Communiqué officiel conjoint à l'occasion de la visite d'Etat du président de la République française au Sultanat d'Oman, Mascate le 30 janvier 1992.

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Circonstance : Visite d'Etat de M. François Mitterrand, au sultanat d'Oman du 28 au 30 janvier 1992

Texte intégral

En réponse à l'invitation de Sa Majesté le Sultan Qabous bin Saïd, Son Excellence le Président de la République française, M. François Mitterrand, a effectué une visite d'Etat au Sultanat d'Oman du 28 au 30 janvier 1992. M. François Mitterrand a tenu à exprimer sa haute appréciation pour la chaleur de l'accueil qui lui a été réservé et la cordialité des entretiens qu'il a eus à cette occasion. Cette atmosphère reflète l'excellence des relations entre les deux pays et leurs peuples. Celles-ci, riches d'une longue histoire, connaissent un nouvel essor, en particulier depuis la visite d'Etat de Sa Majesté le Sultan Qabous bin Saïd en France du 30 mai au 2 juin 1989. Les entretiens approfondis entre les deux chefs d'Etat ont permis d'aborder l'ensemble des questions d'intérêt commun.
- 1. Les deux parties ont souligné leur attachement commun aux principes devant régir les relations internationales dans un monde en profond changement.
- Elles ont insisté sur le respect des valeurs universellement reconnues et, en particulier, des droits fondamentaux des individus et des peuples. Elles ont considéré que la paix et la sécurité internationales reposent également sur des relations équilibrées et plus solidaires entre les nations dans le respect mutuel de l'indépendance et de la souveraineté de chaque Etat.
- Les deux parties ont rappelé avec force la primauté du droit et de la légalité internationale dont l'Organisation des Nations unies est le garant, ainsi que leur attachement au dialogue confiant entre les Etats.
- Elles ont réaffirmé l'urgence d'un effort international accru en faveur du développement économique et social des pays les plus démunis.
- 2. Les deux parties ont porté une attention particulière aux questions régionales.
- Elles ont rappelé que la paix et la sécurité dans la région du Golfe exigent la mise en oeuvre de l'ensemble des résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité. Elles ont réaffirmé que la sécurité du Golfe relève de la responsabilité de ses riverains et procède principalement de leur entente, dans le respect de la souveraineté des Etats. Elles ont marqué leur préoccupation devant les risques que ferait peser sur la région la course aux armements et la prolifération des armes de destruction massive. A cet égard, la partie omanaise a confirmé son soutien au plan français de maîtrise des armements et de désarmement du 3 juin 1991.
- Les deux parties ont discuté du conflit du Proche-Orient et, en particulier, de la question palestinienne. Elles ont réaffirmé leur soutien aux négociations de paix et rappelé la nécessité de parvenir à une paix juste, durable et globale, garantissant la sécurité de tous les Etats de la région et les droits de ses peuples à l'autodétermination, conformément aux résolutions du Conseil de Sécurité. Elles ont appelé toutes les parties concernées à faire preuve de persévérance et à ne pas mettre d'obstacles aux efforts déployés par la communauté internationale pour établir la paix dans la région. Elles ont marqué leur conviction qu'un règlement pacifique ne peut se concevoir sans la caution internationale de l'Organisation des Nations unies.
3. Les deux parties ont décidé de renforcer leur coopération bilatérale dans tous les domaines et de préparer avec soin, à cet effet, la prochaine réunion de la commission mixte qui se tiendra à Paris à la fin de cette année :
- Sur le plan politique, elles sont convenues d'intensifier leur concertation en multipliant les occasions de rencontres et de visites et en développant leur coopération dans les instances internationales.
- Elles ont exprimé leur volonté de développer leurs relations dans le domaine de la culture, des sciences, des échanges universitaires et de la formation professionnelle dans une perspective d'enrichissement mutuel. Elles ont également décidé de renforcer leur coopération économique et technique, en particulier dans les domaines de l'énergie, des richesses halieutiques et de l'audiovisuel.
- Enfin, elles ont examiné les possibilités de renforcer leur coopération en matière de sécurité et de défense.
- La partie omanaise a salué la démarche de la France visant à faire prévaloir des solutions justes par la voie pacifique et son rôle dans le domaine de la coopération économique entre les pays développés et les pays en développement. Elle a également rendu hommage aux positions du Président François Mitterrand et à ses efforts continus en faveur du développement des pays pauvres et de l'allègement de leur dette.
- La partie française a salué les positions du Sultanat vis-à-vis des questions internationales et des événements qu'a connus la région ainsi que sa politique de modération et d'ouverture. Elle a rendu hommage au rôle positif joué par Sa Majesté le Sultan Qabous bin Saïd en faveur de la conciliation et de l'apaisement dans la région ainsi qu'à son intérêt et son action personnels concernant les questions d'environnement.
- Constatant leur identité de vues, les deux chefs d'Etat ont affirmé leur volonté de poursuivre la concertation entre les deux pays par des rencontres régulières et plus fréquentes à tous les niveaux afin de favoriser la réalisation de leurs objectifs communs pour l'établissement d'un nouvel ordre mondial fondé sur la justice, la solidarité et la paix.