Texte intégral
Q - Vous venez de rencontrer le roi de Jordanie. Quel est le message que vous lui avez transmis ? Vous partez la semaine prochaine aux Etats-Unis. Quels messages comptez-vous adresser aux dirigeants américains ?
R - J'ai d'abord remis un message personnel du président de la République au Roi Abdallah. Nous avons fait un tour d'horizon des relations entre la France et la Jordanie. Vous savez qu'elles sont excellentes sur le plan politique, sur le plan de la coopération. La France est le premier investisseur en Jordanie, et nous menons, sur tous les fronts, des coopérations très actives et très dynamiques. Nous souhaitons évidemment continuer à développer ces relations et intensifier le dialogue politique aujourd'hui indispensable pour faire face aux tragédies qui sont celles de cette région. D'abord bien sûr la situation entre Israël et les Palestiniens. Il y a aujourd'hui une grande urgence à se mobiliser, et je rencontrerai, comme vous l'avez indiqué, mon homologue, M. Colin Powell, jeudi.
Le premier élément sur lequel j'insisterai, bien évidemment, c'est la préoccupation de l'ensemble de cette région et la nécessité de ne pas laisser passer les jours, les semaines, les mois sans tout faire pour essayer de relancer un processus politique aujourd'hui indispensable. Bien sûr, il faut des concertations, bien sûr, il faut un dialogue entre les parties, mais le processus politique est indispensable et d'autant plus nécessaire que nous partageons le même objectif : créer un Etat palestinien viable, démocratique, dans les frontières de 1967. Forts de cet objectif, il faut maintenant se donner les moyens d'y arriver. Il y a, sur la table, un certain nombre d'éléments qui peuvent être une base de travail - la réforme de l'Autorité palestinienne, l'organisation d'élections dès le début de l'année - il y a donc des éléments très concrets sur lesquels on peut travailler. Nous pensons qu'il faut un outil supplémentaire, il faut un cadre général pour parler. Ce cadre, ce doit être la conférence internationale réunissant l'ensemble des parties, et qui permettra véritablement d'aller jusqu'au bout du dialogue et des négociations et, je l'espère, d'arriver à un accord global.
Q - Quelles leçons tirez-vous de ce voyage ?
R - Je l'ai dit, d'abord l'urgence. L'urgence est très grande. On le voit du côté palestinien, le sentiment d'humiliation, le sentiment de désespoir, d'une vie impossible, d'une vie sans avenir.
Q - La préoccupation des dirigeants arabes ?
R - La préoccupation des dirigeants arabes, bien sûr, de la même façon, aussi, l'angoisse des Israéliens qui vivent au jour le jour avec le terrorisme ou la peur du terrorisme. Mais vous avez raison, les dirigeants arabes aujourd'hui sont mobilisés. Ils sont inquiets et nous assistons depuis le début de l'année, il faut le souligner, c'est très important, à une mobilisation sans précédent de la part de ces dirigeants arabes. Ils font aujourd'hui leur unité - et le plan arabe de Beyrouth l'a clairement marqué - sur des propositions fortes. Ils veulent avancer, ils veulent arriver à une solution globale et il y a donc des convergences sur la scène internationale entre le plan arabe de paix, entre les Européens qui se sont exprimés très fortement par la déclaration de Séville il y a quelques semaines, entre le discours du président Bush. Regardons ces éléments de convergence et avançons : condamnation unanime du terrorisme, volonté de réformer l'autorité palestinienne, volonté d'avancer vers des élections. Alors, bien sûr, tout n'est pas parfait et il faut donc jouer des complémentarités entre les diplomaties. Etre complémentaires, c'est, chacun, utiliser les canaux et les moyens qu'il a en sa possession.
Nous estimons que le processus politique aujourd'hui doit nous mobiliser et nous estimons que dans le cadre de ce processus politique, il faut un outil, il faut véritablement avoir un instrument. Cet instrument, j'en suis convaincu et c'est la position de la France, c'est la position de l'Union européenne, ce peut être la conférence internationale, qui peut faire avancer les idées très concrètement. Soyons pragmatiques, ne recherchons pas des solutions trop rapides mais fixons un calendrier, fixons un objectif clair, fixons les termes de référence. Ces termes de référence aujourd'hui sont sur la table : les résolutions des Nations unies 242 et 338 ; les principes de Madrid, la terre contre la paix. Il y a là aujourd'hui véritablement un accord de la communauté internationale. Pourquoi revenir en arrière ? Appuyons-nous sur ces éléments, appuyons-nous sur l'urgence que crée la situation dans la région, appuyons-nous sur le sentiment très fort du devoir qui est le nôtre après les événements du 11 septembre. Tout ceci crée une situation nouvelle. Nous ne pouvons pas rester sans rien faire, d'autant que, nous en sommes convaincus, le drame aujourd'hui de cette région est très grand. Mais la situation peut devenir encore plus dramatique si nous ne faisons rien. Il y a là une incitation, un devoir d'agir de la communauté internationale
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 juillet 2002)
R - J'ai d'abord remis un message personnel du président de la République au Roi Abdallah. Nous avons fait un tour d'horizon des relations entre la France et la Jordanie. Vous savez qu'elles sont excellentes sur le plan politique, sur le plan de la coopération. La France est le premier investisseur en Jordanie, et nous menons, sur tous les fronts, des coopérations très actives et très dynamiques. Nous souhaitons évidemment continuer à développer ces relations et intensifier le dialogue politique aujourd'hui indispensable pour faire face aux tragédies qui sont celles de cette région. D'abord bien sûr la situation entre Israël et les Palestiniens. Il y a aujourd'hui une grande urgence à se mobiliser, et je rencontrerai, comme vous l'avez indiqué, mon homologue, M. Colin Powell, jeudi.
Le premier élément sur lequel j'insisterai, bien évidemment, c'est la préoccupation de l'ensemble de cette région et la nécessité de ne pas laisser passer les jours, les semaines, les mois sans tout faire pour essayer de relancer un processus politique aujourd'hui indispensable. Bien sûr, il faut des concertations, bien sûr, il faut un dialogue entre les parties, mais le processus politique est indispensable et d'autant plus nécessaire que nous partageons le même objectif : créer un Etat palestinien viable, démocratique, dans les frontières de 1967. Forts de cet objectif, il faut maintenant se donner les moyens d'y arriver. Il y a, sur la table, un certain nombre d'éléments qui peuvent être une base de travail - la réforme de l'Autorité palestinienne, l'organisation d'élections dès le début de l'année - il y a donc des éléments très concrets sur lesquels on peut travailler. Nous pensons qu'il faut un outil supplémentaire, il faut un cadre général pour parler. Ce cadre, ce doit être la conférence internationale réunissant l'ensemble des parties, et qui permettra véritablement d'aller jusqu'au bout du dialogue et des négociations et, je l'espère, d'arriver à un accord global.
Q - Quelles leçons tirez-vous de ce voyage ?
R - Je l'ai dit, d'abord l'urgence. L'urgence est très grande. On le voit du côté palestinien, le sentiment d'humiliation, le sentiment de désespoir, d'une vie impossible, d'une vie sans avenir.
Q - La préoccupation des dirigeants arabes ?
R - La préoccupation des dirigeants arabes, bien sûr, de la même façon, aussi, l'angoisse des Israéliens qui vivent au jour le jour avec le terrorisme ou la peur du terrorisme. Mais vous avez raison, les dirigeants arabes aujourd'hui sont mobilisés. Ils sont inquiets et nous assistons depuis le début de l'année, il faut le souligner, c'est très important, à une mobilisation sans précédent de la part de ces dirigeants arabes. Ils font aujourd'hui leur unité - et le plan arabe de Beyrouth l'a clairement marqué - sur des propositions fortes. Ils veulent avancer, ils veulent arriver à une solution globale et il y a donc des convergences sur la scène internationale entre le plan arabe de paix, entre les Européens qui se sont exprimés très fortement par la déclaration de Séville il y a quelques semaines, entre le discours du président Bush. Regardons ces éléments de convergence et avançons : condamnation unanime du terrorisme, volonté de réformer l'autorité palestinienne, volonté d'avancer vers des élections. Alors, bien sûr, tout n'est pas parfait et il faut donc jouer des complémentarités entre les diplomaties. Etre complémentaires, c'est, chacun, utiliser les canaux et les moyens qu'il a en sa possession.
Nous estimons que le processus politique aujourd'hui doit nous mobiliser et nous estimons que dans le cadre de ce processus politique, il faut un outil, il faut véritablement avoir un instrument. Cet instrument, j'en suis convaincu et c'est la position de la France, c'est la position de l'Union européenne, ce peut être la conférence internationale, qui peut faire avancer les idées très concrètement. Soyons pragmatiques, ne recherchons pas des solutions trop rapides mais fixons un calendrier, fixons un objectif clair, fixons les termes de référence. Ces termes de référence aujourd'hui sont sur la table : les résolutions des Nations unies 242 et 338 ; les principes de Madrid, la terre contre la paix. Il y a là aujourd'hui véritablement un accord de la communauté internationale. Pourquoi revenir en arrière ? Appuyons-nous sur ces éléments, appuyons-nous sur l'urgence que crée la situation dans la région, appuyons-nous sur le sentiment très fort du devoir qui est le nôtre après les événements du 11 septembre. Tout ceci crée une situation nouvelle. Nous ne pouvons pas rester sans rien faire, d'autant que, nous en sommes convaincus, le drame aujourd'hui de cette région est très grand. Mais la situation peut devenir encore plus dramatique si nous ne faisons rien. Il y a là une incitation, un devoir d'agir de la communauté internationale
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 juillet 2002)