Texte intégral
Je me réjouis tout particulièrement d'être à Aubervilliers aujourd'hui, dans votre centre de formation aux professions éducatives et sociales.
Merci, madame la directrice de m'y accueillir malgré un contre-temps qui vous a occasionné de réelles difficultés d'organisation.
Pour deux raisons, j'ai souhaité que cette rencontre ait lieu.
- Cette rencontre me permet de mettre en valeur l'action que vous menez, mesdames et messieurs, en formant des étudiants aux métiers difficiles du travail social, pour accompagner au quotidien nos concitoyens les plus fragiles et les personnes les plus en difficultés. Lors de la dernière séance du conseil supérieur du travail social, le 18 juin 2001, l'occasion m'a été donnée de démontrer que le travail social a une place reconnue dans la société, qu'il est au cur de nos politiques publiques, qu'il participe à la lutte contre les inégalités, qu'il est, en réalité, un des éléments de la cohésion sociale.
- L'autre raison est de saluer le travail réalisé par le mouvement des CEMEA, les centres d'entraînement aux méthodes d'éducation active.
Vos principes, vos valeurs, nous les partageons.
" Il n'y a qu'une éducation. Elle s'adresse à tous. Elle est de tous les instants. Tout être humain peut se développer et même se transformer au cours de sa vie. Il en a le désir et les possibilités. "
Cette éducation nouvelle, que, pionniers et militants, dans un premier temps, dès 1937, professionnels ensuite, vous n'avez eu de cesse de promouvoir, c'est celle qui, s'appuyant sur le milieu de vie et l'expérience personnelle, donne à l'homme les moyens de devenir sujet et acteur de son développement.
1. Les évolutions de la société, les grands mouvements qui affectent l'emploi et le marché du travail, le vieillissement de la population sont autant de facteurs qui génèrent une transformation, certains parlent même de métamorphose du travail social et des professions sociales.
Face à ces situations nouvelles, notre ministère a répondu par grande activité législative et réglementaire en ces domaines qui touchent au cur des politiques sociales ou des pratiques professionnelles du travail social.
3 exemples : la création de nombreux emploi-jeunes plus de 360 000 jeunes ont bénéficié de ce dispositif, dont près de 85 000 sont impliqués dans le champ de la famille, de la santé, de la solidarité et de la vie de quartier.
La création de l'allocation personnalisée d'autonomie, avec pour conséquence le développement des politiques de maintien à domicile des personnes en perte d'autonomie
Le nouveau programme de lutte contre les exclusions, mis en place à la suite du programme triennal engagé le 4 mars 1998 et l'élaboration d'un plan national d'action contre la pauvreté et l'exclusion sociale.
2. Votre école par ses spécificités, répond aux évolutions de la société et à la transformation du travail social.
La présentation des points forts de votre travail au quotidien par vos équipes, pendant une heure, autour d'ateliers thématiques, en confirme la réalité.
Je souligne pour vous en féliciter que cette présentation très originale s'est faite a plusieurs voix, mêlant tout à la fois les formateurs, les étudiants et les professionnels.
Sans négliger tous les aspects de vos travaux pédagogiques, je veux souligner plus particulièrement deux de vos formations, qui sont en lien direct avec nos politiques :
- la formation autour des emplois-jeunes de l'intervention sociale : Vous avez répondu à la demande de plusieurs associations et de plusieurs collectivités territoriales et notamment du département de Seine St Denis. Cette professionnalisation des emplois-jeunes est essentielle pour les jeunes eux-mêmes car vous contribuez, ainsi, à leur assurer un avenir professionnel. Par ailleurs, cette formation aide les employeurs à consolider ainsi leurs nouveaux services.
- Le DEF, ce dispositif expérimental de formation, créé à la demande des employeurs et avec le soutien financier de la direction générale de l'action sociale du ministère de l'emploi et de la solidarité.
Aux violences urbaines, à l'insécurité, à l'incivilité, les réponses, nous le savons tous, ne sont pas que d'ordre sécuritaire, même si nous devons refuser l'impunité et si tout délit doit trouver sa sanction.
La lutte contre cette violence passe aussi par la prévention, par l'intervention sociale. Elle s'appuie sur des professionnels formés à ce type d'actions par un travail dans les quartiers dont vous vous demandez, madame la directrice s'il n'est pas " un sport de combat ".
Si vous me le permettez, je continuerai à vous citer, madame, - votre modestie dût-elle en souffrir- en reprenant vos écrits, préfaçant le livre " Quartiers, conflits, acteurs ", que les auteurs, vos enseignants, madame Prigent, messieurs Boivin et Peyre ont présenté hier ici même.
" Les praticiens en bons " sociologues de gouttières " dialoguent sans peine avec leurs colloques patentés. En effet, polyglottes, ils parlent évidemment le langage des jeunes des banlieues. Ils le doivent : si les coups partent vite, si les mauvais coups se montent et s'exécutent en un clin d'il, les mots et les pensées doivent venir à la rescousse.
On dit souvent que les éducateur suivent les jeunes. Ce n'est pas assez. Il faut les précéder. "
Former de tels praticiens, tel est bien votre objectif lorsque vous avez décidé de monter cette formation en acceptant comme étudiants, des stagiaires non diplômés, déjà en exercice sur le terrain, travaillant dans les quartiers d'exclusion ou au sein de clubs de prévention spécialisé, de centres sociaux, d'entreprises intermédiaires ou de régies de quartier. Vous leur proposez une formation diplômante d'éducateur spécialisé, en quatre années.
Cette expérience validée et reconnue (j'en donne acte très volontiers à monsieur le directeur régional des affaires sanitaires et sociales, monsieur Raymond Chabrol), doit se poursuivre. Aussi, je vous annonce que j'ai donné mon accord pour que soit pérennisée cette formation.
Même s'il n'appartient pas à l'Etat d'assurer sur les crédits de la formation initiale qualifiante la préparation des personnes en cours d'emploi à l'accès aux formations professionnelles, j'ai décidé de continuer à soutenir cette expérimentation en la confortant par une convention pluriannuelle d'objectifs pour les trois années à venir. Par ailleurs, j'ai demandé à Madame LEGER, directrice générale de l'action sociale, de porter cette subvention à 80 000 annuellement.
3. Face aux nouveaux besoins de la société et pour répondre aux nouvelles politiques mises en uvre depuis cinq ans, le gouvernement a agi en conséquence, même si nous nous accordons, tous, à montrer que les efforts réalisés ne suffisent pas.
3-1 - Le nombre des étudiants en formation initiale financée par l'Etat a augmenté de 4 200 places de 1997 à 2001, passant de 18 600 étudiants à 22 800, soit 22,5 %. d'augmentation.
Cette augmentation va se poursuivre et s'accélérer avec la décision d'accompagner la mise en place du nouveau programme national de lutte contre les exclusions par la création de 3 000 places supplémentaires, en formation initiale, dès la rentrée de septembre 2002. Avec les montées en charge c'est environ 8 000 étudiants supplémentaires qui entreront en formation dans les trois ans à venir. Soit une augmentation de 35 %. C'est un effort jamais réalisé, jusqu'à présent.
Cette augmentation se traduira dès la rentrée prochaine par une augmentation de 617 places en région Ile de France et pour votre centre, j'ai le plaisir de vous annoncer la création de 40 places nouvelles en formation initiale, pour cette rentrée.
3-2 - Dans un autre domaine, le gouvernement a tenu ses engagements.
Nous avons aligné le régime des bourses en travail social sur celui de l'enseignement supérieur.
A ce titre, le nombre des étudiants boursiers a augmenté de près de 30 % à la rentrée de septembre 2001, passant à 5 360 étudiants boursiers, soit un pourcentage d'étudiants boursiers (22 %) proche de celui de l'éducation nationale.
Leur montant a dans cette même période augmenté globalement de 5,5 %. Le nombre d'échelons est aligné sur celui de l'éducation nationale.
Je n'ignore pas que les montants des bourses ne sont pas suffisants pour assurer l'autonomie financière de l'étudiant mais cet alignement donne aux étudiants de notre secteur l'assurance de bénéficier des évolutions du régime des bourses de l'éducation nationale. Vous connaissez bien le secteur social, vous savez donc que cela était loin d'être acquis a priori.
3-3 - Par ailleurs, nous avons beaucoup travaillé avec tous nos partenaires, les autres ministères, les centres de formation, les employeurs et les salariés, pour élaborer le premier schéma national des formations que j'ai arrêté le 28 mai 2001.
Ce schéma porte les principales évolutions des formations sociales pour l'avenir, par exemple en prévoyant d'améliorer l'alternance ou de réfléchir aux modalités de sélection par les centres de formation, sujet qui vous tient particulièrement à cur.
Les travaux qui en découlent sont lancés :
L'élaboration des référentiels métiers permettra non seulement de mettre en place la validation des acquis de l'expérience mais également de répondre au plus près à l'évolution des compétences recherchées dans chaque métier. A ce titre nous avons révisé le CAFAD en le transformant en diplôme national de l'aide à la vie sociale. Ce diplôme rénové a pour objectif de servir de référence de l'aide à domicile pour les personnes en perte d'autonomie De même, je viens de signer le nouveau diplôme pour les directeurs d'établissements sociaux, le CAFDES..
Nous avons engagé des chantiers pour les certificats et diplômes d'éducateurs techniques spécialisés, et récemment d'assistant de service social au regard des nouvelles données.
La loi de modernisation sociale, outre les mesures destinées à protéger l'emploi, porte le droit à l'emploi dans une perspective dynamique : la validation des acquis professionnels. Cette grande réforme veut favoriser la mobilité, la reconnaissance de la qualification et la progression professionnelle de nombreuses personnes.
Dans un univers professionnel fait de discontinuité et de ruptures, les individus et les entreprises disposeront ainsi de repères stables collectivement élaborés et reconnus, attestant de savoir-faire acquis par chacun en dehors des diplômes. Ils auront la possibilité d'accéder à une qualification en valorisant la part des connaissances acquises.
Vous pratiquez suffisamment dans votre centre ce type de pratiques pédagogiques pour savoir qu'il ne s'agit pas ici de brader les qualifications, notamment dans un secteur où la protection des personnes prises en charge est essentielle. La validation de l'expérience acquise permet à tous ceux qui le méritent de tirer la juste reconnaissance de leur vécu professionnel.
Nous avons déjà commencé à le mettre en place dans le cadre de la formation initiale. Le diplôme d'auxiliaire de vie sociale pour le niveau 5 de l'aide à domicile, est le premier diplôme de cette sorte qui va être mis en place prochainement. Les diplômes de l'éducation spécialisée seront les prochains en chantier.
Nous avons commencé à discuter avec la branche professionnelle d'un référentiel-métier d'éducateur spécialisé qui doit intégrer les contenus génériques d'un métier qui, vous le savez mieux que moi, a des lieux et conditions d'exercice professionnel très variés.
Un travail sur les sélections à l'entrée en formation a commencé :
- Ces sélections sont une nécessité dans le secteur de professions sociales pour garantir à la fois la qualité de personnalité et de motivation du candidat, et sa capacité à suivre la formation. Pour autant elles ne doivent pas être ramenées à une sélection sur épreuves de type universitaire excluant de fait les personnes qui ont les capacités intellectuelles et humaines pour remplir ces fonctions sans avoir eu le temps ou l'occasion de se former.
Une des obligations liée à la mise en uvre du schéma national des formations sociales est l'obligation pour chaque région de réaliser un schéma régional.
Raymond Chabrol, le DRASS, vous a présenté celui d'Ile de France qui n'attends plus que l'approbation de monsieur le préfet de région pour entrer en vigueur. Ce nouvel outil de planification va permettre à tous les acteurs du social qui ont été associés à ce travail de mieux répondre aux priorités des politiques sociales, aux besoins des populations et aux attentes des employeurs et des salariés.
Mesdames, messieurs,
Votre bilan d'activités est riche. Nous le constatons. Il est particulièrement pertinent au regard des politiques publiques mises en place.
Accordez à ce gouvernement qu'en matière de travail social, les choses ont changé quantitativement et qualitativement. Des engagements ont été pris pour les années à venir. Ils devront être tenus.
C'est à ce prix que les retards accumulés, en ce domaine, s'estomperont progressivement et que le travail social dans sa diversité contribuera à re-tisser du lien social même si comme vous le dîtes madame BESSE, ces mots fétiches que sont " réseaux, partenariats, lien social ", ne sont souvent que des cache misères. Vous avez sûrement raison pour certains discours entendus.
Par contre, vous démontrez, tous les jours, par vos pratiques pédagogiques que sans les réseaux, sans le partenariat , sans lien social, une France juste ne peut exister.
C'est aussi à ce prix que doit être mené la lutte pour l'égalité, pour la compréhension de l'autre dans l'acceptation des différences et dans le respect du pluralisme.
(Source http://www.travail.gouv.fr, le 26 mars 2002)
Merci, madame la directrice de m'y accueillir malgré un contre-temps qui vous a occasionné de réelles difficultés d'organisation.
Pour deux raisons, j'ai souhaité que cette rencontre ait lieu.
- Cette rencontre me permet de mettre en valeur l'action que vous menez, mesdames et messieurs, en formant des étudiants aux métiers difficiles du travail social, pour accompagner au quotidien nos concitoyens les plus fragiles et les personnes les plus en difficultés. Lors de la dernière séance du conseil supérieur du travail social, le 18 juin 2001, l'occasion m'a été donnée de démontrer que le travail social a une place reconnue dans la société, qu'il est au cur de nos politiques publiques, qu'il participe à la lutte contre les inégalités, qu'il est, en réalité, un des éléments de la cohésion sociale.
- L'autre raison est de saluer le travail réalisé par le mouvement des CEMEA, les centres d'entraînement aux méthodes d'éducation active.
Vos principes, vos valeurs, nous les partageons.
" Il n'y a qu'une éducation. Elle s'adresse à tous. Elle est de tous les instants. Tout être humain peut se développer et même se transformer au cours de sa vie. Il en a le désir et les possibilités. "
Cette éducation nouvelle, que, pionniers et militants, dans un premier temps, dès 1937, professionnels ensuite, vous n'avez eu de cesse de promouvoir, c'est celle qui, s'appuyant sur le milieu de vie et l'expérience personnelle, donne à l'homme les moyens de devenir sujet et acteur de son développement.
1. Les évolutions de la société, les grands mouvements qui affectent l'emploi et le marché du travail, le vieillissement de la population sont autant de facteurs qui génèrent une transformation, certains parlent même de métamorphose du travail social et des professions sociales.
Face à ces situations nouvelles, notre ministère a répondu par grande activité législative et réglementaire en ces domaines qui touchent au cur des politiques sociales ou des pratiques professionnelles du travail social.
3 exemples : la création de nombreux emploi-jeunes plus de 360 000 jeunes ont bénéficié de ce dispositif, dont près de 85 000 sont impliqués dans le champ de la famille, de la santé, de la solidarité et de la vie de quartier.
La création de l'allocation personnalisée d'autonomie, avec pour conséquence le développement des politiques de maintien à domicile des personnes en perte d'autonomie
Le nouveau programme de lutte contre les exclusions, mis en place à la suite du programme triennal engagé le 4 mars 1998 et l'élaboration d'un plan national d'action contre la pauvreté et l'exclusion sociale.
2. Votre école par ses spécificités, répond aux évolutions de la société et à la transformation du travail social.
La présentation des points forts de votre travail au quotidien par vos équipes, pendant une heure, autour d'ateliers thématiques, en confirme la réalité.
Je souligne pour vous en féliciter que cette présentation très originale s'est faite a plusieurs voix, mêlant tout à la fois les formateurs, les étudiants et les professionnels.
Sans négliger tous les aspects de vos travaux pédagogiques, je veux souligner plus particulièrement deux de vos formations, qui sont en lien direct avec nos politiques :
- la formation autour des emplois-jeunes de l'intervention sociale : Vous avez répondu à la demande de plusieurs associations et de plusieurs collectivités territoriales et notamment du département de Seine St Denis. Cette professionnalisation des emplois-jeunes est essentielle pour les jeunes eux-mêmes car vous contribuez, ainsi, à leur assurer un avenir professionnel. Par ailleurs, cette formation aide les employeurs à consolider ainsi leurs nouveaux services.
- Le DEF, ce dispositif expérimental de formation, créé à la demande des employeurs et avec le soutien financier de la direction générale de l'action sociale du ministère de l'emploi et de la solidarité.
Aux violences urbaines, à l'insécurité, à l'incivilité, les réponses, nous le savons tous, ne sont pas que d'ordre sécuritaire, même si nous devons refuser l'impunité et si tout délit doit trouver sa sanction.
La lutte contre cette violence passe aussi par la prévention, par l'intervention sociale. Elle s'appuie sur des professionnels formés à ce type d'actions par un travail dans les quartiers dont vous vous demandez, madame la directrice s'il n'est pas " un sport de combat ".
Si vous me le permettez, je continuerai à vous citer, madame, - votre modestie dût-elle en souffrir- en reprenant vos écrits, préfaçant le livre " Quartiers, conflits, acteurs ", que les auteurs, vos enseignants, madame Prigent, messieurs Boivin et Peyre ont présenté hier ici même.
" Les praticiens en bons " sociologues de gouttières " dialoguent sans peine avec leurs colloques patentés. En effet, polyglottes, ils parlent évidemment le langage des jeunes des banlieues. Ils le doivent : si les coups partent vite, si les mauvais coups se montent et s'exécutent en un clin d'il, les mots et les pensées doivent venir à la rescousse.
On dit souvent que les éducateur suivent les jeunes. Ce n'est pas assez. Il faut les précéder. "
Former de tels praticiens, tel est bien votre objectif lorsque vous avez décidé de monter cette formation en acceptant comme étudiants, des stagiaires non diplômés, déjà en exercice sur le terrain, travaillant dans les quartiers d'exclusion ou au sein de clubs de prévention spécialisé, de centres sociaux, d'entreprises intermédiaires ou de régies de quartier. Vous leur proposez une formation diplômante d'éducateur spécialisé, en quatre années.
Cette expérience validée et reconnue (j'en donne acte très volontiers à monsieur le directeur régional des affaires sanitaires et sociales, monsieur Raymond Chabrol), doit se poursuivre. Aussi, je vous annonce que j'ai donné mon accord pour que soit pérennisée cette formation.
Même s'il n'appartient pas à l'Etat d'assurer sur les crédits de la formation initiale qualifiante la préparation des personnes en cours d'emploi à l'accès aux formations professionnelles, j'ai décidé de continuer à soutenir cette expérimentation en la confortant par une convention pluriannuelle d'objectifs pour les trois années à venir. Par ailleurs, j'ai demandé à Madame LEGER, directrice générale de l'action sociale, de porter cette subvention à 80 000 annuellement.
3. Face aux nouveaux besoins de la société et pour répondre aux nouvelles politiques mises en uvre depuis cinq ans, le gouvernement a agi en conséquence, même si nous nous accordons, tous, à montrer que les efforts réalisés ne suffisent pas.
3-1 - Le nombre des étudiants en formation initiale financée par l'Etat a augmenté de 4 200 places de 1997 à 2001, passant de 18 600 étudiants à 22 800, soit 22,5 %. d'augmentation.
Cette augmentation va se poursuivre et s'accélérer avec la décision d'accompagner la mise en place du nouveau programme national de lutte contre les exclusions par la création de 3 000 places supplémentaires, en formation initiale, dès la rentrée de septembre 2002. Avec les montées en charge c'est environ 8 000 étudiants supplémentaires qui entreront en formation dans les trois ans à venir. Soit une augmentation de 35 %. C'est un effort jamais réalisé, jusqu'à présent.
Cette augmentation se traduira dès la rentrée prochaine par une augmentation de 617 places en région Ile de France et pour votre centre, j'ai le plaisir de vous annoncer la création de 40 places nouvelles en formation initiale, pour cette rentrée.
3-2 - Dans un autre domaine, le gouvernement a tenu ses engagements.
Nous avons aligné le régime des bourses en travail social sur celui de l'enseignement supérieur.
A ce titre, le nombre des étudiants boursiers a augmenté de près de 30 % à la rentrée de septembre 2001, passant à 5 360 étudiants boursiers, soit un pourcentage d'étudiants boursiers (22 %) proche de celui de l'éducation nationale.
Leur montant a dans cette même période augmenté globalement de 5,5 %. Le nombre d'échelons est aligné sur celui de l'éducation nationale.
Je n'ignore pas que les montants des bourses ne sont pas suffisants pour assurer l'autonomie financière de l'étudiant mais cet alignement donne aux étudiants de notre secteur l'assurance de bénéficier des évolutions du régime des bourses de l'éducation nationale. Vous connaissez bien le secteur social, vous savez donc que cela était loin d'être acquis a priori.
3-3 - Par ailleurs, nous avons beaucoup travaillé avec tous nos partenaires, les autres ministères, les centres de formation, les employeurs et les salariés, pour élaborer le premier schéma national des formations que j'ai arrêté le 28 mai 2001.
Ce schéma porte les principales évolutions des formations sociales pour l'avenir, par exemple en prévoyant d'améliorer l'alternance ou de réfléchir aux modalités de sélection par les centres de formation, sujet qui vous tient particulièrement à cur.
Les travaux qui en découlent sont lancés :
L'élaboration des référentiels métiers permettra non seulement de mettre en place la validation des acquis de l'expérience mais également de répondre au plus près à l'évolution des compétences recherchées dans chaque métier. A ce titre nous avons révisé le CAFAD en le transformant en diplôme national de l'aide à la vie sociale. Ce diplôme rénové a pour objectif de servir de référence de l'aide à domicile pour les personnes en perte d'autonomie De même, je viens de signer le nouveau diplôme pour les directeurs d'établissements sociaux, le CAFDES..
Nous avons engagé des chantiers pour les certificats et diplômes d'éducateurs techniques spécialisés, et récemment d'assistant de service social au regard des nouvelles données.
La loi de modernisation sociale, outre les mesures destinées à protéger l'emploi, porte le droit à l'emploi dans une perspective dynamique : la validation des acquis professionnels. Cette grande réforme veut favoriser la mobilité, la reconnaissance de la qualification et la progression professionnelle de nombreuses personnes.
Dans un univers professionnel fait de discontinuité et de ruptures, les individus et les entreprises disposeront ainsi de repères stables collectivement élaborés et reconnus, attestant de savoir-faire acquis par chacun en dehors des diplômes. Ils auront la possibilité d'accéder à une qualification en valorisant la part des connaissances acquises.
Vous pratiquez suffisamment dans votre centre ce type de pratiques pédagogiques pour savoir qu'il ne s'agit pas ici de brader les qualifications, notamment dans un secteur où la protection des personnes prises en charge est essentielle. La validation de l'expérience acquise permet à tous ceux qui le méritent de tirer la juste reconnaissance de leur vécu professionnel.
Nous avons déjà commencé à le mettre en place dans le cadre de la formation initiale. Le diplôme d'auxiliaire de vie sociale pour le niveau 5 de l'aide à domicile, est le premier diplôme de cette sorte qui va être mis en place prochainement. Les diplômes de l'éducation spécialisée seront les prochains en chantier.
Nous avons commencé à discuter avec la branche professionnelle d'un référentiel-métier d'éducateur spécialisé qui doit intégrer les contenus génériques d'un métier qui, vous le savez mieux que moi, a des lieux et conditions d'exercice professionnel très variés.
Un travail sur les sélections à l'entrée en formation a commencé :
- Ces sélections sont une nécessité dans le secteur de professions sociales pour garantir à la fois la qualité de personnalité et de motivation du candidat, et sa capacité à suivre la formation. Pour autant elles ne doivent pas être ramenées à une sélection sur épreuves de type universitaire excluant de fait les personnes qui ont les capacités intellectuelles et humaines pour remplir ces fonctions sans avoir eu le temps ou l'occasion de se former.
Une des obligations liée à la mise en uvre du schéma national des formations sociales est l'obligation pour chaque région de réaliser un schéma régional.
Raymond Chabrol, le DRASS, vous a présenté celui d'Ile de France qui n'attends plus que l'approbation de monsieur le préfet de région pour entrer en vigueur. Ce nouvel outil de planification va permettre à tous les acteurs du social qui ont été associés à ce travail de mieux répondre aux priorités des politiques sociales, aux besoins des populations et aux attentes des employeurs et des salariés.
Mesdames, messieurs,
Votre bilan d'activités est riche. Nous le constatons. Il est particulièrement pertinent au regard des politiques publiques mises en place.
Accordez à ce gouvernement qu'en matière de travail social, les choses ont changé quantitativement et qualitativement. Des engagements ont été pris pour les années à venir. Ils devront être tenus.
C'est à ce prix que les retards accumulés, en ce domaine, s'estomperont progressivement et que le travail social dans sa diversité contribuera à re-tisser du lien social même si comme vous le dîtes madame BESSE, ces mots fétiches que sont " réseaux, partenariats, lien social ", ne sont souvent que des cache misères. Vous avez sûrement raison pour certains discours entendus.
Par contre, vous démontrez, tous les jours, par vos pratiques pédagogiques que sans les réseaux, sans le partenariat , sans lien social, une France juste ne peut exister.
C'est aussi à ce prix que doit être mené la lutte pour l'égalité, pour la compréhension de l'autre dans l'acceptation des différences et dans le respect du pluralisme.
(Source http://www.travail.gouv.fr, le 26 mars 2002)