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Leader infatigable de « la Ligue communiste révolutionnaire », Alain Krivine qui en 68 signait le pamphlet « Élections piège à cons… », se félicitait hier de la première participation de la LCR à des élections régionales : « 22 listes au total dans toute la France, sous des appellations diverses car nous les avons ouvertes à des sympathisants non militants, parfois nous étions en soutien de Verts notamment. À l'arrivée 3 élus, 2 à Toulouse et une chômeuse dans le Finistère ».
Krivine précise que Lutte ouvrière de Arlette Laguiller présentait, elle 69 listes, avant de faire état « du score global de l'extrême gauche. En certain endroit comme à Toulouse il dépasse les 10 % ». « Depuis 95, après les grandes grèves, les actions des sans-papiers puis le mouvement des chômeurs, c'est l'expression d'une radicalisation. Elle peut aussi se mesurer, d'une certaine façon, dans les taux élevés d'abstention dans les banlieues ouvrières, comme à Saint-Ouen ou Montreuil par exemple ».
Pour la première fois estime-t-il, « le PC va devoir tenir compte d'une force radicale sur sa gauche composée de gens qui ne se reconnaissent plus en lui. » Et à l'examen des résultats il pense que « 2 partis doivent s'inquiéter de leur score, le PC mais également les Verts dont la participation au gouvernement se solde par une stagnation. »
À l'inverse, il souligne que « le vote extrême-gauche s'exprime nettement sur des régions de tradition ouvrière comme le Nord-Pas-de Calais, la Lorraine de l'ex-sidérurgie, le Midi-Pyrénées, le Centre ou la Seine Saint-Denis où le PC fut fortement implanté. »
« Ces votants EG sont des gens qui sont en liaison directe avec les mouvements sociaux actuels et qui ne veulent plus se faire avoir par la gauche. À Toulouse où l'extrême-gauche dépasse donc les 10 %, successivement a eu lieu la plus forte manif anti Le Pen puis quelques jours après la très forte manif des chômeurs. Le mouvement se manifeste aussi dans les scores des listes LCR aux cantonales, 10 % à Alençon et 6 à Montpelier, alors que nous avons aucune chance de dépasser les 50 % nécessaire à une élection au second tour. »
Quant au 3 élus LCR des régionales, ils s'engageront vendredi lors des élections des présidents : « contrairement à Lutte Ouvrière qui ne soutient personne, nous affirmons clairement que jamais nous ne ferons le jeu de la droite. »