Texte intégral
Michèle COTTA. – Bonjour. Un appel de 111 personnalités du monde intellectuel et culturel relance la polémique autour de la loi de 1970 sur l’interdiction de toutes les drogues en France. Un texte qui est rendu public à l’heure où les Nations unies s’inquiètent de la montée dans le monde entier d’une culture de tolérance à l’égard de la drogue. Nous y reviendront tout à l’heure dans la deuxième partie de cette émission. Tout de suite, notre invité Philippe SÉGUIN, le président du RPR, que nous allons interviewer avec Ghislaine OTTENHEIMER de l’Express. Philippe SÉGUIN, bonjour.
Philippe SÉGUIN. – Bonjour.
Michèle COTTA. – Nous voici à 15 jours des élections régionales…
Philippe SÉGUIN. – Et cantonales.
Michèle COTTA. – Et cantonales. Les sondages révèlent que peu de Français s’y intéressent vraiment et surtout que l’opposition ne paraît pas s’être rétablie dans l’esprit des électeurs. Alors, tout cela manque un peu d’ambiance, sauf celle que vous contribuez à mettre en faisant un tour de France...
Philippe SÉGUIN. – Merci.
Michèle COTTA. – Mais vous êtes assez seul. Alors pourquoi ce manque de tonus ?
Philippe SÉGUIN (président du RPR). – Eh bien, le manque de tonus des Français, enfin le manque d’intérêt des Français, le manque d’intérêt spontané pour ces élections régionales et cantonales, il s’explique très aisément. D’abord, c’est compliqué. Il y a deux élections le même jour, elles ne sont pas organisées de la même façon. Il y en a une qui est à deux tours, l’autre à un seul tour, il y en a une à laquelle sont convoqués tous les Français ; l’autre à laquelle ne sont convoqués que la moitié des Français. Bon, ils ont quelque peine, les Français, à s’y retrouver. Est-ce qu’ils savent tous par exemple à Paris dans quel canton ils habitent ? D’autant qu’à Paris, on vote aux cantonales lorsque l’on vote pour le Conseil de Paris. Tout cela est très compliqué, il faut se mettre à leur place. Deuxième élément d’explication, la région est une collectivité jeune. Le département, il a mis plus de 200 ans à s’implanter dans les esprits et là la région, on élit au suffrage universel ses gestionnaires, ses conseillers régionaux depuis 1986. Et puis alors troisième raison, on est dans un calendrier qui reste perturbé par une dissolution. On n’aurait jamais prévu d’organiser deux élections de dimension nationale aussi proches les unes des autres. Alors, les Français, ils ont le sentiment d’avoir déjà voté et ils se demandent pourquoi on leur demande de voter à nouveau. Ils se sont exprimés il y a peu de temps, ils disent qu’ils ne ressentent pas le besoin de s’exprimer encore et aussi rapidement. Donc, il faut se mettre à leur place. Alors, cela étant dit, la responsabilité des hommes politiques devant cette situation, c’est précisément de s’impliquer d’autant plus parce qu’il n’y a pas de petites et de grandes élections. Il n’y a pas de bons et de mauvais calendriers.
Ghislaine OTTENHEIMER (L’Express). – Justement, vous aviez félicité Madame CHIRAC qui, fait une campagne très active, on ne voit pas vos homologues de l’opposition très, très présents sur le terrain. Alors, est-ce que cela ne vous agace pas un peu...
Philippe SÉGUIN. – Je trouve que vous êtes très injuste. J’ai eu l’occasion parce que je suis déjà allé à trois reprises en région Provence-Alpes-Côte d’Azur…
Ghislaine OTTENHEIMER. – Je ne parle pas de vous, je dis vos « homologues ».
Philippe SÉGUIN. – Je vais vous parler de mes « homologues » si vous me laissez parler... je suis allé trois reprises en Provence-Alpes-Côte d’Azur et j’ai découvert mon alter ego de l’UDF, François LÉOTARD, extrêmement impliqué dans cette élection...
Michèle COTTA. – En Provence-Côte d’Azur il vaut mieux !
Philippe SÉGUIN. – Non, attendez, ce que je pense, si vous avez des questions à poser aux autres posez-les… leur. Moi, ce que je pense, c’est qu’il faut s’impliquer et il faut d’autant plus s’impliquer si j’ose dire, que nous sommes l’opposition. C’est notre premier rendez-vous avec les Français depuis ce qui nous est arrivé en mai, juin 1997, depuis que nous avons reçu ce message abrupt mais clair que nous ont adressé les Français, eh bien, saisissons l’occasion de cette élection pour démontrer aux Français que nous avons entendu leur message et que nous avons essayé d’en tirer les conséquences.
Michèle COTTA. – Philippe SÉGUIN, vous avez beaucoup ironisé sur la gauche plurielle mais finalement, elle est plus unie que l’opposition face aux électeurs dans ce scrutin. Pourquoi ? Comment est-ce que vous expliquez que la droite se soit plus… l’opposition soit plus déchirée que la majorité ?
Philippe SÉGUIN. – Nous avons un mode de scrutin qui n’est pas un mode de scrutin idéal. Nous avons un scrutin proportionnel qui encourage ceux qui privilégient les visées personnelles par rapport à l’expression collective de la conviction. Bon, eh bien, nous en supportons les conséquences. Cela étant dit, je vous parlais de la Provence-Alpes-Côte d’Azur, je dis « Provence-Alpes-Côte d’Azur »› parce qu’ils n’aiment pas que l’on dise PACA là-bas alors je respecte leur souhait...
Michèle COTTA. – Vous avez raison, c’est beaucoup plus joli.
Philippe SÉGUIN. – …Vous constatez qu’il y a des listes WEYGAND partout, il y a aussi une grande diversité. J’observe d’ailleurs que même lorsqu’il y a des listes communes à gauche, chacun fait campagne de son côté avec son propre matériel, organise ses propres réunions enfin, c’est vraiment la pluralité. Mais là n’est pas l’essentiel. L’essentiel c’est de montrer que nous avons bien entendu le message des Français, que nous l’avons bien entendu s’agissant de notre comportement, Nous devons davantage écouter, nous devons davantage expliquer et en particulier quel est l’enjeu régional, que nous avons bien compris ce que l’on nous a dit pour ce qui concerne notre comportement en terme de morale publique, Vous savez que le RPR s’est donné un code de déontologie que j’ai commencé à appliquer en procédant à un certain nombre d’exclusions de ceux qui n’avaient pas respecté le code en question. Et puis d’autre part, nous avons entendu l’essentiel de ce qui nous a été dit, c’est que nous n’étions probablement pas fidèles à nos valeurs et à nos convictions. Les Français, vous savez, ils ne croient plus à la politique. Ils ne croient plus à la politique. Ils croient que la politique…
Michèle COTTA. – Vous vous en apercevez de cela sur le terrain ?
Philippe SÉGUIN. – Bien sûr. Mais c’est aussi une des raisons de leur désintérêt pour ces élections. Ils ne croient plus en la politique parce qu’ils pensent que la politique n’a plus de prise ou de moins en moins de prise sur les choses et que ceux qui s’adressent à eux disent la même chose. Alors, ce qu’il faut, c’est que nous ré...apportions des éléments de lisibilité et que nous renouions avec nos valeurs et nos convictions ce que je fais jour après jour.
Michèle COTTA. – Lorsque vous dites, comme vous l’avez fait il y a deux ou trois jours, que la gauche préparait un mauvais coup et qu’elle voulait mettre la main sur le magot régional, qu’est-ce que vous vouliez dire ? Est-ce que vous pouvez vous expliquer peut-être d’une manière moins abrupte ?
Philippe SÉGUIN. – Écoutez, j’espère que vous aviez compris ! Non, la gauche... la gauche elle-même, par ce que disait Ghislaine OTTENHEIMER, pourrait s’appliquer aux leaders de gauche, j’en croise très peu sur le terrain. J’en croise très peu. Bon, ils sortent assez peu. Ils sortent assez peu, pourquoi ? Ils sortent assez peu d’abord parce qu’ils n’ont pas de vitrine très alléchante à proposer. Les deux seules régions qu’ils ont dirigées, c’est la région Limousin et c’est la région Nord-Pas-de-Calais. Manque de chance, ce sont les deux régions où les impôts ont le plus augmenté et ou les réalisations sont les moins visibles.
Michèle COTTA. – C’est cela que vous appelez le magot ?
Philippe SÉGUIN. – Attendez, attendez ! Non, ce qui intéresse le gouvernement et les socialistes dans cette affaire, c’est une occasion – si j’ose dire – j’espère que le terme ne vous paraîtra pas trop abrupte, de se « refaire ». Je crois que l’on a épuisé maintenant, sauf à prendre beaucoup de risques, toutes les possibilités d’augmentation fiscale sur le plan national. Or, il existe un vrai potentiel fiscal dans les régions précisément parce que 20 régions sur 22 ont été administrées par des représentants de l’opposition nationale et que ces régions ont été bien gérées avec une stabilisation fiscale et souvent même une baisse – une baisse – de la pression fiscale. Donc là, il y a un potentiel et d’ailleurs la gauche ne s’en cache pas ! Elle souhaite, elle le dit d’ores et déjà sur place lorsqu’elle fait campagne que les budgets régionaux servent au financement des 35 heures, servent au financement des emplois publics c’est-à-dire à toute une série de choses qui sont de la compétence de l’État. Alors ça, c’est un enjeu important. Il faut que les régions gardent leurs compétences, gardent leurs ressources.
Ghislaine OTTENHEIMER. – Philippe SÉGUIN, je sais que vous ne croyez pas beaucoup aux sondages mais bon on approche du scrutin et l’on peut voir à peu près la fourchette de scores que vont faire les différents partis politiques. Qu’est-ce que vous direz à vos électeurs le soir des résultats quand on verra que la gauche plurielle atteint presque 40 %, l’opposition à peu près 30 % et le Front national 16 % ? Est-ce que vous pourrez…
Philippe SÉGUIN. – Attendez, Madame OTTENHEIMER, si l’élection est déjà faite comme vous le dites, ce n’est pas la peine d’ennuyer les téléspectateurs avec notre débat ! Nous rentrons chez nous tous les deux, enfin tout de même… c’est dans 15 jours qu’aura lieu l’élection, respectons le suffrage des électeurs !
Ghislaine OTTENHEIMER. – Mais en gros, arithmétiquement, on s’apercevra que… c’est très difficile…
Philippe SÉGUIN. – Mais vous n’en savez strictement rien Madame ! Pardonnez-vous de vous le dire. Alors ce que je dirai de toute façon aux électeurs le soir des résultats, le 15 mars et le 22 mars, parce que les élections cantonales seront terminées le 22 mars alors que les élections régionales seront terminées le 15 – je reviens sur ce point – c’est que nous, opposition, nous étions simplement à la première étage d’un long chemin. Cette élection, elle a un enjeu d’abord régional et départemental. Bien. Pour autant, elle a aussi une dimension nationale, ne serait-ce que par ce que vous allez dire sans doute le soir des élections…
Ghislaine OTTENHEIMER. – Vous ne m’avez même pas laissé poser ma question…
Philippe SÉGUIN. – …Des choses du genre de celles que vous avancez. Je leur dirai que de toute façon, comme je leur dis aujourd’hui, quoi qu’il se passe, le 16 ou 23, Monsieur JOSPIN sera toujours Premier ministre. Il y aura toujours une majorité donc pour nous, ce n’était qu’une étape d’un long chemin. Voilà ce que je leur dirai. C’était une étape d’un long chemin et un chemin qui a commencé avec cette élection et qui se poursuivra pendant encore assez longtemps.
Ghislaine OTTENHEIMER. – Est-ce que vous continuerez de leur dire que vous allez faire reculer le Front national et que la droite pourra revenir au pouvoir en faisant simplement reculer le Front national ?
Philippe SÉGUIN. – Je continuerai à leur dire qu’il faut réhabiliter la chose publique, qu’il faut renouer un lien de confiance entre les Français et la politique parce que ce qui s’est passé en mai, juin 1997, ce n’est pas une victoire socialiste, c’est notre défaite, notre défaite à notre tour et cette instabilité que nous observons en France depuis 20 ans, elle traduit une prise de distance des Français vis-à-vis de la chose publique. Alors nous, notre première tâche en tant qu’opposition c’est de travailler à renouer le lien de confiance entre les Français et la chose publique et le reste viendra de surcroît.
Ghislaine OTTENHEIMER. – Vous disiez justement qu’il fallait dire des choses claires aux Français et leur proposer…
Philippe SÉGUIN. – Mais je leur dis des choses extraordinairement claires !
Ghislaine OTTENHEIMER - ...Oui, et leur proposer une alternance visible. Alors, je remarque simplement qu’à droite, de SARKOZY à Monsieur MADELIN, ils veulent proposer un libéralisme...
Philippe SÉGUIN. – Mais qu’est-ce que c’est que cela le « libéralisme » ? Qu’est-ce que le « libéralisme » ? Le libéralisme... tout le monde fait du libéralisme... comme Monsieur JOURDAIN !
Ghislaine OTTENHEIMER. – Oui, je sais, même Monsieur CASTRO...
Philippe SÉGUIN. – Mais excusez-moi… oui je l’ai lu dans votre hebdomadaire mais tout le monde fait du libéralisme, bien sûr…
Ghislaine OTTENHEIMER. – Mais tout de même...
Philippe SÉGUIN. – Cela étant, le problème est de savoir si l’on veut ou non maîtriser la mondialisation, si l’on veut que l’Europe soit ou non une puissance autonome, voilà quels sont les vrais enjeux, et si nous voulons nous donner les moyens de lutter contre le chômage. Or, nous ne nous donnerons pas les moyens de lutter contre le chômage en continuant à alourdir les charges et les impôts.
Michèle COTTA. – Philippe SÉGUIN, on vu revenir an chômage mais vous êtes critique vis-à-vis de la cohabitation. Alors, est-ce que, à votre avis, est-ce qu’elle est uniquement pour les Français qui ont l’air de s’en satisfaire un fantasme d’union nationale comme vous l’avez dit ou l’impression que l’intérêt national est au fond mieux sauvegardé par un tel système ?
Philippe SÉGUIN. – Pardonnez-moi de me répéter mais comment voulez-vous, dans la mesure où les Français ne croient plus en la politique, croient que tout le monde leur propose la même chose, qu’ils n’aient pas la volonté de dire « puisqu’ils nous proposent la même chose, ils n’ont qu’à s’entendre » etc. d’où la cohabitation ? Mais pardonnez-moi, je pense que je ne dois pas être le seul adversaire de la cohabitation ou alors il faudrait que Monsieur JOSPIN nous annonce d’ores et déjà qu’il ne sera pas candidat à la prochaine présidence de la République de manière à la perpétuer.
Michèle COTTA. – Alors, les Français pourtant pourraient... apprécient plutôt ça mais est-ce qu’ils pourraient sanctionner le gouvernement aujourd’hui alors que la production est annoncée comme étant en hausse, le chômage plutôt en baisse et qu’il y a souvent un parfait accord entre le Président de la République et le Premier ministre, je ne sais pas moi, sur l’Irak ou même sur les minima sociaux ?
Philippe SÉGUIN. – Attendez, l’Irak... l’Irak soyons clairs, l’Irak, parce que j’entends dire qu’il y a eu accord entre les deux et que finalement Monsieur JOSPIN devrait partager les fruits du succès de la France. Dans le dossier irakien, c’est le Président de la République qui a été en première ligne. C’est grâce au Président de la République que Paris a été au même titre que Bagdad et que New York au centre du débat diplomatique. Il y a eu un succès de la France, on le doit notamment au Président de la République. Alors, que Monsieur JOSPIN nous dise aujourd’hui qu’il était tout à fait d’accord avec ce que faisait le Président de la République, j’en suis très heureux, j’en suis très satisfait mais je ne pense pas que cela ait été de beaucoup de poids dans l’affaire en question.
Ghislaine OTTENHEIMER. – S’il avait été dans l’opposition, cela aurait pu gêner Jacques CHIRAC en revanche, parce qu’une opposition très critique sur la politique étrangère du chef de l’État, cela gêne souvent les négociations.
Philippe SÉGUIN. – Vous savez Madame, il est un certain nombre de dossiers dans lesquels majorité/opposition, 1orsque les intérêts fondamentaux de la France sont en cause, doivent savoir se retrouver. Je n’ai pas le souvenir que nous ayons lors de la guerre du Golfe, et quoi que nous en ayons, adopté une autre attitude et pour autant, nous n’avons jamais revendiqué des mérites qui éventuellement seraient revenus à Monsieur MITTERRAND à l’époque.
Michèle COTTA. – Si on en reste à la production qui est annoncée comme étant en hausse et au chômage qui est annoncé comme étant en baisse, est-ce que c’est conforme à vos prévisions ?
Philippe SÉGUIN. – Oui, tout à fait. Tout à fait pour une raison bien simple, c’est que – sauf à me démontrer le contraire – il ne m’apparaît pas que c’est l’effet des 35 heures. Parce que les 35 heures n’ont pas encore été votées.
Michèle COTTA. – Ce n’est pas une question que vous allez vous poser, Monsieur SÉGUIN, non.
Philippe SÉGUIN. – Attendez, je crois comprendre que ce n’est pas grâce aux emplois de Madame AUBRY puisqu’ils commencent à peine à se mettre en place. Alors qu’est-ce que c’est ? C’est évidemment l’effet de ce qui avait été entrepris par le gouvernement précédent.
Michèle COTTA. – Néanmoins on avait dissous... la dissolution...
Philippe SÉGUIN - Attendez, attendez, ne mélangeons pas tout ! Le gouvernement précédent, il en avait récolté une sacrée impopularité, avait procédé à une réduction drastique de la dépense publique, cela a eu pour effet une baisse significative des taux d’intérêt, une baisse des prélèvements obligatoires c’est-à-dire de l’oxygène pour l’économie. Eh bien, au bout d’un an, d’un an et demi, on commence à en avoir les effets. De la même façon, les effets négatifs des décisions de Monsieur JOSPIN, vous ne les aurez pas avant six mois ou un an d’ici.
Ghislaine OTTENHEIMER. – Vous êtes très critique à l’égard du gouvernement. Si vous deviez par un coup de baguette...
Philippe SÉGUIN. – Vous conviendrez Madame OTTENHEIMER, que si moi je ne l’étais pas, je ne sais pas si je serais à ma place...
Michèle COTTA. – Qui le serait ?
Ghislaine OTTENHEIMER. – Si vous pouviez par un coup de baguette magique changer quelque chose d’essentiel dans le système du fonctionnement de la France, qu’est-ce que vous souhaiteriez dans ce pays ?
Philippe SÉGUIN. – J’essaierai de faire en sorte qu’elle sache s’adapter en même temps que maîtriser la mondialisation. Je crois que c’est le problème central auquel nous sommes confrontés. Il nous faut une France forte pour faire entendre sa voix, pour faire comprendre que la mondialisation si elle est un fait incontournable, ne saurait être un facteur de désordre, ne saurait être un mouvement qui favorise quelques nantis au détriment des peuples. Et d’autre part, la France devrait faire valoir qu’en aucun cas, elle ne doit être un motif à l’uniformisation – à l’uniformisation –. Voilà ce que je dirais tout en reconnaissant qu’il faut que nous nous adaptions à la mondialisation. Mais, ce gouvernement, il a un péché originel, pardonnez-moi de le rappeler, je reviens toujours à cette déclaration de politique générale de Monsieur JOSPIN du 19 juin, il a réussi à parler pendant une heure des problèmes de la France sans jamais évoquer la mondialisation. Or, la mondialisation, c’est le premier problème de la France.
Michèle COTTA. – Philippe SÉGUIN, merci.