Texte intégral
R. Elkrief - Vous êtes le candidat des chasseurs ou bien vous avez un programme pour tout le monde ? J'ai envie de dire, vous êtes un peu corporatiste ou bien vous êtes généraliste ?
- "Ecoutez, je n'ai pas la prétention de répondre à tout. Si je peux apporter un peu d'oxygène dans ce débat politique, j'aurais rempli ma mission. Vous savez, pour être candidat, il faut deux conditions : il faut être citoyen français et avoir 500 signatures. C'est le cas. Donc, je suis candidat comme les autres."
Alors précisément, par exemple, on a vu ce matin un cas de violence, un de plus, à la campagne, dans le Morbihan, à Vannes. C'est une grande ville Comment vous l'expliquez ? Qu'est-ce que vous dites ? Comment vous réagissez ?
- "Comme tout le monde, quand on est bouleversé ou choqué... Mais je crois qu'effectivement, la société crée une violence. Tout est violent, parce qu'on parle beaucoup de sécurité, mais il faudrait savoir pourquoi il y a autant d'insécurité. Vous savez, c'est violent d'être dans un immeuble où les gens ne se parlent pas, où les jeunes ne puissent pas avoir un terrain de foot ou une salle pour se retrouver, mais c'est aussi terrible pour quelqu'un qui vit à la campagne et qui est complètement isolé. Je crois que l'isolement provoque la violence. Tout est violent. D'être RMIste aujourd'hui ou être chômeur, c'est violent. Les images à la télévision, c'est violent. Et je crois que tout cela entraîne effectivement ce mal être que nous avons aujourd'hui."
J'ai envie de continuer à vous interroger aussi sur l'actualité, parce qu'on a envie un petit peu de comprendre où vous voulez en venir. Aux attentats, à la situation au Proche-Orient, que répond un candidat "Chasse, Pêche, Nature et Tradition" ?
- "Il peut répondre dans le bon sens, que quand il y a une guerre, il y a deux belligérants et que si on veut qu'il y ait la paix, eh bien, il faut intervenir sur les deux belligérants. Ce qui est quand même extraordinaire, c'est qu'avant de demander de trouver des solutions, je crois qu'il y a des hommes politiques qui sont en place et qui devraient, eux, agir. Que ce soit aux Etats-Unis ou en France, qu'est-ce qu'on fait ? En Europe, qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ? Qui fait quoi ? Rien du tout. Des discours. Je crois que c'est insuffisant."
Vous dites finalement que si les élus jouaient leur rôle, vous n'auriez pas de raison d'être candidat. Qu'est-ce que vous leur reprochez, à ces élus ? Ils travaillent, ils vont toutes les semaines dans leur circonscription, ils font ce qu'ils peuvent, non ?
- "Je suis très amusé par les comportements des candidats aux présidentielles. La plupart ont été ministres, ils sont en train de nous expliquer ce qu'ils vont faire dans un an. Eh bien, ils n'avaient qu'à le faire avant ! Ce n'est quand même pas moi qui vais trouver la solution qu'eux n'ont pas trouvée. Regardez, quand vous avez, aujourd'hui, une élection, l'opposition dit "Votez pour moi, parce que, moi, je vais vous apporter des solutions aux problèmes du chômage". Qu'est-ce qu'on fait ? Eh bien, on les met au gouvernement. Quand ils sont au gouvernement, ils ne trouvent pas de solutions pour le problème du chômage et ceux qui étaient au gouvernement, qui n'en avaient pas trouvé, vous les mettez dans l'opposition, tout d'un coup, ils ont des idées. Cela suffit ! On arrête !"
Alors, qu'est-ce que vous apporteriez, vous ? Parce qu'aujourd'hui, vous êtes candidat aux présidentielles, vous avez des sondages intéressants, en progression...
- "Mais je ne crois pas aux sondages..."
C'est bien Mais enfin, vous êtes en campagne pourquoi ? Parce que vous voulez aussi avoir des candidats aux législatives ? A quoi servez-vous, Jean Saint-Josse ?
- "Je n'ai pas la prétention d'être président de la République, quoi que nous verrons... Mais, je n'ai pas cette prétention"
Cela évolue alors !
- "Non, non, je plaisante, je n'ai pas cette prétention. On poursuit trois objectifs. Le premier, c'est de passer ce message fort qui est le nôtre, sur nos valeurs, sur les racines, sur la ruralité, sur l'équilibre du territoire. Je veux être le porte-parole des délaissés, des exclus - premier message. Deuxièmement, pour le réaliser, pour peser au deuxième tour, il faut qu'on fasse un score correct, donc un score qui serait supérieur à celui des européennes, qui était de 1.200.000 - je ne parle pas en pourcentage. Et troisièmement, préparer les législatives, parce qu'on sait très bien que demain, un président de la République élu sans majorité à l'Assemblée nationale, il va passer son temps à inaugurer les chrysanthèmes. Puisque le pouvoir est à l'Assemblée nationale et si nous voulons changer les choses, notamment au niveau de l'aménagement du territoire, il faut que nous ayons des élus. Alors, je voudrais préciser que, pour ce qui concerne le deuxième tour, il n'y aura pas de consigne de vote, partant du principe que les électrices et les électeurs qui auront voté pour moi au premier tour, auront exclu les autres. Puisqu'il n'en reste que deux, je ne vais pas inciter les gens à voter pour un de ces deux. Par contre, que les deux qui restent prennent en compte le message que nous aurons porté au premier tour."
Vous étiez au RPR dans les années 86...
- "Exact, vous êtes bien renseignée !"
Oui, ce n'est pas un secret ! Et vous en gardez une affection pour J. Chirac, un petit faible pour lui, non ?
- "Non, mon problème n'était pas celui-là. J'étais attiré, comme beaucoup peut-être à l'époque, par De Gaulle, et puis j'ai fait un temps au RPR mais, en 89, quand nous avons créé le mouvement CPNT, nous avons décidé, les uns et les autres, ceux qui étaient de sensibilité de droite ou de gauche, de se rassembler, c'est-à-dire on était précurseur à l'époque par rapport aux partis politiques, vous comprenez... "
En tout cas, il vous a fait des appels du pied
- "Non, pas du tout..."
Il a dit, la semaine dernière à Bordeaux, "Il faut faire confiance aux chasseurs dans le cadre d'un dialogue responsable". Il attend quand même que vous vous reportiez sur lui ?
- "Non, mais j'ai dit clairement que je ne suis pas un politique. J'ai dit, le 4 février, qu'il n'y aura pas de consigne de vote au second tour. Je ne voudrais pas le répéter 50 fois, en une fois, ça va."
Vous avez des mots d'ordre - rétablir, réhabiliter la ruralité, parler pour les délaissés, etc. Et tout d'un coup, vous avez une violence contre les Verts, contre les écologistes, qui se déchaîne...
- "Pas du tout..."
Vous le cachez un peu, non ?
- "Mais pas du tout, mais pas du tout. "
Ah bon !
- "Je n'ai aucune violence contre personne. Est-ce que j'ai la tête de quelqu'un de violent ?"
Oui, mais enfin, il y a la tête et puis il y a les mots...
- "Mais non, il y a des concurrents. Je ne parle pas des autres. Moi, je sais ce que je veux. Je passe un message. Si les politiques avaient gardé la proximité, s'il n'y avait pas ce décalage entre ce qui se passe au niveau national et ce que vivent les gens, on n'existerait pas aujourd'hui et ça serait tant mieux."
Mais qu'est-ce que vous reprochez aux Verts ? Pourquoi vous êtes si déchaîné contre eux ?
- "Je ne suis pas déchaîné contre les Verts, mais pas du tout. Mais quand vous avez un ministre qui vous explique que je reste militante écologiste avant d'être ministre de la République"
D. Voynet...
- "Cela n'est pas acceptable. Moi, élu local, maire d'une commune, je suis le maire de tout le monde et je ne suis pas le maire d'une frange et quand on est ministre, on est ministre de la République, on est ministre de tous les Français. C'est cette intolérance que nous n'acceptons pas. Vous savez, quand on vous fait un projet, qu'on vous dit "on va faire de la concertation", que vous arrivez et que le projet est ficelé, ce n'est pas comme ça qu'on fonctionne dans un pays."
Il y a un autre Béarnais - vous êtes du Béarn - dans la course, c'est F. Bayrou. Vous voulez le dépasser ?
- "Eh bien écoutez, il faut demander ça aux électeurs..."
Mais c'est un objectif pour vous ?
- "Non, l'objectif, je vous l'ai expliqué, c'est de dépasser 1.200.000 voix. Alors, si j'en ai plus et si lui en a moins, je serai devant. Si c'est le contraire, nous verrons bien."
(source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 9 avril 2002)
- "Ecoutez, je n'ai pas la prétention de répondre à tout. Si je peux apporter un peu d'oxygène dans ce débat politique, j'aurais rempli ma mission. Vous savez, pour être candidat, il faut deux conditions : il faut être citoyen français et avoir 500 signatures. C'est le cas. Donc, je suis candidat comme les autres."
Alors précisément, par exemple, on a vu ce matin un cas de violence, un de plus, à la campagne, dans le Morbihan, à Vannes. C'est une grande ville Comment vous l'expliquez ? Qu'est-ce que vous dites ? Comment vous réagissez ?
- "Comme tout le monde, quand on est bouleversé ou choqué... Mais je crois qu'effectivement, la société crée une violence. Tout est violent, parce qu'on parle beaucoup de sécurité, mais il faudrait savoir pourquoi il y a autant d'insécurité. Vous savez, c'est violent d'être dans un immeuble où les gens ne se parlent pas, où les jeunes ne puissent pas avoir un terrain de foot ou une salle pour se retrouver, mais c'est aussi terrible pour quelqu'un qui vit à la campagne et qui est complètement isolé. Je crois que l'isolement provoque la violence. Tout est violent. D'être RMIste aujourd'hui ou être chômeur, c'est violent. Les images à la télévision, c'est violent. Et je crois que tout cela entraîne effectivement ce mal être que nous avons aujourd'hui."
J'ai envie de continuer à vous interroger aussi sur l'actualité, parce qu'on a envie un petit peu de comprendre où vous voulez en venir. Aux attentats, à la situation au Proche-Orient, que répond un candidat "Chasse, Pêche, Nature et Tradition" ?
- "Il peut répondre dans le bon sens, que quand il y a une guerre, il y a deux belligérants et que si on veut qu'il y ait la paix, eh bien, il faut intervenir sur les deux belligérants. Ce qui est quand même extraordinaire, c'est qu'avant de demander de trouver des solutions, je crois qu'il y a des hommes politiques qui sont en place et qui devraient, eux, agir. Que ce soit aux Etats-Unis ou en France, qu'est-ce qu'on fait ? En Europe, qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ? Qui fait quoi ? Rien du tout. Des discours. Je crois que c'est insuffisant."
Vous dites finalement que si les élus jouaient leur rôle, vous n'auriez pas de raison d'être candidat. Qu'est-ce que vous leur reprochez, à ces élus ? Ils travaillent, ils vont toutes les semaines dans leur circonscription, ils font ce qu'ils peuvent, non ?
- "Je suis très amusé par les comportements des candidats aux présidentielles. La plupart ont été ministres, ils sont en train de nous expliquer ce qu'ils vont faire dans un an. Eh bien, ils n'avaient qu'à le faire avant ! Ce n'est quand même pas moi qui vais trouver la solution qu'eux n'ont pas trouvée. Regardez, quand vous avez, aujourd'hui, une élection, l'opposition dit "Votez pour moi, parce que, moi, je vais vous apporter des solutions aux problèmes du chômage". Qu'est-ce qu'on fait ? Eh bien, on les met au gouvernement. Quand ils sont au gouvernement, ils ne trouvent pas de solutions pour le problème du chômage et ceux qui étaient au gouvernement, qui n'en avaient pas trouvé, vous les mettez dans l'opposition, tout d'un coup, ils ont des idées. Cela suffit ! On arrête !"
Alors, qu'est-ce que vous apporteriez, vous ? Parce qu'aujourd'hui, vous êtes candidat aux présidentielles, vous avez des sondages intéressants, en progression...
- "Mais je ne crois pas aux sondages..."
C'est bien Mais enfin, vous êtes en campagne pourquoi ? Parce que vous voulez aussi avoir des candidats aux législatives ? A quoi servez-vous, Jean Saint-Josse ?
- "Je n'ai pas la prétention d'être président de la République, quoi que nous verrons... Mais, je n'ai pas cette prétention"
Cela évolue alors !
- "Non, non, je plaisante, je n'ai pas cette prétention. On poursuit trois objectifs. Le premier, c'est de passer ce message fort qui est le nôtre, sur nos valeurs, sur les racines, sur la ruralité, sur l'équilibre du territoire. Je veux être le porte-parole des délaissés, des exclus - premier message. Deuxièmement, pour le réaliser, pour peser au deuxième tour, il faut qu'on fasse un score correct, donc un score qui serait supérieur à celui des européennes, qui était de 1.200.000 - je ne parle pas en pourcentage. Et troisièmement, préparer les législatives, parce qu'on sait très bien que demain, un président de la République élu sans majorité à l'Assemblée nationale, il va passer son temps à inaugurer les chrysanthèmes. Puisque le pouvoir est à l'Assemblée nationale et si nous voulons changer les choses, notamment au niveau de l'aménagement du territoire, il faut que nous ayons des élus. Alors, je voudrais préciser que, pour ce qui concerne le deuxième tour, il n'y aura pas de consigne de vote, partant du principe que les électrices et les électeurs qui auront voté pour moi au premier tour, auront exclu les autres. Puisqu'il n'en reste que deux, je ne vais pas inciter les gens à voter pour un de ces deux. Par contre, que les deux qui restent prennent en compte le message que nous aurons porté au premier tour."
Vous étiez au RPR dans les années 86...
- "Exact, vous êtes bien renseignée !"
Oui, ce n'est pas un secret ! Et vous en gardez une affection pour J. Chirac, un petit faible pour lui, non ?
- "Non, mon problème n'était pas celui-là. J'étais attiré, comme beaucoup peut-être à l'époque, par De Gaulle, et puis j'ai fait un temps au RPR mais, en 89, quand nous avons créé le mouvement CPNT, nous avons décidé, les uns et les autres, ceux qui étaient de sensibilité de droite ou de gauche, de se rassembler, c'est-à-dire on était précurseur à l'époque par rapport aux partis politiques, vous comprenez... "
En tout cas, il vous a fait des appels du pied
- "Non, pas du tout..."
Il a dit, la semaine dernière à Bordeaux, "Il faut faire confiance aux chasseurs dans le cadre d'un dialogue responsable". Il attend quand même que vous vous reportiez sur lui ?
- "Non, mais j'ai dit clairement que je ne suis pas un politique. J'ai dit, le 4 février, qu'il n'y aura pas de consigne de vote au second tour. Je ne voudrais pas le répéter 50 fois, en une fois, ça va."
Vous avez des mots d'ordre - rétablir, réhabiliter la ruralité, parler pour les délaissés, etc. Et tout d'un coup, vous avez une violence contre les Verts, contre les écologistes, qui se déchaîne...
- "Pas du tout..."
Vous le cachez un peu, non ?
- "Mais pas du tout, mais pas du tout. "
Ah bon !
- "Je n'ai aucune violence contre personne. Est-ce que j'ai la tête de quelqu'un de violent ?"
Oui, mais enfin, il y a la tête et puis il y a les mots...
- "Mais non, il y a des concurrents. Je ne parle pas des autres. Moi, je sais ce que je veux. Je passe un message. Si les politiques avaient gardé la proximité, s'il n'y avait pas ce décalage entre ce qui se passe au niveau national et ce que vivent les gens, on n'existerait pas aujourd'hui et ça serait tant mieux."
Mais qu'est-ce que vous reprochez aux Verts ? Pourquoi vous êtes si déchaîné contre eux ?
- "Je ne suis pas déchaîné contre les Verts, mais pas du tout. Mais quand vous avez un ministre qui vous explique que je reste militante écologiste avant d'être ministre de la République"
D. Voynet...
- "Cela n'est pas acceptable. Moi, élu local, maire d'une commune, je suis le maire de tout le monde et je ne suis pas le maire d'une frange et quand on est ministre, on est ministre de la République, on est ministre de tous les Français. C'est cette intolérance que nous n'acceptons pas. Vous savez, quand on vous fait un projet, qu'on vous dit "on va faire de la concertation", que vous arrivez et que le projet est ficelé, ce n'est pas comme ça qu'on fonctionne dans un pays."
Il y a un autre Béarnais - vous êtes du Béarn - dans la course, c'est F. Bayrou. Vous voulez le dépasser ?
- "Eh bien écoutez, il faut demander ça aux électeurs..."
Mais c'est un objectif pour vous ?
- "Non, l'objectif, je vous l'ai expliqué, c'est de dépasser 1.200.000 voix. Alors, si j'en ai plus et si lui en a moins, je serai devant. Si c'est le contraire, nous verrons bien."
(source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 9 avril 2002)