Déclaration de M. Robert Hue, secrétaire national du PCF, le 14 juillet 1996 publiée dans "L'Humanité" du 15 juillet, sur l'interview télévisée du président de la République Jacques Chirac à l'occasion de la fête du 14 juillet et sur le contenu du message adressé aux Français.

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Circonstance : Interview télévisée du président de la République Jacques Chirac à Paris le 14 juillet 1996

Média : L'Humanité

Texte intégral

On avait préparé l’opinion publique à une intervention importante du chef de l’État. C’est en réalité un discours sans couleur, sans odeur et sans saveur.

A mille lieues de la gravité de la situation de la France et des difficultés auxquelles sont confrontés les Français, ce discours n’a d’autre ambition que de les culpabiliser et de leur dire « résignez-vous ».

Il n’y a guère que les banquiers, le monde des affaires et de la finance qu’une telle démarche peut satisfaire, ainsi que le premier ministre, auquel le président dresse une couronne de lauriers pour une politique qui se traduit par un véritable désastre social.

Il y aurait naturellement beaucoup à dire sur chacun des points abordés par le président de la République, et je ne manquerai pas de le faire.

Dans l’immédiat, je tiens à dire que je trouve particulièrement choquant les propos de Jacques Chirac appelant les Français « à se retrousser les manches » alors qu’il y a des millions de chômeurs, de précaires qui voudraient travailler et vivre dignement, alors qu’on annonce des dizaines de milliers de suppressions d’emplois…

Plus que jamais, l’heure est à résister et à faire reculer cette politique ultralibérale de soumission aux marchés financiers, d’abandon de souverainetés.

L’heure est pour la gauche à la reconstruction urgente, avec les citoyens, d’une véritable alternative progressive, sociale et humaine. C’est à cela que les communistes veulent être utiles.