Texte intégral
Mesdames, messieurs,
Merci de votre présence.
Si j'ai souhaité vous rencontrer ce matin c'est que j'ai la conviction, après l'annonce - à laquelle tout le monde s'attendait - de la candidature de Jacques Chirac, qu'il est temps de mieux repérer et de clarifier, le véritable enjeu de l'élection présidentielle.
On me dira : "c'est clair, l'enjeu c'est Jospin ou Chirac ;Chirac ou Jospin".
C'est sans l'ombre d'un doute pour chacun d'eux l'enjeu essentiel - exclusif serait plus exact -. "Désir" dans un cas, "passion" dans l'autre : les deux protagonistes depuis longtemps annoncés du second tour expriment une même volonté de conserver ou de conquérir le pouvoir.
Et que l'enjeu, pour la plupart des autres candidats, se rapporte au nombre de voix qu'ils pourront "rabattre" vers l'un ou l'autre des présidentiables, afin de négocier au mieux de leurs ambitions politiques la place qu'ils occuperont ensuite dans la vie politique, je n'en disconviens pas non plus.
Mais moi, j'ai la certitude que l'enjeu est ailleurs, et qu'il se situe à un tout autre niveau que les souvent médiocres calculs que je viens d'évoquer.
C'est au premier tour, le 21 avril prochain, que l'essentiel va se jouer.
C'est des résultats du premier tour, que dépendra la politique de la France - et ses conséquences pour les hommes et les femmes de notre pays - au lendemain de l'élection présidentielle, quel que soit celui qui l'emportera.
J'y insiste : c'est de cela d'abord qu'il s'agit.
Et il est beaucoup plus compliqué de s'y retrouver, c'est vrai, et de situer chaque candidat en rapport avec cet enjeu pourtant majeur.
Il y a quelques semaines j'ai parlé, vous vous en souvenez, du "bal des hypocrites". J'évoquais alors le prétendu "suspens" entretenu autour des candidatures du chef de l'Etat et du Premier ministre.
Cette question est désormais réglée : ils sont tous les deux candidats, ce que tout le monde savait depuis 5 ans bientôt.
Mais après le "bal des hypocrites", va-t-on nous faire assister au "festival de l'illusion", qu'on a coutume de juger réussi quand les spectateurs ne voient jamais l'essentiel ? Je suis comme vous : je lis, j'écoute les propos de campagne. Et je n'y trouve qu'échanges de phrases "assassines", succession d'affaires - prétendument révélées ou, bien savamment escamotées - et, surtout, volonté de chacun, à droite et à gauche, de ratisser large, en affirmant pour les uns, ou en laissant dire pour les autres, que droite et gauche c'est du pareil au même l'essentiel serait de choisir l'homme pour siéger à l'Elysée
Je le dis comme je le pense : si la campagne doit se poursuivre ainsi, elle n'ira pas loin ! Elle sera terriblement décevante, frustrante, et les conséquences risquent d'en être désastreuses.
Cela dit, on commence à parler contenu. Et j'ai la faiblesse de penser que je n'y suis peut-être pas pour rien, tellement je me suis démené pour en souligner la nécessité et l'urgence.
C'est de cela que je veux parler avec vous.
Jacques Chirac est donc candidat. Sans surprise, il annonce la couleur : son programme c'est, purement et simplement, la reprise, pour l'aggraver, de la politique suivie entre 1995 et 1997. La France, à l'en croire, ne dispose pas de " marges de manuvre ", ce que je conteste vigoureusement. Dès lors, il faut laisser libre cours au libéralisme, avec le contingent d'exclus, de " laissés pour compte " qui en est nécessairement le corollaire.
Mais au parti socialiste, certes avec d'autres mots, et avec un autre bilan, c'est le même fatalisme, disons le mot : le même renoncement, qui semble progressivement s'imposer. Je ne fais pas de procès d'intention à Lionel Jospin : j'attends ses propositions, les termes de son projet. Mais quand même ce n'est pas le secret absolu. On peut même se demander s'il faut attendre des surprises. Car enfin je suis attentif à ce que disent celles et ceux que l'on présente comme ses inspirateurs. De Martine Aubry à Laurent Fabius, en passant par Dominique Strauss-Kahn, c'est, sur des musiques différentes, le même refrain : au nom du "modernisme", il ne serait possible que d'accompagner socialement les conséquences désastreuses de la mondialisation sous les auspices du capitalisme.
Ce qui signifie qu'il faut accepter, considérer durablement comme " normal " que, pour des millions de femmes et d'hommes, l'avenir se borne à la précarité, aux bas salaires, à l'assistance, même déguisée plus ou moins habilement en "contrat"
Je l'ai déjà dit, je le confirme devant vous aujourd'hui : si c'est dans ces limites que l'on veut enfermer la politique de la gauche au lendemain des prochaines échéances électorales, eh bien pour moi, c'est non !
Ce n'est pas cela la gauche, telle que l'attendent ceux qui n'en peuvent plus de la vie étriquée qu'on leur fait subir. Et si c'est cela la perspective proposée à gauche, c'est simple : je n'en serai pas ; les communistes n'en seront pas !
Et j'ajoute : la posture strictement protestataire, ou les échafaudages politiques réunissant, dans un même mouvement, l'extrême gauche et la droite extrême, procèdent du même fatalisme, du même renoncement devant la toute puissance de l'argent-roi, des marchés financiers. Crier sans rien construire, c'est donner raison à ceux qui disent qu'il n'y a et qu'il n'y aura plus jamais "rien à faire".
Dans un cas - c'est à Arlette Laguiller que je pense - on invite les Françaises et les Français à la protestation véhémente, à l'indignation et à la révolte et aussi au refus de tout engagement, de toute prise de responsabilité tant que le système n'est pas tombé. Ce qui est, précisément, le plus sûr moyen de ne jamais le faire tomber. Je suis, moi, pour une révolte constructive, qui sache dire l'intolérable et proposer une issue véritable.
Dans l'autre cas - c'est du "bric à brac" politique de Jean-Pierre Chevènement que je parle - on s'efforce de "surfer" sur les conséquences de la crise de la politique. Je sais bien qu'une récente enquête d'opinion indique que, pour une majorité de Françaises et de Français, le clivage droite-gauche n'a plus de signification. Mais franchement : est-ce une surprise quand, de toute part, on leur tient un discours et on leur donne à voir des pratiques qui abondent dans ce sens.
Arrêtons d'enfoncer des "portes ouvertes" !
Moi aussi je suis indigné, révolté par la situation qui est faite à des millions de Français et dans laquelle on prétend obligatoire de les maintenir.
Moi non plus je n'accepte pas d'entendre le même discours convenu, conformiste, "politiquement correct" à droite et à gauche, sur la prétendue rançon du modernisme "sauce financière" - que les gastronomes ne m'en veuillent pas - je veux seulement dire par là le modernisme tel que le veulent les marchés financiers pour qui la vie des êtres humains vaut moins que la cotation en bourse ! Mais moi je veux me battre ! Je veux agir !
Je refuse le "on n'y peut rien", le "il faut s'adapter", le fatalisme et l'impuissance, même baptisée révolutionnaire ou républicaine !
Moi, j'ai la conviction que vraiment on y peut quelque chose ! J'ai la conviction qu'on peut faire autrement. Et je dis comment, et avec quels moyens ! Je suis en campagne. Je me déplace aux quatre coins de la France. J'écoute, je dialogue. Et de ces expériences, de ces contacts, j'apprends énormément.
Je sais, en particulier, que ce que veulent les Françaises et les Français c'est qu'on leur parle concrètement de leurs problèmes immédiats. Et pas seulement pour en faire un constat apitoyé, mais pour proposer des solutions concrètes, immédiates, afin de les régler.
Par exemple en terme de lutte contre les inégalités et la pauvreté, qui taraudent véritablement la société française, comme vient de le confirmer un récent rapport officiel.
Par exemple en matière de revalorisation des salaires, des minima sociaux et des retraites.
Par exemple en ce qui concerne l'éducation - car tout commence par là avec ce pur produit du libéralisme capitaliste qu'est "l'échec scolaire".
Par exemple, encore, quand il s'agit de leur préoccupation, désormais majeure, de vivre en sécurité - ce qui veut dire tout à la fois ne pas être agressé, vivre tranquille, et ne pas subir la violence économique qui mutile et nie l'identité des êtres humains.
J'affirme que c'est à cela qu'il faut s'attaquer. C'est donc de cela - et des moyens à mobiliser tout de suite pour en finir avec cette situation - qu'il faut discuter à l'occasion de la campagne pour le premier tour.
Je l'affirme : je suis le seul des candidates et candidats à me battre pour qu'il en soit ainsi.
Je suis le seul à ne pas me résoudre à cette idée selon laquelle il faudrait, désormais, accepter un "volant" d'exclus dans la société. Et je ne l'accepterai jamais, car j'ai la conviction que de ce fatalisme, de ce renoncement, il ne peut résulter qu'une seule chose : une régression sociale et démocratique qui affecte toute la société ; qui n'épargne aucune catégorie sociale.
Vous le voyez : j'accorde au premier tour de l'élection présidentielle une importance considérable. Pas d'un point de vue étroitement partisan.
Mais pour la France, pour celles et ceux qui y vivent, y travaillent.
Et pour la gauche !
Car vous l'avez compris : je suis inquiet.
Le risque de dérive est grand. Je veux, de toutes mes forces, que la gauche en France soit bien la gauche dans les années qui viennent.
Les Françaises et les Français en ont besoin.
Bien sûr, tout n'est pas de ma responsabilité. On sait que Robert Hue, que le parti communiste ne sont pas de ceux qui veulent que la gauche dérive à droite, comme elle le fait dans tant de pays. Au contraire, nous nous battons "pied à pied" pour tenter de l'en empêcher. Mais je ne veux pas me défausser de mes responsabilités dans ce domaine. On me le dit partout : "vous avez raison d'être là, dans la gauche, et de vous battre pour qu'elle fasse la politique que nous attendons d'elle !"
Oui, c'est vrai : nous nous battons, nous nous battrons.
Mais il faut mesurer avec quelle force, quand nous, nous poussons à gauche, d'autres tirent à droite, avec d'immenses moyens.
Et, à travers vous, je pose la question aux Françaises et aux Français, et notamment à ceux qui ne veulent pas de la revanche de la droite, et pas non plus qu'au nom de la gauche on fasse une politique qui ne leur convient pas : quel autre moyen avez-vous de vous exprimer pour dire que vous voulez une gauche bien à gauche ?
Oui, quel autre moyen que le vote Robert Hue, le 21 avril, au premier tour de l'élection présidentielle, pour faire entendre cette exigence ?
Mon désir à moi, ma passion, c'est cela : je suis, dans cette élection, et bien au-delà de cette élection, disponible pour construire demain une autre politique à gauche.
Je suis l'homme de la gauche bien à gauche.
Je suis le candidat de la gauche, bien à gauche.
(Source http://www.roberthue2002.net, le 20 février 2002)
Merci de votre présence.
Si j'ai souhaité vous rencontrer ce matin c'est que j'ai la conviction, après l'annonce - à laquelle tout le monde s'attendait - de la candidature de Jacques Chirac, qu'il est temps de mieux repérer et de clarifier, le véritable enjeu de l'élection présidentielle.
On me dira : "c'est clair, l'enjeu c'est Jospin ou Chirac ;Chirac ou Jospin".
C'est sans l'ombre d'un doute pour chacun d'eux l'enjeu essentiel - exclusif serait plus exact -. "Désir" dans un cas, "passion" dans l'autre : les deux protagonistes depuis longtemps annoncés du second tour expriment une même volonté de conserver ou de conquérir le pouvoir.
Et que l'enjeu, pour la plupart des autres candidats, se rapporte au nombre de voix qu'ils pourront "rabattre" vers l'un ou l'autre des présidentiables, afin de négocier au mieux de leurs ambitions politiques la place qu'ils occuperont ensuite dans la vie politique, je n'en disconviens pas non plus.
Mais moi, j'ai la certitude que l'enjeu est ailleurs, et qu'il se situe à un tout autre niveau que les souvent médiocres calculs que je viens d'évoquer.
C'est au premier tour, le 21 avril prochain, que l'essentiel va se jouer.
C'est des résultats du premier tour, que dépendra la politique de la France - et ses conséquences pour les hommes et les femmes de notre pays - au lendemain de l'élection présidentielle, quel que soit celui qui l'emportera.
J'y insiste : c'est de cela d'abord qu'il s'agit.
Et il est beaucoup plus compliqué de s'y retrouver, c'est vrai, et de situer chaque candidat en rapport avec cet enjeu pourtant majeur.
Il y a quelques semaines j'ai parlé, vous vous en souvenez, du "bal des hypocrites". J'évoquais alors le prétendu "suspens" entretenu autour des candidatures du chef de l'Etat et du Premier ministre.
Cette question est désormais réglée : ils sont tous les deux candidats, ce que tout le monde savait depuis 5 ans bientôt.
Mais après le "bal des hypocrites", va-t-on nous faire assister au "festival de l'illusion", qu'on a coutume de juger réussi quand les spectateurs ne voient jamais l'essentiel ? Je suis comme vous : je lis, j'écoute les propos de campagne. Et je n'y trouve qu'échanges de phrases "assassines", succession d'affaires - prétendument révélées ou, bien savamment escamotées - et, surtout, volonté de chacun, à droite et à gauche, de ratisser large, en affirmant pour les uns, ou en laissant dire pour les autres, que droite et gauche c'est du pareil au même l'essentiel serait de choisir l'homme pour siéger à l'Elysée
Je le dis comme je le pense : si la campagne doit se poursuivre ainsi, elle n'ira pas loin ! Elle sera terriblement décevante, frustrante, et les conséquences risquent d'en être désastreuses.
Cela dit, on commence à parler contenu. Et j'ai la faiblesse de penser que je n'y suis peut-être pas pour rien, tellement je me suis démené pour en souligner la nécessité et l'urgence.
C'est de cela que je veux parler avec vous.
Jacques Chirac est donc candidat. Sans surprise, il annonce la couleur : son programme c'est, purement et simplement, la reprise, pour l'aggraver, de la politique suivie entre 1995 et 1997. La France, à l'en croire, ne dispose pas de " marges de manuvre ", ce que je conteste vigoureusement. Dès lors, il faut laisser libre cours au libéralisme, avec le contingent d'exclus, de " laissés pour compte " qui en est nécessairement le corollaire.
Mais au parti socialiste, certes avec d'autres mots, et avec un autre bilan, c'est le même fatalisme, disons le mot : le même renoncement, qui semble progressivement s'imposer. Je ne fais pas de procès d'intention à Lionel Jospin : j'attends ses propositions, les termes de son projet. Mais quand même ce n'est pas le secret absolu. On peut même se demander s'il faut attendre des surprises. Car enfin je suis attentif à ce que disent celles et ceux que l'on présente comme ses inspirateurs. De Martine Aubry à Laurent Fabius, en passant par Dominique Strauss-Kahn, c'est, sur des musiques différentes, le même refrain : au nom du "modernisme", il ne serait possible que d'accompagner socialement les conséquences désastreuses de la mondialisation sous les auspices du capitalisme.
Ce qui signifie qu'il faut accepter, considérer durablement comme " normal " que, pour des millions de femmes et d'hommes, l'avenir se borne à la précarité, aux bas salaires, à l'assistance, même déguisée plus ou moins habilement en "contrat"
Je l'ai déjà dit, je le confirme devant vous aujourd'hui : si c'est dans ces limites que l'on veut enfermer la politique de la gauche au lendemain des prochaines échéances électorales, eh bien pour moi, c'est non !
Ce n'est pas cela la gauche, telle que l'attendent ceux qui n'en peuvent plus de la vie étriquée qu'on leur fait subir. Et si c'est cela la perspective proposée à gauche, c'est simple : je n'en serai pas ; les communistes n'en seront pas !
Et j'ajoute : la posture strictement protestataire, ou les échafaudages politiques réunissant, dans un même mouvement, l'extrême gauche et la droite extrême, procèdent du même fatalisme, du même renoncement devant la toute puissance de l'argent-roi, des marchés financiers. Crier sans rien construire, c'est donner raison à ceux qui disent qu'il n'y a et qu'il n'y aura plus jamais "rien à faire".
Dans un cas - c'est à Arlette Laguiller que je pense - on invite les Françaises et les Français à la protestation véhémente, à l'indignation et à la révolte et aussi au refus de tout engagement, de toute prise de responsabilité tant que le système n'est pas tombé. Ce qui est, précisément, le plus sûr moyen de ne jamais le faire tomber. Je suis, moi, pour une révolte constructive, qui sache dire l'intolérable et proposer une issue véritable.
Dans l'autre cas - c'est du "bric à brac" politique de Jean-Pierre Chevènement que je parle - on s'efforce de "surfer" sur les conséquences de la crise de la politique. Je sais bien qu'une récente enquête d'opinion indique que, pour une majorité de Françaises et de Français, le clivage droite-gauche n'a plus de signification. Mais franchement : est-ce une surprise quand, de toute part, on leur tient un discours et on leur donne à voir des pratiques qui abondent dans ce sens.
Arrêtons d'enfoncer des "portes ouvertes" !
Moi aussi je suis indigné, révolté par la situation qui est faite à des millions de Français et dans laquelle on prétend obligatoire de les maintenir.
Moi non plus je n'accepte pas d'entendre le même discours convenu, conformiste, "politiquement correct" à droite et à gauche, sur la prétendue rançon du modernisme "sauce financière" - que les gastronomes ne m'en veuillent pas - je veux seulement dire par là le modernisme tel que le veulent les marchés financiers pour qui la vie des êtres humains vaut moins que la cotation en bourse ! Mais moi je veux me battre ! Je veux agir !
Je refuse le "on n'y peut rien", le "il faut s'adapter", le fatalisme et l'impuissance, même baptisée révolutionnaire ou républicaine !
Moi, j'ai la conviction que vraiment on y peut quelque chose ! J'ai la conviction qu'on peut faire autrement. Et je dis comment, et avec quels moyens ! Je suis en campagne. Je me déplace aux quatre coins de la France. J'écoute, je dialogue. Et de ces expériences, de ces contacts, j'apprends énormément.
Je sais, en particulier, que ce que veulent les Françaises et les Français c'est qu'on leur parle concrètement de leurs problèmes immédiats. Et pas seulement pour en faire un constat apitoyé, mais pour proposer des solutions concrètes, immédiates, afin de les régler.
Par exemple en terme de lutte contre les inégalités et la pauvreté, qui taraudent véritablement la société française, comme vient de le confirmer un récent rapport officiel.
Par exemple en matière de revalorisation des salaires, des minima sociaux et des retraites.
Par exemple en ce qui concerne l'éducation - car tout commence par là avec ce pur produit du libéralisme capitaliste qu'est "l'échec scolaire".
Par exemple, encore, quand il s'agit de leur préoccupation, désormais majeure, de vivre en sécurité - ce qui veut dire tout à la fois ne pas être agressé, vivre tranquille, et ne pas subir la violence économique qui mutile et nie l'identité des êtres humains.
J'affirme que c'est à cela qu'il faut s'attaquer. C'est donc de cela - et des moyens à mobiliser tout de suite pour en finir avec cette situation - qu'il faut discuter à l'occasion de la campagne pour le premier tour.
Je l'affirme : je suis le seul des candidates et candidats à me battre pour qu'il en soit ainsi.
Je suis le seul à ne pas me résoudre à cette idée selon laquelle il faudrait, désormais, accepter un "volant" d'exclus dans la société. Et je ne l'accepterai jamais, car j'ai la conviction que de ce fatalisme, de ce renoncement, il ne peut résulter qu'une seule chose : une régression sociale et démocratique qui affecte toute la société ; qui n'épargne aucune catégorie sociale.
Vous le voyez : j'accorde au premier tour de l'élection présidentielle une importance considérable. Pas d'un point de vue étroitement partisan.
Mais pour la France, pour celles et ceux qui y vivent, y travaillent.
Et pour la gauche !
Car vous l'avez compris : je suis inquiet.
Le risque de dérive est grand. Je veux, de toutes mes forces, que la gauche en France soit bien la gauche dans les années qui viennent.
Les Françaises et les Français en ont besoin.
Bien sûr, tout n'est pas de ma responsabilité. On sait que Robert Hue, que le parti communiste ne sont pas de ceux qui veulent que la gauche dérive à droite, comme elle le fait dans tant de pays. Au contraire, nous nous battons "pied à pied" pour tenter de l'en empêcher. Mais je ne veux pas me défausser de mes responsabilités dans ce domaine. On me le dit partout : "vous avez raison d'être là, dans la gauche, et de vous battre pour qu'elle fasse la politique que nous attendons d'elle !"
Oui, c'est vrai : nous nous battons, nous nous battrons.
Mais il faut mesurer avec quelle force, quand nous, nous poussons à gauche, d'autres tirent à droite, avec d'immenses moyens.
Et, à travers vous, je pose la question aux Françaises et aux Français, et notamment à ceux qui ne veulent pas de la revanche de la droite, et pas non plus qu'au nom de la gauche on fasse une politique qui ne leur convient pas : quel autre moyen avez-vous de vous exprimer pour dire que vous voulez une gauche bien à gauche ?
Oui, quel autre moyen que le vote Robert Hue, le 21 avril, au premier tour de l'élection présidentielle, pour faire entendre cette exigence ?
Mon désir à moi, ma passion, c'est cela : je suis, dans cette élection, et bien au-delà de cette élection, disponible pour construire demain une autre politique à gauche.
Je suis l'homme de la gauche bien à gauche.
Je suis le candidat de la gauche, bien à gauche.
(Source http://www.roberthue2002.net, le 20 février 2002)