Texte intégral
F. Laborde Nous allons évoquer la campagne du candidat Vert à l'élection présidentielle, à commencer par ce tout dernier sondage, publié ce matin dans Libération, qui donne Jospin en avance au premier et au deuxième tour et qui vous crédite de 6 % des intentions de vote ?
- "Je ne vais pas m'en plaindre. Je pense que je résiste bien pour l'instant, parce que l'entrée en campagne des deux "grands" candidats ne facilite pas la situation et la tâche des "petits" candidats, comme l'on dit - mais je pense qu'il n'y a pas de "petits" candidats. En même temps, il faut savoir que l'élection présidentielle, pour un candidat Vert, est une élection qui a toujours été difficile. Je vous donne un exemple : quand je fais 6 %, cela représente déjà 600.000 voix de plus que les 9,72 % de D. Cohn-Bendit aux élections européennes."
Parce que l'étiage n'est pas le même...
- "L'étiage n'est pas le même. Il y avait 45 % de participation aux européennes. Il y en aura entre 70 et 80 % aux présidentielles. C'est donc une élection beaucoup plus difficile pour nous et si j'atteins l'objectif de 2 millions de voix, ce sera déjà pas mal. Donc, je ne plains pas. Il faut passer au stade supérieur et l'objectif est d'arriver à être la deuxième force de la gauche française le soir du 21 avril."
Justement, est-ce que le fait que L. Jospin semble décrocher dans les sondages peut vous tirer, vous aussi, vers le haut ?
- "Je ne sais pas. Je pense que l'électorat des Verts ne se préoccupe pas tant de savoir qui de Chirac ou de Jospin est en tête. Je crois qu'il cherche à bien nous comprendre. Ils veulent savoir ce que nous pouvons apporter à la société et à la gauche. Je crois qu'ils ont compris que nous posions un certain nombre de questions essentielles. Après la crise de la vache folle, le poulet à la dioxine, Erika, le tunnel sous le Mont-Blanc, cette série de catastrophes a bien démontré que ce que nous disions dans un certain silence depuis près de trente ans n'était pas si faux. Donc, les réponses que nous apportons maintenant aux problèmes, à la crise écologique, à la crise économique et sociale, ils ne les prennent pas simplement pour des douces illusions, mais ils nous croient. Le travail qui est le mien aujourd'hui est de trouver une cohérence, une crédibilité, en fait, en un mot, c'est d'être entendu là où on est attendu."
Vous allez présenter aujourd'hui le contrat Vert avec un thème : "Choisir sa vie". 32 chantiers et 160 engagements, avec trois "P" : "Protection, Précaution, Prévention".
- "Pourquoi "choisir sa vie" ? Parce que la réalité est qu'aujourd'hui, on voit bien que sur l'ensemble de la planète - qu'il s'agisse des pays pauvres comme des pays riches -, on est plutôt condamnés à subir qu'à choisir. Quand par exemple, des grandes entreprises transnationales essayent de nous imposer des OGM, c'est vouloir nous faire subir. Quand vous avez des entreprises de biotechnologie du vivant qui essayent de breveter le vivant, c'est-à-dire les animaux, les végétaux, et les gênes des hommes, c'est aussi une manière de subir. Mais on peut subir aussi face aux risques industriels - c'est ce qui s'est passé avec AZF. Je crois que tout le monde a compris aujourd'hui que nous ne vivons que dans un seul monde, que cette planète est petite et qu'aujourd'hui, le problème qui est devant nous, c'est l'atteinte au milieu, c'est-à-dire à l'environnement. Quand on atteint l'environnement, on touche non seulement la nature, mais aussi les hommes et les animaux. Il faut quand même savoir que durant les quarante dernières années, on a détruit autant d'espèces que pendant cinq mille ans. Est-ce qu'on va continuer comme cela à aller dans le mur, avec un monde aussi inégal ? Vous avez 40 % du continent africain qui vit avec moins de 1 dollar par jour ; vous avez 1,3 milliard d'hommes et de femmes qui vivent sans accès à l'eau potable. C'est cela qu'il faut changer. Il faut le changer au plan de la planète comme on peut le changer chez nous, par exemple, en modifiant le système des transports, où nous voyons bien que nos enfants sont aujourd'hui atteints d'allergies, où l'asthme a augmenté de 15 % à Paris et en région Ile-de-France, à cause du trafic automobile."
Est-ce qu'aujourd'hui, parmi les critiques virulentes que vous avez, vous touchez plutôt la gauche ou la droite ? On vous a entendu tenir des propos extrêmement vifs à l'égard de J.-P. Chevènement ce week-end. Vous dites que les socialistes vous prennent pour des vieux babas et n'ont rien compris à ce que sont les Verts aujourd'hui ?
- "Il y avait un problème culturel avec nos partenaires socialistes qui, d'ailleurs, devient un problème politique. Par exemple, si nous avons buté sur les accords programmatiques, c'est à cause du nucléaire. Nous, il n'est pas question que si Jospin arrive en tête au premier tour avec de fortes chances de l'emporter au deuxième tour, il passe des accords avec J.-P. Chevènement sur notre dos, afin d'accepter la poursuite du nucléaire dans les conditions que l'on connaît."
Vous en faites un préalable ?
- "Oui, bien sûr, parce que nous pensons, comme les Allemands et comme les Belges viennent de le faire, qu'on peut sortir progressivement du nucléaire en vingt-cinq à trente ans, et s'investir sur l'efficacité énergétique et les économies d'énergies. Par exemple, construire des logements sociaux avec des matériaux qui soient beaucoup plus nobles et qui permettent d'économiser deux à trois degrés. Mais il n'y a pas que cela. Il y a plein de choses à faire en matière d'énergies renouvelables. Il faut quand même que les Français sachent que quand on met 20 milliards de francs dans la recherche pour le Commissariat à l'énergie atomique, on en met 500 millions dans les énergies alternatives, dans les économies d'énergies. Comment voulez-vous que cela fonctionne ?"
Pouvez-vous avoir une critique radicale ou si vive de l'activité du gouvernement Jospin, alors que les Verts sont membres de la majorité plurielle ? Vous n'avez pas été au gouvernement, mais D. Voynet avec qui vous avez passé une partie du week-end, y a été. Ce n'est pas un peu compliqué comme posture ?
- "Non, ce n'est pas compliqué pour moi en tout cas, parce que je crois que les Français savent que depuis que je suis député, je ne suis jamais resté "taisant" [sic], et j'ai toujours dit ce que je pensais sur les renoncements du Gouvernement. J'ai aussi dit ce que je pense de bien : sur le Pacs, sur les emplois-jeunes, sur la réduction du temps de travail, sur la loi sur l'exclusion, sur la CMU - dont on pourrait d'ailleurs augmenter le plafond, puisque aujourd'hui, il y a à peu près 1,4 million de personnes qui, pour 9 euros de dépassement du plafond, ne bénéficient pas de la CMU, ce sont ceux qui bénéficient de l'allocation vieillesse ou de l'allocation adulte handicapé - les handicapés dont on parle trop peu dans cette campagne, qui sont aussi considérés comme des marginaux, qui sont marginalisés. Oui, sur ces questions-là, sur un nombre de sujets, par exemple la suppression de la double peine qui me semble une nécessité, parce que c'est une forme de bannissement. Il y a aujourd'hui un Libyen, qui avait déserté des armées libyennes, qui est menacé de revenir chez lui ; un Algérien dont le frère a été tué, qui est soutenu par le Syndicat de la magistrature, qu'on veut renvoyer chez lui. Ces gens ont déjà payé leur dette à la société. Donc, pourquoi vouloir procéder à ce bannissement et accélérer les discriminations au sein des banlieues ? Là, il y a un certain nombre de choses tels que les minima sociaux ou par exemple, l'incitation fiscale écologique. Aujourd'hui, on est dans une agriculture dont tout le monde reconnaît les limites, dont les agriculteurs sont les premiers otages. Il faut instituer un principe du "non polluant non payeur" et du "pollueur payeur". Voilà quelques idées qui sont des idées très simples, qui ne coûtent pas cher - parce que ce sont des questions d'ordre fiscal et de choix politique - qui pourraient être appliquées. Donc, nous disons à nos collègues et à nos partenaires socialistes : n'ayez pas les oreilles bouchées, parce que si vous continuez comme cela, vous n'arriverez pas à construire une majorité durable."
On voit que manifestement les Français ont un peu de mal à s'intéresser fondamentalement à l'enjeu politique et à la campagne. Il y a beaucoup d'indécis, il y a beaucoup de Français qui trouvent qu'il n'y a pas une vraie différence entre le programme Jospin et le programme Chirac. Vous, vous dites que c'est "bonnet blanc et blanc bonnet" ?
- "Non, je dis qu'effectivement les différences ne sont pas assez marquées. Je dis qu'il y a une droite et une gauche dans ce pays. Chevènement, par exemple, veut nous faire croire qu'il n'y a ni droite ni gauche. C'est à mon avis une sorte de leurre, on peut même dire une forme d'imposture pour quelqu'un qui est resté 35 ans dans la gauche, et qui a largement participé aux programmes de la gauche. Donc, je crois qu'il ne faut prendre les Français pour des imbéciles. Les Français sont très clairvoyants, ils ont une certaine maturité politique. Et on ne peut donc pas leur dire avant le 21 avril qu'il n'y a ni droite ni gauche, et que tout cela c'est "bonnet blanc et blanc bonnet", et puis, au lendemain du 21 avril, pour négocier par exemple des places aux législatives, dire "je vais choisir celui-là contre celui-là". Je crois qu'il faut être clair. Moi, je suis clair, je suis un candidat dans la gauche, candidat des Verts, pour renforcer le poids des Verts dans la gauche et pour faire en sorte que sur les questions de qualité de la vie, de qualité de la démocratie, pour que par exemple des référendums comme ceux qui ont été organisés au Mont-Blanc, comme ceux qui ont été organisés à Chaulnes contre le troisième aéroport, soient considérés comme légaux et non pas illégaux, mais légitimes. Il faut modifier ces vieilles institutions qui quand même croulent un petit peu maintenant."
(Source :Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 4 mars 2002)
- "Je ne vais pas m'en plaindre. Je pense que je résiste bien pour l'instant, parce que l'entrée en campagne des deux "grands" candidats ne facilite pas la situation et la tâche des "petits" candidats, comme l'on dit - mais je pense qu'il n'y a pas de "petits" candidats. En même temps, il faut savoir que l'élection présidentielle, pour un candidat Vert, est une élection qui a toujours été difficile. Je vous donne un exemple : quand je fais 6 %, cela représente déjà 600.000 voix de plus que les 9,72 % de D. Cohn-Bendit aux élections européennes."
Parce que l'étiage n'est pas le même...
- "L'étiage n'est pas le même. Il y avait 45 % de participation aux européennes. Il y en aura entre 70 et 80 % aux présidentielles. C'est donc une élection beaucoup plus difficile pour nous et si j'atteins l'objectif de 2 millions de voix, ce sera déjà pas mal. Donc, je ne plains pas. Il faut passer au stade supérieur et l'objectif est d'arriver à être la deuxième force de la gauche française le soir du 21 avril."
Justement, est-ce que le fait que L. Jospin semble décrocher dans les sondages peut vous tirer, vous aussi, vers le haut ?
- "Je ne sais pas. Je pense que l'électorat des Verts ne se préoccupe pas tant de savoir qui de Chirac ou de Jospin est en tête. Je crois qu'il cherche à bien nous comprendre. Ils veulent savoir ce que nous pouvons apporter à la société et à la gauche. Je crois qu'ils ont compris que nous posions un certain nombre de questions essentielles. Après la crise de la vache folle, le poulet à la dioxine, Erika, le tunnel sous le Mont-Blanc, cette série de catastrophes a bien démontré que ce que nous disions dans un certain silence depuis près de trente ans n'était pas si faux. Donc, les réponses que nous apportons maintenant aux problèmes, à la crise écologique, à la crise économique et sociale, ils ne les prennent pas simplement pour des douces illusions, mais ils nous croient. Le travail qui est le mien aujourd'hui est de trouver une cohérence, une crédibilité, en fait, en un mot, c'est d'être entendu là où on est attendu."
Vous allez présenter aujourd'hui le contrat Vert avec un thème : "Choisir sa vie". 32 chantiers et 160 engagements, avec trois "P" : "Protection, Précaution, Prévention".
- "Pourquoi "choisir sa vie" ? Parce que la réalité est qu'aujourd'hui, on voit bien que sur l'ensemble de la planète - qu'il s'agisse des pays pauvres comme des pays riches -, on est plutôt condamnés à subir qu'à choisir. Quand par exemple, des grandes entreprises transnationales essayent de nous imposer des OGM, c'est vouloir nous faire subir. Quand vous avez des entreprises de biotechnologie du vivant qui essayent de breveter le vivant, c'est-à-dire les animaux, les végétaux, et les gênes des hommes, c'est aussi une manière de subir. Mais on peut subir aussi face aux risques industriels - c'est ce qui s'est passé avec AZF. Je crois que tout le monde a compris aujourd'hui que nous ne vivons que dans un seul monde, que cette planète est petite et qu'aujourd'hui, le problème qui est devant nous, c'est l'atteinte au milieu, c'est-à-dire à l'environnement. Quand on atteint l'environnement, on touche non seulement la nature, mais aussi les hommes et les animaux. Il faut quand même savoir que durant les quarante dernières années, on a détruit autant d'espèces que pendant cinq mille ans. Est-ce qu'on va continuer comme cela à aller dans le mur, avec un monde aussi inégal ? Vous avez 40 % du continent africain qui vit avec moins de 1 dollar par jour ; vous avez 1,3 milliard d'hommes et de femmes qui vivent sans accès à l'eau potable. C'est cela qu'il faut changer. Il faut le changer au plan de la planète comme on peut le changer chez nous, par exemple, en modifiant le système des transports, où nous voyons bien que nos enfants sont aujourd'hui atteints d'allergies, où l'asthme a augmenté de 15 % à Paris et en région Ile-de-France, à cause du trafic automobile."
Est-ce qu'aujourd'hui, parmi les critiques virulentes que vous avez, vous touchez plutôt la gauche ou la droite ? On vous a entendu tenir des propos extrêmement vifs à l'égard de J.-P. Chevènement ce week-end. Vous dites que les socialistes vous prennent pour des vieux babas et n'ont rien compris à ce que sont les Verts aujourd'hui ?
- "Il y avait un problème culturel avec nos partenaires socialistes qui, d'ailleurs, devient un problème politique. Par exemple, si nous avons buté sur les accords programmatiques, c'est à cause du nucléaire. Nous, il n'est pas question que si Jospin arrive en tête au premier tour avec de fortes chances de l'emporter au deuxième tour, il passe des accords avec J.-P. Chevènement sur notre dos, afin d'accepter la poursuite du nucléaire dans les conditions que l'on connaît."
Vous en faites un préalable ?
- "Oui, bien sûr, parce que nous pensons, comme les Allemands et comme les Belges viennent de le faire, qu'on peut sortir progressivement du nucléaire en vingt-cinq à trente ans, et s'investir sur l'efficacité énergétique et les économies d'énergies. Par exemple, construire des logements sociaux avec des matériaux qui soient beaucoup plus nobles et qui permettent d'économiser deux à trois degrés. Mais il n'y a pas que cela. Il y a plein de choses à faire en matière d'énergies renouvelables. Il faut quand même que les Français sachent que quand on met 20 milliards de francs dans la recherche pour le Commissariat à l'énergie atomique, on en met 500 millions dans les énergies alternatives, dans les économies d'énergies. Comment voulez-vous que cela fonctionne ?"
Pouvez-vous avoir une critique radicale ou si vive de l'activité du gouvernement Jospin, alors que les Verts sont membres de la majorité plurielle ? Vous n'avez pas été au gouvernement, mais D. Voynet avec qui vous avez passé une partie du week-end, y a été. Ce n'est pas un peu compliqué comme posture ?
- "Non, ce n'est pas compliqué pour moi en tout cas, parce que je crois que les Français savent que depuis que je suis député, je ne suis jamais resté "taisant" [sic], et j'ai toujours dit ce que je pensais sur les renoncements du Gouvernement. J'ai aussi dit ce que je pense de bien : sur le Pacs, sur les emplois-jeunes, sur la réduction du temps de travail, sur la loi sur l'exclusion, sur la CMU - dont on pourrait d'ailleurs augmenter le plafond, puisque aujourd'hui, il y a à peu près 1,4 million de personnes qui, pour 9 euros de dépassement du plafond, ne bénéficient pas de la CMU, ce sont ceux qui bénéficient de l'allocation vieillesse ou de l'allocation adulte handicapé - les handicapés dont on parle trop peu dans cette campagne, qui sont aussi considérés comme des marginaux, qui sont marginalisés. Oui, sur ces questions-là, sur un nombre de sujets, par exemple la suppression de la double peine qui me semble une nécessité, parce que c'est une forme de bannissement. Il y a aujourd'hui un Libyen, qui avait déserté des armées libyennes, qui est menacé de revenir chez lui ; un Algérien dont le frère a été tué, qui est soutenu par le Syndicat de la magistrature, qu'on veut renvoyer chez lui. Ces gens ont déjà payé leur dette à la société. Donc, pourquoi vouloir procéder à ce bannissement et accélérer les discriminations au sein des banlieues ? Là, il y a un certain nombre de choses tels que les minima sociaux ou par exemple, l'incitation fiscale écologique. Aujourd'hui, on est dans une agriculture dont tout le monde reconnaît les limites, dont les agriculteurs sont les premiers otages. Il faut instituer un principe du "non polluant non payeur" et du "pollueur payeur". Voilà quelques idées qui sont des idées très simples, qui ne coûtent pas cher - parce que ce sont des questions d'ordre fiscal et de choix politique - qui pourraient être appliquées. Donc, nous disons à nos collègues et à nos partenaires socialistes : n'ayez pas les oreilles bouchées, parce que si vous continuez comme cela, vous n'arriverez pas à construire une majorité durable."
On voit que manifestement les Français ont un peu de mal à s'intéresser fondamentalement à l'enjeu politique et à la campagne. Il y a beaucoup d'indécis, il y a beaucoup de Français qui trouvent qu'il n'y a pas une vraie différence entre le programme Jospin et le programme Chirac. Vous, vous dites que c'est "bonnet blanc et blanc bonnet" ?
- "Non, je dis qu'effectivement les différences ne sont pas assez marquées. Je dis qu'il y a une droite et une gauche dans ce pays. Chevènement, par exemple, veut nous faire croire qu'il n'y a ni droite ni gauche. C'est à mon avis une sorte de leurre, on peut même dire une forme d'imposture pour quelqu'un qui est resté 35 ans dans la gauche, et qui a largement participé aux programmes de la gauche. Donc, je crois qu'il ne faut prendre les Français pour des imbéciles. Les Français sont très clairvoyants, ils ont une certaine maturité politique. Et on ne peut donc pas leur dire avant le 21 avril qu'il n'y a ni droite ni gauche, et que tout cela c'est "bonnet blanc et blanc bonnet", et puis, au lendemain du 21 avril, pour négocier par exemple des places aux législatives, dire "je vais choisir celui-là contre celui-là". Je crois qu'il faut être clair. Moi, je suis clair, je suis un candidat dans la gauche, candidat des Verts, pour renforcer le poids des Verts dans la gauche et pour faire en sorte que sur les questions de qualité de la vie, de qualité de la démocratie, pour que par exemple des référendums comme ceux qui ont été organisés au Mont-Blanc, comme ceux qui ont été organisés à Chaulnes contre le troisième aéroport, soient considérés comme légaux et non pas illégaux, mais légitimes. Il faut modifier ces vieilles institutions qui quand même croulent un petit peu maintenant."
(Source :Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 4 mars 2002)