Déclaration de M. Charles Pasqua, président du Rassemblement pour la France et candidat à l'élection présidentielle, sur sa conception de la vie politique, Issy-les-Moulineaux le 2 février 2002.

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Circonstance : Réunion des cadres du Rassemblement pour la France à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), le 2 février 2002

Texte intégral

Mes chers compagnons,
Mes chers amis,
Nous voici rassemblés pour ce grand moment qui était inscrit dans notre histoire, nous voici rassemblés pour ce grand moment où notre vie prend tout son sens, nous voici rassemblés pour que notre combat serve le destin de la France.
Oui, nous croyons que notre pays a un destin, qu'il n'est pas condamné à se vautrer dans le déclin, à se complaire dans la décadence, à régresser dans la barbarie et c'est pour servir ce destin que nous sommes là !Oui, nous croyons que ce destin national se nourrit de la conviction des hommes, de la foi ancestrale du peuple dans la nation, des vertus de courage et d'abnégation !
Non, ce ne sont pas les professeurs de morale, les politiciens de confort ou les traîtres de salon qui ont fait la France. Ceux qui ont fait la France, ce sont ceux qui ont mis leur peau au bout de leur courage, ceux qui ont préféré leurs idées à leurs prébendes, ceux qui savent que la fidélité est synonyme du respect de soi-même.
Alors il aurait fallu se ranger sur le bas coté, flirter dans le fossé avec les arrivistes de tout poil, se confondre avec les souverainistes en peau de lapin, communier dans le politiquement correct, renoncer en un mot à ce que nous sommes !
Et bien j'ai pour vous, avec vous et grâce à vous répondu " non " ! Et bien j'ai pour vous, avec vous et grâce à vous répondu " présent " pour ce grand, ce beau, ce fort combat, ce combat pour la France.
Ah comme ils auraient aimé tous ces tartufes me voir céder sous les coups synchrones des juges partisans, des médias soumis et des félons satisfaits.
Ah comme ils auraient dormi tranquilles tous ces gens de peu, que, depuis si longtemps, j'ai fait élire si j'avais renoncé pour cautionner leur renoncement.
Ah comme ils auraient soupiré d'aise tous ces bradeurs de France s'ils avaient pu continuer à suivre la plus grande pente, celle de la facilité, sans qu'on les dénonce.
Eh bien, Mesdames et Messieurs les nantis de la politique vous n'allez pas pouvoir digérer tranquillement car nous sommes là, mes amis, nous le parti démuni de tout, sauf de cur, sauf de foi, sauf de générosité. Nous sommes là, pareils à la vraie France que l'on veut faire taire et ramper et qui se lève et qui marche et qui crie sa révolte.
Peu m'importe le départ de soi-disant lieutenants aux galons usurpés, peu m'importe la désertion des lâches ce qui m'importe ce sont mes valeureux grognards, c'est vous, c'est le combat qu'ensemble nous allons mener.
Vous me pardonnerez cette note personnelle, mais après tout l'élection présidentielle c'est d'abord l'affaire d'un homme, mais vous savez, peu nombreux sont ceux qui ont subi, en aussi peu de temps, autant de bassesses et de calomnies. Sous les assauts conjugués du dénigrement et de la mauvaise foi, j'ai parfois été peiné, jamais je n'ai douté. Et vous mes amis, au nom de cela, vous ne devez pas douter. Vous devez vous transcender, vous devez vous persuader que vous n'appartenez plus à vous -mêmes mais à une cause qui vous dépasse et que vous êtes les seuls, oui les seuls, à défendre vraiment.
Sans vous mes amis, sans votre souffle ardent c'est la France qui s'éteindrait.
J'ai connu depuis le maquis jusqu'à aujourd'hui en passant par le pavé de 68, bien des moments où la valeur reposait sur le petit nombre, où le courage était rare car le danger était fréquent, où le salut du pays reposait sur quelques âmes bien trempées.
Vous êtes ce creuset où se forgera le redressement du pays. Ne doutez pas de vous, car vous douteriez de la France. Les autres sont les candidats du doute, de la mauvaise conscience, de l'hésitation. Vous, vous portez le candidat de la conviction, de la certitude, de l'action.
Regardez ces pas de deux du menuet de la cohabitation, nos deux marquis poudrés font assaut à fleuret moucheté, surtout ne pas choquer la nouvelle aristocratie des pseudo-élites énarcho-médiatiques, surtout ne pas dire les choses telles qu'elles sont, surtout ne pas passer pour extrémiste ou, pire encore, pour patriote. Surtout ne pas dire un " voyou " dire un " jeune ", surtout ne pas dire un " délit " dire une " incivilité ", surtout ne pas s'indigner d'une France qui ressemble de plus en plus à la nef des fous avec des policiers et des gendarmes attaqués par les truands, les voyous qui plastronnent et les honnêtes gens qui se cachent.
Surtout ne pas défendre la France, sa langue, sa culture, sa fierté d'être mais salir à l'envi sa mémoire, son histoire, son armée, mais renier sans relâche ses héros, ses gloires, ses morts au champ d'honneur.
J'accuse la classe politique par complaisance médiatique et goût du confort de refuser obstinément de dire ce que souffrent les Françaises et les Français.Combien faudra-t-il de criminels récidivistes, de pédophiles impunis, de meurtres de policiers pour que l'on dise enfin que Chirac et Jospin acceptent l'inacceptable, cautionnent l'inadmissible, justifient l'inqualifiable.
Combien faudra-t-il d'avilissements télévisés, de pseudo-culture violente et pornographique, de complaisance pour l'abject pour reconnaître que notre jeunesse est livrée, sans défense ni repère, aux pulsions animales d'une barbarie que, bientôt, plus rien n'arrêtera.
Chirac regarde et laisse faire l'enterrement de notre France et de nos valeurs par le fossoyeur Jospin. Car celui-là, c'est vraiment le socialiste dans toute sa splendeur : la morale, c'est lui - la justice, c'est lui - le travail, c'est lui - la perfection, c'est lui. Trotskiste un jour, Trotskiste toujours ! comme les scouts !
Depuis 20 ans la gauche a une responsabilité majeure dans le démembrement systématique de la France, dans l'attaque organisée de tous les fondements de l'ordre dans la société. La droite, elle, s'est laissée désarmer, centriser, affadir, elle a succombé au poison mortel qu'instille la gauche, une goutte et tu meurs : la mauvaise conscience et la haine de soi !
La France libre, un mythe
Le gaullisme, un rassemblement de truands
Un homme de droite, un nazi en sommeil
Un patriote, un fasciste rampant
L'armée française, un ramassis de tortionnaires
Nos morts en Indochine et en Algérie, des affreux coloniaux
Etc, etc ..
En revanche la gauche se pare de toutes les vertus, s'identifie à toutes les béatitudes :
Mitterrand, un grand démocrate
Le communisme, une erreur mais tellement généreuse
Un homme de gauche, un saint laïc
Un internationaliste, un généreux idéaliste
Les mutins et les fellaghas, des vrais héros
Les délinquants, des victimes de la société
Etc, etc,
Rien que pour cela, à cause de cette insupportable morgue des socialistes, de cette bonne conscience dégoulinante, je ferai tout pour que le président de la République n'appartienne plus jamais au parti socialiste. Alors on aurait combattu pendant des décennies Mitterrand qui haïssait de Gaulle pour laisser le fils Jospin s'installer à l'Elysée !
Faut-il que la droite soit bête pour se laisser prendre au piège Chevènement, dernier avatar de cette mauvaise conscience dont je parlais plus haut. Voilà un homme qui a permis à Mitterrand de conquérir le parti socialiste, qui a servi trois fois dans des gouvernements socialo communistes, qui n'a rien fait pour lutter contre la délinquance, qui invente une nouvelle forme de politiquement correct, le " politiquement correct républicain " où le flou des notions empêche tout autant de dire les réalités crues des voyous et de l'immigration incontrôlée. Voilà un socialiste, doctrinaire du siècle dépassé, qui fait figure de vrai patriote pour une droite désemparée.
Mais ouvrons les yeux mes amis, si vous voulez une droite de conviction, si vous voulez la France au pouvoir, votez PASQUA. Si vous voulez des quartiers sûrs, des écoles où l'on s'instruit, si vous voulez la récompense de l'effort, votez PASQUA. Dites partout que le seul vote utile, c'est le vote PASQUA car c'est celui qui pèsera à droite pour qu'elle retrouve ses couleurs et ses convictions. Chaque voix pour PASQUA, c'est une voix pour la sécurité, pour la défense de la Patrie, pour la France que nous aimons.
De notre poids dépendra la défaite de la gauche. Plus nous pèserons et plus la gauche sera battue. Elle sera battue car les socialistes seront battus, elle sera battue car la fausse droite sera minoritaire, et la droite sera rappelée à l'ordre et au respect de ses valeurs.
C'est bien de cela qu'ils ont tous peur, que nous soyons la voix de cette France populaire qui appelle un chat un chat, de cette France populaire qui est fière de la France et que l'on veut à tout crin complexer et humilier. La droite bourgeoise a peur de cette droite populaire ; de son franc parler qui dérange, de son goût trop simple pour les vraies solutions. La gauche la déteste car elle lui prouve que les nouveaux bourgeois, les conformistes, ce sont les socialistes.
Mes amis, ce que l'on ne nous pardonne pas c'est d'être populaire, c'est d'aimer le peuple, d'en faire partie et surtout ce qu'on ne nous pardonne pas, c'est d'en être fier.
C'est pour cela que l'on ne pardonne pas aux Résistants d'avoir combattu en France occupée, au lieu comme Jean Monnet de s'être réfugié aux Etats-Unis. C'est pour cela que l'on ne me pardonne pas, à moi, d'être près du peuple.
C'est pour cela que l'on ne me pardonne pas d'avoir été un militant de choc de toujours du Gaullisme, au lieu d'avoir hanté les cabinets ministériels. C'est pour cela que l'on ne me pardonne pas d'être ce que je suis, un Français qui aime la France et son peuple, comme vous, Français de toutes origines, fiers du pays qui est le vôtre et dont on veut vous priver.
Notre combat c'est celui de la France éternelle, celui qui mobilise au service de la nation ses filles et ses fils qui sont prêts, aujourd'hui comme hier, à tout donner pour elle.
C'est notre foi en la patrie contre leurs mensonges. C'est notre fierté de refuser et de dénoncer leurs manuvres . C'est notre refus du compromis et des abandons.
Et c'est parce que nous avons foi dans la justesse de notre combat que nous le mènerons jusqu'à la victoire.
(Source http://www.pasqua-2002.org, le 26 février 2002)