Déclaration de Mme Geneviève Darrieussecq, secrétaire d'État auprès de la ministre des armées, en réponse à une question sur l'intervention française au Mali, au Sénat le 27 novembre 2019.

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Circonstance : Question d'actualité au Sénat

Texte intégral

Monsieur le Sénateur,


Je tiens d'abord à excuser l'absence de Florence Parly, qui a tenu à se rendre au Mali, aux côtés de nos forces armées, à la suite du drame au cours duquel treize de nos militaires ont trouvé la mort lundi, lors d'une opération de combat contre les groupes armés djihadistes, dans le Liptako malien.

Je veux aussi vous remercier, vous, la représentation nationale, du soutien indéfectible que vous exprimez à nos forces armées. Je dois le dire, notre ministère et la communauté de défense sont très sensibles au soutien de la Nation, dans les moments difficiles, mais aussi tout au long de l'année.


Monsieur le Sénateur,

La France reste, plus que jamais, engagée aux côtés du Mali.

À court terme, nos axes d'effort consistent d'abord à soutenir les armées locales et la force du G5 Sahel ; outre notre soutien à l'équipement de ces forces, cela passe par des opérations conjointes, comme l'opération Bourgou IV, menée justement au cours des dernières semaines et appuyée par Barkhane, qui a permis de neutraliser nombre de terroristes et de saisir beaucoup d'équipements. La France veut mobiliser les Européens pour lancer la force Takouba, un déploiement de forces spéciales européennes, en accompagnement des Maliens.

Cela dit, M. le Premier ministre vient de le dire, la solution n'est pas que militaire, l'accord de paix doit être mis en oeuvre et nous devons progresser en matière de gouvernance et de développement. C'est au gouvernement malien qu'il appartient de jouer un rôle moteur ; son engagement à désarmer toutes les milices et à aller au bout du processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion doit être suivi d'effets.

La France est prête à aider les Maliens à faire face à la crise survenue dans le centre du pays ; le Premier ministre malien s'est rendu dans cette région et a permis la signature d'accords locaux, ce qui est un pas supplémentaire.

Le retour de la sécurité et de la justice est impératif, mais il faut également traiter les causes profondes de la crise en soutenant le redéploiement accéléré de l'Etat et des services ; c'est la priorité de notre appui, notamment avec l'Alliance Sahel.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 décembre 2019