Texte intégral
Monsieur le Député,
Vous avez dit l'essentiel. La junte, qui a fait deux coups d'Etat successifs, avait annoncé des élections pour le mois de février 2022. Elle a demandé, dans un premier temps, une prolongation jusqu'en 2026, et est ensuite revenue à décembre 2025 à la suite des demandes d'explication formulées par les chefs d'Etat de la zone, 13 chefs d'Etat, ce n'est pas rien, membres de la communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest. Et devant cette position qui ressemble à de la provocation - je dis les choses très clairement puisque vous me le demandez- les chefs d'Etat de l'Afrique de l'Ouest ont décidé de prendre des mesures déclarant que ce qui se passait au Mali était inacceptable et qu'il s'agissait de nous proposer, par la demande de la junte, d'avaliser un gouvernement militaire illégitime prenant en otage -je cite les chefs d'Etat africains- le peuple malien pour les cinq prochaines années.
Alors, des mesures importantes ont été prises, vous les avez citées en partie, à l'exception des produits de première nécessité, à l'exception aussi des produits pharmaceutiques et des produits énergétiques pour ne pas pénaliser la population malienne. Mais maintenant la responsabilité est du côté de la junte. Il s'agit quasiment de décisions de blocus de la part de l'environnement international du Mali. C'est aux responsables de la junte de prendre leurs responsabilités et de sortir du jusqu'au-boutisme dans lequel ils sont. Nous appelons à le faire. Encore faut-il faire des gestes et le seul geste que l'on perçoit c'est une alliance avec Wagner qui est une société de mercenaires qui est là non pas pour lutter contre le terrorisme mais pour soutenir la junte. Alors, l'Union européenne soutient les décisions et j'espère que la junte comprendra notre détermination.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 janvier 2022