Texte intégral
Réponse du ministre délégué aux Affaires européennes, M. Michel Barnier, à une question d’actualité, à l’Assemblée nationale (Paris, 23 octobre 1996)
Le changement d’heure – que la France avait souhaité, il y a quelques années, pour des raisons d’économie d’énergie – semble aujourd’hui présenter plus d’inconvénients que d’avantages. C’est notre conviction et celle-ci rejoint le sentiment de beaucoup de nos compatriotes. Je crois savoir que le rapport demandé à M. Gonnot par M. Juppé conclut également à la nécessité de rétablir une heure stable, plus naturelle, plus biologique.
Mais nous devons aussi tenir compte du fait que le système actuel a créé des habitudes, notamment chez les transporteurs et les frontaliers. Nous devons également tenir compte du fait que nous ne sommes pas tout seuls à décider : il nous faut convaincre le Parlement européen et le Conseil des ministres. C’est à quoi nous nous employons, comme nous l’a demandé le Premier ministre, sans avoir l’assurance de réussir. Il nous faut convaincre, car nous ne pouvons contraindre.
Réponse du ministre délégué aux Affaires européennes, M. Michel Barnier, à une question d’actualité, à l’Assemblée nationale (Paris, 23 octobre 1996)
En effet, l’Europe paye, et elle paye même beaucoup puisqu’elle est le premier contributeur du processus de paix. Il faut aider l’Autorité palestinienne, aussi ne regrettons pas cet effort. Comme vous, comme d’autres députés, je suis allé à Gaza, où j’ai vu à quel point la misère et la frustration peuvent y nourrir la violence, l’extrémisme, le terrorisme. Mais l’effort financier ne suffit pas, non plus que notre tradition d’amitié et de coopération avec toutes les parties. Il faut que l’Union européenne réponde au besoin de solidarité politique qui a été exprimé. L’Autorité palestinienne a besoin d’un engagement politique de l’Union européenne, c’est pourquoi, le président de la République s’est rendu dans cette région. Le discours prononcé à Haïfa, celui de ce matin à Ramallah vont dans ce sens. Nous sommes pour la paix, pour la sécurité d’Israël, pour la création d’un État palestinien et pour le règlement définitif du statut de Jérusalem et des Territoires palestiniens. Le président l’a fait au nom de la France, mais aussi en tant que messager européen de la paix.
Je vous remercie d’appuyer l’action du chef de l’État. Il est très important qu’en ce moment, on sache, on voie et on entende que la représentation nationale, dans toute sa diversité, soutient la démarche du président de la République.
Réponse du ministre délégué aux Affaires européennes, M. Michel Barnier, à une question d’actualité, à l’Assemblée nationale (Paris, 23 octobre 1996)
Que peut faire la France, que peut faire l’Europe, face aux événements de Kaboul ? Nous devons dire – verbalement, bien entendu – notre indignation devant la remise en cause des droits de l’homme et de la condition de la femme, bafoués à Kaboul. Mais au-delà, pour ne pas céder à je ne sais quelle aventure, je ne sais quelles incantations, que peut faire l’Europe ? Agir dans la seule enceinte internationale où elle le doit, c’est-à-dire l’ONU et le Conseil de sécurité, pour que tous ceux qui se battent, les Talibans, le commandant Massoud et ses alliés, et tous ceux qui les aident, se mettent autour d’une table et fassent taire les armes. C’est pourquoi, hier, nous avons soutenu à l’ONU une résolution en ce sens.