Interview de M. Charles Millon, ministre de la défense, dans "Le Monde" du 30 mars 1996, sur le remplacement de M. Henri Conze par M. Jean-Yves Helmer à la présidence de la DGA.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Média : Emission la politique de la France dans le monde - Le Monde

Texte intégral

Q : Henri Conze, ancien délégué général à l'armement, a-t-il démérité ?

R. : Il a beaucoup œuvré pour une clarification des relations avec les états-majors. Il a joué un rôle majeur dans la mise en place de la structure de coopération franco-allemande, embryon de la future agence européenne de l'armement. Il a été un des acteurs de l'accord avec l'Allemagne sur les satellites Hélios 2 et Horus. Enfin, il a été le principal maître d'œuvre, à la défense, des projets de restructuration industrielle engagés dans l'électronique et l'aéronautique.

Q : Alors, pourquoi le remplacer par Jean-Yves Helmer ?

R. : Jean-Yves Helmer a fait la preuve, au sein du groupe PSA, de son aptitude à conduire des transformations profondes de grandes structures et leur adaptation à l'évolution du marché dans le sens d'une plus grande productivité. Il est à même de relever les défis qui se présentent à la DGA aujourd'hui : une amélioration de ses performances et une consolidation de la stratégie internationale, tant en coopération qu'à l'exportation. La réforme de notre outil de défense doit se traduire, pour la DGA, par un retour à sa vocation originelle d'impulsion, d'expertise et de maîtrise d'ouvrage, en dehors de son activité industrielle dans la construction navale et l'entretien des aéronefs.

Cette évolution devra s'accompagner, pour l'ensemble de l'activité, d'une réduction des coûts et d'un gain de productivité comparables aux efforts que consentiront les armées sur les six ans de la programmation.