Texte intégral
Monsieur le Président du Syndicat national de l'édition,
Mesdames,
Messieurs,
Chers amis écrivains et éditeurs,
Je suis très heureuse, à l'occasion de ce XXIIe Salon du livre de Paris, d'accueillir tous nos invités italiens en présence de leurs confrères français et de beaucoup d'amis qui, dans notre pays, s'intéressent à l'Italie et au livre. Une belle tradition veut que ce salon soit chaque année l'occasion d'un rendez-vous international. Après le Portugal en 2000, l'Allemagne en 2001, c'est l'Italie qui est cette année l'hôte officiel de l'édition française. C'est dire toute l'importance que nous attachons à ces échanges en Europe.
Cette relation privilégiée va de pair avec une volonté de large ouverture au reste du monde. C'est pourquoi j'ai également le plaisir d'accueillir ici ce soir des libraires d'Amérique latine, d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Asie réunis par le Centre national du livre, et près de quarante professionnels asiatiques invités par France-Edition. A tous et tout particulièrement à nos hôtes italiens, je souhaite la bienvenue en France. Qu'ils trouvent à Paris l'occasion de rencontres profitables à leurs entreprises, ainsi que d'échanges fructueux sur le présent et l'avenir du livre. Le rôle du livre est, à mes yeux, fondamental dans les politiques de développement culturel. Et il a d'ailleurs souvent été au cur de nos discussions ces dernières années dans l'Union européenne.
Par sa nature même, par son lien immanent avec la langue, par le contact intime que chacun peut entretenir avec lui, le livre est, et je le crois pour très longtemps, un vecteur majeur de nos cultures. Tour à tour admirablement conservé dans nos bibliothèques, parfois jeté, voire détruit, le livre bien sûr peut aussi être menacé. Il nous faut donc veiller sur lui, au moment où les progrès techniques sont ressentis comme autant d'espoirs ou de menaces. Le livre concentre la plupart des questions que nous nous posons aujourd'hui sur l'économie de la culture.
En effet, la tendance à la concentration des moyens de sa production et de sa diffusion fait peser des risques sur sa diversité, donc sur celle des cultures du monde. La diversité des écritures et de l'édition conditionne notre capacité à garantir celle des idées. Elle est donc absolument nécessaire à la sauvegarde de nos identités. Lors de la présidence française de l'Union européenne, au deuxième semestre de l'année 2000, je me suis attachée à défendre le droit de chaque Etat à conduire des politiques destinées à protéger le livre des excès de la concurrence. Et je veux saluer la décision récente prise par l'Italie d'établir un prix unique du livre. Nous devons veiller sur cet acquis substantiel mais fragile.
Le livre est l'un des terrains où se joue l'avenir de l'Europe des cultures. Réunis par une vraie solidarité d'intérêts, l'auteur, le traducteur, l'éditeur, le libraire, le bibliothécaire et le lecteur, constituent une chaîne dont chaque maillon doit être consolidé au sein même de chaque Etat désireux de soutenir sa création. C'est dans cet esprit que je me suis saisie en France de la question du droit de prêt dans les bibliothèques publiques. Tout au long d'un débat passionné et inutilement conflictuel, mon objectif constant a été de renforcer les maillons de cette chaîne du livre.
Avec l'aide des élus et des professionnels, au terme de longues concertations, notre gouvernement a élaboré un projet de loi qui a été adopté ce matin même par le Conseil des ministres. Je dois dire d'ailleurs que notre rencontre de ce soir m'a aidée à convaincre de la nécessité de respecter ce calendrier. Ce projet de loi a été déposé aujourd'hui même sur le bureau du Sénat et sera, je l'espère, adopté par le Parlement au cours de la prochaine législature.
Cette loi permettra de régler simultanément plusieurs questions qu'il n'était pas aisé de concilier mais chacun ayant mis du sien, nous y sommes parvenu. Ces questions auxquelles il nous importait d'apporter une juste réponse sont aussi bien le droit des auteurs et des éditeurs à une juste rémunération que la capacité des bibliothèques publiques à prêter des livres gratuitement et en toute sécurité juridique, également le renforcement de la librairie de proximité par l'instauration d'un plafonnement des rabais aux collectivités et la création d'un régime de retraite complémentaire pour les auteurs et les traducteurs qui n'en bénéficiaient jusqu'ici. Je dois dire que dans notre réflexion sur ce dossier complexe, le dialogue avec des pays européens a joué un très grand rôle. Ainsi, les expériences anglaise, danoise, allemande, nous ont été des références très utiles.
Aujourd'hui, je crois qu'on ne peut plus travailler sur de tels sujets sans se parler entre européens, sans échanger dans le cadre de notre Union. Je ne vous apprendrai rien en vous disant combien la coopération culturelle entre nos deux pays, l'Italie et la France, est ancienne, confiante et riche. La venue ici de nos amis italiens, dans le cadre du salon du livre, s'inscrit dans le dialogue européen global, mais s'inscrit aussi dans une tradition d'échanges, de dialogue à laquelle chacun de nos pays est profondément attaché.
La fascination que la culture italienne exerce sur nous tient à son infinie variété qui renvoie à l'histoire multiple de ce grand pays. C'est elle qui a forgé l'extraordinaire diversité des lettres italiennes, dont votre venue à Paris, Mesdames, Messieurs, chers amis écrivains, et éditeurs nous offre une vivante illustration.
Votre présence donne toute son actualité au jugement qu'Italo Calvino portait au début des années soixante. Il disait " je crois que la littérature italienne est aujourd'hui l'une des plus riches et des plus vivantes. Mais plus j'en suis persuadé, moins j'arrive à la décrire ". Sans rien oublier des uvres de Sciascia, de Pasolini, de Moravia, d'Elsa Morante, d'Italo Calvino, de Primo Lévi, de Luigi Pirandello, si souvent présents sur les scènes de théâtre françaises, qui ont marqué ma génération d'amoureux de l'Italie, sans oublier non plus les grandes figures si présentes dans l'édition française contemporaine d'Umberto Eco, de Dario Fo, d'Antonio Tabucchi, d'Andrea Camilleri et de tant d'autres, je dois dire que je suis, année après année, émerveillée par la palette si diverse des écritures que vous représentez ici .
Je veux saluer la participation des réprésentants du mouvement jubilatoire des " jeunes cannibales ", la présence d'auteurs de science fiction, de romans policiers, de romans noirs, de livres pour la jeunesse, d'auteurs aussi venant du Sud, ce Sud si longtemps apparemment détaché de la péninsule, des auteurs aussi venus du cinéma, de la presse. Je crois que votre littérature utilise véritablement toute la gamme des moyens d'expression. Toutes vos uvres si diverses rendent compte d'une Italie qui vit pleinement avec son temps.
Si j'ai des raisons personnelles d'être profondément attachée à l'Italie, d'admirer ses intellectuels, ses écrivains, ses artistes, chez qui nos artistes puisent tant de références, tant d'inspiration, je suis aussi, en tant que ministre de la culture et de la communication, particulièrement heureuse de constater que ce sentiment personnel est largement partagé par les lecteurs français. Il suffit pour s'en convaincre de parcourir les catalogues de l'édition française. Les traducteurs jouent dans la fréquentation des lettres un rôle que je tiens à saluer. Je le fais d'ailleurs dans de telles circonstances chaque année, car il est vrai que parfois nous oublions cette intervention si essentielle pour tous ceux qui aiment la langue, nos langues : celle du traducteur.
Ce rapport inouï de découverte et de confiance qui doit s'établir entre lui et l'auteur. Ils accomplissent dans notre Europe l'indispensable fonction de passeurs de cultures. Nous pouvons, grâce à eux, nous enrichir de nos différences. Grâce à eux, grâce à vous, grâce à tous les créateurs et artistes, je crois vraiment que nous bâtissons ensemble une maison commune que nous voulons ouverte, libre, accueillante aux autres et solide face aux vagues de fond de la globalisation.
Nous nous retrouverons tous demain au Salon, dans la soif de découverte que les livres nous permettent d'étancher. Nous nous rassemblerons autour du symbole de cette édition franco-italienne du Salon : la bibliothèque palatine de Parme, dessinée au XVIIIe siècle par l'architecte français Ennemond-Alexandre Petitot et réinterprétée pour notre plaisir par un grand artiste Pier Luigi Pizzi, que je suis heureuse de saluer ici.
Nous nous retrouverons, en quelque sorte, dans cette ville au nom " compact, lisse, mauve et doux " que Proust colorait de douceur stendhalienne, le long de la Via Emilia qui fut la route des commerçants, des pèlerins, des artistes, des colporteurs de la libre culture. A toutes et à tous, je souhaite un salon riche en découvertes, en échanges d'idées et de projets pour l'Europe des cultures. Il nous importe à tous de la construire cette Europe des cultures, pour, tout à la fois, préserver la diversité et le droit des peuples à faire vivre leurs cultures respectives ; mais aussi pour renforcer l'appétit de découverte entre les créateurs et les publics, l'appétit d'échanges, de confrontation, parfois même de métissage qui feront de l'Europe un espace libre, de culture vivante, capable d'opposer aux tentations d'une offre mondialisée, monopolistique et banalisée, toutes les couleurs de la pensée.
Je félicite de tout coeur le Syndicat national de l'édition et l'Association italienne des éditeurs d'avoir joint leurs forces pour organiser ce XXIIème Salon du livre de Paris.
Je veux pour terminer rendre hommage à ce métier de l'édition. J'ai évoqué la chaîne du livre, elle est longue de l'auteur au lecteur mais le métier de l'édition, et je sais que les éditeurs le savent, est une clé essentielle de la vitalité du livre, de la vitalité des écritures et de leur transmission. Je veux que vous sachiez, Messieurs les Présidents, et avec vous l'ensemble des éditeurs, que nous mesurons souvent la difficulté de votre tâche, de votre entreprise, que nous savons, que vous devez concilier les impératifs d'une économie a consolider mais aussi les impératifs de la liberté des écrivains et de l'audace des choix que vous êtes amenés à faire dans l'exercice de votre profession. Merci à vous de ce travail qu'année après année vous faites vivre pour l'avenir de nos pays et de notre civilisation. Je vous remercie toutes et tous pour votre présence.
Je vous souhaite un très bon séjour à Paris et au Salon .
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 26 mars 2002)
Mesdames,
Messieurs,
Chers amis écrivains et éditeurs,
Je suis très heureuse, à l'occasion de ce XXIIe Salon du livre de Paris, d'accueillir tous nos invités italiens en présence de leurs confrères français et de beaucoup d'amis qui, dans notre pays, s'intéressent à l'Italie et au livre. Une belle tradition veut que ce salon soit chaque année l'occasion d'un rendez-vous international. Après le Portugal en 2000, l'Allemagne en 2001, c'est l'Italie qui est cette année l'hôte officiel de l'édition française. C'est dire toute l'importance que nous attachons à ces échanges en Europe.
Cette relation privilégiée va de pair avec une volonté de large ouverture au reste du monde. C'est pourquoi j'ai également le plaisir d'accueillir ici ce soir des libraires d'Amérique latine, d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Asie réunis par le Centre national du livre, et près de quarante professionnels asiatiques invités par France-Edition. A tous et tout particulièrement à nos hôtes italiens, je souhaite la bienvenue en France. Qu'ils trouvent à Paris l'occasion de rencontres profitables à leurs entreprises, ainsi que d'échanges fructueux sur le présent et l'avenir du livre. Le rôle du livre est, à mes yeux, fondamental dans les politiques de développement culturel. Et il a d'ailleurs souvent été au cur de nos discussions ces dernières années dans l'Union européenne.
Par sa nature même, par son lien immanent avec la langue, par le contact intime que chacun peut entretenir avec lui, le livre est, et je le crois pour très longtemps, un vecteur majeur de nos cultures. Tour à tour admirablement conservé dans nos bibliothèques, parfois jeté, voire détruit, le livre bien sûr peut aussi être menacé. Il nous faut donc veiller sur lui, au moment où les progrès techniques sont ressentis comme autant d'espoirs ou de menaces. Le livre concentre la plupart des questions que nous nous posons aujourd'hui sur l'économie de la culture.
En effet, la tendance à la concentration des moyens de sa production et de sa diffusion fait peser des risques sur sa diversité, donc sur celle des cultures du monde. La diversité des écritures et de l'édition conditionne notre capacité à garantir celle des idées. Elle est donc absolument nécessaire à la sauvegarde de nos identités. Lors de la présidence française de l'Union européenne, au deuxième semestre de l'année 2000, je me suis attachée à défendre le droit de chaque Etat à conduire des politiques destinées à protéger le livre des excès de la concurrence. Et je veux saluer la décision récente prise par l'Italie d'établir un prix unique du livre. Nous devons veiller sur cet acquis substantiel mais fragile.
Le livre est l'un des terrains où se joue l'avenir de l'Europe des cultures. Réunis par une vraie solidarité d'intérêts, l'auteur, le traducteur, l'éditeur, le libraire, le bibliothécaire et le lecteur, constituent une chaîne dont chaque maillon doit être consolidé au sein même de chaque Etat désireux de soutenir sa création. C'est dans cet esprit que je me suis saisie en France de la question du droit de prêt dans les bibliothèques publiques. Tout au long d'un débat passionné et inutilement conflictuel, mon objectif constant a été de renforcer les maillons de cette chaîne du livre.
Avec l'aide des élus et des professionnels, au terme de longues concertations, notre gouvernement a élaboré un projet de loi qui a été adopté ce matin même par le Conseil des ministres. Je dois dire d'ailleurs que notre rencontre de ce soir m'a aidée à convaincre de la nécessité de respecter ce calendrier. Ce projet de loi a été déposé aujourd'hui même sur le bureau du Sénat et sera, je l'espère, adopté par le Parlement au cours de la prochaine législature.
Cette loi permettra de régler simultanément plusieurs questions qu'il n'était pas aisé de concilier mais chacun ayant mis du sien, nous y sommes parvenu. Ces questions auxquelles il nous importait d'apporter une juste réponse sont aussi bien le droit des auteurs et des éditeurs à une juste rémunération que la capacité des bibliothèques publiques à prêter des livres gratuitement et en toute sécurité juridique, également le renforcement de la librairie de proximité par l'instauration d'un plafonnement des rabais aux collectivités et la création d'un régime de retraite complémentaire pour les auteurs et les traducteurs qui n'en bénéficiaient jusqu'ici. Je dois dire que dans notre réflexion sur ce dossier complexe, le dialogue avec des pays européens a joué un très grand rôle. Ainsi, les expériences anglaise, danoise, allemande, nous ont été des références très utiles.
Aujourd'hui, je crois qu'on ne peut plus travailler sur de tels sujets sans se parler entre européens, sans échanger dans le cadre de notre Union. Je ne vous apprendrai rien en vous disant combien la coopération culturelle entre nos deux pays, l'Italie et la France, est ancienne, confiante et riche. La venue ici de nos amis italiens, dans le cadre du salon du livre, s'inscrit dans le dialogue européen global, mais s'inscrit aussi dans une tradition d'échanges, de dialogue à laquelle chacun de nos pays est profondément attaché.
La fascination que la culture italienne exerce sur nous tient à son infinie variété qui renvoie à l'histoire multiple de ce grand pays. C'est elle qui a forgé l'extraordinaire diversité des lettres italiennes, dont votre venue à Paris, Mesdames, Messieurs, chers amis écrivains, et éditeurs nous offre une vivante illustration.
Votre présence donne toute son actualité au jugement qu'Italo Calvino portait au début des années soixante. Il disait " je crois que la littérature italienne est aujourd'hui l'une des plus riches et des plus vivantes. Mais plus j'en suis persuadé, moins j'arrive à la décrire ". Sans rien oublier des uvres de Sciascia, de Pasolini, de Moravia, d'Elsa Morante, d'Italo Calvino, de Primo Lévi, de Luigi Pirandello, si souvent présents sur les scènes de théâtre françaises, qui ont marqué ma génération d'amoureux de l'Italie, sans oublier non plus les grandes figures si présentes dans l'édition française contemporaine d'Umberto Eco, de Dario Fo, d'Antonio Tabucchi, d'Andrea Camilleri et de tant d'autres, je dois dire que je suis, année après année, émerveillée par la palette si diverse des écritures que vous représentez ici .
Je veux saluer la participation des réprésentants du mouvement jubilatoire des " jeunes cannibales ", la présence d'auteurs de science fiction, de romans policiers, de romans noirs, de livres pour la jeunesse, d'auteurs aussi venant du Sud, ce Sud si longtemps apparemment détaché de la péninsule, des auteurs aussi venus du cinéma, de la presse. Je crois que votre littérature utilise véritablement toute la gamme des moyens d'expression. Toutes vos uvres si diverses rendent compte d'une Italie qui vit pleinement avec son temps.
Si j'ai des raisons personnelles d'être profondément attachée à l'Italie, d'admirer ses intellectuels, ses écrivains, ses artistes, chez qui nos artistes puisent tant de références, tant d'inspiration, je suis aussi, en tant que ministre de la culture et de la communication, particulièrement heureuse de constater que ce sentiment personnel est largement partagé par les lecteurs français. Il suffit pour s'en convaincre de parcourir les catalogues de l'édition française. Les traducteurs jouent dans la fréquentation des lettres un rôle que je tiens à saluer. Je le fais d'ailleurs dans de telles circonstances chaque année, car il est vrai que parfois nous oublions cette intervention si essentielle pour tous ceux qui aiment la langue, nos langues : celle du traducteur.
Ce rapport inouï de découverte et de confiance qui doit s'établir entre lui et l'auteur. Ils accomplissent dans notre Europe l'indispensable fonction de passeurs de cultures. Nous pouvons, grâce à eux, nous enrichir de nos différences. Grâce à eux, grâce à vous, grâce à tous les créateurs et artistes, je crois vraiment que nous bâtissons ensemble une maison commune que nous voulons ouverte, libre, accueillante aux autres et solide face aux vagues de fond de la globalisation.
Nous nous retrouverons tous demain au Salon, dans la soif de découverte que les livres nous permettent d'étancher. Nous nous rassemblerons autour du symbole de cette édition franco-italienne du Salon : la bibliothèque palatine de Parme, dessinée au XVIIIe siècle par l'architecte français Ennemond-Alexandre Petitot et réinterprétée pour notre plaisir par un grand artiste Pier Luigi Pizzi, que je suis heureuse de saluer ici.
Nous nous retrouverons, en quelque sorte, dans cette ville au nom " compact, lisse, mauve et doux " que Proust colorait de douceur stendhalienne, le long de la Via Emilia qui fut la route des commerçants, des pèlerins, des artistes, des colporteurs de la libre culture. A toutes et à tous, je souhaite un salon riche en découvertes, en échanges d'idées et de projets pour l'Europe des cultures. Il nous importe à tous de la construire cette Europe des cultures, pour, tout à la fois, préserver la diversité et le droit des peuples à faire vivre leurs cultures respectives ; mais aussi pour renforcer l'appétit de découverte entre les créateurs et les publics, l'appétit d'échanges, de confrontation, parfois même de métissage qui feront de l'Europe un espace libre, de culture vivante, capable d'opposer aux tentations d'une offre mondialisée, monopolistique et banalisée, toutes les couleurs de la pensée.
Je félicite de tout coeur le Syndicat national de l'édition et l'Association italienne des éditeurs d'avoir joint leurs forces pour organiser ce XXIIème Salon du livre de Paris.
Je veux pour terminer rendre hommage à ce métier de l'édition. J'ai évoqué la chaîne du livre, elle est longue de l'auteur au lecteur mais le métier de l'édition, et je sais que les éditeurs le savent, est une clé essentielle de la vitalité du livre, de la vitalité des écritures et de leur transmission. Je veux que vous sachiez, Messieurs les Présidents, et avec vous l'ensemble des éditeurs, que nous mesurons souvent la difficulté de votre tâche, de votre entreprise, que nous savons, que vous devez concilier les impératifs d'une économie a consolider mais aussi les impératifs de la liberté des écrivains et de l'audace des choix que vous êtes amenés à faire dans l'exercice de votre profession. Merci à vous de ce travail qu'année après année vous faites vivre pour l'avenir de nos pays et de notre civilisation. Je vous remercie toutes et tous pour votre présence.
Je vous souhaite un très bon séjour à Paris et au Salon .
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 26 mars 2002)