Texte intégral
Monsieur le préfet de région,
Mesdames et Messieurs les directeurs,
Messieurs les architectes,
Mesdames,
Messieurs,
Le regroupement immobilier d'une grande part des services de l'administration centrale du ministère de la Culture et de la Communication, sur ce site des Bons-Enfants, marque, aujourd'hui, un tournant majeur pour notre administration. Il se sera finalement passé près de dix ans entre le moment où ce projet a été initié et ce premier coup de pelleteuse qui signe l'ouverture effective du chantier.
Dix années, qui ont créé le doute dans l'esprit de beaucoup d'entre vous jusqu'à laisser penser que cette opération ne se réaliserait jamais. Si, malgré tous les obstacles, toutes les difficultés, nous sommes aujourd'hui réunis pour cette ouverture officielle du chantier, c'est grâce également à l'opiniâtreté et à la grande compétence de celles et de ceux qui, au sein du ministère, ont la charge de ce dossier.
Je pense, bien entendu, à l'équipe de la DAG, aujourd'hui sous l'autorité de Bruno Suzzarelli et animée par Claudie Georges-François, à Jean-Claude Dumont et tous ses collaborateurs de l'Etablissement Public de Maîtrise d'Ouvrage et des Travaux Culturels qui assurent en notre nom la redoutable et essentielle responsabilité de maître d'ouvrage. C'est également grâce au talent et à la compétence de l'équipe architecturale conduite par Francis Soler et Frédéric Druot. Choisis dès 1996, ils ont su adapter leur projet initial aux multiples contraintes qui s'y sont ajoutées tout en lui conservant ses grandes qualités architecturales.
Des qualités indispensables pour un bâtiment situé au cur de Paris, à deux pas du Louvre et du Palais Royal, et destiné à abriter les services du ministère de la Culture. Je dois dire que la toute première fois que j'ai rencontré Francis Soler et Frédéric Druot, et qu'ils m'ont présenté leur projet, j'étais comme beaucoup d'entre nous un peu dubitative ; peut être d'ailleurs parce que mes souvenirs personnels du ministère s'inscrivaient dans une tout autre architecture, notamment celle de la rue Saint-Dominique, mais aussi parce qu'il n'est jamais très facile d'inscrire un projet contemporain dans une architecture ancienne.
Dès ce premier rendez-vous dans le salon Jérôme j'avais été frappée par le mûrissement du projet, par l'étroitesse de la collaboration qui s'était établie entre les services du ministère et l'équipe architecturale et j'avais immédiatement retrouvé confiance dans ce projet. C'est pourquoi je suis tellement heureuse de le voir se concrétiser aujourd'hui. Votre projet, en effet, Francis Soler et Frédéric Druot, donne à notre ministère un véritable site et demain un véritable visage dans le paysage parisien. Il propose une transformation radicale de deux immeubles disparates en les unifiant de l'intérieur, en les enveloppant aussi d'une résille d'acier qui a la responsabilité d'être le trait d'union entre un passé et un futur.
Ouvrir la cour intérieure sur la vie urbaine sera, j'en suis sûre, un signe architectural fort dans un quartier dont les artères sont inégalement intéressantes, de largeurs très variées. Grâce à cette brèche que vous avez d'emblée dessiné dans votre projet, notre maison sera à la fois réellement ouverte sur la vie urbaine et en même temps suffisamment protégée, suffisamment retirée du bruit et de la circulation pour trouver son propre rythme et la tranquillité nécessaire aux travaux de chacun d'entre vous. Notre objectif était bien d'inscrire ce morceau complexe de l'histoire urbaine dans un bâtiment contemporain.
Il est également de montrer, que les édifices et les constructions où prennent place les activités productives ou de service ne doivent pas être ramenés à leurs seules dimensions techniques et fonctionnelles. La qualité visuelle de leur insertion dans la ville est une nécessité de la politique de qualité architecturale que nous menons et que nous souhaitons développer et populariser auprès de nos contemporains, ce sera très prochainement l'objectif d'une grande campagne sur la qualité architecturale. Les lieux du travail, où chacun passe une large part de sa vie, doivent être agréables et beaux. C'est le pari que nous prenons ensemble aujourd'hui. Il est d'autant plus important de le gagner que l'amélioration des conditions de travail est un vrai progrès social. Il est aussi un gage d'efficacité et de modernisation du service public culturel. La réussite de ce pari nécessite d'impliquer les futurs utilisateurs tout au long du processus long et complexe d'élaboration.
Je crois que nous l'avons fait et que nous continuons à le faire avec l'installation de ces bureaux témoins qui seront ouverts à la visite des personnels du ministère. Ce sera l'occasion pour tous ceux qui le désirent d'apprécier l'ergonomie et l'ambiance des bureaux, leurs volumes, les facilités d'usage, la maîtrise de la lumière, la qualité des matériaux. La réalisation des Bons Enfants est aussi l'occasion pour le ministère d'appliquer pleinement et avec audace le 1 % artistique, avec l'intervention d'artistes sur l'ensemble des espaces publics et privés du bâtiment. Je crois qu'ils sont désormais dix à travailler, à proposer les uvres qui seront la signature de nos plasticiens.
Projet architectural, projet artistique, les "Bons-Enfants", sont d'abord perçus par les personnels de ce ministère comme un déménagement, avec tout ce que ce type d'opération peut susciter d'espoirs de meilleures conditions de travail mais aussi de craintes : le changement des habitudes, des repères quotidiens, la nécessité d'inventer de nouvelles circulations. Aujourd'hui, le chantier démarre. Il s'inscrit dans un calendrier qui permet désormais à chacun de se projeter dans un avenir proche, le dernier trimestre 2004. Nous sommes tous conscients des deux grands avantages que la réalisation des Bons-Enfants représente.
La fin de notre éclatement en 15 sites différents et la possibilité de disposer enfin d'espaces collectifs indispensables qu'il s'agisse de lieux d'accueil, de salles de réunions ou de cafétéria. Mais notre emménagement présentera également une opportunité exceptionnelle de progrès et de clarification de nos modes d'organisation. La réflexion que nous menons actuellement sur la fonction documentaire en est une bonne illustration. Ce travail de modernisation doit être mené aussi dans d'autres secteurs. Il s'amplifiera dans les mois qui viennent pour que nous puissions arrêter très vite les schémas définitifs d'implantation des services dans l'immeuble. En conclusion, je voudrais tout simplement vous dire ma satisfaction d'avoir aujourd'hui autour de moi, tous les acteurs et les partenaires de ce projet qui se sont mobilisés pour sa réussite.
Ensemble, il nous revient de faire des Bons-Enfants, pour nos concitoyens et les visiteurs étrangers, le symbole de l'attachement de la France à la culture, et à la modernisation du service public culturel. La qualité de ce projet m'assure que ces objectifs seront atteints. Je veux ajouter aujourd'hui puisque c'est surtout les agents de cette maison qui effectuent la toute première visite, aux toutes premières heures du chantier, que je compte beaucoup sur l'ouverture des Bons Enfants, pour inscrire dans nos relations de travail, dans notre capacité aussi à mieux connaître les métiers des uns et des autres, et Dieu sait que les métiers sont nombreux dans notre administration.
Je parlais tout à l'heure des échanges avec la lumière extérieure, des possibilités de créer avec cette nombreuse population des professionnels mais aussi tout simplement des administrés qui ont à voir avec l'administration de la culture des rapports d'un type nouveau, des rapports qui nous projettent vers le devenir de notre administration. Je pense en particulier à la venue de plus en plus fréquente de nos interlocuteurs en région, de nos directions régionales mais également à tous ces professionnels qui font vivre le réseau des institutions culturelles en région et qui trouveront ici, je pense, une forme de contact, d'accueil et d'échange qui rendra, quand ils repartiront vers leur tâche quotidienne, à la fois plus confiant et plus efficace le rapport nécessaire entre notre administration centrale et tous ceux qui sont en charge de la politique culturelle sur le territoire.
J'ai donc une grande hâte, je ne sais pas d'où je parlerai à ce moment là, de voir ce chantier terminé en 2004. Je sais qu'il sera pour chacun et chacune d'entre vous un atout supplémentaire. J'en profite d'ailleurs pour vous remercier de la façon dont vous avez depuis longtemps les uns et les autres vécus, finalement plutôt bien et dans la bonne humeur, un éclatement qui parfois aurait pu décourager bien des énergies.
Cette maison sera la vôtre, elle sera ce que vous en ferez. Je tiens à remercier vivement l'équipe des architectes d'être entrés dans notre logique d'administration culturelle avec tout ce que cela suppose de fonctionnel, mais aussi d'exigence esthétique et d'exigence dans la qualité de la relation au monde extérieur pour traduire dans la pierre, dans le verre, dans le métal le meilleur de ce que nous rêvons pour l'administration de la culture.
Merci à tous deux, merci aussi aux entreprises qui vous permettent de concrétiser votre rêve d'architecte, merci à tous
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 26 mars 2002)