Déclaration de M. Jacques Godfrain, ministre délégué à la coopération, en réponse à une question sur la situation en Israël, le terrorisme et le processus de paix, Paris le 25 mars 1997.

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Circonstance : Attentat revendiqué par le mouvement islamiste Hamas, le 21 mars 1997 à Tel Aviv (4 morts)

Texte intégral


Aussitôt cet attentat particulièrement lâche et meurtrier connu, la France a immédiatement condamné sans réserve cet acte odieux. Vous pouvez être assuré que la France est déterminée à lutter aux côtés de ses amis et alliés contre le terrorisme où qu'il se trouve.

Hélas, il est à craindre, aujourd'hui, d'autres violences. C'est un risque réel, compte tenu des grandes difficultés que rencontre actuellement le processus de paix. Il faut donc tout faire pour enrayer cet engrenage.

Nous maintenons avec toutes les parties concernées une concertation constante, étroite et utile. Nous agissons en liaison avec nos partenaires de l'Union européenne qui, a comme vous le savez, désigné un représentant spécial.

Quels sont aujourd'hui nos objectifs ?
D'abord restaurer la confiance entre les partenaires de la paix. Celle-ci est essentielle pour la reprise du dialogue. Il faut que les conversations reprennent entre les parties sur tous les aspects du processus de paix, qu'il s'agisse du volet palestinien ou du volet syro-libanais.

Dans cette perspective, il nous paraît que les accords déjà conclus doivent être respectés dans leur lettre et dans leur esprit. C'est la condition pour que le processus de paix, auquel toutes les parties nous ont confirmé qu'elles demeuraient attachées en dépit des difficultés, puisse véritablement reprendre et que des progrès réels puissent être réalisés
Je voudrais faire un rapide bilan de ces quarante ans du Traité de Rome. C'est d'abord la création d'une île de paix dans le monde ; ensuite un développement agricole, de production agricole, d'échanges agricoles importants ; enfin dans le cadre de l'aide au développement. Les accords successifs de Lomé ont fait de l'Europe un continent ouvert vers le monde et vers les hommes qui sont moins bien lotis que nous, Européens.

Nous sommes aujourd'hui à un tournant. Nous devons lutter sur plusieurs fronts : d'abord sur celui de la variation erratique de certaines monnaies ; ensuite sur le plan des acquis sociaux. L'Europe sociale est à faire et cela montre l'urgence d'un nouveau départ. Nous devons nous battre aussi pour une politique étrangère et de sécurité commune. Aujourd'hui, nous savons que ces dispositions doivent être réglées dans le cadre de la Conférence intergouvernementale.

Nous avons deux grandes échéances devant nous : l'avènement de la monnaie unique et l'élargissement vers l'Est.

En conclusion, je voudrais vous dire que, l'Europe ne pourra se faire qu'avec les citoyens de l'Europe. Elle n'a eu que trop tendance à décider à la place des citoyens. Nous voulons que les décisions soient prises au niveau adéquat. Le respect du principe de subsidiarité est une priorité du gouvernement : nous souhaitons que les élus nationaux soient mieux consultés sur les matières qui relèvent de la compétence des parlements nationaux. Le gouvernement, comme vous le savez, a fait des propositions dans ce sens à la Conférence intergouvernementale
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 octobre 2001)