Communiqué commun des ministres des affaires étrangères de France, de Pologne et d'Allemagne, sur la situation en Bosnie Herzégovine, dans le Haut Karabakh et en Afghanistan, Tremolat le 24 avril 1992.

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Circonstance : Rencontre des ministres des affaires étrangères de France, d'Allemagne et de Pologne, à Tremolat le 24 avril 1992

Média : Bulletin d'information du ministère des affaires étrangères - Bulletin d'information du ministère des affaires étrangères

Texte intégral

Nous condamnons tout usage de la force comme mode de règlement des crises en Europe et dans le monde. Il faut prévenir la résurgence des nationalismes.
- Nous condamnons fermement la violence qui se propage en Bosnie-Herzégovine par le fait d'éléments armés, soutenus par des forces régulières, en particulier l'Armée nationale yougoslave. Nous appelons toutes les parties concernées à respecter strictement le cessez-le-feu agréé.
- Nous condamnons également l'usage de la force, l'intimidation et les provocations perpétrées par des nationalistes extrémistes, ainsi que toutes tentatives de destabilisation de la Bosnie-Herzégovine en provenance de l'extérieur. Nous n'accepterons aucune solution de fait imposée par la violence.
- Seul le dialogue entre les communautés peut permettre de trouver une solution équitable et durable. Nous soutenons tous les efforts internationaux notamment ceux de la Communauté européenne, de la CSCE et de l'ONU, en vue d'arriver à une solution pacifique respectant les droits de toutes les ethnies et groupes nationaux vivant en Bosnie-Herzégovine. Nous demandons à toutes les parties de poursuivre sans délai les négociations sur les arrangements constitutionnels futurs, sous les auspices de la Conférence de Paix.
- Nous demandons une réunion d'urgence du Conseil de Sécurité des Nations unies, qui doit maintenant prendre ses responsabilités. Nous attendons du Conseil de Sécurité qu'il se déclare en faveur de l'extension de la mission des Casques bleus à la Bosnie-Herzégovine.
- Nous attribuons une grande importance aux efforts déployés par la CSCE notamment en vue de l'organisation de la conférence qui doit s'ouvrir à Minsk afin de mettre un terme au conflit du Nagorny-Karabakh. Nous soutenons énergiquement la proposition de l'actuel président du Conseil de la CSCE, M. Dienstbier ; d'envoyer une mission d'observateurs de la CSCE dans cette région ainsi que les efforts, déployés sur le terrain par les organisations non-gouvernementales en matière d'aide humanitaire en direction des populations affectées par le conflit.
- C'est avec beaucoup de préoccupation que nous suivons les développements récents en Afghanistan. Nous continuons d'être de l'avis que le plan en cinq points élaboré par le secrétaire général des Nations unies constitue le meilleur fondement pour une solution pacifique du problème afghan. La démission du Président Najibullah ne doit pas mener à davantage d'effusion de sang.
- Toutes les parties présentes au conflit sont donc appelées à soutenir pleinement, en ces jours décisifs pour l'Afghanistan, les efforts de médiation du délégué spécial des Nations unies, M. Benon Sevan.