Communiqué des services du Premier ministre, en date du 16 avril 1995, sur la situation en Bosnie et les difficultés rencontrées par la FORPRONU.

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Intervenant(s) : 

Auteur(s) moral(aux) : Premier ministre

Circonstance : Voyage de M. François Léotard, ministre de la défense, et de l'amiral Jacques Lanxade, chef d'Etat Major des armées, à Sarajevo le 15 avril 1995 suite au meurtre de soldats français de la FORPRONU

Texte intégral

Le ministre d'Etat, ministre de la défense et le chef d'Etat major des armées ont rendu compte au Premier ministre, Edouard Balladur, de leur déplacement à Sarajevo.
- Ils ont décrit la dégradation continue de la situation sur place qui se traduit par des violations de plus en plus fréquentes des résolutions des Nations unies et de l'accord de cessez-le-feu. Cette aggravation de la tension porte gravement atteinte à la sécurité des soldats de la FORPRONU et au bon accomplissement de leur mission humanitaire. Elle met clairement en cause le comportement de toutes les parties au conflit.
- Monsieur Léotard et l'Amiral Lanxade ont indiqué au Premier ministre les mesures qui ont été décidées conjointement avec le commandement de la FORPRONU pour renforcer la sécurité des contingents déployés en Bosnie et, en particulier, des troupes françaises dont le moral reste très élevé.
- A la suite de ce rapport, le Premier ministre tient à rendre hommage aux casques bleus qui accomplissent dans l'ex-Yougoslavie une tâche essentielle d'action humanitaire en faveur des populations, de limitation de la tension et de recherche de la paix. Il salue la mémoire du Maréchal des Logis Gunther et du Brigadier chef Hardoin qui ont sacrifié leur vie en accomplissant ces missions. Il s'associe à la douleur de leurs familles.
- La France estime qu'il est de sa responsabilité particulière de premier contributeur de troupes envers les Nations unies, notamment dans l'ex-Yougoslavie, de saisir ses partenaires de l'Union européenne, de l'ONU et de l'OTAN des mesures qui pourraient être prises pour éviter une dégradation continue de la situation. Celle-ci pourrait remettre en cause la présence de la FORPRONU. C'est pour éviter un retrait des troupes des Nations unies, qui anéantirait les efforts incessants de la communauté internationale depuis trois ans et constituerait un échec pour toutes les institutions qui ont conjugué leurs actions en faveur de la paix, qu'un ensemble de décisions devront être prises afin de prolonger le cessez-le-feu, d'assurer la liberté de mouvement de la FORPRONU et de relancer le processus diplomatique.