Texte intégral
Madame la Députée, chère Amélia,
Monsieur l'ambassadeur désigné, Cher David,
Monsieur le Consul Général, Maire du Palais,
Mesdames et Messieurs les conseillers consulaires, merci de votre présence,
Monsieur le Président de la Chambre franco-sud-africaine,
Monsieur le Président des conseillers du commerce extérieur français.
Mesdames et Messieurs, chers amis,
Quel plaisir d'être parmi vous ce soir dans ce magnifique jardin dont vous avez pu profiter, je le sais, et j'espère en profiter peut-être demain matin car aujourd'hui nous n'avons pas pu le faire. C'est mon premier déplacement officiel en tant que ministre de l'Europe et des affaires étrangères en Afrique du Sud. Pas mon premier déplacement tout court en Afrique du Sud, mais je suis heureuse de revenir dans ce pays après plus de vingt ans, et heureuse de le faire en bonne compagnie et donc en votre compagnie aussi. Une communauté française qui contribue par son dynamise, par son engagement, à l'excellence des relations entre nos deux pays. Nous avons des points de vue convergents sur beaucoup de chose, sur les enjeux globaux et puis parfois des nuances que nous essayons de réduire sur d'autre grands sujets de l'actualité internationales du moment, nous en avons encore parlé aujourd'hui avec mon homologue, Mme Pandor, sur les questions régionales en revanche beaucoup de points de vue convergents et même d'actions en commun. Donc monsieur l'Ambassadeur, cher David, merci de votre accueil, vous avez pris vos fonctions il y a un mois et déjà une visite ministérielle, c'est vous dire à quel point avec Mr Martinon nous procédons à un bon rythme.
Donc me voilà arrivée ce matin, pour une visite de deux jours dans ce pays important pour nous, je voudrais dire essentiel, stratégique, qui est l'Afrique du Sud. Nous avons aujourd'hui passé en revue, comme nous le faisons souvent, les grands sujets d'intérêts commun, Mme Pandor était à Paris il y a trois semaines à peine, nous nous verrons à nouveau à Paris dans trois jours, c'est vous dire à quel point le dialogue et dense et qu'il le faut. Nous avons pu longuement parler ce matin en tête-à-tête avec Mme Pandor de la guerre d'agression Russe en Ukraine, alors que le Président Ramaphosa avec d'autres chefs d'Etats Africains vient de rentrer de mission, un déplacement important vous l'avez suivi à Kiev et puis à Saint-Pétersbourg. Et sur l'Ukraine aussi nous avons des sensibilités un peu différentes que l'Histoire explique autant que la géographie, mais il va falloir regarder la réalité en face maintenant, ensemble, nous tenons à avoir un dialogue régulier. J'ai été très intéressée évidemment d'entendre de ce qu'elle retenait de ce déplacement, sur des enjeux, ô combien importants, sur notre avenir à tous, pas seulement, croyez-le pour les européens, je crois qu'il faut se dire et se redire que ce que qui se joue en Ukraine ne concerne pas seulement que les Ukrainiens, pas seulement le continent Européens mais chaque Etats de la Communauté Internationale car ce qui est mis en cause par l'agression Russe ce sont vraiment les principes les plus élémentaires, les plus fondamentaux du savoir-vivre ensemble de la Communauté Internationale et je peux citer là les principes cardinaux de la Charte des Nations-Unis que sont l'Indépendance et la souveraineté des Etats, leur droit à la légitime défense lorsqu'ils sont attaqués, leur pleine souveraineté et leur pleine intégrité territoriale et c'est cela qu'il va falloir restaurer cela tous ensemble.
L'objectif de mon déplacement et également de préparer le Sommet pour un nouveau pacte Financier Mondial qui se tiendra jeudi et vendredi à Paris en présence notamment du Président sud-africain. Donc que-ce qu'est ce Sommet en quelque mots, mais je voulais aussi vous demander d'y porter votre attention cette semaine et de nous aider à relayer ce travail de mise en perspective que nous essayons de faire. C'est de mieux répondre aujourd'hui, mieux répondre aujourd'hui comme nous le faisons collectivement, aux besoins de financement des pays en développement pour continuer à réduire la pauvreté, continuer à atteindre les objectifs de développement durables qui ne sont pas tous atteints et nous le savons. Nous ferons le point collectivement lors de l'Assemblée générale des Nations unies à la fin du mois de septembre, afin de continuer de réduire la pauvreté, mais aussi de financer la transition écologique car il faut faire les deux en même temps. Aucun pays ne doit être devant ce choix cruel, un dilemme impossible à résoudre, entre développement, réduction de la pauvreté et protection de la planète. Avec ce Sommet qui réunira plus de 120 ou 130 pays à Paris, le Secrétaire général des Nations unies, les dirigeants des grandes institutions financières internationales mais aussi les chefs d'Etat et les chefs de gouvernement de très nombreux pays, notamment de nos partenaires de diverses régions du monde, nous voudrions faire émerger un consensus sur la nécessité de faire travailler mieux ensemble les deux grandes institutions que sont la Banque mondiale et le Fonds Monétaire International. Je pense et je le souhaite aujourd'hui, qu'il est possible de le faire maintenant qu'un nouveau Président de la Banque Mondiale vient d'être désigné, avec des positions plus modérées que sont prédécesseurs, mais aussi tenir nos propres engagements de nos pays développés quand nous avons pris des engagements dans les différentes COP pour aider la transition écologique. Il faut trouver les moyens, les financements promis qui sont nécessaires, nous voulons aussi prendre en compte l'impact du changement climatique sur des pays qui sont à la fois des pays en voie de développement et peut-être les plus exposés, les plus vulnérables face aux changements climatiques. On verra ce que nous pouvons faire mais notre idée, celle du Président de la République, celle de nombreux partenaires, est de permettre de trouver des conditions particulières, car un choc climatique devrait intervenir sur des pays à la fois endettés, faible économiquement, vulnérable aux aléas climatiques, de leur permettre de trouver des conditions de financements et la prolongation des mécanismes du remboursement de la dette en prenant en compte le facteur climatique, cela serait nouveau, indispensable et nécessaire.
Donc travailler en un mot à éviter la fragmentation du monde, travailler à améliorer la gouvernance mondiale, ne pas refaire Bretton Woods en 48 heures, ce n'est pas le propos, mais trouver des moyens d'un consensus sur ces grands principes, ces grandes priorités, de façon à ce que nous les déclinions de façon opérationnelle dans les grandes instances qui sont faîtes pour cela, je parlais de l'AGNU fin septembre mais avant elle avec le Sommet du G20 en Inde, et la COP28 en fin d'année. Toutes ces échéances qui doivent nous permettent de prendre ses responsabilités les uns et les autres mais en y associant aussi les acteurs du privé, de faire mieux pour réduire les fractures observées qui sont extrêmement périlleuses, bien au-delà, bien au-delà de ces seules questions de développement dont je parlais.
Je suis aussi venue en Afrique du Sud deux ans après la visite d'Etat du Président de la République pour renforcer les liens entre nos deux pays et travailler sur les questions bilatérales de façon positive dans le prolongement de ce qui avait été décidé ici il y a deux ans. Cela passe d'abord par notre soutient sur la transition énergétique de l'Afrique du Sud, ô combien nécessaire. Nous sommes partenaire du JET-P, signé il y a deux COP en arrière, nous nous engageons à titre nationale à 1 milliard d'euros à la transition, nous souhaitons qu'elle serve efficacement pour une transition énergétique juste, la JET- c'est le "Just" qu'il faut garder en tête, donc socialement acceptable. Vous savez que c'est une préoccupation pour ce pays et pour les populations de ce pays qui sont encore à l'heure actuelle dans l'exploitation du charbon.
Cela passe aussi par le soutien à la production de vaccins en Afrique du Sud, lorsque le Président de la République était venu ici nous étions encore dans la phase la plus dure du COVID-19 et la France a toujours plaidé pour aider ses partenaires à développer leur capacité de production de vaccins et leurs propres souverainetés sanitaires. Deux ans après, cela a été fait, nous avons soutenu la création d'une plate-forme de transfert de technologie et de production de vaccin, cette Unité a été réalisée et inaugurée au mois d'avril, elle est basée au Cap, et j'ai souligné devant la Ministre combien il était satisfaisant pour des ministres de pouvoir voir la traduction concrète d'engagements pris il y a quelque temps.
Cela passe également par le renforcement des liens humains entre nos deux pays, quoi de mieux que les étudiants pour tisser les liens de l'avenir, nous l'avons fait cet après-midi en rencontrant les jeunes étudiants sud-africains qui ont fait leur étude en France et dans le réseau des Alumni avec leur première journée je crois, des Alumni franco-sudafricains. Nous avons rencontré la nouvelle "cohorte" en français, la promotion qui va aller étudier en France, beaucoup sont francophones, ils le seront encore plus évidemment lorsqu'ils reviendront. Ils seront nos ambassadeurs et nos ambassadrices du rapprochement de nos jeunesses, autre idée forte du Président de la République, et autre nécessité de davantage d'intimité entre nos sociétés. L'une des jeunes femmes qui témoignait a eu une très belle phrase, sur 28 étudiants, il y avait 26 nationalités et donc cela lui a permis de dire que parler français, ça n'était pas juste rencontrer des Français, parler la langue française, mais rencontrer le monde entier.
Autre point que nous allons retrouver entre nos pays cette année, peut-être de façon virile mais pas seulement, c'est le Rugby. Vous savez que la France accueille à partir du mois de Septembre la Coupe du Monde de Rugby et dans cette grande Nation de rugby qu'est l'Afrique du Sud, je voulais réaffirmer l'amitié sportive entre nos deux pays, leur souhaiter bonne chance, mais pas trop. Demain je me rendrais au Loftus Versfeld Stadium où j'aurai la chance de rencontrer à la fois "The Beast", le Champion du Monde, des joueurs sud-africains, mais aussi, c'était ça mon propos, les joueuses, car vous le savez le rugby féminin marche très fort, il rencontre sont public maintenant y compris en France, et donc c'est une priorité de faire la promotion du rugby entre nos deux pays. Je ne me frotterai pas aux joueurs, au mieux du mieux ou au pire du pire ; moi, je ne donnerai que le coup d'envoi d'un petit match entre deux de nos équipes féminines !
Et enfin et surtout, c'est en partie la raison de mon retard et je vous prie de m'excuser encore, cela passe par les liens avec nos entreprises, les entreprises françaises qui constituent l'un des ciment les plus fort de notre relation bilatérale, l'Afrique du Sud je le redis et notre premier partenaire commercial dans l'Afrique sub-saharienne et au-delà des entreprises que j'ai pu rencontrer tout à l'heure, il faut comprendre comment nous pouvons les aider à s'améliorer, comment elles peuvent se développer. Je veux saluer le travail remarquable de nos 480 entreprises, groupe, co-groupes, petites et moyennes entreprises. Elles investissent de plus en plus dans le pays avec l'aide de notre agence pour le développement, nous voulons développer non seulement les grands projets d'énergies, les transports, la transition, la ville durable mais aussi la French Tech et tout ce qui est à plus petite échelle, tout ce qui est créateur d'emploi, de valeur ajoutée, de lien entre nos deux pays. Je pense aux industries culturelles et créatives, on part de pas très loin honnêtement et on va faire en sorte que cela progresse, donc un grand remerciement à ce titre à tous les animateurs de la communauté d'affaires, la Chambre de commerce bilatérale, présidée par Yves-guenon, le Comité des Conseillers de commerces extérieurs, sous la houlette de Jean-Claude Lasserre, et merci bien sûr à tous ceux que j'oublie, je n'ai cité que quelques-uns mais jamais assez.
Mes chers compatriotes, un petit mot sur vous-mêmes, mais rapidement car vous connaissez votre communauté mieux que je ne la connais, mais je voulais ne pas rater cette occasion de saluer votre dynamisme, votre capacité à vous intégrer au tissu économique local. Grâce à vos talents personnels, grâce aux efforts de vos élus consulaires, de vos élus nationaux, des associations des communautés françaises et avec l'aide de votre Ambassadeur et je vous en prie, je vous en fait la demande officielle, aidez-le, car je n'ai aucun doute à ses capacités à courir très vite, très loin et très fort, mais accueillez-le, faite en sorte qu'il soit très vite à l'aise avec l'aide de nos deux consulats de Johannesburg et du Cap.
Un grand remerciement aux trois conseillers des Français de l'étranger en Afrique du Sud, Mme Nathalie Lasserre, MM. Gaël Claquin et Alexandre Barrière-Izard. Un mot pour, car je ne peux pas me contenter de la citer, dans l'appel, Amélia Lakrafi, notre députée de la 10ème circonscription des Français établis hors de France. Madame la Députée, j'ai eu le plaisir de vous recevoir à Paris, et j'ai eu le double plaisir de vous avoir à mes côtés dans cette visite en Afrique du Sud pour porter la voix de nos compatriotes, nous savons, ils savent qu'ils peuvent compter sur vous pour porter leurs préoccupations et faire avancer tous les sujets qui leur tiennent à coeur.
Un petit mot sur le lycée, la présence de la France dans les pays tiers passe souvent par les lycées, les écoles, les réseaux d'enseignements et donc un petit mots sur le Lycée Jules Verne, avec son annexe de Pretoria, qui est un véritable creuset de rapport particulier entre nos deux pays grâce à ces 1000 élèves de 81 nationalités différentes, donc on progresse de 28 à 81 et comme souvent, nos lycées français sont des lycées d'excellence qui nous permettent, au-delà bien sûr des familles françaises qui le souhaitent, pour des familles sud-africaines dans le cas particulier de l'Afrique du Sud, d'accueillir voilà de très nombreux partenaires étrangers. C'est un instrument de rayonnement, et je dois saluer et je crois féliciter Mme la proviseure Angélique Haudiquer pour l'éducation d'excellence que dispense l'établissement qu'elle dirige. 100% de réussite au bac, alors, c'est souvent banal dans les lycées à l'étranger, je le dis, mais pas en France, quoique cela monte, donc bravo et merci pour cette ouverture sur le monde, je viens de citer le nombre de nationalités que vous pouvez accueillir, c'est vraiment un lieu de rencontre, de ralliement, un lieu de rayonnement donc merci pour cela.
Et puis au dernier hommage ou presque à l'écosystème associatif qui joue aussi un rôle important d'animation, de cohésion de la communauté française, la Société française de bien faisances, Joburg accueil, Work in the City, Space up, au Corps des Frenchies. Salutations toutes particulières pour celles et ceux qui mènent une action dans le domaine de l'éducation, la Crèche Gabrielle, "Little Rose" "Sinzamane" ou encore " Value Citizen ". Merci pour tout cela, votre temps, votre talent, permets d'avancer sur des projets éducatifs au service pas seulement de nos compatriotes mais de la population de ce pays.
Sur ces lignes j'approche de la conclusion, soyez patient, nous savons tous, j'ai moi-même eu une vie d'expatriée, nous savons tous que l'expatriation ne laisse pas indemne. C'est à la fois une immense source de richesse, et puis on laisse aussi des choses derrière soi, et on le sait tous, il y a quelques années, cela a été pour vous une difficulté particulière que d'être à l'étranger, ne pas pouvoir se déplacer si facilement qu'on l'aurait voulu, ne pas voir ses proches aussi régulièrement. J'espère que vous avez traversé cette épreuve en étant maintenant du bon côté de cette bataille. Que vous avez pu reprendre maintenant une vie normale, que vous pouvez vivre maintenant dans le bon côté, le meilleur de ce que peut apporter l'expatriation.
Bien sûr, je ne veux pas mésestimer les difficultés et les risques. Celui de la sécurité notamment, mais aussi les problèmes liés aux délestages électriques, nous en parlions avec nos entreprises, nous en parlons régulièrement avec les autorités sud-africaines. Nous essayons, nos entreprises essayent, de donner quelques réponses. Je sais depuis le premier jour de mon premier entretien avec mon homologue sud-africain les difficultés liées à l'obtention des visas, j'en parle à chaque fois avec Mme Pandor, il se trouve que les occasions sont assez nombreuses, et dès mon premier entretien avec elle j'en ai parlé. Il y a quelques progrès sur les visas en général, nous continuons d'avancer sur les VIE et sur les visas de travail, mais il reste du chemin à faire, je le dis diplomatiquement et j'espère que nous pourrons continuer de progresser.
En tous cas pour ce qui nous concerne, merci aux services diplomatiques et consulaires français, nous essayons de faire en sorte que l'on trouve des solutions. Les services de visas fonctionnent bien, je crois que l'on se trouve dans un pays dont je n'entends pas trop dire de mal, alors que dans le monde entier sur les services des visas, j'ai souvent des rappels sur les retards, donc bravo David, à vos prédécesseurs et à vos consuls.
Voilà j'espère avoir abordé quoi que brièvement la plupart des thèmes de ma visite, de ce que nous en attendons, de ce que nous en espérons,
Merci à toutes et à tous de nous représenter aussi bien dans ce pays, nous sommes à votre service et heureux de voir que nos relations se nourrissent au fil des visites, au fil des années, et nous avons encore beaucoup de chemin à faire ensemble avec l'Afrique du Sud.
Monsieur l'Ambassadeur, la route est donc toute tracée et donc à vous de jouer,
Voilà, chers amis, un grand merci à tous.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 juin 2023