Déclaration de M. Thani Mohamed Soilihi, ministre délégué, chargé de la francophonie et des partenariats internationaux, en réponse à une question sur l'offensive du M23 soutenue par le Rwanda à l'est de la République démocratique du Congo dans les Nord-Kivu et Sud-Kivu, à l'Assemblée nationale le 12 mars 2025.

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Intervenant(s) : 
  • Thani Mohamed Soilihi - Ministre délégué, chargé de la francophonie et des partenariats internationaux

Circonstance : Question au Gouvernement, en séance publique, à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Madame la députée Clémence Guetté,

L'offensive du M23 soutenue par le Rwanda à l'est de la RDC dans les Nord-Kivu et Sud-Kivu est inacceptable. Elle viole le droit international, la Charte des Nations unies, l'acte constitutif de l'Union africaine. Elle a des conséquences humanitaires dramatiques, dans une région qui compte désormais près de 7 millions de déplacés. Elle porte enfin atteinte à la stabilité de l'ensemble de la région.

La position de la France est ferme. Nous condamnons l'offensive du M23 et le soutien du Rwanda. La position de la France a été constante : nous le faisons depuis plus de deux ans, notamment au Conseil de sécurité des Nations unies.

Les autorités françaises sont mobilisées sur tous les fronts pour une désescalade rapide et l'adoption d'un cessez-le-feu. Le Président de la République et le ministre Barrot ont porté ces messages à plusieurs reprises auprès de leurs homologues rwandais et congolais. Au Conseil de sécurité, la France a porté la résolution adoptée à l'unanimité le 21 février, qui condamne pour la première fois en des termes aussi clairs l'offensive du M23 et la présence rwandaise en RDC. C'est un message fort car unanime. À Bruxelles, nous avons soutenu l'adoption de nouvelles mesures restrictives pour faire pression sur les parties et revenir à un processus politique. Sur l'humanitaire, le ministère des affaires étrangères est mobilisé pour renforcer l'accès en RDC des besoins élémentaires. Sur la question de l'aide au développement au Rwanda, nous avons mis en pause la signature de nouveaux projets.

La priorité actuelle va à l'établissement d'une solution politique. Nous n'écartons aucune option, en coordination avec nos partenaires. La solution à ce conflit ne peut être militaire ; elle doit être diplomatique et la France apporte son plein soutien aux processus régionaux de médiation en vue d'un cessez-le-feu et d'une reprise du dialogue politique.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 mars 2025