Interviews de M. Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, à Europe 1 le 23 avril 2002 et dans "les Echos" du 26 avril, sur les résultats du premier tour de l'élection présidentielle.

Prononcé le

Média : Energies News - Les Echos - Europe 1 - Les Echos

Texte intégral

Invités : Marc BLONDEL, FO, Jean-Michel LEMETAYER, président de la FNSEA
Nous évoquons maintenant comme promis avec, tout d'abord, Marc BLONDEL et ensuite, le patron de la FNSEA, le président de la FNSEA, Jean-Michel LEMETAYER, l'attitude des syndicats après ce coup de théâtre politique de dimanche soir.
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vincent PARIZOT
Merci beaucoup Marc BLONDEL. Jean-Michel LEMETAYER, vous êtes le président de la FNSEA, le premier syndicat agricole. Qu'est-ce que vous répondez à Marc BLONDEL quand il dit en gros : on ne mélange pas le syndicalisme et la politique. C'est-à-dire que c'est une question de principe, on ne donne pas de mot d'ordre, alors que vous, vous appelez les agriculteurs à voter CHIRAC ?
jean-michel LEMETAYER
C'est vrai que nous avions et nous avons les mêmes principes que Marc BLONDEL, à savoir que nous avons toujours eu une neutralité en matière d'élections, que ce soit d'ailleurs présidentielles, législatives ou autres, et que c'est la situation de dimanche soir et je dirais au lendemain de ce dimanche qui nous appelle à sortir de cette neutralité...
vincent PARIZOT
Pour vous, les circonstances sont exceptionnelles ?
jean-michel LEMETAYER
Oui, parce que... elles sont exceptionnelles, et très clairement, tout le monde le sait, les valeurs du monde paysan ne sont pas celles de monsieur LE PEN. Nous avons des valeurs clairement établies de solidarité, parce que la solidarité est quelque chose de très fort dans le monde paysan, de liberté, de tolérance, mais aussi d'ouverture, et quand monsieur LE PEN notamment parle de sortir de l'Union européenne, nous, on a besoin de plus d'Europe, plus d'Europe pour défendre notre politique agricole, donc, on est vraiment sur des bases extrêmes entre monsieur LE PEN et le monde paysan.
vincent PARIZOT
Alors, est-ce que vous ne risquez pas de vous retrouver un petit peu en porte-à-faux, puisqu'on a vu en analysant le vote LE PEN, qu'il y avait une poussée dans le monde rural et y compris chez les agriculteurs ?
jean-michel LEMETAYER
Oui, alors bon, c'est très variable d'une région à l'autre visiblement, parce que je suis d'une région très fortement agricole, je suis du grand Ouest, d'autres régions comme le Massif Central, et il semblerait que... enfin, le vote, en tout cas, LE PEN dans ma région est resté à des niveaux très bas, il n'a quasiment pas progressé par rapport à 1995. Ceci dit, je n'ignore pas que sans doute des agriculteurs ont aussi voté LE PEN et qui est un vote peut-être de désespoir, parce que, on l'a dit pendant le Salon de l'agriculture à d'ailleurs tous les candidats qui nous rendu visite, on leur a dit : l'agriculture a un problème de revenus. L'agriculture est passée à côté de la croissance, on aimerait aussi bénéficier du progrès social. L'agriculture manque de perspectives, nous sommes à la veille d'échéances extrêmement importantes en matière de politique agricole européenne, en matière de négociations internationales. Le ministre de l'Agriculture, hier, était à Luxembourg, quelle crédibilité pour défendre la crise dans le secteur des céréales actuellement comme dans le secteur viticole, donc, nous, on a besoin d'un gouvernement fort qui a envie de défendre son agriculture et un certain type d'agriculture.
vincent PARIZOT
Merci Monsieur LEMETAYER, je rappelle que vous êtes, bien sûr, le président de la FNSEA. FIN-
(Source http://www.fnsea.fr, le 10 mai 2002)