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Q - Les radicaux ne défileront pas contre le chômage avec le Parti communiste français ?
Non ! La proposition du PCF est une fausse bonne idée parfaitement ridicule. Imaginez les représentants de la gauche plurielle défiler en rang d'oignons avec M. Krivine et Mme Laguiller sous des banderoles qui en mettraient plein la figure à Jospin ! C'est la majorité qui manifesterait contre elle-même. L'autoflagellation, très peu pour moi. Je ne suis pas un démocrate-chrétien. Nous sommes dans ce gouvernement. Nous ne nous associerons pas à un mouvement antigouvernemental.
Q - Lors de sa dernière université d'été, le PRG dénonçait pourtant les grandes manoeuvres industrielles de l'été, toutes suivies de l'annonce de licenciements…
Et nous avons été les premiers à le faire. Mais le PCF se grise de mots en proposant d'interdire les licenciements. Les radicaux sont bien placés pour en parler, eux qui voulaient interdire le chômage avec Bernard Tapie en 1993… Ce sont des formules publicitaires creuses. L'économie ne marche pas comme ça. Si, donc, les communistes entendent se gargariser de formules ronflantes, ce sera sans nous. Qu'ils retournent tout seuls à leur vieilles lunes…
Q - Le gouvernement peut-il, selon vous, intervenir dans le cas Michelin ?
Lionel Jospin a eu raison de dire qu'en l'état, il ne pouvait rien y faire. Mais je ne crois pas l'avoir entendu dire qu'il était fermé à toute proposition visant à renverser la situation. Entre le dirigisme et le libéralisme à tout crin, il y a la voie de la raison que nous, radicaux, défendons positivement. Il nous faut trouver le moyen responsable d'en finir avec le scandale économique que représentent ces licenciements.
Q - Vous avez des propositions ?
Je demande, moi, que l'ensemble des partis de la gauche plurielle se rencontre bientôt sur ce sujet-là. Il pourrait s'agir, à mi-mandat, de faire un bilan de l'action contre le chômage. Et de proposer quelques idées pour avancer encore. Les radicaux avaient inscrit les emplois-jeunes dans le programme bien avant que cela devienne un thème de l'actuel gouvernement. Nous pensons par exemple qu'il faut élargir les emplois-jeunes au secteur privé et aux moins de 25 ans. Cela constitue un gisement de 250 000 emplois. Nous demandons d'ailleurs, après ce sommet, à rencontrer le Medef pour évoquer ce sujet.