Texte intégral
Le projet européen de navigation par satellite Galileo, qui était en panne jusqu'à présent, a été débloqué au sommet européen de Barcelone. Etes-vous cette fois optimiste sur son lancement ?
Il y a, d'une part, le défi de maîtriser les technologies du positionnement, qui justifie un engagement européen. Notre gouvernement a plaidé pour ce choix au sein de l'Union et je me réjouis de l'étape importante franchie au sommet de Barcelone. D'autre part, les perspectives considérables de développement des activités liées au positionnement font penser que ce marché trouvera peu à peu son équilibre économique. Le débat principal entre Européens portait surtout sur la proportion d'argent public qu'il faut investir pour acquérir sa place sur ce marché, qui a été structuré au départ par une prestation gratuite résultant d'une décision nationale américaine. Cela veut dire qu'on est dans un schéma de compétition pour le moins inhabituel : c'est un produit américain qui a été lancé avec un système de subventions à 100%.
Le ministère de la Défense mettra son écot dans ce programme ?
Oui, le traitement de sécurité du signal peut tout à fait relever d'une contribution de la Défense. C'est une question que nous avons commencé à évoquer entre Européens.
Les Etats-Unis ont une politique très active en matière de recherche et développement. Que peut faire la France pour rester dans la compétition ?
La France doit continuer à avoir ses objectifs propres de capacité de défense et de politique scientifique. Quand on fait un tour du monde des pays qui ont une influence réelle sur la compétition internationale en matière scientifique et technologique, il est visible qu'ils sont très peu nombreux, et que nous en faisons partie. Lorsque nous avons élaboré le projet de loi de programmation, cette question faisait partie de mes préoccupations. Nous avons donc établi un modèle de capacités technologiques souhaitable pour notre pays. Le volume de crédits, que nous avons proposé, est cohérent avec cela.
Et au niveau européen ?
La compétition scientifique mondiale donne à l'Europe une place très importante. Mais personne n'ignore que l'effort en matière de recherche orientée vers la défense est inégalement réparti entre les Européens. Il y a en revanche un nombre frappant de domaines clés de la compétition scientifique où les Européens sont des joueurs de haut niveau. Dans notre démarche de construction de l'Europe de la défense, nos gouvernements s'accordent pour mettre en commun des projets futurs. Les pays volontaires se groupent dans des accords de développement partagé pour combler les déficiences de capacités que nous avons identifiées : les drones, la protection anti-nucléaire individuelle NBC, les transmissions de théâtre de nouvelle génération, etc. En outre, dans chaque nouveau programme d'armement que nous lançons - c'est le cas pour le missile Scalp naval, les télécommunications spatiales, les frégates multimissions - nous recherchons des coopérations, et la plupart des gouvernements de l'Union font de même. Cette dynamique traduit une volonté politique. C'est un succès européen par rapport à la dispersion antérieure.
L'Europe se construit grâce à une démarche volontaire, vous venez de le souligner. Néanmoins ne faudrait-il pas forcer le pas ?
J'en suis chaudement partisan, car cela me paraît être une des étapes normales de la construction politique de l'Europe. Aujourd'hui, nous constatons une volonté politique croissante de s'engager en commun. Cela rejoint une constante de l'histoire européenne : il y a un moment où les choses se déclenchent. Les eurosceptiques - et les observateurs sceptiques au sein de votre profession - expliquent que tout cela est voué à l'échec, que l'Europe est ridicule. Mais, quand on se retourne, cinq ou dix ans après, on s'aperçoit que le paysage a changé. Nous sommes dans cette phase-là en matière de recherche de défense.
Prenons un exemple concret, le futur avion de combat européen. Face au rouleau compresseur américain, l'Europe aura-t-elle encore un appareil de fabrication européenne ?
Pour les Européens comme moi, ce qui est distrayant dans l'écoulement de l'Histoire, c'est que les eurosceptiques se sont toujours trompés, bruyamment et doctement. D'innombrables projets, que nous avions du mal à imaginer, ont été menés à leur terme au cours de ces cinquante dernières années. Dans notre domaine, un an avant la création d'EADS, beaucoup de gens dits bien informés expliquaient que cela allait échouer. Pour la future génération d'avions de combat, je suis convaincu que l'Europe la mènera à terme. Il y a une compétition industrielle farouche, mais les Européens ont la préoccupation de rester dans ce champ technologique majeur sur la longue durée. Le travail des gouvernements est de créer les procédures et méthodes de travail qui les conduisent à développer les projets ensemble. C'est ce que nous avons fait avec le projet Scafe, qui commence à préparer les prochains systèmes de combat aérien - avions et drones - de l'Europe.
Sur cette question, Dassault estime qu'il n'y a pas de crédits
On vient de conclure l'accord : un peu de patience pour un projet à l'échelle de la décennie ! Notons aussi qu'il y a de bons crédits pour le développement des nouveaux standards du Rafale. C'est une politique conséquente de développement technologique, dont les résultats ne seront pas perdus pour la réflexion sur la prochaine génération d'avions de combat.
De manière plus large, ne trouvez-vous pas que, chaque fois qu'un pays européen ne choisit pas du matériel européen, il porte un mauvais coup contre l'Europe de la Défense ?
C'est un débat qui ne date pas d'hier. Cela fait un demi-siècle que des pays européens, en particulier ceux qui n'ont pas une grande industrie nationale de défense, exercent leur choix entre des matériels européens et américains. C'est un facteur qui nous stimule. Il nous permet au passage de récuser la critique politique dite de l'Europe forteresse et de souligner que l'Europe a un marché assez ouvert, en plaidant qu'il serait judicieux et équitable que les Etats-Unis aient également un marché ouvert. Ce sujet touche à l'avenir de l'Alliance. Car si l'argumentaire aboutissant à un marché américain quasi fermé se fonde sur des impératifs de sécurité, il sous-entend des débats politiques qui n'ont pas été menés jusqu'au bout entre alliés. Si un allié est un partenaire non fiable en matière d'industrie de défense, est-ce un vrai allié ?
Mais ne faudrait-il pas avoir aussi cette négociation au sein de l'Europe ?
Oui, mais pas dans le sens d'une fermeture du marché. S'il faut convaincre des partenaires européens qu'ils doivent limiter leur liberté de choix et acheter un produit européen qui leur convient moins bien, simplement au nom de leur engagement politique, je pense que, premièrement, nous n'y arriverons pas et que, deuxièmement, ce n'est pas la bonne démarche pour l'avenir des industries de défense européennes. L'avenir passe par une meilleure compétitivité. Nous sommes en bonne voie.
Comment doit se développer cette compétitivité accrue ?
En matière de convergence industrielle, les choses ne sont pas figées aujourd'hui. L'exemple donné par notre industrie électronique et aéronautique a des chances de s'étendre au cours des prochaines années, par exemple dans les industries navales. C'est pour cela que nous avons, ces derniers mois, mis en route la transformation de DCN, afin que notre entreprise navale militaire puisse être partie prenante de cette nouvelle ambition collective.
Vous évoquez DCN. Avez-vous pris la mesure de l'impact du dossier amiante sur les personnels de l'entreprise ?
Oui, nous sommes au travail pour étendre à l'ensemble des personnels civils de la Défense, au-delà des seuls ouvriers d'Etat, les droits à cessation anticipée d'activité qui ont été définis pour la construction navale. Nous suivons la définition légale de l'exposition. Plusieurs milliers de personnes au sein de DCN sont concernées par ce problème de l'exposition à l'amiante. Mais le recours au dispositif prévu dépendra de leur choix personnel.
La réforme de DCN est-elle en voie de finalisation ?
Le travail sur la mise en forme des règles nouvelles de gestion du personnel est en voie de s'achever. Il a donné lieu à une concertation approfondie avec les organisations syndicales. Maintenant, nous sommes au travail sur les principes du contrat d'entreprise pour la gestion de la période de transition. Par ailleurs, l'ensemble du schéma de réorganisation industrielle est également en voie d'élaboration. Nous allons faire tout ce qui est nécessaire pour que l'objectif du 31 décembre 2002 soit réalisé. Ce dossier fera partie des sujets qui donneront sans doute lieu à une transmission de dossier avec le gouvernement suivant. Dans mon domaine, il faut veiller à une bonne continuité sur divers sujets.
Giat fait-il partie de ces sujets ?
Oui. Nous aurons accompli les transformations inscrites dans le plan stratégique courant 2002. Les dirigeants de l'entreprise ont à tracer une perspective au-delà de 2002, tenant compte de la réalité du marché, du potentiel industriel et technologique de Giat. Et cette perspective est bien moins problématique que celle qu'on connaissait il y a trois, quatre ans. Compte tenu de la stagnation durable du marché des matériels terrestres, la prévision de chiffre d'affaires européen et mondial de cette activité n'est pas encore au redressement. Mais je pense aussi que Giat a déjà bien avancé dans sa compétitivité. En outre, le moment où sera débattue une alliance stratégique - une idée maintenant familière à Giat - est quand même conditionné par la réalisation de l'équilibre financier. Cela fait donc partie des objectifs centraux du prochain plan d'évolution de Giat.
Vous avez récemment annoncé des mesures financières en faveur des militaires. Comment seront-elles financées ?
La position du gouvernement est que ces engagements donneront lieu à un financement complémentaire. Il n'y aura pas de prélèvements sur les ressources du budget d'équipement de la Défense. C'est d'ailleurs ce qui a été fait pour les mesures en faveur de la gendarmerie.
Quelle leçon avez-vous tirée de la crise qui a secoué la gendarmerie ?
Que la préoccupation de parité équitable entre les deux forces de police est un impératif pour tout gouvernement. Le déroulement chronologique des plans d'amélioration de la fin de l'année 2001 ne nous a pas permis d'instaurer instantanément cette parité équitable. Je prends ma part de cette défaillance. La façon dont on a ensuite traité cette crise donne lieu, par-ci, par-là, à de petites phrases polémiques. Mais moi, je sais qui a géré cette crise. Et j'ai remarqué que, pendant la semaine où elle se déroulait, il n'y a pas eu grand monde dans l'opposition qui se soit aventuré à faire même un commentaire !
(Source http://www.défense.fr, le 20 mars 2002)
Il y a, d'une part, le défi de maîtriser les technologies du positionnement, qui justifie un engagement européen. Notre gouvernement a plaidé pour ce choix au sein de l'Union et je me réjouis de l'étape importante franchie au sommet de Barcelone. D'autre part, les perspectives considérables de développement des activités liées au positionnement font penser que ce marché trouvera peu à peu son équilibre économique. Le débat principal entre Européens portait surtout sur la proportion d'argent public qu'il faut investir pour acquérir sa place sur ce marché, qui a été structuré au départ par une prestation gratuite résultant d'une décision nationale américaine. Cela veut dire qu'on est dans un schéma de compétition pour le moins inhabituel : c'est un produit américain qui a été lancé avec un système de subventions à 100%.
Le ministère de la Défense mettra son écot dans ce programme ?
Oui, le traitement de sécurité du signal peut tout à fait relever d'une contribution de la Défense. C'est une question que nous avons commencé à évoquer entre Européens.
Les Etats-Unis ont une politique très active en matière de recherche et développement. Que peut faire la France pour rester dans la compétition ?
La France doit continuer à avoir ses objectifs propres de capacité de défense et de politique scientifique. Quand on fait un tour du monde des pays qui ont une influence réelle sur la compétition internationale en matière scientifique et technologique, il est visible qu'ils sont très peu nombreux, et que nous en faisons partie. Lorsque nous avons élaboré le projet de loi de programmation, cette question faisait partie de mes préoccupations. Nous avons donc établi un modèle de capacités technologiques souhaitable pour notre pays. Le volume de crédits, que nous avons proposé, est cohérent avec cela.
Et au niveau européen ?
La compétition scientifique mondiale donne à l'Europe une place très importante. Mais personne n'ignore que l'effort en matière de recherche orientée vers la défense est inégalement réparti entre les Européens. Il y a en revanche un nombre frappant de domaines clés de la compétition scientifique où les Européens sont des joueurs de haut niveau. Dans notre démarche de construction de l'Europe de la défense, nos gouvernements s'accordent pour mettre en commun des projets futurs. Les pays volontaires se groupent dans des accords de développement partagé pour combler les déficiences de capacités que nous avons identifiées : les drones, la protection anti-nucléaire individuelle NBC, les transmissions de théâtre de nouvelle génération, etc. En outre, dans chaque nouveau programme d'armement que nous lançons - c'est le cas pour le missile Scalp naval, les télécommunications spatiales, les frégates multimissions - nous recherchons des coopérations, et la plupart des gouvernements de l'Union font de même. Cette dynamique traduit une volonté politique. C'est un succès européen par rapport à la dispersion antérieure.
L'Europe se construit grâce à une démarche volontaire, vous venez de le souligner. Néanmoins ne faudrait-il pas forcer le pas ?
J'en suis chaudement partisan, car cela me paraît être une des étapes normales de la construction politique de l'Europe. Aujourd'hui, nous constatons une volonté politique croissante de s'engager en commun. Cela rejoint une constante de l'histoire européenne : il y a un moment où les choses se déclenchent. Les eurosceptiques - et les observateurs sceptiques au sein de votre profession - expliquent que tout cela est voué à l'échec, que l'Europe est ridicule. Mais, quand on se retourne, cinq ou dix ans après, on s'aperçoit que le paysage a changé. Nous sommes dans cette phase-là en matière de recherche de défense.
Prenons un exemple concret, le futur avion de combat européen. Face au rouleau compresseur américain, l'Europe aura-t-elle encore un appareil de fabrication européenne ?
Pour les Européens comme moi, ce qui est distrayant dans l'écoulement de l'Histoire, c'est que les eurosceptiques se sont toujours trompés, bruyamment et doctement. D'innombrables projets, que nous avions du mal à imaginer, ont été menés à leur terme au cours de ces cinquante dernières années. Dans notre domaine, un an avant la création d'EADS, beaucoup de gens dits bien informés expliquaient que cela allait échouer. Pour la future génération d'avions de combat, je suis convaincu que l'Europe la mènera à terme. Il y a une compétition industrielle farouche, mais les Européens ont la préoccupation de rester dans ce champ technologique majeur sur la longue durée. Le travail des gouvernements est de créer les procédures et méthodes de travail qui les conduisent à développer les projets ensemble. C'est ce que nous avons fait avec le projet Scafe, qui commence à préparer les prochains systèmes de combat aérien - avions et drones - de l'Europe.
Sur cette question, Dassault estime qu'il n'y a pas de crédits
On vient de conclure l'accord : un peu de patience pour un projet à l'échelle de la décennie ! Notons aussi qu'il y a de bons crédits pour le développement des nouveaux standards du Rafale. C'est une politique conséquente de développement technologique, dont les résultats ne seront pas perdus pour la réflexion sur la prochaine génération d'avions de combat.
De manière plus large, ne trouvez-vous pas que, chaque fois qu'un pays européen ne choisit pas du matériel européen, il porte un mauvais coup contre l'Europe de la Défense ?
C'est un débat qui ne date pas d'hier. Cela fait un demi-siècle que des pays européens, en particulier ceux qui n'ont pas une grande industrie nationale de défense, exercent leur choix entre des matériels européens et américains. C'est un facteur qui nous stimule. Il nous permet au passage de récuser la critique politique dite de l'Europe forteresse et de souligner que l'Europe a un marché assez ouvert, en plaidant qu'il serait judicieux et équitable que les Etats-Unis aient également un marché ouvert. Ce sujet touche à l'avenir de l'Alliance. Car si l'argumentaire aboutissant à un marché américain quasi fermé se fonde sur des impératifs de sécurité, il sous-entend des débats politiques qui n'ont pas été menés jusqu'au bout entre alliés. Si un allié est un partenaire non fiable en matière d'industrie de défense, est-ce un vrai allié ?
Mais ne faudrait-il pas avoir aussi cette négociation au sein de l'Europe ?
Oui, mais pas dans le sens d'une fermeture du marché. S'il faut convaincre des partenaires européens qu'ils doivent limiter leur liberté de choix et acheter un produit européen qui leur convient moins bien, simplement au nom de leur engagement politique, je pense que, premièrement, nous n'y arriverons pas et que, deuxièmement, ce n'est pas la bonne démarche pour l'avenir des industries de défense européennes. L'avenir passe par une meilleure compétitivité. Nous sommes en bonne voie.
Comment doit se développer cette compétitivité accrue ?
En matière de convergence industrielle, les choses ne sont pas figées aujourd'hui. L'exemple donné par notre industrie électronique et aéronautique a des chances de s'étendre au cours des prochaines années, par exemple dans les industries navales. C'est pour cela que nous avons, ces derniers mois, mis en route la transformation de DCN, afin que notre entreprise navale militaire puisse être partie prenante de cette nouvelle ambition collective.
Vous évoquez DCN. Avez-vous pris la mesure de l'impact du dossier amiante sur les personnels de l'entreprise ?
Oui, nous sommes au travail pour étendre à l'ensemble des personnels civils de la Défense, au-delà des seuls ouvriers d'Etat, les droits à cessation anticipée d'activité qui ont été définis pour la construction navale. Nous suivons la définition légale de l'exposition. Plusieurs milliers de personnes au sein de DCN sont concernées par ce problème de l'exposition à l'amiante. Mais le recours au dispositif prévu dépendra de leur choix personnel.
La réforme de DCN est-elle en voie de finalisation ?
Le travail sur la mise en forme des règles nouvelles de gestion du personnel est en voie de s'achever. Il a donné lieu à une concertation approfondie avec les organisations syndicales. Maintenant, nous sommes au travail sur les principes du contrat d'entreprise pour la gestion de la période de transition. Par ailleurs, l'ensemble du schéma de réorganisation industrielle est également en voie d'élaboration. Nous allons faire tout ce qui est nécessaire pour que l'objectif du 31 décembre 2002 soit réalisé. Ce dossier fera partie des sujets qui donneront sans doute lieu à une transmission de dossier avec le gouvernement suivant. Dans mon domaine, il faut veiller à une bonne continuité sur divers sujets.
Giat fait-il partie de ces sujets ?
Oui. Nous aurons accompli les transformations inscrites dans le plan stratégique courant 2002. Les dirigeants de l'entreprise ont à tracer une perspective au-delà de 2002, tenant compte de la réalité du marché, du potentiel industriel et technologique de Giat. Et cette perspective est bien moins problématique que celle qu'on connaissait il y a trois, quatre ans. Compte tenu de la stagnation durable du marché des matériels terrestres, la prévision de chiffre d'affaires européen et mondial de cette activité n'est pas encore au redressement. Mais je pense aussi que Giat a déjà bien avancé dans sa compétitivité. En outre, le moment où sera débattue une alliance stratégique - une idée maintenant familière à Giat - est quand même conditionné par la réalisation de l'équilibre financier. Cela fait donc partie des objectifs centraux du prochain plan d'évolution de Giat.
Vous avez récemment annoncé des mesures financières en faveur des militaires. Comment seront-elles financées ?
La position du gouvernement est que ces engagements donneront lieu à un financement complémentaire. Il n'y aura pas de prélèvements sur les ressources du budget d'équipement de la Défense. C'est d'ailleurs ce qui a été fait pour les mesures en faveur de la gendarmerie.
Quelle leçon avez-vous tirée de la crise qui a secoué la gendarmerie ?
Que la préoccupation de parité équitable entre les deux forces de police est un impératif pour tout gouvernement. Le déroulement chronologique des plans d'amélioration de la fin de l'année 2001 ne nous a pas permis d'instaurer instantanément cette parité équitable. Je prends ma part de cette défaillance. La façon dont on a ensuite traité cette crise donne lieu, par-ci, par-là, à de petites phrases polémiques. Mais moi, je sais qui a géré cette crise. Et j'ai remarqué que, pendant la semaine où elle se déroulait, il n'y a pas eu grand monde dans l'opposition qui se soit aventuré à faire même un commentaire !
(Source http://www.défense.fr, le 20 mars 2002)