Texte intégral
Madame la Sénatrice, chère Penny,
Monsieur le Ministre,
Monsieur le Ministre,
Bonjour à tous et à toutes. Merci de votre intérêt pour l'Australie et les relations franco-australiennes. Je voudrais dire, qu'avec le ministre des Armées, nous sommes très heureux d'accueillir aujourd'hui nos homologues australiens, le vice-Premier ministre, Richard Marles, et la ministre des Affaires étrangères, Penny Wong.
C'est la première fois que nos consultations sur les sujets internationaux, sur les questions de sécurité et de défense, sont organisées dans ce format, format dit 2+2, depuis 2021, je crois, depuis un épisode, sur lequel je ne reviendrai pas. Et j'ajoute que c'est vraiment mieux de recevoir nos homologues en personne : cela produit peut-être de meilleurs résultats qu'en visio. En tout cas, je suis heureuse, comme toujours, de m'entretenir avec la sénatrice, chère Penny, et je suis heureuse aussi d'avoir pu faire la connaissance du vice-Premier ministre. Bienvenue à l'un et à l'autre.
Notre objectif aujourd'hui était tout simplement de poursuivre ce travail de reconstruction d'un partenariat que nous voulons ambitieux entre nos deux pays, travail qui a été engagé ces derniers mois. Nous souhaitons les uns et les autres que ce soit un partenariat fondé sur le respect mutuel, la confiance et l'ambition - je viens de le dire - parce que c'est la mission que nous ont confiée le Président de la République et le Premier ministre australien, après leur entretien le 1er juillet dernier, à Paris. Cette importante visite du Premier ministre australien avait débouché sur l'adoption d'un communiqué conjoint, communiqué conjoint qui nous sert depuis de boussole et de cap. Il rappelait d'abord notre communauté de valeurs, en tant que pays démocratiques profondément attachés au respect de la règle de droit, au respect de l'ordre international fondé sur notre charte commune, celle des Nations unies ; et cela nous unit.
Nous avons pu constater à nouveau aujourd'hui à quel point nos positions étaient proches sur les grands enjeux internationaux, qu'il s'agisse de la guerre menée par la Russie en Ukraine, aux défis qui se posent un peu partout dans le monde, notamment dans la région Indopacifique. Au-delà même de cette proximité d'Etats de droit et d'Etats démocratiques, le chef de l'Etat et le Premier ministre australien nous avaient demandé de travailler à une feuille de route autour de trois piliers : la défense et la sécurité ; l'action pour le climat ; l'éducation et la culture. Je crois pouvoir dire que dans chacun de ces trois domaines nous avançons bien. Nous sommes convenus aujourd'hui en particulier que notre longue histoire et nos intérêts communs, nos nombreux intérêts communs dans le Pacifique, région où nous sommes voisins, devaient nous conduire à faire de l'approfondissement de nos coopérations dans la région, et avec les pays de la région, un axe transversal de l'ensemble de notre relation bilatérale.
La France y consacrera davantage de moyens. Nous multiplierons cette année par 2,5 le budget de l'Agence française de développement pour les projets dans le Pacifique. C'est un effort que je souhaite vous annoncer. Nous prendrons également part, et ceci pour la première fois, au financement d'infrastructures, avec un projet de port vert en Papouasie-Nouvelle-Guinée aux côtés de l'Australie. Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres, je pourrais en citer d'autres. Je pense notamment à la réponse coordonnée que nos deux pays, avec la Nouvelle-Zélande d'ailleurs, apportent aux catastrophes naturelles dans le cadre du mécanisme FRANZ, un mécanisme efficace et qui fête cette année ses 30 ans.
Plus largement, s'agissant de l'action pour le climat, le gouvernement australien a pris des engagements ambitieux. Nous les avons salués, lors de la visite du Premier ministre australien à Paris le 1er juillet, je veux les saluer à mon tour. Ces engagements justifient à nos yeux la candidature de l'Australie pour accueillir la COP31 en 2026. COP21-COP31, voilà déjà un beau partenariat ! Et l'Australie envisage de le faire en lien, en partenariat avec les pays insulaires et les territoires du Pacifique. Dix ans après la COP21, cela nous semble, c'est même une excellente candidature. Et cette candidature, nous la soutiendrons, le moment venu. Nous en avons parlé.
Sur le plan bilatéral, la lutte contre le réchauffement climatique est porteuse de perspectives prometteuses. Nous travaillons en particulier à renforcer les relations entre nos deux pays, via des centres de recherche, via nos universités, et aussi nos entreprises, mais aussi avec ceux du Pacifique sur tous les enjeux de la transition énergétique. Et puis nous avons aussi de beaux projets dans le troisième pilier en matière d'éducation et de culture, vous le verrez dans le communiqué conjoint.
J'arrête là cette brève présentation générale, et je voudrais d'abord passer la parole à mon collègue, ministre des armées, collègue et ami, Sébastien Lecornu, en redisant combien je suis heureuse d'avoir pu accueillir nos collègues australiens ici, au Quai d'Orsay.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 février 2023