Texte intégral
Jacques Freidel, président de la CGPME, interpelle dans un manifeste les candidats à la présidentielle pour réclamer notamment moins d'impôts et de charges, ainsi qu'un assouplissement durable des 35 heures.
Jacques Freidel est le patron de MÉDIPRÉMA, une entreprise installée à Tours.
" NR " : La CGPME part en compagne. Qu'avez-vous à faire valoir auprès des candidats ?
J.F. : " Nous leur demandons de se positionner par rapport à sept engagements, résumés dans un manifeste, fruit de la réflexion de tous nos territoriaux. Il s'agit d'un cri d'alarme, principalement dirigé contre le carcan des 35 heures, la lourdeur de la fiscalité et des charges sociales, les contraintes administratives et le manque d'incitation à la transmission des entreprises. Les PME pèsent d'un poids dans le tissu économique qui n'est plus à démontrer. On représente 1.100.000 entreprises et plus de 13 millions d'emplois, soit 90 % des salariés du privé. Sur les dix dernières années, nous avons créé 1.300.000 emplois. Sur les vingt dernières années, c'est le double, avec 2.700.000 emplois, alors que les grandes entreprises en ont perdu près de 600.000. Cette contribution ne doit pas être sous-estimée. On fait vivre la France. "
" NR " : Que souhaitez-vous sur les 35 heures ?
J.F. : " Nous avons ouvert une première brèche dans le dogme en obtenant des aménagements spécifiques sur la période 2002-2003 pour les plus petites entreprises. Il s'agit cette fois de convaincre pour qu'au delà, les PME conservent ou retrouvent, selon qu'elles sont ou non déjà passées aux 35 heures, la liberté de s'extraire du moule. Nous sommes respectueux de la législation, par conséquent nous acceptons que l'horaire légal soit de 35 heures. Mais qu'on laisse la possibilité de recourir suffisamment aux heures supplémentaires. Il faut que le contingent annuel autorisé soit porté à 200 heures, à un coût majoré limité à 10 % entre 35 et 39 heures et à 25 % au delà. Qu'on assouplisse durablement, sinon ça ne marchera pas dans les petites entreprises, dont la plupart sont encore à 39 heures. "
" NR " : Peut-on créer deux catégories de salariés, selon la taille de l'entreprise où ils travaillent, avec ceux qui bénéficient des 35 heures et pas les autres ?
J.F. : " Je vous répondrai par l'exemple d'un PME de 37 personnes, qui réalise 40 MF de chiffre d'affaires, pour partie à l'export. Elle est passée aux 35 heures très tôt. Depuis, par défaut d'heures supplémentaires, à un taux majoré supportable, elle doit sous-traiter à l'étranger une partie de sa production. Cette entreprise se porte bien, seulement elle ne crée plus d'emplois en France. On peut craindre que ce mouvement aille en s'amplifiant. Il faut aussi tenir compte des aspirations des salariés. Certains préfèrent plus de temps libre, d'autres plus de pouvoir d'achat. "
" NR " : Moins d'impôts, de charges et de contraintes administratives, pourquoi ?
J.F. : " Il faut alléger les prélèvements si l'on veut créer des emplois. 1.200.000 entreprises ne comptent aucun salarié. En levant leurs hésitations à l'embauche, près de la moitié d'entre elles se mettrait à recruter. Ce serait autant de chômeurs en moins, donc des rentrées fiscales et de cotisations sociales supplémentaires. Réduire les impôts et les charges dans de justes proportions est productif. Il faut avoir une vision qui ne se limite pas, comme actuellement, au court terme. La diminution de la TVA dans la restauration permettrait notamment d'améliorer la situation des salariés de cette branche, en rendant plus attractifs des métiers pénibles qui peinent à trouver des candidats. Les freins sont aussi d'ordre administratif. Nous réclamons, là encore, de simplifier. "
" NR " : Le papy-boom parmi les chefs d'entreprise se profile comme pour les salariés. Est-ce que la relève est prête ?
J.F. : " C'est un gros enjeu, puisque dans les dix ans à venir, il y a 500.000 PME qui vont devoir trouver un repreneur avec le départ à la retraite de leurs dirigeants. Nous demandons dans notre manifeste que des mesures spécifiques soient prises pour faciliter la transmission. Chaque année, près de 250.000 emplois sont ainsi mis en jeu et plus du tiers des opérations de reprise échouent. C'est dire que c'est une préoccupation majeure, si l'on veut préserver le tissu économique et le développer. "
(Source http://www.cgpme.org, le 6 mars 2002)
Jacques Freidel est le patron de MÉDIPRÉMA, une entreprise installée à Tours.
" NR " : La CGPME part en compagne. Qu'avez-vous à faire valoir auprès des candidats ?
J.F. : " Nous leur demandons de se positionner par rapport à sept engagements, résumés dans un manifeste, fruit de la réflexion de tous nos territoriaux. Il s'agit d'un cri d'alarme, principalement dirigé contre le carcan des 35 heures, la lourdeur de la fiscalité et des charges sociales, les contraintes administratives et le manque d'incitation à la transmission des entreprises. Les PME pèsent d'un poids dans le tissu économique qui n'est plus à démontrer. On représente 1.100.000 entreprises et plus de 13 millions d'emplois, soit 90 % des salariés du privé. Sur les dix dernières années, nous avons créé 1.300.000 emplois. Sur les vingt dernières années, c'est le double, avec 2.700.000 emplois, alors que les grandes entreprises en ont perdu près de 600.000. Cette contribution ne doit pas être sous-estimée. On fait vivre la France. "
" NR " : Que souhaitez-vous sur les 35 heures ?
J.F. : " Nous avons ouvert une première brèche dans le dogme en obtenant des aménagements spécifiques sur la période 2002-2003 pour les plus petites entreprises. Il s'agit cette fois de convaincre pour qu'au delà, les PME conservent ou retrouvent, selon qu'elles sont ou non déjà passées aux 35 heures, la liberté de s'extraire du moule. Nous sommes respectueux de la législation, par conséquent nous acceptons que l'horaire légal soit de 35 heures. Mais qu'on laisse la possibilité de recourir suffisamment aux heures supplémentaires. Il faut que le contingent annuel autorisé soit porté à 200 heures, à un coût majoré limité à 10 % entre 35 et 39 heures et à 25 % au delà. Qu'on assouplisse durablement, sinon ça ne marchera pas dans les petites entreprises, dont la plupart sont encore à 39 heures. "
" NR " : Peut-on créer deux catégories de salariés, selon la taille de l'entreprise où ils travaillent, avec ceux qui bénéficient des 35 heures et pas les autres ?
J.F. : " Je vous répondrai par l'exemple d'un PME de 37 personnes, qui réalise 40 MF de chiffre d'affaires, pour partie à l'export. Elle est passée aux 35 heures très tôt. Depuis, par défaut d'heures supplémentaires, à un taux majoré supportable, elle doit sous-traiter à l'étranger une partie de sa production. Cette entreprise se porte bien, seulement elle ne crée plus d'emplois en France. On peut craindre que ce mouvement aille en s'amplifiant. Il faut aussi tenir compte des aspirations des salariés. Certains préfèrent plus de temps libre, d'autres plus de pouvoir d'achat. "
" NR " : Moins d'impôts, de charges et de contraintes administratives, pourquoi ?
J.F. : " Il faut alléger les prélèvements si l'on veut créer des emplois. 1.200.000 entreprises ne comptent aucun salarié. En levant leurs hésitations à l'embauche, près de la moitié d'entre elles se mettrait à recruter. Ce serait autant de chômeurs en moins, donc des rentrées fiscales et de cotisations sociales supplémentaires. Réduire les impôts et les charges dans de justes proportions est productif. Il faut avoir une vision qui ne se limite pas, comme actuellement, au court terme. La diminution de la TVA dans la restauration permettrait notamment d'améliorer la situation des salariés de cette branche, en rendant plus attractifs des métiers pénibles qui peinent à trouver des candidats. Les freins sont aussi d'ordre administratif. Nous réclamons, là encore, de simplifier. "
" NR " : Le papy-boom parmi les chefs d'entreprise se profile comme pour les salariés. Est-ce que la relève est prête ?
J.F. : " C'est un gros enjeu, puisque dans les dix ans à venir, il y a 500.000 PME qui vont devoir trouver un repreneur avec le départ à la retraite de leurs dirigeants. Nous demandons dans notre manifeste que des mesures spécifiques soient prises pour faciliter la transmission. Chaque année, près de 250.000 emplois sont ainsi mis en jeu et plus du tiers des opérations de reprise échouent. C'est dire que c'est une préoccupation majeure, si l'on veut préserver le tissu économique et le développer. "
(Source http://www.cgpme.org, le 6 mars 2002)