Texte intégral
Merci beaucoup monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs les ministres,
Messieurs les ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs les chefs d'entreprise et responsables du secteur privé et merci pour vos témoignages tout particulièrement.
Président, merci d'abord infiniment pour votre accueil depuis hier soir qui me touche beaucoup, vous l'avez rappelé Madame, et je veux remercier à la fois vos ministères, mais également Business France, MEDEF International, CCI France Égypte et nos conseillers du commerce extérieur de la France avec notre ambassade pour l'organisation de cet événement et de ce forum.
La France, président, vous savez, aime l'Égypte et a confiance dans l'Égypte, ce qui fait de nous le premier investisseur hors hydrocarbure d'Europe sur le sol égyptien avec un peu plus de 7 milliards d'euros d'investissement privé et 50 000 emplois directs créés par nos entreprises à travers leurs projets.
À ça s'ajoute l'engagement de l'Agence française développement, je le rappelais ce matin, dans notre conférence de presse qui d'ailleurs accompagne plusieurs projets ici mentionnés et qui sont déployés et qui dans les secteurs de l'eau, de l'assainissement, de l'énergie, de la santé, de l'éducation est aux côtés de l'Égypte.
Nous sommes des partenaires de confiance et nous avons su en effet vous accompagner aussi sur les grandes infrastructures durables, ce qui sont une force de l'offre française, qu'il s'agisse des transports, des systèmes de connexion, de la gestion de la complexité des villes ou bien des sujets de défense comme nous l'avons ensemble bâti ces dernières années. Et au fond parce que nous avons la conviction, plusieurs d'entre vous l'ont rappelé dans vos propos et vous venez d'y faire référence, président, d'abord, que nous pouvons construire de la prospérité ensemble.
Pour nous, investir en Égypte, c'est investir dans un pays qui a de la stabilité et je veux saluer depuis 10 ans votre leadership qui a un potentiel de croissance extraordinaire ; c'est aussi dire qu'on a confiance dans l'écosystème égyptien et investir pour créer de l'emploi, pas simplement avoir des marchés.
La deuxième chose, c'est que nous avons la conviction l'un et l'autre qu'au fond dans un monde de plus en plus incertain, il faut bâtir un chemin d'indépendance, et pas de l'autarcie, mais qui est une forme, je ferai référence en clin d'œil à une histoire géopolitique qui dit quelque chose de particulier dans votre pays, mais une forme de non-alignement géopolitique. On n'a pas tout à fait envie de dépendre des deux premières grandes puissances mondiales. Et je crois qu'on a raison.
Et puis la troisième chose, vous l'avez dit, ce sont des points d'entrée dans nos régions réciproques. La France doit être vue comme un point d'entrée dans l'Europe et l'Égypte est vue comme un point d'entrée dans l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient et d'ailleurs en septembre dernier à Marseille, il s'est tenu un sommet important et je vais ici dire que je sais qu'au mois de mai se tient ici même un sommet important à l'Afrique du Nord et à l'Orient avec plus de 400 responsables et j'appelle nos ministres et nos entrepreneurs à poursuivre cet effort.
Au fond, les trois secteurs que vous avez mis en lumière disent beaucoup de cette volonté d'indépendance, de non-alignement et de prospérité choisie.
La santé à travers le témoignage qui a été donné, l'engagement de Sanofi l'a montré, l'accord qui a été signé ce matin avec l'Institut Gustave Roussy, c'est la démonstration du fait que nous avons, si je puis dire, retenu la leçon. Nous avons vécu les conséquences du Covid, c'est-à-dire de l'expérience cruellement ressentie de la dépendance en matière de santé. Nous n'avons de cesse depuis lors de dire que pour à la fois détecter, diagnostiquer, soigner, mais aussi nous équiper et innover, nous voulons moins dépendre des autres.
Il y a une confiance qui s'est faite entre les deux rives, je crois pouvoir le dire. J'avais eu l'honneur d'être invité par le bureau de l'Union africaine au tout début de l'épidémie et nous avons développé avec ACT-A et avec plusieurs autres initiatives un partenariat qui après n'a plus jamais cessé. En matière de santé, nous voulons faire davantage entre l'Égypte et la France parce que c'est un levier prospérité, une vie meilleure, je sais vos projets sur meilleure couverture également en termes de santé qui sont très importants et que nous accompagnons, mais c'est pour nous un levier formidable de développement. J'ajouterai qu'en termes de santé, nous avons la conviction que la poursuite de nos partenariats sur l'agroalimentaire sont un levier de santé et nous en avons déjà beaucoup que nous sommes en train de consolider, nous voulons là aussi aller plus loin.
La deuxième chose, c'est l'énergie. Ça a été très bien démontré par vos témoignages, je salue votre volonté d'accroître la part de renouvelable dans votre mix électrique qui est à la fois une manière de décarboner votre énergie, mais en dépassant les 40 % à l'horizon 2030, aussi de gagner en souveraineté énergétique et de moins dépendre d'une énergie qui est plus polluante, mais pas produite localement. La France a ici toutes les compétences du renouvelable au nucléaire en passant par aussi l'économie d'énergie à apporter et ce qui a été montré par Voltalia, ce que nous portons aussi avec Schneider Electric, avec EDF, c'est une offre française qui veut ici créer davantage d'emplois, apporter des solutions, se développer à vos côtés et je veux saluer ce qui a été là aussi très bien montré. Là aussi l'expérience des conséquences de la guerre d'agression russe en Ukraine a été la démonstration de nos dépendances énergétiques et donc je crois que nous devons en tirer toutes les leçons en développant des offres beaucoup plus résilientes et ce que nous sommes en train de déployer par ce partenariat sur le renouvelable va en ce sens.
Enfin, il y a la bataille pour l'intelligence artificielle, ça a été démontré, je crois que les annonces de Capgemini, qui double ses effectifs, sont là pour témoigner de la confiance dans l'Égypte, son savoir-faire, la qualité de sa formation. Mais ce que vous avez l'un et l'autre ici montré, c'est notre conviction qu'il y a dans l'intelligence artificielle beaucoup de ce qui est déjà la révolution technologique en cours qui va nous permettre de gagner en productivité, qui va nous permettre de complètement transformer et repenser les chaînes de production, qui touchera d'ailleurs tous les secteurs précédemment évoqués, de l'énergie, à la pharmacie, la santé et autres.
Nous voulons en être, mais nous voulons en être avec des solutions que nous maîtrisons, c'est-à-dire des femmes et des hommes qu'on forme, qu'on recrute, qu'on garde et avec une capacité à déployer à la fois des chaînes de valeur qui se créent chez nous, mais aussi des solutions qui ne sont pas dépendantes des jeux géopolitiques. Je veux vous dire que vous avez dans la France, je pense pouvoir le dire, la première puissance européenne d'intelligence artificielle, on a annoncé il y a quelques semaines 109 milliards d'euros d'investissements privés en France parce qu'il y a des talents, parce qu'il y a un savoir-faire, parce qu'il y a de l'énergie peu chère et pilotable et en partenariat avec nos grands partenaires du golfe, particulièrement les Émirats arabes unis, on a là la possibilité de développer un axe Europe, Afrique du Nord, Moyen-Orient qui en matière aussi d'intelligence artificielle nous donne beaucoup plus de résilience, d'indépendance et une capacité à créer des emplois. Au fond, c'est ça, pour moi, le fil directeur de ce que nous sommes en train de faire.
Nous nous connaissons bien, nous avons des partenariats forts et des infrastructures au secteur de la défense, nous avons su les développer, les déployer avec confiance. L'Égypte est une grande puissance géopolitique, militaire, mais aussi démographique. Elle a donc une capacité de croissance derrière qui est pour nous, Français, un levier de confiance exceptionnelle. C'est pourquoi, au-delà de ces secteurs, nous allons continuer d'être à vos côtés dans les réformes que vous êtes en train de conduire et qui sont très importantes ; le ministre en a fait rapport un peu plus tôt dans notre échange, mais les réformes de stabilité du monde des affaires, en termes de fiscalité, en termes d'investissement sont très importantes et nous les soutenons. Mais nous voulons les soutenir par un investissement dans la durée, dans des secteurs clés pour notre prospérité partagée et notre indépendance géopolitique, et créer de l'emploi ici.
Je finirai par un dernier mot. Ça veut dire que nos entreprises vont continuer aussi de recruter des talents égyptiens. Je voulais vous remercier pour vos mots sur la langue française et l'enseignement dans la langue française. J'ai dit ce matin au président que, quelles que soient les réformes, nous voulions que l'Égypte continue d'être ce grand pays francophone qui forme le plus de locuteurs en langue française de toute la région.
Nous serons aussi à ses côtés pour les réformes qui conduit dans l'enseignement primaire, secondaire, dans les partenariats universitaires. Et nous voulons continuer ici d'aider à former des jeunes femmes et des jeunes hommes qui évoluent entre la langue arabe et la langue française pour le bien de l'Égypte, pour le bien de la France et pour notre prospérité partagée. C'est aussi ça l'investissement dans la durée, c'est un investissement dans le capital humain.
En tout cas, merci infiniment pour vos témoignages et vous comprenez là qu'à travers la prise de parole du président Sissi et la mienne, c'est une grande confiance qu'il y a de nous deux en vous tous et notre volonté d'aller encore plus loin dans le partenariat très profond et dans la durée entre l'Égypte et la France.
Merci beaucoup.