Texte intégral
Merci, Monsieur le Professeur, de nous accueillir aujourd'hui à l'Université Swinburne,
Merci, Madame la Professeure,
Monsieur le Ministre adjoint des Affaires étrangères,
Monsieur le Ministre du Budget,
Mesdames et Messieurs, chers amis,
Il y a quelques jours à Dubaï, à la COP28, la France et l'Australie ont démontré leur détermination commune à réaliser les objectifs ambitieux de l'Accord de Paris. Nos deux pays doivent travailler ensemble, aujourd'hui plus que jamais, pour lutter contre les changements climatiques et contre les conséquences du réchauffement de la planète. Voilà pourquoi la France a été le premier pays à soutenir la proposition de l'Australie d'accueillir la COP31 en partenariat avec les Etats et les territoires insulaires du Pacifique en 2026.
C'est la raison de notre présence ici aujourd'hui.
Nous sommes fiers d'être d'ores et déjà le partenaire avec lequel l'Australie produit les travaux de recherche les plus significatifs. Ces dix dernières années, nos deux pays ont publié plus de 40 000 articles scientifiques en collaboration. Notre relation s'étend à de nombreux domaines : des arts et des lettres à l'astrophysique, les chercheurs de nos deux pays traversent les océans pour rencontrer les esprits les plus brillants, accéder aux meilleurs laboratoires et saisir les plus grandes opportunités.
L'Association franco-australienne pour la recherche et l'innovation (AFRAN), accueille plus d'un millier de chercheurs et d'inventeurs au sein d'un réseau unique en Australie. Ils bénéficient, ainsi que la communauté scientifique dans son ensemble, d'un important soutien de notre part. Les chercheurs australiens peuvent accéder à sept programmes de bourses à toutes les étapes de leur carrière. Nous avons récemment mis la dernière main à un nouvel accord dans le domaine de la recherche et des technologies spatiales avec l'Agence spatiale australienne et l'Organisation de recherche scientifique et industrielle du Commonwealth. Ici, à Melbourne, l'Université Monash et l'ambassade de France ont renouvelé pour la deuxième année consécutive leur partenariat pour soutenir la coopération en matière de recherche sur l'Antarctique.
Mais nous pourrions nous montrer plus ambitieux, dans nos objectifs et dans nos actes. La science, l'action publique et le développement économique sont liés. La France est déterminée à investir dans la recherche à fort impact technologique. Nos entreprises jouent un rôle fondamental dans l'espace de recherche français et européen, et ont noué des partenariats durables avec nos organismes de recherche. À leur tour, nos universités permettent à de jeunes entreprises innovantes de voir le jour et ouvrent la voie à de nouvelles idées.
L'amitié franco-australienne doit s'appuyer sur ce moteur d'innovation qu'est la coopération entre entreprises et universités.
La transition énergétique est au premier plan de la coopération économique entre la France et l'Australie. 50 entreprises sont représentées ici aujourd'hui. Elles témoignent du franc succès de la relation industrielle entre nos deux pays en matière d'énergies renouvelables.
La transition énergétique est également au coeur de notre collaboration avec l'Etat du Victoria. Je salue la présence de son ministre du Budget, M. Tim Pallas, avec qui j'ai signé il y a quelques minutes une déclaration d'intention entre la France et le Victoria. L'ouverture à Paris du nouveau Bureau du commerce et de l'investissement du Victoria témoigne du caractère véritablement fructueux de notre relation. De notre côté, nous allons envisager sérieusement l'ouverture d'un consulat général de France à Melbourne.
À l'avenir, les possibilités de coopération dans le domaine de l'énergie décarbonée devraient continuer à croître.
Notre dialogue stratégique sur les minerais critiques signé en septembre dernier contribuera à assurer la sécurité des chaînes d'approvisionnement communes essentielles au développement des secteurs des énergies renouvelables, de l'hydrogène et des véhicules électriques au rythme déterminé par nos objectifs climatiques.
C'est dans cet esprit qu'avec M. Tim Watts nous sommes fiers de lancer aujourd'hui le Centre franco-australien pour la transition énergétique, l'une des principales initiatives de la feuille de route franco-australienne que j'ai approuvée hier à Canberra avec Mme Penny Wong.
Le Centre créera ici, à Swinburne, de nouveaux réseaux et facilitera de nouveaux projets pour toutes les universités, institutions de recherche, industries françaises et australiennes, et, par leur intermédiaire, la région Indopacifique dans son ensemble. Il permettra de renforcer notre écosystème dans le domaine des sciences et de l'innovation.
Le Centre sera un lieu d'échanges sur les technologies et les mesures à prendre nécessaires pour préparer l'avenir, ainsi que d'investissements dans la formation et la poursuite d'études, deux piliers fondamentaux pour réussir la transition énergétique.
La France s'est déjà engagée à hauteur de 8 millions de dollars australiens sur les quatre prochaines années dans le cadre de cette initiative ambitieuse, à laquelle participeront spécifiquement plusieurs experts. En outre, et c'était la bonne décision à prendre, nous renforçons l'équipe de notre ambassade affectée à la transition énergétique et aux minerais critiques.
Nous ambitionnons de doter le Centre des ressources nécessaires pour dialoguer avec les partenaires industriels et les chercheurs et concevoir les programmes les plus pertinents pour accroître au maximum les retombées.
Nous sommes fiers que l'Université Swinburne soit la première à mettre en oeuvre ce partenariat prometteur avec l'Australie, ses universités et centres de recherche et son industrie.
Nous espérons que le succès de cette initiative conduira à des projets de partenariat en Australie pour réaliser le plein potentiel de la relation franco-australienne. Nous avons l'intention de bâtir un puissant groupe franco-australien regroupant les acteurs volontaires et compétents dans le domaine de la transition énergétique. Le Centre franco-australien pour la transition énergétique est un tremplin.
En France, le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et l'Université Grenoble Alpes en seront les institutions phares de ce projet. Le CEA est le chef de file français de la recherche en matière de développement de technologies de pointe à faible émission de carbone. Avec plus de 700 partenaires industriels, 200 start-up et le plus grand nombre de brevets de tous les organismes de recherche en Europe, le CEA pourra mobiliser tout son savoir-faire technologique.
L'Université Grenoble Alpes est quant à elle l'une des plus importantes universités de recherche au monde. Elle compte 13 campus, 70 structures de recherche, 6.000 universitaires et 10.000 étudiants étrangers provenant de 155 pays. C'est l'une des plus anciennes universités françaises : riche d'une longue histoire de près de 700 ans, elle est résolument tournée vers l'avenir. Grenoble est devenue l'un des plus grands pôles scientifiques et technologiques en Europe.
C'est donc le meilleur de ce que nos institutions ont à offrir que nous vous proposons. Elles s'appuient sur des technologies de pointe et sont dotées d'une solide vision en matière de partenariats public-privé, de la recherche fondamentale aux technologies efficaces, accessibles et inclusives.
Tel est le plus grand potentiel de notre relation : le progrès scientifique pour lutter contre les changements climatiques grâce à des solutions axées sur les entreprises.
Nous inaugurons aujourd'hui un accélérateur pour l'échange de bonnes pratiques, pour la formation, pour l'innovation et pour les entreprises. C'est un catalyseur de changement, et nous sommes très fiers de commencer ce nouveau voyage aux côtés de l'Australie.
Merci.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 décembre 2023