Texte intégral
Q - Hubert Védrine, le chef de la diplomatie française. Djakarta a donc fini par accepter la proposition d'une force de paix sur le territoire, l'Indonésie accepte l'envoi au Timor de casques bleus, le président Jusuf Habibie a fait part de son accord au secrétaire général de l'ONU. Pour Hubert Védrine, il faut maintenant que cette intervention s'effectue rapidement.
R - Je dirai qu'il était temps, cela fait plusieurs jours que la France et les grands pays occidentaux, les grands pays d'Asie disent aux autorités indonésiennes, vous avez accepté le principe du référendum, vous en avez accepté les conséquences, ce territoire, de par l'accord avec l'ONU, est sous votre autorité, vous devez d'urgence rétablir l'ordre et la sécurité ou alors accepter qu'une force internationale le fasse. Et c'est très important pour nous que le président Habibie exprimant j'imagine le consensus des autorités politiques et militaires de l'Indonésie ait finalement accepté. Nous avons vu ces derniers jours qu'il se refusait à accepter ce principe. Nous avons vu qu'ils ont eu des échanges entre eux, des délibérations, et maintenant le président Habibie exprime cet accord. Je crois qu'il faut considérer qu'il engage les autorités de l'Indonésie, le prendre au mot et aller le plus vite possible maintenant, c'est-à-dire créer cette force au sein du Conseil de sécurité. Nous avons dit depuis plusieurs jours que nous soutiendrions cette réaction.
Q - Quel rôle, la France peut-elle jouer dans cette force ?
R - D'abord, nous avons fait participé aux pressions qui ont conduit à l'acceptation, nous avons dit que nous soutiendrons sa création, cela a créé un mouvement dans le bon sens. Nous avons dit que nous participerions et le président de la République, le Premier ministre vont déterminer exactement sous quelle forme. Vous savez que l'Australie qui est très proche, puisqu'elle est à 700 kilomètres a dit qu'elle pourrait mettre 2.000 hommes, que d'autres pays d'Asie, se sont dits prêts à participer, il faut maintenant qu'à l'ONU, à New York, là, où sont les spécialistes du montage des opérations du maintien de la paix on rassemble toutes les forces disponibles pour aller le plus vite possible sur le terrain.
Q - Concrètement, cela pourrait se faire quand ?
R - Je ne sais pas, parce que je ne peux pas vous dire ce que va être le calendrier exact des réunions dans les prochaines heures et les prochains jours, mais notre ligne est très claire, c'est le plus vite possible.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 septembre 1999)