Texte intégral
Merci beaucoup. Merci pour vos explications.
Je veux remercier l'ensemble des élus qui sont ici à nos côtés avec les ministres et remercier l'ensemble des équipes d'Eurenco. Merci aussi à l'ensemble des industriels de la défense qui sont là aujourd'hui aux côtés du territoire et pour un suivi de la mobilisation et de cette économie de guerre dont vous avez parlé.
Je le dis pour l'ensemble de nos amis qui sont là, c'est vrai que le monde a changé depuis un peu plus de deux ans. Il avait commencé à changer il y a 10 ans avec la première attaque de la Russie en Crimée. Mais les choses se sont accélérées, et vous nous avez entendu parler de manière régulière, en effet, d'économie de guerre, moi-même, les ministres, dès Eurosatory, dès les semaines qui ont suivi, avec une mobilisation et un effort constant.
Ceci, c'est une nécessité du moment : tenir, fournir des armements à l'Ukraine pour résister. Ma conviction, c'est que c'est une réalité de la géopolitique dans laquelle nous allons vivre durablement.
Je pense qu'il est important de tous avoir en tête que le monde dont nous parlons, il ne s'arrêtera pas si demain la guerre se termine, parce qu'il y a un réarmement massif qui s'est opéré ces derniers temps de la Russie. Parce que vous voyez partout en Europe les dépenses militaires, les commandes augmenter et partout à travers le monde, une géopolitique qui change.
Nous sommes partis pour durablement nous installer dans un changement géopolitique, géostratégique où les industries de défense vont avoir un rôle croissant. Et c'est ce que nous mobilisons. C'est pourquoi l'effort qui est fourni, là, il est urgent. Nous devons aller vite, fort, mais il est aussi durable et il doit se consolider sur une force française. On a une armée complète, on a une industrie de défense très complète et forte. On améliore la capacité à produire vite, en masse, mais on garde notre capacité à innover.
Je veux d'abord vous féliciter, Eurenco, l'ensemble des collaborateurs et des collaboratrices parce que depuis deux ans, vous avez fourni un effort extrêmement important réorganisant le temps de travail, la production et d'ores et déjà, indépendamment de ce qu'on dit aujourd'hui, vous avez environ doublé votre production sur les charges, les fameuses charges et je le dis ici pour tout le monde pour que ce soit clair, quand on parle des canons CAESAR, on est très fiers de pouvoir les livrer. C'est la charge qui est utilisée et elle est fondamentale pour aujourd'hui défendre le territoire ukrainien. Vous avez réussi, par votre engagement à tous à aller deux fois plus vite.
Alors maintenant, ce qu'on fait avec vous, c'est qu'on va aller plus loin. D'abord, l'Europe a été à vos côtés et je le dis dans ces temps où on parle beaucoup d'Europe. On a lancé des programmes. La France, d'ailleurs, a proposé il y a plus de 6 ans, on nous disait : "lubie française de parler d'Europe, de la défense. Ça ne marchera jamais. Ça n'a jamais marché". Depuis les années 50, on avait arrêté. L'Europe de la défense, elle existe déjà. On a mis en place des programmes avec une commissaire, programme ASAP en particulier, 76 millions d'euros ont été investis sur Eurenco pour permettre d'avoir ces résultats. Puis maintenant, c'est 500 millions d'euros qui vont être investis avec un accompagnement de l'actionnaire complet et la force de l'entreprise sur les deux années qui viennent pour faire deux choses qui sont au coeur de ce qui est au sein de l'économie de guerre et de ce que nous faisons ces dernières années partout sur le territoire.
D'abord, continuer à investir pour accompagner cet effort de production et d'augmentation des capacités. Et donc, sur les charges qui sont déjà là, un nouveau bâtiment, des nouvelles productions pour aller encore plus vite et produire deux fois plus par rapport à ce qu'on fait aujourd'hui et donc poursuivre l'effort de guerre. Et puis, la relocalisation dont vous nous avez souvent entendu parler qu'on a commencée en période Covid, qu'on a fait sur le médicament et d'autres et ici, la relocalisation des poudres qui avait été en effet abandonnée, qui montre qu'il n'y a pas de fatalité industrielle.
Cet exemple est aussi, je trouve, une formidable métaphore de ce qu'on veut pour notre industrie, de ce qu'on a réussi dans beaucoup de secteurs et de ce qu'on est en train de faire grâce à ces efforts collectifs dans les industries de défense, c'est-à-dire ce qu'on croyait abandonnées. Je me souviens de plusieurs d'entre vous, entreprises, les élus, il y a 5 ou 6 ans, je disais : ce site, il faut le dépolluer. Il avait d'ailleurs été dépollué. On va peut-être mettre de l'hydrogène ou autre chose. Là, grâce à cette mobilisation collective, on voit que ça a du sens d'y remettre de la poudre. Et donc doublement des capacités parce que vous avez doublé le rythme, relocalisation qui vient traduire cet effort de l'économie de guerre et de nos investissements en défense. Tout ça va permettre des embauches. Vous êtes déjà passé de 200 à 250, d'ici à 18-24 mois, vous serez 450 sur le site.
Donc, je remercie l'ensemble des acteurs qui sont ici présents aussi, les forces économiques, France Travail, l'ensemble des équipes de l'Etat et des collectivités parce que la clé va être de former nos jeunes, de former aussi les chômeurs de longue durée sur le territoire pour pouvoir recruter et donner de l'emploi. Et donc, ce sont des perspectives aussi durables pour le territoire, pour votre commune et pour l'ensemble du territoire de Bergerac parce que nous avons ici ce formidable défi. C'est un défi de la formation, de la requalification des compétences pour accompagner dans la durée ces nouvelles unités de production.
Voilà ce que je voulais vous dire pour essayer de remettre dans le contexte le formidable travail qui est fait. Je veux, à nouveau, remercier aussi tous vos partenaires qui font ces travaux de terrassement, de construction et qui vont en plus créer de l'emploi associé à ces nouvelles créations. Donc, vous le voyez, l'effort que nous produisons, cette économie de guerre, elle est concrète, elle se fait vite, elle se fait fort, elle se fait dans la durée et elle permet de relocaliser, d'accroître notre production et de créer des emplois. Merci à tous en tout cas pour votre mobilisation.
Vive la République et vive la France.