Texte intégral
J.-P. Elkabbach La Bretagne, on dit qu'elle est bonne pour vous et avec vous ?
- "Oui, peut-être, j'espère que le pays sera bon aussi avec moi."
Vous êtes en déplacement politique, et c'est fou, parce que très vite, vous avez apparemment pris goût au charme et aux attraits d'une campagne électorale ?
- "J'aime bien le contact, je crois que ce qui est important, c'est, pour défendre les idées, être sur le terrain, et comprendre les gens. Moi, je veux être le porte-parole du peuple, donc j'ai besoin d'être en contact direct avec lui. "
Mais c'est ce que dit chaque candidat. Qu'il veut être contact, en proximité, avec le peuple...
- "Oui, mais si les candidats aujourd'hui avaient été en proximité avec le peuple, on n'existerait peut-être pas. C'est parce qu'ils l'ont perdue, la proximité, que notre mouvement existe."
Il faut dire que treize ans après sa création, votre parti présente pour la première fois son candidat, vous, et que vous allez de meeting en meeting, de ville en ville. J'ai appris même de quartier en quartier, que vous allez quelquefois dans des appartements ?
- "Oui, tout à fait, je prends un immeuble et je rencontre les locataires. Je crois qu'il est important aussi de parler aux gens des villes parce que, ce que je veux surtout, c'est réduire les déséquilibres qu'il y a entre les villes et les campagnes. Le gros problème d'aujourd'hui, c'est qu'on a 80% des gens qui vivent sur 20% du territoire. Donc, il reste, sur 80% du territoire, 20% d'individus. Et les politiques, qu'est-ce qu'ils ont fait jusqu'à aujourd'hui ? Ils ont fait la politique de l'agglomération et de la ville, parce qu'il y a 80 % d'électeurs."
Avec quelles difficultés en plus dans les villes et dans les banlieues !
- "Oui et sans régler le problème. Donc, je crois que c'est un gros point : il faut remettre en place une grande loi d'aménagement du territoire, où chacun y retrouvera son compte et où il y aura égalité des chances pour chaque individu."
Mais vous estimez que c'est vous qui devez vous occuper aussi d'aménagement du territoire ?
- "Oui, tout à fait. Je crois que nous le vivons, nous sommes des élus locaux, nous connaissons parfaitement les problèmes. Si les politiques avaient rempli leur mission, je ne serais pas là aujourd'hui. Si vous prenez les candidats d'aujourd'hui, ils vont nous expliquer ce qu'ils veulent faire demain alors que, quand ils étaient au pouvoir, ils ont été incapables de régler les problèmes. Alors, je crois que ça suffit, les gens sont fatigués, il y a un rejet de la politique, parce qu'on ne s'occupe pas de leur quotidien."
Oui, mais est-ce que c'est pas un peu de la démagogie...
- "Je n'ai pas la prétention d'être Président de la République, je n'ai rien à vendre. Par contre, j'ai des choses à défendre."
C'est-à-dire que vous vous présentez, mais vous ne voulez pas devenir président de la République ?
- "Ecoutez, on poursuit trois objectifs. Le premier, c'est qu'on veut porter ce message sur nos valeurs qui est un message fort, avec un slogan : "la France des différences", où il faut tolérer les autres, respecter les autres. Nous voulons ensuite dépasser le score de 1,2 millions de voix qui a été réalisé lors des élections européennes. Et troisièmement, nous mettre en position pour les élections législatives du mois de juin.
Donc, pour le moment, vous figurez ?
- "Je ne figure pas. Si on fait plus de 1,2 millions de voix, je crois qu'on ne figurera pas."
Ca veut dire que vous irez jusqu'au bout du premier tour, par exemple ?
- "Bien entendu, parce que pour être candidat, il y a deux conditions : être citoyens français et avoir 500 signatures d'élus. Je suis citoyen français et j'ai bien plus de 500 signatures d'élus."
C'est sûr ?
- "Oui."
Je note au passage que ce matin, L. Guimier avait un maire d'une petite commune de 70 habitants - J. Martin, maire d'Authieux-du-Puits dans l'Orme. Vous lui auriez écrit pour le remercier de vous avoir offert sa signature, alors qu'il disait qu'il ne l'avait donné à personne et que, pour l'instant, qu'il attendait gentiment l'avis de son sénateur !
- "Ecoutez, pour le moment, ce monsieur, mon cher collègue maire de cette petite commune, m'a envoyé sûrement le parrainage, la promesse... C'est comme le Téléthon, vous savez, on fait des promesses et après, il faut confirmer. Alors, il a dû faire la promesse parce que comme je ne connais même pas la commune, si je lui écris pour le remercier, c'est qu'il m'avait envoyé un parrainage ! Alors, que maintenant il se dégonfle, c'est son problème !"
Il se dégonfle pourquoi ? Parce qu'il y a des pressions ?
- "Si l'attend l'avis de son sénateur, c'est sûr qu'il a la pression du sénateur !"
Donc, vous ne voulez pas être président de la République. Mais si vous n'atteignez pas les 5 % fatidiques de suffrage, qui va payer votre campagne ?
- "Ah non, mais on est remboursé de la même manière. En dessous de 5%, on est remboursé de 5 millions de francs, si on dépense 5 millions de francs."
Il y a un dessin de Plantu, à la Une du Monde, que vous allez voir, parce qu'en Bretagne vous l'aurez dans la journée : il y a deux oiseaux dans le ciel, Jospin et Chirac qui disent "cui, cui, cui, cui", et un chasseur - Saint-Josse. Il dit : "Protégez les espèces, lesquelles ? Ils se ressemblent tous !". C'est comme ça que vous voyez la politique ?
- "Oui, parce que s'ils disent "cui, cui", tous les deux, c'est qu'ils n'ont pas grand-chose à dire. C'est important, et quand on les voit dire à Barcelone..."
C'est le langage des oiseaux, "cui, cui", avant qu'avec votre fusil, vous les flinguiez !
- "Non, on ne tire pas comme ça, on ne tire pas tous azimuts. Mais ce que je veux dire, c'est qu'à Barcelone, quand je les vois défendre le service public en matière d'énergie, et que leur propre troupe vote pour la libéralisation des services postaux à Bruxelles la semaine dernière, alors que moi, j'avais présenté une motion de rejet de cette libéralisation, je trouve que c'est tout cela que les Françaises et les Français ne veulent plus."
Mais est-ce que vous n'êtes pas en train de vous présenter comme le gardien nostalgique de campagnes abandonnées, laissées pour compte, et en même temps de murs du passé dans une phase de mondialisation ?
- "Attendez, je vais vous dire quelque chose : je crois qu'un peuple aujourd'hui qui n'a pas de racine, c'est un peuple qui se meurt. Si on est toujours dans l'oubli de ce qui s'est passé avant, on ne pourra jamais progresser après."
Mais bien sûr, il faut penser à ce que nous avons été, d'où nous venons et ce que nous sommes, et en même temps peut-être imaginer le futur ? Qu'est-ce que prévoit le futur et qui le prépare chez J. Saint-Josse ?
- "Je ne pense pas que ce soit ringard, comme on veut bien le dire, de vouloir protéger le service public... Le service public, comme son nom l'indique, ça appartient à tout le monde, et effectivement, si demain le service public devient privé, nous n'allons plus avoir le désenclavement du territoire. C'est une raison de cohésion sociale, une cohésion territoriale, le service public Vous savez, quand on ferme les postes, les gendarmeries, les maternités, les hôpitaux dans les campagnes, on est en déséquilibre, on est à inégalité des chances. C'est complètement anormal."
Donc la campagne, c'est le désert, si on vous écoute ?
- "La campagne oui c'est le désert, oui c'est le désert, ou ça va le devenir."
Tous les candidats promettent et s'engagent. A quoi vous engagez-vous, qu'est-ce que vous promettez ?
- "Je ne promets rien, je vous dis que je n'ai pas la prétention d'être président de la République, et je veux défendre un certain nombre d'idées : je veux défendre le quotidien des gens ; je veux qu'on mette en place une vraie politique de proximité ; il faut réduire le déséquilibre entre les villes et les campagnes, et laisser la chance à chacun ; instaurer l'écologie humaine et réaliste face à une écologie de l'animal, écologie complètement intégriste et sectaire ; promouvoir le bien-être du pays ; respecter, valoriser les traditions parce que toutes les traditions, c'est le savoir-faire du pays il y a 829.000 artisans. Si on fait ce qu'il faut pour les artisans, eh bien, ça veut dire que demain on peut créer 800.000 emplois. Donc, ça peut résoudre les problèmes. Et puis, enfin, je veux quand même une Europe des différences, où chaque pays garderait son identité. Ce sont des choses simples. Il faut du bon sens ! Il y en a marre des discours creux qui ne veulent rien dire, avec aucune solution."
Pour le deuxième tour, même si c'est un peu tôt, vos adversaires, il paraît qu'ils font circuler des affiches avec le visage de Saint-Josse d'un côté et celui de Chirac à côté.
- "Ils feront ce qu'ils voudront. Le problème est très simple : les Françaises et les Français qui auront voté pour moi au premier tour, c'est qu'avec tout le bon sens terrien, c'est qu'ils veulent pas voter pour les autres. S'ils ne veulent pas voter pour les autres, je n'ai aucune raison de faire voter pour l'un des deux qui restent."
Est-ce que je peux vous poser une question avant de nous séparer ? Vous êtes dans la présidentielle, mais en fait, c'est pour le coup d'après, les législatives ?
- "Mais oui, si les présidentielles avaient eu lieu après les législatives, je pense que je n'aurais pas été candidat."
Donc, vous voulez présenter le moment venu des candidats pour aller à l'Assemblée nationale ?
- "Ecoutez, le président de la République qui va être élu le 5 mai, il n'aura aucun pouvoir, il inaugurera les chrysanthèmes, s'il n'a pas une majorité à l'Assemblée nationale le mois suivant. Donc, le pouvoir est bien à l'Assemblée nationale. Et comme nous voulons changer les choses, eh bien, il faut agir pour avoir des députés."
Et est-ce que c'est vrai que vous avez cibles nominatives ? Département par département, des listes de têtes à abattre, surtout à gauche ?
- "Non, non, non. Il n'y a pas d'espèce nuisible protégée. Nous allons présenter des candidats partout, si on peut les présenter dans les 577 circonscriptions - j'en doute, mais j'espère - eh bien, nous le ferons."
(Source :Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 21 mars 2002)
- "Oui, peut-être, j'espère que le pays sera bon aussi avec moi."
Vous êtes en déplacement politique, et c'est fou, parce que très vite, vous avez apparemment pris goût au charme et aux attraits d'une campagne électorale ?
- "J'aime bien le contact, je crois que ce qui est important, c'est, pour défendre les idées, être sur le terrain, et comprendre les gens. Moi, je veux être le porte-parole du peuple, donc j'ai besoin d'être en contact direct avec lui. "
Mais c'est ce que dit chaque candidat. Qu'il veut être contact, en proximité, avec le peuple...
- "Oui, mais si les candidats aujourd'hui avaient été en proximité avec le peuple, on n'existerait peut-être pas. C'est parce qu'ils l'ont perdue, la proximité, que notre mouvement existe."
Il faut dire que treize ans après sa création, votre parti présente pour la première fois son candidat, vous, et que vous allez de meeting en meeting, de ville en ville. J'ai appris même de quartier en quartier, que vous allez quelquefois dans des appartements ?
- "Oui, tout à fait, je prends un immeuble et je rencontre les locataires. Je crois qu'il est important aussi de parler aux gens des villes parce que, ce que je veux surtout, c'est réduire les déséquilibres qu'il y a entre les villes et les campagnes. Le gros problème d'aujourd'hui, c'est qu'on a 80% des gens qui vivent sur 20% du territoire. Donc, il reste, sur 80% du territoire, 20% d'individus. Et les politiques, qu'est-ce qu'ils ont fait jusqu'à aujourd'hui ? Ils ont fait la politique de l'agglomération et de la ville, parce qu'il y a 80 % d'électeurs."
Avec quelles difficultés en plus dans les villes et dans les banlieues !
- "Oui et sans régler le problème. Donc, je crois que c'est un gros point : il faut remettre en place une grande loi d'aménagement du territoire, où chacun y retrouvera son compte et où il y aura égalité des chances pour chaque individu."
Mais vous estimez que c'est vous qui devez vous occuper aussi d'aménagement du territoire ?
- "Oui, tout à fait. Je crois que nous le vivons, nous sommes des élus locaux, nous connaissons parfaitement les problèmes. Si les politiques avaient rempli leur mission, je ne serais pas là aujourd'hui. Si vous prenez les candidats d'aujourd'hui, ils vont nous expliquer ce qu'ils veulent faire demain alors que, quand ils étaient au pouvoir, ils ont été incapables de régler les problèmes. Alors, je crois que ça suffit, les gens sont fatigués, il y a un rejet de la politique, parce qu'on ne s'occupe pas de leur quotidien."
Oui, mais est-ce que c'est pas un peu de la démagogie...
- "Je n'ai pas la prétention d'être Président de la République, je n'ai rien à vendre. Par contre, j'ai des choses à défendre."
C'est-à-dire que vous vous présentez, mais vous ne voulez pas devenir président de la République ?
- "Ecoutez, on poursuit trois objectifs. Le premier, c'est qu'on veut porter ce message sur nos valeurs qui est un message fort, avec un slogan : "la France des différences", où il faut tolérer les autres, respecter les autres. Nous voulons ensuite dépasser le score de 1,2 millions de voix qui a été réalisé lors des élections européennes. Et troisièmement, nous mettre en position pour les élections législatives du mois de juin.
Donc, pour le moment, vous figurez ?
- "Je ne figure pas. Si on fait plus de 1,2 millions de voix, je crois qu'on ne figurera pas."
Ca veut dire que vous irez jusqu'au bout du premier tour, par exemple ?
- "Bien entendu, parce que pour être candidat, il y a deux conditions : être citoyens français et avoir 500 signatures d'élus. Je suis citoyen français et j'ai bien plus de 500 signatures d'élus."
C'est sûr ?
- "Oui."
Je note au passage que ce matin, L. Guimier avait un maire d'une petite commune de 70 habitants - J. Martin, maire d'Authieux-du-Puits dans l'Orme. Vous lui auriez écrit pour le remercier de vous avoir offert sa signature, alors qu'il disait qu'il ne l'avait donné à personne et que, pour l'instant, qu'il attendait gentiment l'avis de son sénateur !
- "Ecoutez, pour le moment, ce monsieur, mon cher collègue maire de cette petite commune, m'a envoyé sûrement le parrainage, la promesse... C'est comme le Téléthon, vous savez, on fait des promesses et après, il faut confirmer. Alors, il a dû faire la promesse parce que comme je ne connais même pas la commune, si je lui écris pour le remercier, c'est qu'il m'avait envoyé un parrainage ! Alors, que maintenant il se dégonfle, c'est son problème !"
Il se dégonfle pourquoi ? Parce qu'il y a des pressions ?
- "Si l'attend l'avis de son sénateur, c'est sûr qu'il a la pression du sénateur !"
Donc, vous ne voulez pas être président de la République. Mais si vous n'atteignez pas les 5 % fatidiques de suffrage, qui va payer votre campagne ?
- "Ah non, mais on est remboursé de la même manière. En dessous de 5%, on est remboursé de 5 millions de francs, si on dépense 5 millions de francs."
Il y a un dessin de Plantu, à la Une du Monde, que vous allez voir, parce qu'en Bretagne vous l'aurez dans la journée : il y a deux oiseaux dans le ciel, Jospin et Chirac qui disent "cui, cui, cui, cui", et un chasseur - Saint-Josse. Il dit : "Protégez les espèces, lesquelles ? Ils se ressemblent tous !". C'est comme ça que vous voyez la politique ?
- "Oui, parce que s'ils disent "cui, cui", tous les deux, c'est qu'ils n'ont pas grand-chose à dire. C'est important, et quand on les voit dire à Barcelone..."
C'est le langage des oiseaux, "cui, cui", avant qu'avec votre fusil, vous les flinguiez !
- "Non, on ne tire pas comme ça, on ne tire pas tous azimuts. Mais ce que je veux dire, c'est qu'à Barcelone, quand je les vois défendre le service public en matière d'énergie, et que leur propre troupe vote pour la libéralisation des services postaux à Bruxelles la semaine dernière, alors que moi, j'avais présenté une motion de rejet de cette libéralisation, je trouve que c'est tout cela que les Françaises et les Français ne veulent plus."
Mais est-ce que vous n'êtes pas en train de vous présenter comme le gardien nostalgique de campagnes abandonnées, laissées pour compte, et en même temps de murs du passé dans une phase de mondialisation ?
- "Attendez, je vais vous dire quelque chose : je crois qu'un peuple aujourd'hui qui n'a pas de racine, c'est un peuple qui se meurt. Si on est toujours dans l'oubli de ce qui s'est passé avant, on ne pourra jamais progresser après."
Mais bien sûr, il faut penser à ce que nous avons été, d'où nous venons et ce que nous sommes, et en même temps peut-être imaginer le futur ? Qu'est-ce que prévoit le futur et qui le prépare chez J. Saint-Josse ?
- "Je ne pense pas que ce soit ringard, comme on veut bien le dire, de vouloir protéger le service public... Le service public, comme son nom l'indique, ça appartient à tout le monde, et effectivement, si demain le service public devient privé, nous n'allons plus avoir le désenclavement du territoire. C'est une raison de cohésion sociale, une cohésion territoriale, le service public Vous savez, quand on ferme les postes, les gendarmeries, les maternités, les hôpitaux dans les campagnes, on est en déséquilibre, on est à inégalité des chances. C'est complètement anormal."
Donc la campagne, c'est le désert, si on vous écoute ?
- "La campagne oui c'est le désert, oui c'est le désert, ou ça va le devenir."
Tous les candidats promettent et s'engagent. A quoi vous engagez-vous, qu'est-ce que vous promettez ?
- "Je ne promets rien, je vous dis que je n'ai pas la prétention d'être président de la République, et je veux défendre un certain nombre d'idées : je veux défendre le quotidien des gens ; je veux qu'on mette en place une vraie politique de proximité ; il faut réduire le déséquilibre entre les villes et les campagnes, et laisser la chance à chacun ; instaurer l'écologie humaine et réaliste face à une écologie de l'animal, écologie complètement intégriste et sectaire ; promouvoir le bien-être du pays ; respecter, valoriser les traditions parce que toutes les traditions, c'est le savoir-faire du pays il y a 829.000 artisans. Si on fait ce qu'il faut pour les artisans, eh bien, ça veut dire que demain on peut créer 800.000 emplois. Donc, ça peut résoudre les problèmes. Et puis, enfin, je veux quand même une Europe des différences, où chaque pays garderait son identité. Ce sont des choses simples. Il faut du bon sens ! Il y en a marre des discours creux qui ne veulent rien dire, avec aucune solution."
Pour le deuxième tour, même si c'est un peu tôt, vos adversaires, il paraît qu'ils font circuler des affiches avec le visage de Saint-Josse d'un côté et celui de Chirac à côté.
- "Ils feront ce qu'ils voudront. Le problème est très simple : les Françaises et les Français qui auront voté pour moi au premier tour, c'est qu'avec tout le bon sens terrien, c'est qu'ils veulent pas voter pour les autres. S'ils ne veulent pas voter pour les autres, je n'ai aucune raison de faire voter pour l'un des deux qui restent."
Est-ce que je peux vous poser une question avant de nous séparer ? Vous êtes dans la présidentielle, mais en fait, c'est pour le coup d'après, les législatives ?
- "Mais oui, si les présidentielles avaient eu lieu après les législatives, je pense que je n'aurais pas été candidat."
Donc, vous voulez présenter le moment venu des candidats pour aller à l'Assemblée nationale ?
- "Ecoutez, le président de la République qui va être élu le 5 mai, il n'aura aucun pouvoir, il inaugurera les chrysanthèmes, s'il n'a pas une majorité à l'Assemblée nationale le mois suivant. Donc, le pouvoir est bien à l'Assemblée nationale. Et comme nous voulons changer les choses, eh bien, il faut agir pour avoir des députés."
Et est-ce que c'est vrai que vous avez cibles nominatives ? Département par département, des listes de têtes à abattre, surtout à gauche ?
- "Non, non, non. Il n'y a pas d'espèce nuisible protégée. Nous allons présenter des candidats partout, si on peut les présenter dans les 577 circonscriptions - j'en doute, mais j'espère - eh bien, nous le ferons."
(Source :Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 21 mars 2002)