Interview de Mme Claudie Haigneré, ministre déléguée à la recherche et aux nouvelles technologies, à Europe 1 le 11 juillet 2002, sur la remise des prix du quatrième concours national d'aide à la création d'entreprises innovantes.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Média : Europe 1

Texte intégral

Vous êtes habituée maintenant à ce qu'on vous appelle "Madame la ministre" ?
- "Oui, je crois que c'est un premier pas qui est franchi. Maintenant, il faut que je découvre encore de multiples domaines d'activité."
Vous présentez aujourd'hui les résultats du Concours national d'aide à la création d'entreprises de technologies innovantes. Il faut d'abord rappeler, parce qu'il faut rendre à César ce qui lui appartient, que c'est votre prédécesseur, R.-G. Schwartzenberg, qui a lancé ce concours, ouvert à tous, à tous les porteurs d'idées - étudiants, salariés du public ou du privé. Combien y a-t-il eu de projets ?
- "Ce concours a déjà permis de créer plus de 350 entreprises et on peut dire 2500 emplois, auxquels vont bien sûr s'ajouter toutes les créations liées aux lauréats de cette année."
Qui présidait le jury ?
- "Le jury a été présidé par A. Lauvergeon."
L'ancienne "sherpa" de F. Mitterrand dans les grandes conférences internationales...
- "La présidente."
Les résultats : neuf projets ont particulièrement séduit le jury et ont obtenu des prix spéciaux. J'ai noté que le premier revient à S. Mallat, 40 ans, pour une "Nouvelle technologie de traitement de compression d'image par représentation géométrique". C'est quand même très pointu tout ça ?
- "Oui, parce que justement, c'est la caractéristique de l'innovation. La caractéristique de ce concours c'est de faciliter la détection de projets, puis leur accompagnement. Ce concours, c'est un peu une des pièces majeures d'un dispositif de soutien à l'innovation qui s'accompagne ensuite de la mise en place, de la création de ces entreprises, des incubateurs pour les aider, et puis des mesures incitatives, les fonds, pour leur permettre de travailler correctement. Donc, une innovation qui prendrait en compte des domaines très larges et ça c'est un événement important dans ce concours."
Deux exemples encore : un prix spécial Jeune diplômé pour A. Boucaud, 31 ans, pour "dispositif ultrasonore de distribution de l'insuline". Encore un prix spécial Sport pour H. Macke, 25 ans, et son "kit tout terrain pour Fauteuil handicapé de ville". C'est très concret. Quel est le profil des lauréats ?
- "47 % des lauréats 2002 sont issus de la recherche publique, avec un niveau de formation particulièrement élevé. En particulier, on a 53 % de docteurs, 17 % d'ingénieurs parmi les lauréats qui se sont présentés cette année."
Lauréats qui vont toucher des sommes rondelettes, soit à titre personnel, soit pour créer une entreprise, bien sûr.
- "Effectivement, le but de ce concours national est de pouvoir aider ces lauréats à mettre en place leur projet. Dans la catégorie "en emergence", les lauréats recevront chacun une aide de 32 200 euros, et dans la catégorie "Création développement", une soutien plus renforcé avec une aide moyenne autour de 200 000 euros."
Sur les neuf candidats lauréats, j'ai noté qu'il n'y avait que deux femmes. On est quand même encore loin de la parité ?
- "Je crois qu'on essaie d'avoir une représentativité. Je suis très heureuse justement que deux femmes soient présentes : madame Marina Guillet, pour le prix spécial Cesar, et madame Barbara Demeneix, pour le prix Jury national dans la catégorie "en Emergence"."
On souhaite en tout cas bonne chance à toutes et à tous.
- "Bonne chance" et puis il faut les soutenir pour la suite de leur projet. Ca n'est qu'une première étape, mais cela leur donne un label d'excellence qui, je pense, leur permettra de très bien travailler et de s'implanter."
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 12 juillet 2002)