Texte intégral
Q. : Quelques jours après son tête-à-tête avec le président de la République française, vous êtes reçu à votre tour par le chef de l'État togolais. De quel sujet avez-vous parlé au cours de cette entrevue ?
R. : D'abord, je voudrais exprimer le plaisir et l'honneur que j'ai ressentis à être reçu par le président Eyadema. C'était pour moi l'occasion d'affirmer l'intérêt que la France porte et l'intérêt que je porte personnellement à l'Afrique, continent très important, et l'amitié qui marque très profondément les liens entre votre pays et la France.
Q. : Quelles sont les préoccupations actuelles de la diplomatie française envers celle du Togo ?
R. : Il n'y a pas de problèmes entre nous. Bien au contraire. Nous travaillons ensemble, la main dans la main, et je crois que nous ajoutons nos efforts pour faire en sorte que, dans l'ensemble de l'Afrique, le progrès économique, la paix, la résolution pacifique des conflits puissent progresser au service du bien-être de tous.
Q. : Peut-on connaître la diplomatie de la France envers le drame que vit en ce moment le Burundi ?
R. : Comme vous le savez, la France, avec l'ensemble de la communauté internationale, s'efforce de faire en sorte qu'au Burundi, l'entente, le dialogue pacifique, les institutions démocratiquement constituées l'emportent sur les divisions, la guerre civile et le malheur. Je crois que tous les efforts des pays épris de paix - et naturellement les efforts de la France - tous les efforts des pays africains qui sont disponible pour y contribuer, sont nécessaires pour faire en sorte que le Burundi parvienne à sortir de la crise à laquelle il est confronté.
Q. : Puisque vous parlez de paix, on parle de conflits, tout le monde sait aussi que le processus de démocratisation en Afrique a été dans une certaine mesure source de conflits sociaux etc. À ce sujet justement, le chef de l'État togolais disait qu'en fait, la démocratie n'était pas une tenue prêt-à-porter. Qu'en dites-vous aujourd'hui par rapport à l'évolution au Togo ?
R. : Oui, je souscris volontiers à cette formule. La démocratie, ce sont des valeurs universelles et en même temps, il est vrai que la façon dont elles s'expriment et s'organisent dépend des traditions, de la culture, des façons de faire propres à chaque pays. Il faut à la fois redire notre attachement aux valeurs universelles de la démocratie et comprendre les particularités propres à chaque pays.
Q. : Diplomatie et coopération sont deux choses qui vont de pair. Quel est, en ce qui vous concerne, votre apport en matière diplomatique pour soutenir la coopération engagée par le Togo et la France ?
R. : Comme vous le savez, avec Jacques Godfrain, nous développons, sous l'autorité du président Chirac, une politique très active de coopération de la France avec les pays africains. Cette coopération est pour nous une très grande priorité. Elle doit non seulement se maintenir mais s'amplifier en tenant compte, naturellement, d'un ensemble de facteurs. La rigueur budgétaire, pour nous comme pour vous malheureusement, nous impose certains sacrifices. Aussi faut-il être attaché à ce que cette coopération contribue de façon concrète et efficace au progrès économique au service de tous les citoyens. Je crois que c'est un but que nous partageons tous.