Interview de M. Renaud Dutreil, secrétaire d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat, aux professions libérales et à la consommation, à "Europe 1" le 23 juillet 2002, sur la sécurité des équipements touristiques et sportifs, notamment les piscines.

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Média : Europe 1

Texte intégral

A. Dumas - Vous êtes allé ce matin à Saint-Germain-en-Laye pour présenter un nouveau système d'alerte assez révolutionnaire concernant la sécurité des piscines. De quoi s'agit-il précisément ?
- "D'abord, nous souhaitons prévenir les noyades en piscines publiques. Donc ce matin, je suis allé découvrir un système qui s'appelle le système "Poséidon", un système assez sophistiqué, inventé par une entreprise française qui exporte d'ailleurs maintenant avec beaucoup de succès, et qui consiste en un réseau de caméras aériennes et subaquatiques - c'est-à-dire qu'on filme toute la piscine. Et un logiciel - tout cela est assisté par ordinateur - qui permet d'analyser les trajectoires des baigneurs et de détecter toutes les trajectoires suspectes, comme une coulée lente ou une immobilité suspecte au fond du bassin. Cela ne remplace pas, bien entendu, les maîtres-nageurs, mais cela leur permet de mieux surveiller ce qui se passe à l'intérieur de la piscine, ce qu'on appelle le "troisième oeil" du maître-nageur. C'est vrai que c'est un système qui semble renforcer les garanties apportées à tous les utilisateurs de ces piscines. Mais cela ne suffit pas, il y a beaucoup d'autres dispositions à mettre en place. Nous allons donc prendre un arrêté interministériel d'ici quelques semaines, qui prévoira d'améliorer la sécurité non seulement dans les piscines publiques, mais aussi dans toutes les piscines privées ouvertes au public, que ce soit dans des campings, des hôtels, des restaurants, dans des centres de vacances. Parce qu'on a trop d'accidents encore : une cinquantaine par an, c'est beaucoup trop. Il faut prévenir ces noyades affreuses."
L'inconvénient du système dont vous venez de parler, c'est que cela coûte cher. Toutes les communes ne vont pas pouvoir se l'offrir.
- "C'est la raison pour laquelle d'autres dispositifs sont prévus, qui améliorent la sécurité des nageurs. Il faut améliorer la sécurité des circuits de circulation : on a eu un accident tragique il y a quelques années d'un enfant qui avait été pris dans un système de circulation de l'eau. On va donc mettre en place, de façon obligatoire, un système "coup de poing" qui permet d'arrêter très rapidement le circuit de circulation de l'eau. On va veiller à ce que les toboggans, les plongeoirs, tous ces équipements au bord des piscines, répondent davantage à des normes de sécurité, de façon à ce que les gens ne se blessent pas. Il y a tout un ensemble de mesures dont le but est d'éviter les accidents dans ces lieux où normalement tout doit bien se passer."
Il y a trois semaines, vous avez lancé une "opération-vacances" dans 38 départements touristiques. Comment cela se déroule-t-il ? Avez-vous déjà quelques retombées ou pas ? Est-il trop tôt pour en parler ?
- "On commence à avoir des premiers constats. J'irai d'ailleurs la semaine prochaine dans le Var visiter quelques lieux de tourisme pour veiller à ce que toutes les dispositions soient bien respectées..."
Notamment la condition d'hygiène alimentaire...
- "Il y a l'hygiène alimentaire, très important. Ce qu'on a dans son assiette fait aussi partie de la qualité des vacances. Il y a l'information du consommateur : il faut que les consommateurs soient bien informés ; un vacancier averti en vaut deux. Puis, il y a la sécurité physique des enfants en particulier, qui sont probablement les plus vulnérables pendant cette période de vacances où les parents n'ont pas toujours l'oeil aussi aigu qu'à l'habitude."
(source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 24 juillet 2002)