Déclaration de M. Dominique Strauss-Kahn, ministre de l'économie des finances et de l'industrie, et porte-parole de la gauche plurielle pour les élections régionales 1998 en Ile-de-France, à France 2 le 15 mars 1998, sur la victoire de la gauche en Ile-de-France.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Dominique Strauss-Kahn - ministre de l'économie des finances et de l'industrie, et porte-parole de la gauche plurielle pour les élections régionales 1998 en Ile-de-France ;
  • Daniel Bilalian - Journaliste

Circonstance : Elections régionales le 15 mars 1998.

Média : France 2 - Télévision

Texte intégral

D. Strauss-Khan : Il semble que la gauche plurielle ait conquis l’Île-de-France. Cette victoire, dans la région-capitale, la principale région du pays, est un symbole très important de l'ensemble de ce qui s’est passé, et du fait que les Français ont choisi de soutenir la politique du Gouvernement dans l'ensemble du pays. En effet, cette victoire nous la devons d'abord à l’action qui a été conduite par L. Jospin depuis neuf mois, au style imprimé, à la confiance regagnée, la confiance retrouvée, les engagements connus, et aussi les premiers résultats - même si nous savons que ce ne sont que des premiers résultats. La victoire, nous la devons bien sûr aux électeurs, qui ont voulu - comme le disait notre slogan - que cela bouge en Île-de-France, aux têtes de listes, aux candidats, aux militants qui se sont mobilisés et aux partis politiques qui ont voulu gagner ensemble. Pendant cette campagne, des engagements ont été pris pour faire de nouvelles actions, un nouveau style, une nouvelle méthode, une équipe rajeunie, féminisée, unie. Et J.-P. Huchon saura l'animer avec la compétence qui est la sienne. Pendant cette campagne, des engagements ont été pris qui forment un pacte et je dis, ce soir, au nom de la gauche plurielle, que ce pacte sera tenu. Je voudrais aussi tirer une ou deux conclusions des résultats nationaux : la première c'est que la gauche est forte quand elle est rassemblée, et qu'elle est victorieuse quand elle est unie. Et on voit bien que, partout dans le pays, la gauche rassemblée est plus forte que l'ensemble de ces parties mises bout à bout. La seconde, on le voit bien en Île-de-France et à Paris, c'est que nous avons su rassembler à la fois les couches moyennes et les couches populaires. Si bien qu'au total, la gauche se trouve aujourd'hui, avec les Verts, confortée, et les droites sont divisées. Cette victoire, il faut que nous la prenions avec gravité et humilité. Il y a encore beaucoup de Français qui sont dans des situations difficiles, touchés par le chômage ou par des revenus trop faibles ; la confiance qui vient de nous être renouvelée nous rend encore plus responsables de ce qui se passe dans l'avenir. Il faut qu'au Gouvernement, comme en Île-de-France nous sachions en être dignes. Je suis sûr qu'au Gouvernement, derrière L. Jospin, et derrière J.-P. Huchon en Île-de-France, nous saurons faire ce que les électrices et les électeurs attendent de nous.

D. Bilalian : E. Balladur a une avance sur Paris, mais de mauvais score pour Monsieur Pasqua dans les Hauts-de-Seine.

Strauss-Khan : M.-P. de la Gontrie, à Paris, a fait une très belle campagne, et le fait que la gauche s'approche du chiffre de la droite à Paris est déjà un succès considérable. Ça n’est jamais arrivé dans le passé. Quant aux Hauts-de-Seine on voit bien que le temps de Monsieur Pasqua est un peu passé. C'est un département dont on disait qu'il était très fortement ancré droite. Si les résultats se confirment sur l'Île-de-France c'est un très grand succès dont il faut féliciter C. Lalumiere, d’une part, l'ensemble des socialistes, des communistes, des Verts, des Radicaux, des Citoyens qui l’ont soutenue. Vraiment, ça serait un très beau résultat s'il se confirme.