Déclaration de M. Emmanuel Macron, président de la République, sur la situation en Libye et les relations franco-congolaises, à Brazzaville le 4 mars 2023.

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Circonstance : Déclaration conjointe avec le président du Congo, Denis Sassou-Nguesso

Texte intégral

Ecoutez, je tiens d’abord à remercier le Président pour son accueil et nous sommes très heureux avec les ministres et les délégations d’être à vos côtés à Brazzaville, avec d’ailleurs une délégation économique qui est également présente. On aura l’occasion tout à l’heure de retrouver la communauté française, de voir des artistes.

Nous avons eu, vous venez de le dire, une discussion très riche avec à mes yeux plusieurs conclusions.

D'abord, nous avons évoqué nombre de sujets régionaux. Compte tenu du rôle du Président au sein de l'Union africaine et de son engagement dès le début sur la situation libyenne, nous nous sommes coordonnés sur le sujet pour soutenir les initiatives prises par l'Union africaine pour permettre un processus de réconciliation allant vers le processus électoral et accompagnant le travail du représentant. Ensuite, nous avons évoqué la relation bilatérale et je souhaite que nous puissions nous engager sur plusieurs sujets.

Le premier, ce sont les sujets mémoriels, historiques et culturels. On vient de le voir à l’instant avec le micro du Général de Gaulle, mais votre pays a eu un rôle ô combien important dans l’Histoire du continent africain évidemment mais celui de la France également. De la France libre. Et alors que nous arrivons vers une période où nous aurons beaucoup de commémorations, je souhaite qu'au-delà des colloques qui ont déjà été organisés, une série d'initiatives mémorielles historiques puissent être prises. Avec des restaurations de bâtiments, d'objets, un travail scientifique conjoint et un partenariat scientifique mémoriel qui soit conduit sur ces sujets, compte tenu du rôle que Brazzaville a eu pour la France libre.

Le second, ce sont les sujets liés à nos forêts. Nous étions ensemble hier au Gabon pour le premier One Forest Summit. Nous avons lancé beaucoup d'initiatives. Pour les forêts du bassin du fleuve Congo, ici même, sous la supervision du Président, il y a eu beaucoup d'initiatives prises toutes ces dernières années. Et nous souhaitons avancer sur plusieurs choses ensemble. La première, c'est que nous sommes prêts à mettre en place une école de formation sur tous ces métiers avec d'ailleurs une vocation régionale, mais ici. Ensuite, nous souhaitons que le Congo puisse s'engager dans une stratégie de partenariat pour la conservation positive, ce qui nous permettrait idéalement, d'ici à la fin de l'année, de mobiliser des financements internationaux et d'aider dans le cadre de la stratégie définie hier. Nous souhaitons accompagner les efforts diplomatiques qui sont faits avec ce sommet des Trois Bassins, initiative que nous saluons. Et, en lien avec le Secrétaire général des Nations Unies, nous souhaitons les accompagner quand le Président aura à organiser ce sommet, que nous soyons présents.

Le troisième grand volet bilatéral que nous avons évoqué, c'est le sujet agricole. Nous croyons beaucoup à ce partenariat en matière agricole, de formation, mais aussi d'entreprise et je souhaite donc qu'on puisse bâtir un partenariat conjoint entre le secteur privé, et sur le plan de la formation, sur le modèle un peu de ce que nous avons fait avec le Cameroun, avec l'Angola. Que nous puissions bâtir entre nos écosystèmes une telle stratégie, qui permettra d'accompagner les efforts de diversification économique et d'accroissement de la production agricole du pays.

Et puis enfin, compte tenu de la situation économique et financière qui s'améliore – et nous nous en félicitons collectivement des clauses de révision du programme du FMI, de l'accompagnement de la France dans ce cadre – nous souhaitons pouvoir concentrer ces ressources sur des mécanismes d'accompagnement des petites, moyennes et très petites entreprises. Qu'il puisse y avoir, dans l'esprit que nous avons défini pour Choose Africa II, une mobilisation de la France à travers l'Agence française de développement, la Banque publique d'investissement et également Business France. Ceci pour mieux accompagner des projets entrepreneuriaux et permettre à nos petites et moyennes entreprises et très petites entreprises de faire davantage de projets ensemble.

Voilà, rapidement les quelques-uns des grands sujets sur lesquels nous avons eu des conclusions opérationnelles dans l'échange que nous venons d'avoir. Sous le contrôle du Président, que je remercie pour son hospitalité et l'échange que nous venons d'avoir.