Extraits de l'interview de M. Charles Millon, ministre de la défense, dans "La Dépêche du Midi" du 20 mars 1996, sur la réforme des armées et des industries de défense et sur la recapitalisation de GIAT-Industries.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Média : La Dépêche du Midi - Presse régionale

Texte intégral

Q. : Alain Juppé ouvre, ce matin, le débat à l'Assemblée nationale sur l'avenir de la défense française. Il sera suivi par le ministre de la Défense, qui devrait reprendre les thèmes de son « rapport d'orientation » transmis la semaine dernière aux parlementaires. À cette occasion, Charles Millon fait le point sur la réforme des armées et des industries de défense. Quel est l'avenir de la 11e DP ?

R. : La réforme des armées annoncée par le président de la République prévoit effectivement une réorganisation de l'armée de terre, à l'horizon 2015, autour d'une force blindée, d'une force mécanisée, d'une force d'intervention rapide et d'une force d'infanterie d'assaut. Ces quatre grands ensembles devraient se substituer aux neuf divisions actuelles. Des études sont en cours actuellement pour établir dans quelle mesure il sera nécessaire de rééquilibrer les différentes composantes actuelles de l'armée de terre.

Mais je ne suis pas encore en mesure de vous livrer les résultats de ces travaux. Ce n'est qu'après le vote de la loi de programmation militaire, au mois de juin, qu'une première identification précise des sites militaires appelés à disparaître pourra être effectuée. Pour autant, les troupes aéroportées sont déjà largement professionnalisées ; il n'y a donc pas lieu de se livrer à des pronostics trop pessimistes à leur égard.

Q. : Quel est l'avenir des sites du Giat Industries à Toulouse et à Tarbes ?

R. : À l'issue d'une phase de clarification de la situation de l'entreprise, le président de Giat Industries a engagé une large concertation avec les personnels et les élus locaux concernés. Il me présentera prochainement un plan de retour à la viabilité qui précisera site par site, activité par activité, les mesures d'adaptation de Giat Industries à son marché, un plan d'accompagnement des évolutions nécessaires et de préservation des économies locales et de l'emploi. Comme vous le savez, l'État va remplir son rôle d'actionnaire en procédant à une recapitalisation de la société pour un montant de 3,7 milliards de francs, comme je m'y étais engagé. Je tiens à cette occasion à témoigner de ma confiance aux salariés et aux dirigeants de Giat Industries pour assurer la pérennité de cet outil industriel exceptionnel.