Texte intégral
Madame la Députée,
Les dernières informations ne sont pas réjouissantes. Les combats autour de Tripoli se poursuivent, il y a eu des dizaines de morts et on peut craindre une confrontation plus grave.
Face à cela, il y a trois engagements qu'il faut prendre : d'abord, aboutir à un cessez-le-feu le plus vite possible. Cela s'adresse aux deux parties, à la fois au maréchal Haftar et aussi au Premier ministre Sarraj. Le président de la République s'est entretenu avec le Premier ministre Sarraj hier, dans cet objectif, un cessez-le-feu immédiat ; et ensuite une reprise du dialogue. C'est d'autant plus nécessaire qu'il y avait eu un accord entre les deux parties à Abou Dabi, il y a quelques jours, et que cet accord permettait d'assurer la transition avant des élections politiques. Cet accord a été rompu, il faut donc rétablir le dialogue sur les bases de l'accord d'Abou Dabi et sous la responsabilité des Nations unies et du représentant de M. Guterres sur place, M. Ghassan Salamé.
Enfin, troisièmement, il faut avoir la perspective du règlement politique parce qu'il n'y aura pas de règlement militaire dans ce pays. Il faut un règlement politique sur des bases qui sont à peu près connues pour les uns et les autres, et qui passe par des élections présidentielles et législatives avant la fin de l'année.
Vous le voyez, ce pays est essentiel, à la fois pour notre sécurité, pour la stabilité en Méditerranée mais aussi pour la maîtrise des migrations, et ce pays souffre du fait que depuis 2014 en particulier, mais depuis 2011 en fait, il n'y a pas eu de volonté politique pour aboutir à une résolution de la crise. C'est en fait le refus du débat politique et de la solution politique qui a entraîné l'instabilité et non pas l'inverse.
Il importe donc que les parties prenantes se mettent ensemble, sous l'égide des Nations unies pour aboutir à ces résultats.
La France milite dans ce sens en parlant aux uns et aux autres dans la même direction.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 avril 2019