Texte intégral
Ce qui est bon pour l'entreprise est bon pour la France ! Et tout ce qui va contre l'entreprise va contre les intérêts de la France et de l'ensemble des Français ! Nous devons sans cesse rappeler que la réussite d'un pays passe par celle de ses entreprises et que les hommes et les femmes d'entreprise ont le droit et le devoir de participer aux débats sur les grands choix collectifs, car ils concourent chaque jour à l'intérêt général en innovant, en produisant, en employant, en contribuant largement aux budgets publics et à la solidarité sociale.
Il est de notre devoir d'indiquer aujourd'hui les voies que doit suivre notre pays pour disposer des atouts nécessaires dans la compétition internationale, pour donner un nouvel élan au progrès économique et social, pour redonner confiance à tous les entrepreneurs de France et à tous les salariés de nos entreprises !
Dans une démocratie vivante, dans une démocratie moderne, tous doivent participer au débat public pour l'enrichir, pour l'élargir, pour l'approfondir. Cette confrontation d'idées ouvre des perspectives, précise les choix. Les entrepreneurs de France veulent que les prochaines échéances électorales permettent de débattre des enjeux fondamentaux auxquels nous sommes confrontés. Ces échéances doivent être celles de la réhabilitation de l'entreprise et de la reconnaissance de l'entrepreneur. Il est temps que la France qui travaille, que la France qui produit, embauche, investit et innove, prenne la parole et la garde. Qu'on nous écoute !
Comptez, Chers amis entrepreneurs, sur notre détermination pour animer le débat public, car il en va de l'avenir de notre pays.
A Angoulême ce soir, le MEDEF donne le coup d'envoi à sa campagne " En avant
l'Entreprise, En avant la France ! " :
Oui nous donnons la priorité aux entreprises de terrain,
Oui, nous donnons la priorité aux propositions,
Oui, nous donnons la priorité à l'esprit d'entreprise,
Oui, nous donnons et donnerons toujours la priorité au dialogue non partisan.
Ce grand rassemblement d'Angoulême, qui réunit près de 2000 entrepreneurs du grand Sud-Ouest, marque le passage à une nouvelle phase de notre action : après le temps de la réforme de notre organisation, le temps de l'opposition et de la résistance, le temps du dialogue et de la Refondation, voici venu le temps de la proposition, du projet, de la vision !
Les entrepreneurs de France prennent la parole. Ils ont des idées réalistes , ils ont des valeurs fortes, ils ont des propositions novatrices, ils ne sont ni fatalistes, ni défaitistes, ni résignés !
Les entrepreneurs de France croient que notre pays peut redevenir un modèle comme il a pu l'être autrefois. Ils veulent mettre fin aux exceptions inexplicables qui installent une France seule, une France qui stagne, une France qui déçoit. Où sont dans le monde, les pays qui ont mis en place une loi des 35 heures ? Pas un seul !
Ce premier forum, ici à Angoulême, nous donne l'occasion d'affirmer haut et clair, ensemble, ce que nous voulons, mais surtout ce que nous proposons pour que notre pays soit une terre d'accueil pour les activités productives, pour les initiatives entrepreneuriales, pour les projets créateurs d'emploi et de promotions sociales !
AMIS ENTREPRENEURS, LAISSEZ-MOI VOUS RAPPELER BRIEVEMENT CE QUE NOUS VOULONS,PAR DIGNITE, PAR RESPONSABILITE, PAR EFFICACITE :
Dans tous les pays, les réformes se font dans la concertation, dans le dialogue avec la société civile, et en particulier avec les partenaires sociaux. En France, c'est au mieux l'indifférence qui domine, et c'est souvent le mépris pur et simple qui nous attend. Pour mener à bien les réformes structurelles, nous voulons restaurer la confiance, instaurer le partenariat, faire respecter les interlocuteurs sociaux.
Ce que nous voulons, c'est voir nos valeurs - la prise de risque, l'initiative, le dialogue social, la responsabilité - respectées et non combattues par ceux qui tiennent les rênes dans notre pays. Ils sont issus le plus souvent du secteur public, ignorants de la compétition économique ,abrités de la concurrence, insensibles aux difficultés des entrepreneurs et aussi à celles des salariés du privé dont ils font les otages de leurs revendications incessantes. Voilà une raison forte pour que les hommes et les femmes d'entreprise ne se désintéressent pas de l'engagement dans la Cité.
Ce que nous voulons, c'est voir les réalités économiques mieux comprises. Assez de diaboliser la mondialisation, assez de lutter contre les entreprises, assez de vilipender les entrepreneurs. A nous de nous engager bien sûr : nous devons parler plus fort et plus nombreux. Nous devons plus informer les salariés dans nos entreprises. Nous devons multiplier les opérations de rencontre entre l'entreprise et l'école, comme nous le faisons cette semaine dans la France entière.
Ce que nous voulons, c'est voir le travail remis à sa place dans notre société et non
systématiquement dévalorisé, traité quasiment comme un obstacle à la vie personnelle. Il est unique au monde de voir les responsables politiques valoriser sans limite le loisir, et sanctifier le temps hors du travail. Avec la politique obstinée des 35 heures, il y a la volonté de rendre le travail secondaire par rapport aux autres activités et le choix délibéré d'éloigner les individus de l'entreprise. Le travail est une valeur fondamentale des sociétés développées, celle qui permet le progrès économique tout en étant le gage d'une vraie liberté. Va-t-on s'en tenir à l'illusion du slogan de Martine Aubry : " du temps pour moi, un travail pour les autres " qui donne à celui qui travaille moins l'illusion de servir la France ? Croit-on que les cadres Français assureront leur avenir avec huit semaines de congés ?
Je le dis aujourd'hui avec force, on n'a jamais réussi dans la vie en travaillant moins ! On n'a jamais atteint ses objectifs en abaissant ses ambitions ! On ne fera pas réussir la France les bras croisés !
Nous voulons que l'on respecte les résultats du dialogue social. Nous n'accepterons jamais de le voir brutalement remis en cause par des lois uniformes comme celle des 35 heures, qui veulent administrer la vie des entreprises et régenter celle des Français. Nous voulons que l'on conjugue de manière libre et nouvelle les aspirations individuelles avec les impératifs du monde productif
.Nous voulons une législation stable et réfléchie. Nous n'accepterons pas de voir se multiplier des lois de circonstance, résultat de l'exploitation démagogique de l'émotion, comme celle dite" loi de modernisation sociale ", symbole de l'absurdité législative à la française, avec un quadruplement des délais de licenciement, la création de nouveaux seuils, la multiplication des procédures, la remise en cause du rôle des syndicats, l'introduction de nouveaux acteurs ,préfet ou médiateur dans l'entreprise, et dont les principales victimes risquent d'être les salariés eux-mêmes. Hier, cinquante-six responsables des plus grands groupes français et internationaux ont dénoncé publiquement cette loi et demande au Premier Ministre d'y renoncer.
Nous voulons une action efficace pour permettre aux jeunes d'avoir un vrai premier emploi correspondant à leurs qualifications, débouchant sur un métier, et normalement rémunéré. Il n'y a que la France pour consacrer chaque année 40 Milliards par an pour multiplier les emplois- jeunes sans avenir dans les collectivités publiques et toutes sortes d'emplois subventionnés, tout cela en dérogeant sans vergogne ni scrupules au droit du travail que nous devons respecter dans nos entreprises.
Nous voulons enfin que chacun puisse dans le cadre de la durée légale du travail à 35 heures retrouver la liberté de travailler s'il le veut et quand il le veut. Quand cessera-t-on de contrôler le nombre de voitures sur les parkings des centres de recherche ?
POUR VERITABLEMENT RETROUVER UNE SOCIETE DE PLEIN EMPLOI, POUR QUE CHACUN PUISSE PARTICIPER DANS LES MEILLEURES CONDITIONS A L'ACTIVITE PRODUCTIVE, POUR QUE LES EFFORTS DE CHACUN SOIENT JUSTEMENT RECOMPENSES, VOICI NOS PROPOSITIONS POUR REMETTRE EN FRANCE LE TRAVAIL A SA PLACE.
Il est temps de repenser en profondeur les termes d'une politique du travail, en fixant
clairement les droits et les devoirs de chacun autour de quelques idées simples :
Ø Il faut redonner au travail sa vraie place, toute sa place, dans la vie de chacun et dans la société ;
Ø Il faut cesser d'assimiler systématiquement dans une vision passéiste, le travail à la seule peine des hommes et des femmes ;
Ø Il faut dire avec force que le travail demain sera porteur dans l'entreprise, de projets et de réalisation de soi même dans la liberté ;
Ø Il faut tout mettre en uvre pour redresser les taux d'activité alors que la France entre dans le déclin démographique ;
Ø Il faut faire confiance aux salariés et aux entreprises pour organiser ensemble le travail par le dialogue décentralisé ;
Ø Il faut établir les bases d'un nouveau contrat entre l'entreprise et la société, axé autour
de la formation professionnelle, de la mobilisation des compétences, de l'accès des jeunes à l'emploi et de l'arrêt de la ségrégation en fonction de l'âge ;
Ø Il faut permettre l'adéquation entre les souhaits individuels et l'organisation collective du travail, pour mieux conjuguer vie de famille et vie professionnelle ;
Ø Il faut enfin s'inscrire dans notre environnement européen et vérifier que nos évolutions sont compatibles avec celles en uvre chez nos partenaires et concurrents. Aujourd'hui, la monnaie commune, demain un marché commun du travail.
Dans ce cadre général, chacun doit avoir des droits et des devoirs reconnus.
En ce qui concerne les droits :
Ø Il faut affirmer le droit des salariés et des entreprises à la liberté du temps de travail. Chaque entreprise, chaque branche doit notamment pouvoir fixer, par la négociation, le nombre et le taux des heures supplémentaires ; l'ordre public social doit se limiter comme chez nos partenaires à définir le cadre de ces négociations ;
Ø Il faut de même affirmer le droit des salariés à travailler le nombre d'années qu'ils souhaitent, dans le cadre d'une réforme globale de notre système de retraites. Un système de " retraite à la carte " doit donc être créé pour permettre à chacun de bénéficier de plus de liberté. C'est le sens de l'accord signé le 10 février dernier sur les retraites dans la cadre de la refondation sociale ;
Ø Il faut ensuite affirmer le droit des salariés et des entreprises à créer de nouveaux types
de contrats de travail, qui permettent notamment de mener des projets, de réaliser des
chantiers. Un accord entre partenaires sociaux a jeté en l'an 2000 les bases du nouveau
dispositif. Reste à les transcrire, et à engager les négociations dans chaque branche ;
Ø Il faut affirmer le droit de chacun à recevoir le juste produit de son travail, en favorisant l'accroissement de la part du salaire direct et en réduisant le poids des charges salariales qui grève le revenu disponible des salariés. Il faut aussi encourager dans toutes les entreprises le développement des mécanismes de rémunération liés aux performances de chacun et aux résultats de l'entreprise et l'actionnariat des salariés qui doivent être associés de plus en plus à la réussite ;
Ø Il faut affirmer le droit pour chaque salarié d'avoir accès à une formation, dans le cadre d'un plan de développement concerté conclu avec son employeur ;
Ø Il faut de même concrétiser le droit pour chaque salarié de voir ses compétences reconnues, droit indispensable à sa capacité de mobilité ;
Ø Il faut proposer à chaque jeune qui le souhaite, l'accès à un dispositif d'alternance avec le concours actif du plus grand nombre d'entreprises ;
Ø Il faut garantir le droit de chaque entreprise à pouvoir s'adapter en fonction de ses contraintes économiques, avec des coûts et des procédures comparables à ceux de ses concurrents étrangers.
Ø Il faut garantir le droit de chacun à une assurance ou à une aide financière lorsqu'elle est en situation de chômage ou d'exclusion, dès lors que cette situation est involontaire. Il faut aussi, comme c'est prévu par le PARE, lui proposer les outils de formation et de qualification nécessaires à sa réinsertion la plus rapide sur le marché de l'emploi ;
Ø Il faut enfin garantir à chacun, c'est essentiel, la liberté de travailler en cas de grève et prévoir enfin que les services publics assurent à leurs usagers le service minimum indispensable.
Du côté des devoirs, nous les voyons d'abord pour l'Etat :
Ø Il faut affirmer le devoir de l'Etat de privilégier le dialogue social en réservant nombre de dispositions aujourd'hui réglées par la loi, à la négociation contractuelle ;
Ø Il faut affirmer le devoir de l'Etat de créer l'environnement le plus favorable à la compétitivité des entreprises françaises et de mettre en oeuvre une politique fiscale restaurant l'attractivité du site France et favorisant l'investissement, la recherche et l'innovation, la prise de risque, l'engagement sur notre territoire et sur le long terme ;
Ø Il faut affirmer le devoir de l'Etat d'encourager le travail, notamment en maintenant une différence significative entre revenus du travail et revenus de transferts. Et de cesser la multiplication désordonnée des transferts sociaux et des primes occasionnelles à caractère électoral en mettant en place un dispositif d'impôt négatif clair et transparent ;
Ø Il faut de même affirmer le devoir de l'Etat de favoriser la création d'emplois en mettant fin à toutes les contraintes qui en empêchent le développement. Supprimons par exemple, la contribution Delalande qui freine l'embauche des salariés de plus de cinquante ans
Ø Il faut affirmer enfin, le devoir de l'Etat de favoriser l'embauche des travailleurs les moins qualifiés par les entreprises: réforme du SMIC, suppression du double SMIC ;
Du côté, des entreprises :
Ø Il faut essentiellement affirmer le devoir des entreprises d'accueillir davantage les
jeunes, en priorité dans le cadre de l'alternance ;
Ø Il faut affirmer le devoir conjoint des salariés et des entreprises de développer la formation professionnelle, seule à même d'offrir une garantie moderne de l'emploi, fondée sur l'employabilité et la compétence ;
Ø Il faut affirmer le devoir de chaque entreprise de retrouver toutes les solutions permettant de conjuguer vie au travail et vie hors travail ;
Ø Il faut affirmer le devoir de chaque entrepreneur d'être à l'écoute de ses salariés afin que le dialogue social ne soit jamais lettre morte.
Il vous reviendra tout au long de nos discussions, dans les prochains mois d'affiner et de compléter l'ensemble de ces observations, que je vous présente ce soir pour ouvrir notre débat national.
Chers Amis entrepreneurs, voici les quelques principes autour desquels vont converger les travaux des milliers d'entre vous qui vont, dans les mois qui viennent, travailler et réfléchir à la réhabilitation du travail dans la société française et à l'organisation du travail demain. Nous devons remettre le travail en France à se place. Nous devons nous débarrasser de beaucoup de contraintes, de beaucoup de charges, de beaucoup de méfiance. Nous devons fonder les relations du travail, sur la dignité de chacun, sur sa liberté et garantir des droits contractuels négociés. Nos propositions, celles des entrepreneurs de terrain, seront soumises pour être discutées et adaptées à notre Congrès exceptionnel de Lyon le 15 Janvier prochain. Je vous demande d'en débattre, de les préciser, de les porter, de les colporter, de les défendre. C'est votre mobilisation qui donnera corps à nos visions pour les transformer demain en réforme et en réalité.
En avant l'entreprise, en avant la France !
(Source http://www.medef.fr, le 30 octobre 2001)
Il est de notre devoir d'indiquer aujourd'hui les voies que doit suivre notre pays pour disposer des atouts nécessaires dans la compétition internationale, pour donner un nouvel élan au progrès économique et social, pour redonner confiance à tous les entrepreneurs de France et à tous les salariés de nos entreprises !
Dans une démocratie vivante, dans une démocratie moderne, tous doivent participer au débat public pour l'enrichir, pour l'élargir, pour l'approfondir. Cette confrontation d'idées ouvre des perspectives, précise les choix. Les entrepreneurs de France veulent que les prochaines échéances électorales permettent de débattre des enjeux fondamentaux auxquels nous sommes confrontés. Ces échéances doivent être celles de la réhabilitation de l'entreprise et de la reconnaissance de l'entrepreneur. Il est temps que la France qui travaille, que la France qui produit, embauche, investit et innove, prenne la parole et la garde. Qu'on nous écoute !
Comptez, Chers amis entrepreneurs, sur notre détermination pour animer le débat public, car il en va de l'avenir de notre pays.
A Angoulême ce soir, le MEDEF donne le coup d'envoi à sa campagne " En avant
l'Entreprise, En avant la France ! " :
Oui nous donnons la priorité aux entreprises de terrain,
Oui, nous donnons la priorité aux propositions,
Oui, nous donnons la priorité à l'esprit d'entreprise,
Oui, nous donnons et donnerons toujours la priorité au dialogue non partisan.
Ce grand rassemblement d'Angoulême, qui réunit près de 2000 entrepreneurs du grand Sud-Ouest, marque le passage à une nouvelle phase de notre action : après le temps de la réforme de notre organisation, le temps de l'opposition et de la résistance, le temps du dialogue et de la Refondation, voici venu le temps de la proposition, du projet, de la vision !
Les entrepreneurs de France prennent la parole. Ils ont des idées réalistes , ils ont des valeurs fortes, ils ont des propositions novatrices, ils ne sont ni fatalistes, ni défaitistes, ni résignés !
Les entrepreneurs de France croient que notre pays peut redevenir un modèle comme il a pu l'être autrefois. Ils veulent mettre fin aux exceptions inexplicables qui installent une France seule, une France qui stagne, une France qui déçoit. Où sont dans le monde, les pays qui ont mis en place une loi des 35 heures ? Pas un seul !
Ce premier forum, ici à Angoulême, nous donne l'occasion d'affirmer haut et clair, ensemble, ce que nous voulons, mais surtout ce que nous proposons pour que notre pays soit une terre d'accueil pour les activités productives, pour les initiatives entrepreneuriales, pour les projets créateurs d'emploi et de promotions sociales !
AMIS ENTREPRENEURS, LAISSEZ-MOI VOUS RAPPELER BRIEVEMENT CE QUE NOUS VOULONS,PAR DIGNITE, PAR RESPONSABILITE, PAR EFFICACITE :
Dans tous les pays, les réformes se font dans la concertation, dans le dialogue avec la société civile, et en particulier avec les partenaires sociaux. En France, c'est au mieux l'indifférence qui domine, et c'est souvent le mépris pur et simple qui nous attend. Pour mener à bien les réformes structurelles, nous voulons restaurer la confiance, instaurer le partenariat, faire respecter les interlocuteurs sociaux.
Ce que nous voulons, c'est voir nos valeurs - la prise de risque, l'initiative, le dialogue social, la responsabilité - respectées et non combattues par ceux qui tiennent les rênes dans notre pays. Ils sont issus le plus souvent du secteur public, ignorants de la compétition économique ,abrités de la concurrence, insensibles aux difficultés des entrepreneurs et aussi à celles des salariés du privé dont ils font les otages de leurs revendications incessantes. Voilà une raison forte pour que les hommes et les femmes d'entreprise ne se désintéressent pas de l'engagement dans la Cité.
Ce que nous voulons, c'est voir les réalités économiques mieux comprises. Assez de diaboliser la mondialisation, assez de lutter contre les entreprises, assez de vilipender les entrepreneurs. A nous de nous engager bien sûr : nous devons parler plus fort et plus nombreux. Nous devons plus informer les salariés dans nos entreprises. Nous devons multiplier les opérations de rencontre entre l'entreprise et l'école, comme nous le faisons cette semaine dans la France entière.
Ce que nous voulons, c'est voir le travail remis à sa place dans notre société et non
systématiquement dévalorisé, traité quasiment comme un obstacle à la vie personnelle. Il est unique au monde de voir les responsables politiques valoriser sans limite le loisir, et sanctifier le temps hors du travail. Avec la politique obstinée des 35 heures, il y a la volonté de rendre le travail secondaire par rapport aux autres activités et le choix délibéré d'éloigner les individus de l'entreprise. Le travail est une valeur fondamentale des sociétés développées, celle qui permet le progrès économique tout en étant le gage d'une vraie liberté. Va-t-on s'en tenir à l'illusion du slogan de Martine Aubry : " du temps pour moi, un travail pour les autres " qui donne à celui qui travaille moins l'illusion de servir la France ? Croit-on que les cadres Français assureront leur avenir avec huit semaines de congés ?
Je le dis aujourd'hui avec force, on n'a jamais réussi dans la vie en travaillant moins ! On n'a jamais atteint ses objectifs en abaissant ses ambitions ! On ne fera pas réussir la France les bras croisés !
Nous voulons que l'on respecte les résultats du dialogue social. Nous n'accepterons jamais de le voir brutalement remis en cause par des lois uniformes comme celle des 35 heures, qui veulent administrer la vie des entreprises et régenter celle des Français. Nous voulons que l'on conjugue de manière libre et nouvelle les aspirations individuelles avec les impératifs du monde productif
.Nous voulons une législation stable et réfléchie. Nous n'accepterons pas de voir se multiplier des lois de circonstance, résultat de l'exploitation démagogique de l'émotion, comme celle dite" loi de modernisation sociale ", symbole de l'absurdité législative à la française, avec un quadruplement des délais de licenciement, la création de nouveaux seuils, la multiplication des procédures, la remise en cause du rôle des syndicats, l'introduction de nouveaux acteurs ,préfet ou médiateur dans l'entreprise, et dont les principales victimes risquent d'être les salariés eux-mêmes. Hier, cinquante-six responsables des plus grands groupes français et internationaux ont dénoncé publiquement cette loi et demande au Premier Ministre d'y renoncer.
Nous voulons une action efficace pour permettre aux jeunes d'avoir un vrai premier emploi correspondant à leurs qualifications, débouchant sur un métier, et normalement rémunéré. Il n'y a que la France pour consacrer chaque année 40 Milliards par an pour multiplier les emplois- jeunes sans avenir dans les collectivités publiques et toutes sortes d'emplois subventionnés, tout cela en dérogeant sans vergogne ni scrupules au droit du travail que nous devons respecter dans nos entreprises.
Nous voulons enfin que chacun puisse dans le cadre de la durée légale du travail à 35 heures retrouver la liberté de travailler s'il le veut et quand il le veut. Quand cessera-t-on de contrôler le nombre de voitures sur les parkings des centres de recherche ?
POUR VERITABLEMENT RETROUVER UNE SOCIETE DE PLEIN EMPLOI, POUR QUE CHACUN PUISSE PARTICIPER DANS LES MEILLEURES CONDITIONS A L'ACTIVITE PRODUCTIVE, POUR QUE LES EFFORTS DE CHACUN SOIENT JUSTEMENT RECOMPENSES, VOICI NOS PROPOSITIONS POUR REMETTRE EN FRANCE LE TRAVAIL A SA PLACE.
Il est temps de repenser en profondeur les termes d'une politique du travail, en fixant
clairement les droits et les devoirs de chacun autour de quelques idées simples :
Ø Il faut redonner au travail sa vraie place, toute sa place, dans la vie de chacun et dans la société ;
Ø Il faut cesser d'assimiler systématiquement dans une vision passéiste, le travail à la seule peine des hommes et des femmes ;
Ø Il faut dire avec force que le travail demain sera porteur dans l'entreprise, de projets et de réalisation de soi même dans la liberté ;
Ø Il faut tout mettre en uvre pour redresser les taux d'activité alors que la France entre dans le déclin démographique ;
Ø Il faut faire confiance aux salariés et aux entreprises pour organiser ensemble le travail par le dialogue décentralisé ;
Ø Il faut établir les bases d'un nouveau contrat entre l'entreprise et la société, axé autour
de la formation professionnelle, de la mobilisation des compétences, de l'accès des jeunes à l'emploi et de l'arrêt de la ségrégation en fonction de l'âge ;
Ø Il faut permettre l'adéquation entre les souhaits individuels et l'organisation collective du travail, pour mieux conjuguer vie de famille et vie professionnelle ;
Ø Il faut enfin s'inscrire dans notre environnement européen et vérifier que nos évolutions sont compatibles avec celles en uvre chez nos partenaires et concurrents. Aujourd'hui, la monnaie commune, demain un marché commun du travail.
Dans ce cadre général, chacun doit avoir des droits et des devoirs reconnus.
En ce qui concerne les droits :
Ø Il faut affirmer le droit des salariés et des entreprises à la liberté du temps de travail. Chaque entreprise, chaque branche doit notamment pouvoir fixer, par la négociation, le nombre et le taux des heures supplémentaires ; l'ordre public social doit se limiter comme chez nos partenaires à définir le cadre de ces négociations ;
Ø Il faut de même affirmer le droit des salariés à travailler le nombre d'années qu'ils souhaitent, dans le cadre d'une réforme globale de notre système de retraites. Un système de " retraite à la carte " doit donc être créé pour permettre à chacun de bénéficier de plus de liberté. C'est le sens de l'accord signé le 10 février dernier sur les retraites dans la cadre de la refondation sociale ;
Ø Il faut ensuite affirmer le droit des salariés et des entreprises à créer de nouveaux types
de contrats de travail, qui permettent notamment de mener des projets, de réaliser des
chantiers. Un accord entre partenaires sociaux a jeté en l'an 2000 les bases du nouveau
dispositif. Reste à les transcrire, et à engager les négociations dans chaque branche ;
Ø Il faut affirmer le droit de chacun à recevoir le juste produit de son travail, en favorisant l'accroissement de la part du salaire direct et en réduisant le poids des charges salariales qui grève le revenu disponible des salariés. Il faut aussi encourager dans toutes les entreprises le développement des mécanismes de rémunération liés aux performances de chacun et aux résultats de l'entreprise et l'actionnariat des salariés qui doivent être associés de plus en plus à la réussite ;
Ø Il faut affirmer le droit pour chaque salarié d'avoir accès à une formation, dans le cadre d'un plan de développement concerté conclu avec son employeur ;
Ø Il faut de même concrétiser le droit pour chaque salarié de voir ses compétences reconnues, droit indispensable à sa capacité de mobilité ;
Ø Il faut proposer à chaque jeune qui le souhaite, l'accès à un dispositif d'alternance avec le concours actif du plus grand nombre d'entreprises ;
Ø Il faut garantir le droit de chaque entreprise à pouvoir s'adapter en fonction de ses contraintes économiques, avec des coûts et des procédures comparables à ceux de ses concurrents étrangers.
Ø Il faut garantir le droit de chacun à une assurance ou à une aide financière lorsqu'elle est en situation de chômage ou d'exclusion, dès lors que cette situation est involontaire. Il faut aussi, comme c'est prévu par le PARE, lui proposer les outils de formation et de qualification nécessaires à sa réinsertion la plus rapide sur le marché de l'emploi ;
Ø Il faut enfin garantir à chacun, c'est essentiel, la liberté de travailler en cas de grève et prévoir enfin que les services publics assurent à leurs usagers le service minimum indispensable.
Du côté des devoirs, nous les voyons d'abord pour l'Etat :
Ø Il faut affirmer le devoir de l'Etat de privilégier le dialogue social en réservant nombre de dispositions aujourd'hui réglées par la loi, à la négociation contractuelle ;
Ø Il faut affirmer le devoir de l'Etat de créer l'environnement le plus favorable à la compétitivité des entreprises françaises et de mettre en oeuvre une politique fiscale restaurant l'attractivité du site France et favorisant l'investissement, la recherche et l'innovation, la prise de risque, l'engagement sur notre territoire et sur le long terme ;
Ø Il faut affirmer le devoir de l'Etat d'encourager le travail, notamment en maintenant une différence significative entre revenus du travail et revenus de transferts. Et de cesser la multiplication désordonnée des transferts sociaux et des primes occasionnelles à caractère électoral en mettant en place un dispositif d'impôt négatif clair et transparent ;
Ø Il faut de même affirmer le devoir de l'Etat de favoriser la création d'emplois en mettant fin à toutes les contraintes qui en empêchent le développement. Supprimons par exemple, la contribution Delalande qui freine l'embauche des salariés de plus de cinquante ans
Ø Il faut affirmer enfin, le devoir de l'Etat de favoriser l'embauche des travailleurs les moins qualifiés par les entreprises: réforme du SMIC, suppression du double SMIC ;
Du côté, des entreprises :
Ø Il faut essentiellement affirmer le devoir des entreprises d'accueillir davantage les
jeunes, en priorité dans le cadre de l'alternance ;
Ø Il faut affirmer le devoir conjoint des salariés et des entreprises de développer la formation professionnelle, seule à même d'offrir une garantie moderne de l'emploi, fondée sur l'employabilité et la compétence ;
Ø Il faut affirmer le devoir de chaque entreprise de retrouver toutes les solutions permettant de conjuguer vie au travail et vie hors travail ;
Ø Il faut affirmer le devoir de chaque entrepreneur d'être à l'écoute de ses salariés afin que le dialogue social ne soit jamais lettre morte.
Il vous reviendra tout au long de nos discussions, dans les prochains mois d'affiner et de compléter l'ensemble de ces observations, que je vous présente ce soir pour ouvrir notre débat national.
Chers Amis entrepreneurs, voici les quelques principes autour desquels vont converger les travaux des milliers d'entre vous qui vont, dans les mois qui viennent, travailler et réfléchir à la réhabilitation du travail dans la société française et à l'organisation du travail demain. Nous devons remettre le travail en France à se place. Nous devons nous débarrasser de beaucoup de contraintes, de beaucoup de charges, de beaucoup de méfiance. Nous devons fonder les relations du travail, sur la dignité de chacun, sur sa liberté et garantir des droits contractuels négociés. Nos propositions, celles des entrepreneurs de terrain, seront soumises pour être discutées et adaptées à notre Congrès exceptionnel de Lyon le 15 Janvier prochain. Je vous demande d'en débattre, de les préciser, de les porter, de les colporter, de les défendre. C'est votre mobilisation qui donnera corps à nos visions pour les transformer demain en réforme et en réalité.
En avant l'entreprise, en avant la France !
(Source http://www.medef.fr, le 30 octobre 2001)