-dire préférée aux mensonges et à la calomnie.

Europe : la volonté franco-allemande

Le 68e sommet franco-allemand, qui s'est tenu il y a quelques jours à Nuremberg, a permis de constater la vitalité de la coopération entre nos deux pays et la détermination commune de Jacques Chirac et Helmut Kohl à faire progresser très concrètement la construction européenne dans plusieurs domaines qui concernent directement la vie quotidienne des peuples. C'est le cas, en particulier, de la sécurité, à travers la proposition d'un renforcement d'Europol, de la politique étrangère et de défense, avec l'accord sur la désignation par les gouvernements d'une personnalité chargée de coordonner l'action extérieure de l'Union, ou encore de l'immigration, en se dotant des moyens nécessaires à un contrôle efficace des frontières extérieures de l'Union. Cette volonté politique clairement exprimée est le meilleur gage du succès à venir de la construction européenne, c'est-à-dire la capacité de l'Europe d'assurer demain une vie plus heureuse à tous les habitants des pays membres de l'Union. En hommes d'État, Jacques Chirac et Helmut Kohl ont pris, comme ils l'écrivent dans leur déclaration commune, la mesure de leurs « responsabilités, à l'égard des générations à venir ». Certains qu'avec un gaulliste à l'Élysée les intérêts français ne seront jamais sacrifiés et que l'Europe future sera avant tout soucieuse du bien-être des femmes et des hommes qui la composeront, nous devons nous aussi repousser la tentation du doute et du renoncement. Nous le devons pour nos enfants.

 

La Lettre de la Nation Magazine - 20 décembre 1996

Fiers et heureux d’être français

L’année 1996 s’achève. Elle a été pour beaucoup de Français une année difficile parce qu’ils n’ont pas encore pu constater, dans leur vie quotidienne, tous les effets bénéfiques des efforts entrepris par le gouvernement et la majorité pour assurer le redressement de la France et engager les réformes indispensables que les socialistes ont trop longtemps différées.

Élus, cadres ou militants du Rassemblement pour la République, vous avez été, sur le terrain, durant cette période la plus délicate, des soutiens essentiels pour conforter chez nos compatriotes une confiance parfois chancelante. Je tiens aujourd'hui à vous en remercier de tout cœur.

La détermination de notre Mouvement, conforme au dynamisme et à l'enthousiasme de ses vingt ans, a permis à la France de tenir bon.

Nous allons dans les mois à venir continuer à recueillir, dans chacun des domaines qui préoccupent nos compatriotes, les fruits du courage et de la responsabilité.
C'est vrai en ce qui concerne la sécurité. Les arrestations récentes en Corse confirment de manière spectaculaire la volonté totale du gouvernement que la loi de la République soit respectée partout et par tous.

C'est vrai de la lutte contre l'immigration irrégulière, qui est - avec l'affirmation résolue de nos valeurs républicaines et le renforcement de notre politique de coopération - l'une des conditions indispensables à la réussite d'une véritable politique d'assimilation des étrangers en situation régulière qui en manifestent le souhait. Le projet de loi présenté par Jean-Louis Debré pour compléter et actualiser les dispositions existantes, et les résultats déjà obtenus, témoignent de la complète détermination du gouvernement et de l'efficacité de son action.

C'est vrai également du rayonnement de la France en Europe et dans le monde. L'accord récemment intervenu au sein de l'Union européenne, grâce à l'initiative de Jacques Chirac, sur un pacte de stabilité et de croissance prouve ainsi que l'Europe peut être - dès lors que les intérêts de la France y sont réellement et activement défendus - un formidable atout pour la prospérité de notre pays.

C'est vrai encore du souhait légitime de nos concitoyens de voir diminuer les impôts puisque dès le prochain tiers provisionnel, ils constateront une baisse sensible de leur impôt sur le revenu.

C'est vrai enfin et surtout de l'emploi, et tout particulièrement de l'emploi des jeunes, qui est l'objectif primordial auquel concourent toutes les décisions prises par le gouvernement.

Ce sont là autant de raisons supplémentaires d'avoir confiance en l'avenir. Demain, j'en suis convaincu, sera meilleur qu'aujourd'hui. Demain, chacun de nos concitoyens sera de nouveau fier et heureux d'être Français. Bonne et heureuse année 1997 à chacune et à chacun d'entre vous, et bonne année à la France !

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