Texte intégral
Monsieur le Ministre, Mes Chers collègues,
Avant la reprise de nos travaux, je voudrais, au nom du Sénat tout entier, saluer la mémoire des huit conseillers municipaux de la ville de Nanterre, victimes, le 27 mars dernier, d'une folie meurtrière, lors de la réunion du conseil municipal, présidé par notre ancienne collègue, Mme Jacqueline FRAYSSE.
Je salue sa présence dans notre tribune. Mme FRAYSSE est accompagnée d'une importante délégation du conseil municipal de Nanterre et des familles des victimes, à laquelle je souhaite très chaleureusement la bienvenue et à qui j'exprime toute ma sympathie.
Vous me permettrez de citer les huit élus locaux tombés sous les balles d'un fou meurtrier :
- Louiza BENAKLI, 40 ans, avocate, maire-adjointe chargée de l'enfance ;
- Christian BOUTHIER, 46 ans, ancien professeur d'histoire géographie au collège André DOUCET à Nanterre ;
- Jacotte DUPLENNE, 48 ans, maire-adjointe chargée de la jeunesse, enseignante spécialisée pour les enfants handicapés ;
- Monique LEROY-SAUTER, 43 ans, commissaire aux comptes et professeur à l'université ;
- Olivier MAZZOTTI, 38 ans, enseignant en histoire et géographie ;
- Valérie MEOT, 40 ans, institutrice à l'école maternelle ;
- Michel RAOULT, 58 ans, ingénieur, fondateur de l'association " Choisir la vie " ;
- Pascal STERNBERG, 30 ans, l'un des plus jeunes élus du conseil municipal.
Nous pensons aussi aux 19 blessés lors de la tragédie.
Comment pouvait-on imaginer pareil carnage, pareille tuerie ?
Alors que le Conseil municipal se termine, la nuit du 27 mars, vers une heure du matin, et que la séance, consacrée à l'examen du budget, touche à sa fin, tout bascule dans l'horreur. Le tueur fou, assis dans les rangs du public, se lève et ouvre le feu.
Aucune panique, aucun hurlement, malgré l'horreur du moment.
Au contraire, des gestes courageux, efficaces, permettant de maîtriser et de ceinturer le meurtrier, d'appeler les secours, mais aussi des gestes d'entraide, de solidarité, de compassion, lorsque c'était encore possible.
Comment ne pas être indigné par un tel acte monstrueux, touchant des élus du suffrage universel ?
Avec Nanterre, bouleversée, c'est la démocratie qui est frappée au cur. Permettez-moi d'associer tous les sénateurs aux milliers d'hommes et de femmes qui ont, par leur présence silencieuse, par leurs témoignages, par des messages d'amitié, exprimé leur tristesse et leur solidarité.
Le Sénat, représentant constitutionnel des collectivités territoriales, ne peut que s'incliner avec respect devant ces acteurs de la Démocratie locale, morts dans le noble exercice de leur mandat.
En notre nom à tous, j'ai été présent, aux côtés du Président de la République et du Premier Ministre, à la cérémonie officielle du 2 avril à Nanterre, qui fut digne, recueillie et pleine d'émotion.
Rendons aujourd'hui hommage au courage et au dévouement de ces élus, aux opinions diverses, mais partageant la même passion pour l'intérêt général.
Je salue leur action au service de leurs administrés, la sincérité de leur engagement politique et leur dévouement au bien commun.
Le Sénat se devait aussi de renouveler l'expression de sa compassion aux familles.
Notre sympathie va aux élus du Conseil municipal, qui ont fait preuve d'un remarquable sang froid et d'une grande maîtrise.
Croyez, Madame la députée-maire, à notre affectueux soutien dans ces circonstances douloureuses, à notre entière solidarité et à notre profond respect.
Quel courage vous avez eu, vous même et tous les membres du conseil municipal !
En hommage aux victimes de cette tragédie, je vous propose, mes chers collègues, d'observer une minute de silence.
La séance est reprise.
Monsieur le Ministre, Mes chers collègues,
La folie meurtrière du terrorisme aveugle a frappé à Karachi, le 8 mai dernier, où onze Français, ingénieurs et techniciens travaillant pour la Direction des constructions navales et ses équipes de soutien technique, ont trouvé la mort dans un attentat odieux.
Nos compatriotes, morts en mission, ont participé à la construction de nos frégates et de nos sous-marins, s'embarquant, pour certains, à leur bord.
Ils travaillaient, dans le cadre d'un accord de coopération militaire avec le Pakistan, au rayonnement international de la France.
Ils ont perdu la vie au service de notre pays.
Je leur exprime notre reconnaissance. Je suis sûr que la Nation ne les oubliera pas.
Leur mémoire a été solennellement célébrée à Cherbourg, le 13 mai dernier, en présence du Président de la République, du Premier ministre, du Président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat et de nos trois collègues élus du département de la Manche.
Aujourd'hui, le Sénat se devait d'exprimer, aux familles des victimes et au personnel des Constructions navales, son émotion, sa compassion et sa solidarité.
Au nom du Sénat tout entier, je tenais à condamner à nouveau ce lâche attentat, ainsi que toutes les formes de terrorisme. Le combat contre le terrorisme est celui de la Démocratie et de la Liberté. La France doit le mener avec détermination et sans faiblesse.
Pour l'heure, notre pensée va aux victimes et notre affection à leurs familles.
C'est pourquoi je vous propose, mes chers collègues, d'observer, à la mémoire de nos compatriotes disparus, une minute de silence.
(Source http://www.senat.fr, le 1er juillet 2002)
Avant la reprise de nos travaux, je voudrais, au nom du Sénat tout entier, saluer la mémoire des huit conseillers municipaux de la ville de Nanterre, victimes, le 27 mars dernier, d'une folie meurtrière, lors de la réunion du conseil municipal, présidé par notre ancienne collègue, Mme Jacqueline FRAYSSE.
Je salue sa présence dans notre tribune. Mme FRAYSSE est accompagnée d'une importante délégation du conseil municipal de Nanterre et des familles des victimes, à laquelle je souhaite très chaleureusement la bienvenue et à qui j'exprime toute ma sympathie.
Vous me permettrez de citer les huit élus locaux tombés sous les balles d'un fou meurtrier :
- Louiza BENAKLI, 40 ans, avocate, maire-adjointe chargée de l'enfance ;
- Christian BOUTHIER, 46 ans, ancien professeur d'histoire géographie au collège André DOUCET à Nanterre ;
- Jacotte DUPLENNE, 48 ans, maire-adjointe chargée de la jeunesse, enseignante spécialisée pour les enfants handicapés ;
- Monique LEROY-SAUTER, 43 ans, commissaire aux comptes et professeur à l'université ;
- Olivier MAZZOTTI, 38 ans, enseignant en histoire et géographie ;
- Valérie MEOT, 40 ans, institutrice à l'école maternelle ;
- Michel RAOULT, 58 ans, ingénieur, fondateur de l'association " Choisir la vie " ;
- Pascal STERNBERG, 30 ans, l'un des plus jeunes élus du conseil municipal.
Nous pensons aussi aux 19 blessés lors de la tragédie.
Comment pouvait-on imaginer pareil carnage, pareille tuerie ?
Alors que le Conseil municipal se termine, la nuit du 27 mars, vers une heure du matin, et que la séance, consacrée à l'examen du budget, touche à sa fin, tout bascule dans l'horreur. Le tueur fou, assis dans les rangs du public, se lève et ouvre le feu.
Aucune panique, aucun hurlement, malgré l'horreur du moment.
Au contraire, des gestes courageux, efficaces, permettant de maîtriser et de ceinturer le meurtrier, d'appeler les secours, mais aussi des gestes d'entraide, de solidarité, de compassion, lorsque c'était encore possible.
Comment ne pas être indigné par un tel acte monstrueux, touchant des élus du suffrage universel ?
Avec Nanterre, bouleversée, c'est la démocratie qui est frappée au cur. Permettez-moi d'associer tous les sénateurs aux milliers d'hommes et de femmes qui ont, par leur présence silencieuse, par leurs témoignages, par des messages d'amitié, exprimé leur tristesse et leur solidarité.
Le Sénat, représentant constitutionnel des collectivités territoriales, ne peut que s'incliner avec respect devant ces acteurs de la Démocratie locale, morts dans le noble exercice de leur mandat.
En notre nom à tous, j'ai été présent, aux côtés du Président de la République et du Premier Ministre, à la cérémonie officielle du 2 avril à Nanterre, qui fut digne, recueillie et pleine d'émotion.
Rendons aujourd'hui hommage au courage et au dévouement de ces élus, aux opinions diverses, mais partageant la même passion pour l'intérêt général.
Je salue leur action au service de leurs administrés, la sincérité de leur engagement politique et leur dévouement au bien commun.
Le Sénat se devait aussi de renouveler l'expression de sa compassion aux familles.
Notre sympathie va aux élus du Conseil municipal, qui ont fait preuve d'un remarquable sang froid et d'une grande maîtrise.
Croyez, Madame la députée-maire, à notre affectueux soutien dans ces circonstances douloureuses, à notre entière solidarité et à notre profond respect.
Quel courage vous avez eu, vous même et tous les membres du conseil municipal !
En hommage aux victimes de cette tragédie, je vous propose, mes chers collègues, d'observer une minute de silence.
La séance est reprise.
Monsieur le Ministre, Mes chers collègues,
La folie meurtrière du terrorisme aveugle a frappé à Karachi, le 8 mai dernier, où onze Français, ingénieurs et techniciens travaillant pour la Direction des constructions navales et ses équipes de soutien technique, ont trouvé la mort dans un attentat odieux.
Nos compatriotes, morts en mission, ont participé à la construction de nos frégates et de nos sous-marins, s'embarquant, pour certains, à leur bord.
Ils travaillaient, dans le cadre d'un accord de coopération militaire avec le Pakistan, au rayonnement international de la France.
Ils ont perdu la vie au service de notre pays.
Je leur exprime notre reconnaissance. Je suis sûr que la Nation ne les oubliera pas.
Leur mémoire a été solennellement célébrée à Cherbourg, le 13 mai dernier, en présence du Président de la République, du Premier ministre, du Président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat et de nos trois collègues élus du département de la Manche.
Aujourd'hui, le Sénat se devait d'exprimer, aux familles des victimes et au personnel des Constructions navales, son émotion, sa compassion et sa solidarité.
Au nom du Sénat tout entier, je tenais à condamner à nouveau ce lâche attentat, ainsi que toutes les formes de terrorisme. Le combat contre le terrorisme est celui de la Démocratie et de la Liberté. La France doit le mener avec détermination et sans faiblesse.
Pour l'heure, notre pensée va aux victimes et notre affection à leurs familles.
C'est pourquoi je vous propose, mes chers collègues, d'observer, à la mémoire de nos compatriotes disparus, une minute de silence.
(Source http://www.senat.fr, le 1er juillet 2002)