Communiqué commun des ministres des affaires étrangères des pays de la CEE, en date du 25 mai 1987, sur l'utilisation d'armes chimiques et l'Afrique du Sud.

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Circonstance : Réunion ministérielle de coopération politique européenne à Bruxelles le 25 mai 1987

Texte intégral

A) Déclaration sur l'utilisation d'armes chimiques. Les ministres des affaires étrangères des Douze ont à nouveau eu connaissance de l'utilisation d'armes chimiques dans le conflit entre l'Irak et l'Iran.
- Les Douze expriment leurs vives préoccupations suscitées par les conclusions unanimes des experts envoyés sur place par le secrétaire général des Nations unies et qui ont été reprises dans la déclaration du Président du Conseil de Sécurité du 14 mai 1987. Il ressort de leur rapport du 8 mai 1987 au secrétaire général que les forces irakiennes ont à nouveau eu recours à l'utilisation d'armes chimiques contre les forces iraniennes. En outre, les experts ont constaté que d'une part les forces irakiennes ont, elles aussi, subi des pertes causées par ce type d'armes et que, d'autre part, la population civile en Iran a également été la victime d'attaques par des armes chimiques.
- On doit en conclure que les dispositions du Protocole de Genève de 1925 sont violées de manière répétée, et ceci en dépit des appels pressants du secrétaire général des Nations unies et du Conseil de Sécurité. Les Douze condamnent avec fermeté ces violations flagrantes et rappellent qu'ils continueront à renforcer leurs dispositions communes pour que le respect du Protocole de Genève soit assuré.
- Le respect de l'autorité du Protocole est une responsabilité qui concerne la Communauté internationale toute entière. Les Douze lancent un appel urgent pour que cesse immédiatement l'utilisation d'armes chimiques dans le conflit qui oppose ces deux pays.
- Par ailleurs, les Douze expriment leurs profondes préoccupations au sujet des derniers développements dans le Golfe. Ils appellent toutes les parties à exercer un maximum de retenue et rappelant leur déclaration du 8 avril 1986, s'adressent à nouveau aux parties belligérantes pour qu'elles mettent en oeuvre tous les moyens pacifiques sur la base de la Résolution no 582 du Conseil de sécurité, en vue d'un règlement rapide et définitif du conflit.
B) Déclaration sur l'Afrique du Sud.
- 1 - A la lumière des élections du 6 mai au sein de la communauté blanche et du discours du Président Botha à l'occasion de l'installation du Parlement ce 19 mai 1987, les ministres des affaires étrangères des Douze ont discuté des développements récents en Afrique du Sud, et ils ont passé en revue leur politique envers la région. Ils ont exprimé leur vive préoccupation devant le risque sérieux d'une polarisation accrue des attitudes. Ils ont noté que ces développements décourageaient ceux des Sud-Africains tant blancs que noirs qui oeuvrent réellement vers un changement pacifique.
- 2 - Devant cette situation, les ministres ont réaffirmé que l'objectif de la politique des Douze envers l'Afrique du Sud demeure l'abolition totale de l'Apartheid, et son remplacement par un système de gouvernement réellement démocratique et non-racial. Ils en appellent de nouveau pour un processus de changement fondamental et pacifique, et ils ont exhorté le président Botha afin qu'il prenne les mesures nécessaires pour qu'un dialogue national puisse commencer. Ces mesures devraient comprendre la levée de l'état d'urgence, l'inconditionnelle remise en liberté des prisonniers politiques et la levée de l'interdiction qui pèse sur le Congrès National africain, le PAN africanist Congress of Azania et d'autres partis politiques. Les ministres ont réaffirmé que, dans l'absence de progrès significatifs dans l'abolition de l'Apartheid, l'attitude des Douze envers l'Afrique du Sud demeure sous examen constant, tenant compte de leurs principes fondamentaux pour le développement en Afrique du Sud.
- 3 - Les ministres ont souligné le fait que les Douze restent résolus à oeuvrer activement pour que soit amorcé un processus de changement pacifique. Ils continuent à soutenir ceux en Afrique du Sud qui sont en faveur de l'abolition, dans la paix, de l'Apartheid. Dans l'ensemble de la région, les Douze mettent en oeuvre des ressources considérables afin de venir en aide aux pays voisins qui ont tellement souffert par suite de la politique du gouvernement sud-africain.