Déclaration de M. Dominique Strauss-Kahn, ministre de l'économie des finances et de l'industrie, en réponse à une question d'actualité, sur la proposition française d'annulation du service de la dette des pays en voie de développement, à l'Assemblée nationale, le 18 mai 1999.

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Texte intégral

La France a effectivement proposé il y a quelques semaines d'annuler ce qui reste de la dette des pays en voie de développement, conformément au souhait des ONG et des églises, et à sa tradition, quel que soit le gouvernement, de prêter plus que d'autres aux pays en voie de développement et d'annuler plus leurs dettes. Ainsi en dix ans nous avons annulé 55 milliards de dettes, soit la moitié du total des annulations.
Mais cela ne suffit pas. Quelle liberté a l'enfant qui ne peut aller à l'école, la famille qui ne peut nourrir ses enfants ?
Aussi avons-nous proposé d'annuler pour trente ans le service de la dette des pays en voie de développement afin que pendant une génération, ces sommes servent au développement et à l'éducation. C'est une proposition généreuse et efficace. Les sommes dégagées iront à des projets culturels, sociaux, aux infrastructures, en liaison avec les ONG que M. Josselin et moi-même avons réunies il y a quelques jours.
C'est aussi une proposition équitable ; tous les pays riches supporteraient la charge de l'annulation à proportion de leur capacité.
J'espère que la décision sera prise lors de la réunion du G8 à Cologne en juin. Dans ce cas, le plus important plan d'annulation de la dette des pays en voie de développement se mettra en place à la rentrée ou au début de l'an 2000. Ce sera la fierté de la France et de cette majorité que d'avoir engagé cette démarche de solidarité.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 mai 1999)