Déclaration de Mme Florence Parly, ministre des armées, sur la Mission de formation militaire de l'Union européenne en République centrafricaine, à Bangui le 8 juillet 2019.

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Circonstance : Cérémonie de prise de commandement de l'EUTM RCA

Texte intégral

Monsieur le président,
Madame la ministre, chère Marie-Noëlle,
Monsieur le ministre, cher Joao,
Messieurs les officiers généraux,
Mesdames et messieurs, chers amis,


C'est un plaisir d'être aujourd'hui de retour en République Centrafricaine. Madame la ministre, chère Marie-Noëlle, je vous avais fait la promesse, lorsque nous nous sommes vues à Paris le mois dernier, de revenir à Bangui à l'occasion de la prise de commandement d'EUTM par la France. Je suis ravie d'être ici aujourd'hui pour vous dire que nous sommes toujours fidèles à notre parole, comme nous le sommes à nos alliés.

Vous le savez, les liens qui unissent la France et la RCA sont anciens et profonds. Nous n'avions pas hésité à nous engager à vos côtés, il y a près de 6 ans pour mettre un terme aux effusions de sang, avec l'opération Sangaris. Depuis, nous nous sommes efforcés de vous apporter tout notre soutien dans le processus de retour à la paix, de réconciliation et de reconstruction. Nous avons conscience de vos besoins, nous en sommes les infatigables avocats. Et nous avançons. Nous avons obtenu l'ouverture des démarches pour assouplir l'embargo, nous vous avons livré des armes et obtenu la livraison de munitions pour appuyer la formation des forces armées centrafricaines, récemment renforcée par plus d'un millier de jeunes soldats.

Mais nous ne sommes pas seuls à vos côtés. Monsieur le ministre, cher Joao, je suis ravie que nous ayons pu venir ensemble témoigner du fait que c'est l'Europe, et toute la communauté internationale, qui se tiennent aux côtés de la RCA, au travers de la MINUSCA, et bien entendu d'EUTM.

Je tiens à cet égard à saluer l'engagement sans faille de nos amis portugais pour la paix en Centrafrique, dans le cadre de missions particulièrement exigeantes et risquées de la force de réaction rapide portugaise de la MINUSCA. Et aujourd'hui, je voudrais plus particulièrement adresser tous mes remerciements au général Maio, Mission Commander Descendant, qui a fait un travail exceptionnel au profit de la mission EUTM.

Nous partageons avec vous l'idée selon laquelle c'est ensemble, au travers d'une communauté internationale unie, et travaillant dans le même sens, que notre action sera la plus efficace. C'est la raison pour laquelle les forces françaises sont engagées en Centrafrique auprès de la MINUSCA et auprès de l'EUTM dont la prise de commandement par un Français est un honneur.

La paix est la seule chose qui compte et l'action coordonnée d'une communauté internationale unie, est donc nécessaire. Toutes nos volontés doivent s'unir vers les initiatives de l'Union Africaine et des Nations unies. Tous les efforts doivent rester concentrés sur la mise en oeuvre du Plan national de défense, et cela commence par la région de Bouar. Nous avons à coeur d'aider à créer les conditions d'une stabilité durable et au développement, mais la paix de la République centrafricaine appartient à la République centrafricaine.

Je suis en effet convaincue que les forces armées centrafricaines sont les seules garantes de la défense du pays et de son unité. C'est pourquoi leur formation est indispensable. C'est pourquoi nous soutenons les efforts de l'Union européenne pour participer à la construction de l'avenir de la paix avec la mission EUTM de formation des forces locales.

Lorsqu'on parle de l'EUTM, on parle souvent de statistiques. Du nombre de soldats recrutés, formés, en formation, déployés sur le territoire centrafricain. C'est vrai, c'est important. Ces chiffres témoignent de toute notre volonté commune de rétablir pleinement la paix en République centrafricaine : depuis 2016, près de 2 600 hommes ont été formés par nos soldats européens, les 1400 soldats centrafricains actuellement déployés aux quatre coins du pays sont issus de l'EUTM et plus de 1000 nouvelles recrues à Bouar sont en passe d'être formées sous le commandement du général Peltier – qui bénéficie de toute notre confiance dans cette tâche fondamentale et si nécessaire à la sécurité du pays.

Mais pour finir, je souhaiterais également insister sur tous le quotidien de cette mission exceptionnelle. J'étais allée à la rencontre des hommes de l'EUTM en décembre dernier et plusieurs témoignages de soldats Français me sont parvenus, notamment du camp de Kassaï, à Bangui. Elles ont toutes un point commun. Ce sont des histoires d'amitiés qui se forment, de liens qui se nouent, à l'image de ceux qui unissent nos pays vers un même objectif : une paix durable.

Alors, Madame la Ministre, Monsieur le Ministre, chers amis : vive cette amitié qui unit nos pays, qui est la seule garante de notre succès.


Source https://www.defense.gouv.fr, le 12 juillet 2019