Déclaration de M. Hervé de Charette, ministre des affaires étrangères, sur les relations entre la France et les États-Unis, la réforme de l'OTAN, la consolidation de la paix en Bosnie, la situation en Irak et au Proche-Orient, Paris le 5 septembre 1996.

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Circonstance : Entretien de M. de Charette avec M. Warren Christopher, secrétaire d'Etat américain, à Paris le 5 septembre 1996

Texte intégral

Mesdames et Messieurs,

Merci d’être venus nombreuses et nombreux à cette conférence de presse.

Nous avons eu une excellente réunion de travail avec Warren Christopher. Cette rencontre d’aujourd’hui fait suite aux entretiens que nous avions eus ensemble à Lyon le 27 juin dernier, à l’occasion desquels nous avions décidé de renforcer la concertation franco-américaine et de nous revoir au début du mois de septembre pour faire le point.

Je souhaite à Warren Christopher et à toute son équipe la bienvenue à Paris. Nous avons eu une réunion de travail très approfondie, et nous sommes convenus de poursuivre cette concertation franco-américaine et de nous revoir à la fin du mois de novembre à Washington. Nous avons parlé de beaucoup de sujets, je ne veux pas les évoquer tous mais simplement les résumer.

Pour vous dispenser d’avoir une question à poser à ce sujet, je voudrais vous dire d’entrée de jeu que nous avons parlé de l’Iraq bien entendu. Nous sommes convenus de rapporter le fruit de nos travaux au Président de la République qui recevra M. Christopher dans quelques minutes. C’est donc après cet entretien que je pourrai vous indiquer quelle en est la conclusion.

Un peu de patience.

Nous avons bien entendu évoqué de façon très approfondie les sujets de la coopération et de la concertation franco-américaine. D’abord, nous avons constaté que nous avions une très large identité de vue en ce qui concerne l’avenir de l’Alliance atlantique et l’ensemble des questions intéressant la sécurité des pays d’Europe.

Ceci concerne la rénovation de l’Alliance qui est en cours et qui devra faire l’objet des principales décisions prises au sommet de Bruxelles. Ceci concerne aussi l’élargissement de l’Alliance qui doit se situer dans le cadre d’une organisation d’ensemble de la sécurité européenne. Nous avons à l’esprit que chacun doit se sentir, au terme de ce travail et au terme des décisions que nous aurons à prendre au cours des mois qui viennent, pleinement satisfait dans ses aspirations légitimes de sécurité.

S’agissant de la Bosnie, nous avons, Warren Christopher et moi, rappelé l’importance et l’attention que nos deux pays portent à l’application intégrale des accords négociés à Dayton et signés à Paris. Ceci concerne naturellement la prochaine échéance, c’est-à-dire les élections qui auront lieu le 14 septembre prochain et qui doivent constituer une étape décisive dans l’application de ces accords. Nous y consacrerons donc tous nos soins.

Nous sommes tombés d’accord sur la nécessité d’organiser un plan de consolidation de la paix en Bosnie-Herzégovine, répondant à une suggestion française, lequel plan devrait à l’occasion d’une réunion du comité directeur au niveau ministériel dans le courant de l’automne. Bien sûr nous avons échangé nos vues, nos informations, nos analyses sur la situation au Proche-Orient et partagé le souci d’une reprise rapide et complète du processus de paix. Cela a permis de constater qu’il n’y a pas deux politiques au Proche-Orient, une politique américaine d’un côté et une politique française de l’autre, qui serait l’une différente de l’autre, mais un effort convergent de nos deux gouvernements pour que le processus reprenne sa route. Voilà, je ne veux pas retenir trop longtemps votre attention, et je passe la parole à Warren Christopher. Je voudrais redire que notre réunion s’est déroulée dans une atmosphère amicale, studieuse, et qu’elle a montré qu’entre nos deux pays, il y avait une convergence forte des projet et des initiatives.