Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Débute aujourd'hui une campagne mondiale de promotion de la destination France. Cette initiative, annoncée par le Premier ministre le 17 octobre dernier, lors des Assises Nationales du Tourisme, a été décidée pour répondre aux effets des attentats du 11 septembre sur l'activité touristique.
***
L'année 2001 restera en effet, marquée par ces terribles événements et leurs impacts sur le transport aérien et le tourisme. Deux ans seulement après l'Erika et les tempêtes, le 11 septembre nous a rappelé une nouvelle fois à quel point notre secteur est sensible à la conjoncture et tout simplement à la confiance.
Les attentats ont eu d'abord un impact brutal sur l'activité touristique, avec une chute de 30% des flux de voyageurs internationaux et un manque à gagner de 10 milliards de francs (+ de 150 millions d'euros) pour les compagnies aériennes, dans la semaine qui a suivi les attentats.
En France, la situation s'est révélée contrastée et préoccupante. Contrastée, parce que notre tourisme intérieur (rural, littoral, montagne) a bien résisté. Préoccupant, car de nombreux professionnels ont été atteints ; c'est en particulier le cas des agences de voyage, des tours opérateurs, émetteurs de voyages à l'étranger, de l'hôtellerie de luxe et d'affaires.
C'est pourquoi, à côté de la décision de cette campagne de promotion, le Gouvernement a pris des mesures pour aider ces professionnels dans leurs difficultés, notamment de trésorerie : ainsi, des reports d'échéances fiscales et sociales ont été décidées, l'accès aux prêts bancaires garantis par le SOFARIS est favorisée et un dispositif de mutualisation professionnelle est mis à l'étude.
J'ai demandé également à Monsieur Antoine Veil un état des lieux de la situation des entreprises françaises face aux mouvements de restructuration et de concentration industrielle engendrés par les conséquences de ces événements.
***
Cette crise, conjuguée à un ralentissement économique général, a aussi modifié le paysage touristique mondial. C'est ainsi que se dégagent plusieurs tendances : on assiste à un glissement des clientèles étrangères long courrier vers un tourisme de proximité, une relative désaffection de l'avion s'observe au profit du train et de la voiture, des transferts de destinations, quelquefois sensibles, sont observés.
C'est donc pour répondre à la nécessité de soutenir l'activité touristique et en tenant compte de ces évolutions du paysage touristique que nous avons réalisé cette campagne mondiale de promotion de la destination France, très importante pour notre économie et notre image.
Nous en avons naturellment confié la réalisation à notre organisme national de promotion : Maison de la France.
Pour sa réalisation, le Gouvernement a alloué un budget de 4,5 millions d'euros (30 millions de francs). Ce budget a été renforcé par des partenariats français ou étrangers. Ainsi, son montant total s'élève à 12,6 millions d'euros, ce qui nous situe au plan budgétaire dans une position très appréciable par rapport à nos concurrents.
Je tiens ici à remercier tous les partenaires, professionnels et pouvoirs publics, de leur contribution à cette campagne. Je remercie, tout particulièrement les Régions Midi-Pyrénées, Réunion, Ile-de-France et la Riviera Côte d'Azur ainsi que Air France et le réseau d'agences Selectour. Je remercie également les tours opérateurs étrangers (Pays-Bas, Belgique, Suisse, Espagne) dont la contribution fut aussi importante.
***
La France est la première destination touristique mondiale depuis plus de dix ans. L'an passé, 76,5 millions de touristes ont visité notre pays, soit 1 million de plus qu'en 2000.
Cette place, nous la devons à la richesse et la diversité de notre patrimoine, à la richesse de nos manifestations culturelles, à la gastronomie, au savoir faire des professionnels et des divers acteurs du tourisme.
Mais cette place ne nous est pas acquise à vie, car la concurrence est vive. C'est pourquoi la promotion est si importante. Cette campagne témoigne ainsi de l'effort de l'Etat pour que la France conserve ce rang.
Le tourisme doit ainsi pouvoir jouer un rôle accru dans la reconquête collective de la confiance et du développement économique et humain qui l'accompagne, et dans le renouveau des politiques de solidarité internationale, dans l'optique d'une "autre mondialisation", rendue désormais incontournable par ces événements.
Nous nous devons donc de prendre les initiatives nécessaires pour contribuer à redonner aux Français, mais aussi aux peuples du monde entier l'envie de voyager et de partager. C'est tout le sens de la rencontre internationale des professionnels et des Ministres du tourisme que j'organise le 14 mars prochain à Paris, dans le cadre du Salon Mondial du Tourisme. Sous le titre "tourisme, éthique et mondialisation". Son objet sera aussi de contribuer à la promotion et à la relance d'un tourisme mondial, durable et solidaire.
Organisée en liaison avec l'Organisation Mondiale du Tourisme et le Programme des Nations Unies pour l'Environnement, cette rencontre s'inscrira dans le cadre de l'année internationale de l'écotourisme. L'année 2002 a en effet été déclarée par l'ONU année internationale de l'écotourisme, en même temps qu'année internationale des montagnes.
De par leurs thématiques, ces deux initiatives s'inscrivent dans le cadre de la préparation du Sommet mondial de Johannesburg de septembre prochain sur le développement durable.
Je tenais donc à vous indiquer le contexte et les objectifs de cette campagne. Je laisse maintenant la parole à Monsieur Gérard Brémond, Président de Maison de la France pour vous en détailler le contenu.
(Source http://www.tourisme.equipement.gouv.fr, le 28 février 2002)