Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux d'être ici ce soir, avec toutes celles et tous ceux qui souhaitent féliciter Jean-Martin Folz pour son superbe diplôme, qui a la valeur que lui donnent l'expérience de la vie et la reconnaissance de ses pairs. Au fil des ans et des lauréats, le Prix du Manager de l'année a conforté sa vocation initiale. Il récompense aujourd'hui, avec Jean-Martin Folz, un choix, celui de l'innovation et du temps long, une stratégie portée avec le Président de PSA par les 195 000 collaborateurs du groupe dans le monde, salariés ou sous-traitants, confortée par les millions de clients qui font confiance à votre groupe. Le jour même où vous recevez ce prix 2001, l'une de vos voitures, la 307, est désignée voiture de l'année 2002. Ce prix salue un management, addition d'inventivité et de sobriété, de volonté et de simplicité. Cette distinction honore aussi l'ensemble de l'industrie française, ses savoir-faire, ses produits, ses talents. Pour toutes ces raisons et pour quelques autres qui se nomment modestie, honnêteté dans l'approche sociale, ouverture d'esprit, l'hommage qui vous est rendu, Jean-Martin Folz, est un hommage mérité.
On vous sait polytechnicien et démineur. On sait moins que vous étes parti à 20 ans vivre le Japon, en citoyen du monde. Vos qualités vous ont valu d'être appelé tôt en cabinet ministériel, comme conseiller puis directeur pendant 4 ans, dans les secteurs du commerce et de l'artisanat. Vous avez fait vos premières armes d'entrepreneur à Rhône-Poulenc avant d'enchaîner des plans quadriennaux à la tête de Jeumont-Schneider, Péchiney, Carbone Lorraine, Eridiana Béghin-Say. Une expérience très diverse donc. Depuis 4 ans, vous conduisez PSA sur la route du succès, à une allure vive et sûre.
Nous étions ensemble en Chine il y a deux semaines pour développer la place économique de la France et de ses entreprises, notamment la vôtre. Je vous ai donc vu à l'oeuvre. Vous inspirez immédiatement confiance à vos interlocuteurs, démontrant qu'il n'y a pas de grand ou de petit sujet mais des domaines qu'il faut maîtriser, des savoirs qu'il faut posséder, des énergies qu'il faut mobiliser. Vous êtes, comme on le dit chez moi en Normandie, plutôt du genre " faiseux " que " diseux ". Et les résultats sont là, montrant, contrairement à ce qu'on fait croire parfois, que la compétence n'est pas exactement la même chose que la flamboyance.
Mériter le titre de manager de l'année est toujours une performance, obtenue contre les circonstances et la concurrence. Pour ce crû 2001, le ralentissement de l'économie mondiale constaté au début de l'année, amplifié par l'onde de choc des attentats du 11 septembre, donne son plein sens au terme " manager ". Dans un contexte moins porteur, il signifie piloter autant que diriger, rassurer autant que développer. Quand la croissance est moins forte, quand les perspectives commerciales s'assombrissent, " manager " c'est résister, c'est faire preuve de volonté et d'esprit de conquête. En somme, le contraire de la résignation devant une fatalité économique ou commerciale.
Pour affronter le ralentissement économique et peser sur ses effets, l'Etat lui-même doit se faire " manageur ". Pour les pouvoirs publics, et singulièrement pour le ministère dont j'ai la charge, " manager " la politique économique revient aussi à poursuivre deux objectifs principaux, dont je souhaite, à l'occasion de cette cérémonie, vous dire quelques mots.
La première exigence, c'est de chercher à orienter au mieux les évolutions de la conjoncture.
Cela suppose d'abord de porter un regard de vérité. En France, la croissance est nettement moins forte que ces 3 dernières années, quoique plus soutenue que chez la plupart de nos voisins. Comme l'ensemble de la zone euro, la France est exposée à un choc externe, un massif choc d'incertitude. L'expérience des crises extérieures que nous avons traversées ces dernières années -crises mexicaine et asiatique, hausse des prix du pétrole, krach des nouvelles technologies aux Etats-Unis- a montré à la fois que les grandes économies européennes sont proches et en même temps qu'elles ne réagissaient ni exactement selon le même calendrier, ni selon exactement la même ampleur en dépit de taux d'intérêt et de change communs. Structures macro-économiques, marchés du travail, politiques budgétaires, des différences existent, que les organismes internationaux ont parfois un peu de difficulté à prendre en compte. Le ralentissement ne devrait pas se traduire par exemple exactement de la même façon en France et en Allemagne.
En outre le choc d'incertitude que nous avons subi depuis le 11 septembre est un choc particulier, car d'origine non-économique quoique porteur de conséquences économiques. Le rythme de la croissance en 2002 dépendra pour une part notamment de l'évolution de la situation en Afghanistan. Or, une guerre peut aussi se terminer par une victoire, l'hyper-terrorisme peut aussi être vaincu par les démocraties, les réseaux de Ben Laden peuvent aussi être défaits. Sur le terrain, les évolutions les plus récentes vont dans ce sens. Si cette tendance se confirme, l'effet sera certainement positif. Il y a donc des aléas à la baisse, il ne faut pas les ignorer. Il y a aussi des aléas à la hausse, potentiels mais prometteurs.
S'agissant, non plus de la psychologie, mais de l'économie elle-même, la baisse des taux d'intérêt, récemment décidée par la BCE, prouve que l'euro, auquel vous croyez, J.M. Folz, est plus qu'un bouclier, qu'il peut aussi être un carburant. Avec la baisse des prix du pétrole, se diffuse dans l'ensemble de notre économie du pouvoir d'achat pour les ménages, allégeant aussi le coût de la production pour les entreprises.
Ces différents éléments montrent en tout cas qu'il faut utiliser les chiffres et les prévisions avec modestie. Nul aujourd'hui ne détient la vérité à la virgule près. Cette recommandation vaut pour le Gouvernement, bien sûr, qui sait que le ciel s'est assombri, elle vaut aussi pour la communauté des prévisionnistes et des décideurs.
Notre analyse, dans ce contexte, c'est qu'un pilotage économique adapté peut, non pas tout changer, mais aider la conjoncture et favoriser le rebond. En agissant à la fois pour la demande des ménages et pour l'offre des entreprises. C'est le sens des baisses d'impôts confirmées pour 2002 et du plan de consolidation que j'ai annoncé lors de la présentation du budget. Pour que l'économie tienne sur ses deux jambes, nous ne devons toutefois pas relâcher notre vigilance sur plusieurs fronts.
Le front des dépenses publiques qui doivent être maîtrisées - dépenses budgétaires et comptes sociaux. Certes, chaque demande de dépense nouvelle comporte une part de légitimité, parfois même d'urgence, mais il est clair que toutes ne peuvent pas être satisfaites. Nous devons faire preuve de discernement face aux nombreuses revendications que ne manquera pas de susciter l'air printanier à venir : c'est le langage que je tiens et continuerai à tenir.
Le front de la réduction de la dette doit être maintenu. Car la vraie solidarité, c'est la solidarité durable.
Le front de la modernisation industrielle et financière doit être renforcé. Nous avons de vrais atouts, et le prix que je vous remets en témoigne : des champions industriels à échelle européenne et internationale, des services modernisés, de grandes entreprises publiques. Nos politiques économiques et nos choix stratégiques doivent les conforter.
Précisément, le deuxième objectif à atteindre, c'est de renforcer la compétitivité de notre économie. La turbulence mondiale met en évidence les atouts de la France. Elle conduit aussi à mieux prendre la mesure de certains handicaps. Sans doute revient-il au ministre en charge du développement économique d'y prêter une attention particulière. Deux faiblesses structurelles me semblent préoccupantes qui, si elles ne faisaient pas l'objet d'une mobilisation de la part de tous les acteurs, risqueraient d'amputer notre compétitivité future et de détourner un certain nombre d'investisseurs de notre territoire.
La première concerne à la fois certaines rigidités et une instabilité du cadre juridique. Dans les 2 cas, le rôle de l'Etat se trouve posé. C'est pourquoi j'ai souhaité que les conditions pratiques du passage aux 35 heures dans les PME et TPE soient assouplies. C'est pourquoi, je me suis exprimé sur tel projet de loi, soucieux qu'un point d'équilibre soit trouvé consistant à responsabiliser les entrepreneurs sans pénaliser les entreprises. Car, que personne ne s'y trompe, la détérioration de la compétitivité des entreprises est toujours payée par les salariés. Là où l'on misait hier sur la réglementation et la norme, il faut aujourd'hui valoriser aussi le contrat et la négociation. Les salariés, les entreprises, l'Etat ont tous à y gagner.
Autre faiblesse à laquelle nous devons faire face, d'ordre technologique et culturel celle-là : nos entreprises ne se consacrent pas encore suffisamment à l'effort de recherche et développement. Leur performance est certes supérieure à la moyenne européenne mais se trouve largement distancée par d'autres. Les dépôts de brevets montrent des signes de fléchissement. Français et Européens doivent réagir. Nous en avons les moyens, PSA en est un exemple.
Mesdames et Messieurs, à quoi reconnaît-on un manager ? Vous êtes mieux placés que moi pour en décider. Je dirai : à sa capacité d'adaptation aux circonstances c'est entendu ; à sa réactivité aux innovations, bien sûr ; surtout, à son sens du long terme, qui caractérise ses orientations, ses décisions et parfois ses refus. Cette prise en compte de la durée doit rassembler les entreprises et les pouvoirs publics qui ont, ensemble, en partenaires, à relever les défis du futur.
Préparer, devancer, faciliter : telles sont bien aussi les lignes de l'action que je dois m'attacher à conduire. Je n'y ai pas de mérite particulier car c'est ma conviction profonde. Aucune réforme n'est viable, aucune solidarité n'est concevable, aucune avancée n'est acceptable si cette réforme, cette solidarité, cette avancée ne sont pas conçues pour être durables. On me rétorquera que c'est là aussi une réforme des esprits à engager. Le devoir des responsables consiste précisément à l'expliquer et à la rendre possible. Après tout, n'est-ce pas ce que vous-même, Jean-Martin Folz, vous avez su mener à bien ? En choisissant une stratégie paradoxale: grandir en refusant précisément de grossir. Je suis heureux de vous féliciter très chaleureusement pour votre succès.
(Source http://www.minefi.gouv.fr, le 22 novembre 2001)
Je suis heureux d'être ici ce soir, avec toutes celles et tous ceux qui souhaitent féliciter Jean-Martin Folz pour son superbe diplôme, qui a la valeur que lui donnent l'expérience de la vie et la reconnaissance de ses pairs. Au fil des ans et des lauréats, le Prix du Manager de l'année a conforté sa vocation initiale. Il récompense aujourd'hui, avec Jean-Martin Folz, un choix, celui de l'innovation et du temps long, une stratégie portée avec le Président de PSA par les 195 000 collaborateurs du groupe dans le monde, salariés ou sous-traitants, confortée par les millions de clients qui font confiance à votre groupe. Le jour même où vous recevez ce prix 2001, l'une de vos voitures, la 307, est désignée voiture de l'année 2002. Ce prix salue un management, addition d'inventivité et de sobriété, de volonté et de simplicité. Cette distinction honore aussi l'ensemble de l'industrie française, ses savoir-faire, ses produits, ses talents. Pour toutes ces raisons et pour quelques autres qui se nomment modestie, honnêteté dans l'approche sociale, ouverture d'esprit, l'hommage qui vous est rendu, Jean-Martin Folz, est un hommage mérité.
On vous sait polytechnicien et démineur. On sait moins que vous étes parti à 20 ans vivre le Japon, en citoyen du monde. Vos qualités vous ont valu d'être appelé tôt en cabinet ministériel, comme conseiller puis directeur pendant 4 ans, dans les secteurs du commerce et de l'artisanat. Vous avez fait vos premières armes d'entrepreneur à Rhône-Poulenc avant d'enchaîner des plans quadriennaux à la tête de Jeumont-Schneider, Péchiney, Carbone Lorraine, Eridiana Béghin-Say. Une expérience très diverse donc. Depuis 4 ans, vous conduisez PSA sur la route du succès, à une allure vive et sûre.
Nous étions ensemble en Chine il y a deux semaines pour développer la place économique de la France et de ses entreprises, notamment la vôtre. Je vous ai donc vu à l'oeuvre. Vous inspirez immédiatement confiance à vos interlocuteurs, démontrant qu'il n'y a pas de grand ou de petit sujet mais des domaines qu'il faut maîtriser, des savoirs qu'il faut posséder, des énergies qu'il faut mobiliser. Vous êtes, comme on le dit chez moi en Normandie, plutôt du genre " faiseux " que " diseux ". Et les résultats sont là, montrant, contrairement à ce qu'on fait croire parfois, que la compétence n'est pas exactement la même chose que la flamboyance.
Mériter le titre de manager de l'année est toujours une performance, obtenue contre les circonstances et la concurrence. Pour ce crû 2001, le ralentissement de l'économie mondiale constaté au début de l'année, amplifié par l'onde de choc des attentats du 11 septembre, donne son plein sens au terme " manager ". Dans un contexte moins porteur, il signifie piloter autant que diriger, rassurer autant que développer. Quand la croissance est moins forte, quand les perspectives commerciales s'assombrissent, " manager " c'est résister, c'est faire preuve de volonté et d'esprit de conquête. En somme, le contraire de la résignation devant une fatalité économique ou commerciale.
Pour affronter le ralentissement économique et peser sur ses effets, l'Etat lui-même doit se faire " manageur ". Pour les pouvoirs publics, et singulièrement pour le ministère dont j'ai la charge, " manager " la politique économique revient aussi à poursuivre deux objectifs principaux, dont je souhaite, à l'occasion de cette cérémonie, vous dire quelques mots.
La première exigence, c'est de chercher à orienter au mieux les évolutions de la conjoncture.
Cela suppose d'abord de porter un regard de vérité. En France, la croissance est nettement moins forte que ces 3 dernières années, quoique plus soutenue que chez la plupart de nos voisins. Comme l'ensemble de la zone euro, la France est exposée à un choc externe, un massif choc d'incertitude. L'expérience des crises extérieures que nous avons traversées ces dernières années -crises mexicaine et asiatique, hausse des prix du pétrole, krach des nouvelles technologies aux Etats-Unis- a montré à la fois que les grandes économies européennes sont proches et en même temps qu'elles ne réagissaient ni exactement selon le même calendrier, ni selon exactement la même ampleur en dépit de taux d'intérêt et de change communs. Structures macro-économiques, marchés du travail, politiques budgétaires, des différences existent, que les organismes internationaux ont parfois un peu de difficulté à prendre en compte. Le ralentissement ne devrait pas se traduire par exemple exactement de la même façon en France et en Allemagne.
En outre le choc d'incertitude que nous avons subi depuis le 11 septembre est un choc particulier, car d'origine non-économique quoique porteur de conséquences économiques. Le rythme de la croissance en 2002 dépendra pour une part notamment de l'évolution de la situation en Afghanistan. Or, une guerre peut aussi se terminer par une victoire, l'hyper-terrorisme peut aussi être vaincu par les démocraties, les réseaux de Ben Laden peuvent aussi être défaits. Sur le terrain, les évolutions les plus récentes vont dans ce sens. Si cette tendance se confirme, l'effet sera certainement positif. Il y a donc des aléas à la baisse, il ne faut pas les ignorer. Il y a aussi des aléas à la hausse, potentiels mais prometteurs.
S'agissant, non plus de la psychologie, mais de l'économie elle-même, la baisse des taux d'intérêt, récemment décidée par la BCE, prouve que l'euro, auquel vous croyez, J.M. Folz, est plus qu'un bouclier, qu'il peut aussi être un carburant. Avec la baisse des prix du pétrole, se diffuse dans l'ensemble de notre économie du pouvoir d'achat pour les ménages, allégeant aussi le coût de la production pour les entreprises.
Ces différents éléments montrent en tout cas qu'il faut utiliser les chiffres et les prévisions avec modestie. Nul aujourd'hui ne détient la vérité à la virgule près. Cette recommandation vaut pour le Gouvernement, bien sûr, qui sait que le ciel s'est assombri, elle vaut aussi pour la communauté des prévisionnistes et des décideurs.
Notre analyse, dans ce contexte, c'est qu'un pilotage économique adapté peut, non pas tout changer, mais aider la conjoncture et favoriser le rebond. En agissant à la fois pour la demande des ménages et pour l'offre des entreprises. C'est le sens des baisses d'impôts confirmées pour 2002 et du plan de consolidation que j'ai annoncé lors de la présentation du budget. Pour que l'économie tienne sur ses deux jambes, nous ne devons toutefois pas relâcher notre vigilance sur plusieurs fronts.
Le front des dépenses publiques qui doivent être maîtrisées - dépenses budgétaires et comptes sociaux. Certes, chaque demande de dépense nouvelle comporte une part de légitimité, parfois même d'urgence, mais il est clair que toutes ne peuvent pas être satisfaites. Nous devons faire preuve de discernement face aux nombreuses revendications que ne manquera pas de susciter l'air printanier à venir : c'est le langage que je tiens et continuerai à tenir.
Le front de la réduction de la dette doit être maintenu. Car la vraie solidarité, c'est la solidarité durable.
Le front de la modernisation industrielle et financière doit être renforcé. Nous avons de vrais atouts, et le prix que je vous remets en témoigne : des champions industriels à échelle européenne et internationale, des services modernisés, de grandes entreprises publiques. Nos politiques économiques et nos choix stratégiques doivent les conforter.
Précisément, le deuxième objectif à atteindre, c'est de renforcer la compétitivité de notre économie. La turbulence mondiale met en évidence les atouts de la France. Elle conduit aussi à mieux prendre la mesure de certains handicaps. Sans doute revient-il au ministre en charge du développement économique d'y prêter une attention particulière. Deux faiblesses structurelles me semblent préoccupantes qui, si elles ne faisaient pas l'objet d'une mobilisation de la part de tous les acteurs, risqueraient d'amputer notre compétitivité future et de détourner un certain nombre d'investisseurs de notre territoire.
La première concerne à la fois certaines rigidités et une instabilité du cadre juridique. Dans les 2 cas, le rôle de l'Etat se trouve posé. C'est pourquoi j'ai souhaité que les conditions pratiques du passage aux 35 heures dans les PME et TPE soient assouplies. C'est pourquoi, je me suis exprimé sur tel projet de loi, soucieux qu'un point d'équilibre soit trouvé consistant à responsabiliser les entrepreneurs sans pénaliser les entreprises. Car, que personne ne s'y trompe, la détérioration de la compétitivité des entreprises est toujours payée par les salariés. Là où l'on misait hier sur la réglementation et la norme, il faut aujourd'hui valoriser aussi le contrat et la négociation. Les salariés, les entreprises, l'Etat ont tous à y gagner.
Autre faiblesse à laquelle nous devons faire face, d'ordre technologique et culturel celle-là : nos entreprises ne se consacrent pas encore suffisamment à l'effort de recherche et développement. Leur performance est certes supérieure à la moyenne européenne mais se trouve largement distancée par d'autres. Les dépôts de brevets montrent des signes de fléchissement. Français et Européens doivent réagir. Nous en avons les moyens, PSA en est un exemple.
Mesdames et Messieurs, à quoi reconnaît-on un manager ? Vous êtes mieux placés que moi pour en décider. Je dirai : à sa capacité d'adaptation aux circonstances c'est entendu ; à sa réactivité aux innovations, bien sûr ; surtout, à son sens du long terme, qui caractérise ses orientations, ses décisions et parfois ses refus. Cette prise en compte de la durée doit rassembler les entreprises et les pouvoirs publics qui ont, ensemble, en partenaires, à relever les défis du futur.
Préparer, devancer, faciliter : telles sont bien aussi les lignes de l'action que je dois m'attacher à conduire. Je n'y ai pas de mérite particulier car c'est ma conviction profonde. Aucune réforme n'est viable, aucune solidarité n'est concevable, aucune avancée n'est acceptable si cette réforme, cette solidarité, cette avancée ne sont pas conçues pour être durables. On me rétorquera que c'est là aussi une réforme des esprits à engager. Le devoir des responsables consiste précisément à l'expliquer et à la rendre possible. Après tout, n'est-ce pas ce que vous-même, Jean-Martin Folz, vous avez su mener à bien ? En choisissant une stratégie paradoxale: grandir en refusant précisément de grossir. Je suis heureux de vous féliciter très chaleureusement pour votre succès.
(Source http://www.minefi.gouv.fr, le 22 novembre 2001)