Texte intégral
Monsieur le sénateur Guillaume Chevrollier,
Je vous remercie d'évoquer dans cette enceinte la crise qui déchire aujourd'hui la région des Grands Lacs, et je veux saluer votre engagement comme président du groupe d'amitié interparlementaire France-Afrique Centrale.
C'est la crise la plus grave, ou en tout cas l'une des plus graves dans le monde aujourd'hui, de par ses conséquences humanitaires : sept millions de personnes déplacées, dont un million depuis le début de l'année, plusieurs milliers de victimes civiles innocentes. Parce que vous l'avez dit, l'offensive du M23 soutenue sur le sol congolais par l'armée rwandaise menace la souveraineté congolaise, et parce que cette crise, si elle était amenée à s'aggraver, pourrait provoquer l'embrasement de la région toute entière.
Face à cette situation, la diplomatie française est mobilisée sur tous les fronts. D'abord aux Nations unies, puisque comme vous l'avez rappelé, nous avons fait adopter à l'unanimité devant le Conseil de sécurité une résolution condamnant les offensives du M23 et appelant au retrait des troupes rwandaises de la République démocratique du Congo. Ensuite à Bruxelles, où nous avons adopté lundi dernier - ce lundi - des mesures restrictives à l'encontre de neuf individus et une entité responsable de violations du droit international et du droit international humanitaire. Et puis au niveau bilatéral, ensuite, le Président de la République est en contact étroit avec ses homologues, les homologues au Rwanda et en République démocratique du Congo mais plus largement dans la région, dans le cadre des processus de médiation de Luanda et de Nairobi. Je me suis moi-même rendu, à la fin du mois de janvier, à Kinshasa pour rencontrer le président Tshisekedi, à Kigali pour rencontrer le président Kagame, pour leur livrer des messages appelant à la cessation des hostilités et à la reprise du dialogue. Plus récemment, j'ai décidé d'un appui financier de 3 millions d'euros pour permettre de répondre aux besoins vitaux des populations touchées de la République démocratique du Congo.
C'est bien notre intention que de jouer un rôle pour amener un apaisement dans cette région, pour traiter aussi des causes structurelles de ce conflit. Nous comptons aussi sur la mobilisation de la diplomatie parlementaire pour y parvenir.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 mars 2025