Texte intégral
Mesdames et Messieurs, j'ai accueilli une fois de plus avec un très grand plaisir Mme Albright, ici à Paris, au Quai d'Orsay, pour un nouveau contact qui suit d'autres contacts à Paris, dans de nos nombreuses autres villes, ou des contacts téléphoniques qui sont constants. Je crois pouvoir dire qu'ils sont extrêmement confiants. Nous avons fait le point sur la situation internationale actuelle en nous penchant tout particulièrement sur les questions de l'Iraq et du Kossovo.
Sur la question de l'Iraq, nous avons estimé ensemble que l'accord extrêmement important qui a été conclu entre le Secrétaire général des Nations unies et les autorités iraquiennes devait entrer en application. Nous sommes, de part et d'autre extrêmement vigilants quant à son application entière et rapide.
En ce qui concerne le Kossovo, nous avons examiné la situation sans conclure puisque naturellement, c'est à la réunion du groupe de contact de demain matin à Londres, à laquelle j'irai avant de partir ensuite pour l'Arabie Saoudite, que nous aurons à examiner plus en profondeur cette question. Il est clair, et c'est notre analyse commune en tout cas que la situation est grave, qu'elle appelle des mesures urgentes et que nous aurons à nous déterminer avec beaucoup de fermeté et de clarté pour enrayer immédiatement l'engrenage qui commence à se développer. Il faut trouver d'urgence des solutions adéquates et durables à ce problème.
Nous avons bien sûr parlé de nombreuses autres questions, non pas d'autres problèmes mais d'autres questions que l'on aborde naturellement entre la France et les Etats-Unis, chaque fois que l'on a l'occasion de se rencontrer longuement et amicalement comme cette fois-ci : la relance du processus de paix, l'Afrique... Je m'en tiendrai là en redisant tout le plaisir que j'ai eu à accueillir de nouveau Madeleine Albright, ici, chez elle où elle sera toujours la bienvenue.
Q - Le ministre Kinkel a parlé ce matin de mesures en matière de diplomatie préventive. Considérez-vous que ces mesures peuvent être soutenues par la France ?
R - Vous parlez du Kossovo ? L'objet de la réunion de demain à Londres est bien celui-ci. C'est de nous mettre d'accord, et nous avons commencé à en parler aujourd'hui. J'ai également eu au téléphone Klaus Kinkel, Lamberto Dini, Robin Cook et Evgueni Primakov. L'objet de la réunion de demain est précisément de nous mettre d'accord sur des mesures, non seulement fermes mais efficaces, de façon à pouvoir enclencher l'urgence que nous souhaitons tous, c'est-à-dire une solution politique véritable à la situation des Albanais du Kossovo. C'est l'objet de la réunion de demain. Je ne peux donc pas vous répondre maintenant sur ce que nous déciderons demain, mais je suis confiant dans cette réunion.
J'ajoute un mot : M. Kinkel et moi-même avions écrit dès le mois de novembre dernier au président Milosevic pour lui dire de façon pressante qu'il faut absolument trouver un solution pour revenir à une autonomie substantielle au Kossovo. Nous serons certainement amenés à reprendre plusieurs de nos propositions qui demeurent d'actualité puisque malheureusement, elles n'ont pas été suivies d'effets. Cela ne suffit pas, il faut avoir une approche plus complète de ce sujet maintenant.
Q - Monsieur Védrine, la discussion sur le Proche-Orient avec Mme Albright vous a-t-elle permis d'adopter le même langage ?
R - Les diplomaties française et américaine sur ce point sont convergentes et complémentaires. Nous dépensons tous, aussi bien Mme Albright, comme chacun le voit, que la France ou d'autres pays d'Europe, beaucoup d'énergie pour relancer ce processus de paix. Le président Chirac a déclaré récemment que la France n'acceptait pas la mort programmée du processus de paix et nous ferons tout ce que nous pourrons pour que, en effet, les choses soient relancées. Mais nous le faisons de façon à ce que tous les efforts fournis par les uns et par les autres convergent dans la même direction./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 septembre 2001)
C'était une réunion très sérieuse, très dense, qui était nécessaire et qui était urgente en raison de la dégradation rapide de la situation sur le terrain. Je crois que les conclusions auxquelles nous sommes parvenus, - en tout cas à Cinq, parce qu'il y a certains points auxquels les Russes ne s'associent pas mais cela ne veut pas dire qu'ils se détachent de l'ensemble de la démarche -, répondent tout à fait à ce que nous voulions : une pression forte, claire et nette, avec certaines mesures immédiates qui seront détaillées par Robin Cook, et une pression très forte pour que les autorités de Belgrade, pour que le président Milosevic comprennent qu'il faut absolument, immédiatement et sans attente inverser cette tendance, ouvrir un dialogue politique et travailler à l'établissement ou à la reconstitution d'une autonomie substantielle pour le Kossovo. C'est l'urgence numéro un et c'est là-dessus que les conclusions sont claires, nettes, énergiques.
Nous avons fixé un nouveau rendez-vous du Groupe de Contact pour montrer que nous restons mobilisés et que nous attendons des résultats tout de suite pour que se mette en marche un processus différent.
En sens inverse, vous verrez dans un article 8, que nous redisons d'une façon également très claire, les perspectives qui s'ouvrent ou qui se ré-ouvrent à la Yougoslavie, si elle joue le jeu différemment, si elle entre dans ce dialogue politique et si elle cherche véritablement une solution. Il fallait que les deux choses soient dites clairement. Elles le sont.
Q - Est-ce que la réticence des Russes ne paralyse pas votre action ?
R - La réticence des Russes ne porte que sur une ou deux dispositions de l'ensemble du dispositif.
Q - Quelle est la conclusion que vous tirez de cette première réunion du Groupe de contact ?
R - Après une discussion substantielle, nous sommes arrivés à un dispositif qui correspond à notre vision, en réponse aux événements des derniers jours et à la répression. Il y a des mesures immédiates, mais surtout, nous avons organisé des pressions et des incitations très fortes pour que les autorités de Belgrade changent radicalement d'attitude et de politique sur ce point. Il s'agit d'entrer dans une politique de dialogue pour aboutir à une autonomie substantielle pour le Kossovo, ce qui est la seule solution viable.
En même temps, dans les conclusions, il est dit que la République fédérale de Yougoslavie verrait les perspectives de sa réinsertion dans la communauté internationale se réouvrir, si, justement, elle a une politique différente. Les deux choses sont claires et nettes avec certaines mesures, qui sont des mesures de réaction à la répression des derniers jours et pour empêcher le développement de cet engrenage, qui sont des mesures s'appliquant tout de suite. Quant aux autres, qui sont des mesures plus dures encore, elles s'appliqueront si la Yougoslavie n'entre pas dans le processus que nous souhaitons.
Un nouveau rendez-vous du Groupe de contact est organisé, à cet effet, à la fin du mois.
Q - Combien de temps laissez-vous à M. Milosevic ?
R. - Le Groupe de contact l'incite, l'exhorte, l'appelle à changer radicalement de politique sur cette affaire du Kossovo et le temps dont il peut disposer pour justement montrer qu'il entre dans cette nouvelle orientation est celui qui s'écoule jusqu'au nouveau rendez-vous qui a été fixé au 25 mars./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 septembre 2001)
Sur la question de l'Iraq, nous avons estimé ensemble que l'accord extrêmement important qui a été conclu entre le Secrétaire général des Nations unies et les autorités iraquiennes devait entrer en application. Nous sommes, de part et d'autre extrêmement vigilants quant à son application entière et rapide.
En ce qui concerne le Kossovo, nous avons examiné la situation sans conclure puisque naturellement, c'est à la réunion du groupe de contact de demain matin à Londres, à laquelle j'irai avant de partir ensuite pour l'Arabie Saoudite, que nous aurons à examiner plus en profondeur cette question. Il est clair, et c'est notre analyse commune en tout cas que la situation est grave, qu'elle appelle des mesures urgentes et que nous aurons à nous déterminer avec beaucoup de fermeté et de clarté pour enrayer immédiatement l'engrenage qui commence à se développer. Il faut trouver d'urgence des solutions adéquates et durables à ce problème.
Nous avons bien sûr parlé de nombreuses autres questions, non pas d'autres problèmes mais d'autres questions que l'on aborde naturellement entre la France et les Etats-Unis, chaque fois que l'on a l'occasion de se rencontrer longuement et amicalement comme cette fois-ci : la relance du processus de paix, l'Afrique... Je m'en tiendrai là en redisant tout le plaisir que j'ai eu à accueillir de nouveau Madeleine Albright, ici, chez elle où elle sera toujours la bienvenue.
Q - Le ministre Kinkel a parlé ce matin de mesures en matière de diplomatie préventive. Considérez-vous que ces mesures peuvent être soutenues par la France ?
R - Vous parlez du Kossovo ? L'objet de la réunion de demain à Londres est bien celui-ci. C'est de nous mettre d'accord, et nous avons commencé à en parler aujourd'hui. J'ai également eu au téléphone Klaus Kinkel, Lamberto Dini, Robin Cook et Evgueni Primakov. L'objet de la réunion de demain est précisément de nous mettre d'accord sur des mesures, non seulement fermes mais efficaces, de façon à pouvoir enclencher l'urgence que nous souhaitons tous, c'est-à-dire une solution politique véritable à la situation des Albanais du Kossovo. C'est l'objet de la réunion de demain. Je ne peux donc pas vous répondre maintenant sur ce que nous déciderons demain, mais je suis confiant dans cette réunion.
J'ajoute un mot : M. Kinkel et moi-même avions écrit dès le mois de novembre dernier au président Milosevic pour lui dire de façon pressante qu'il faut absolument trouver un solution pour revenir à une autonomie substantielle au Kossovo. Nous serons certainement amenés à reprendre plusieurs de nos propositions qui demeurent d'actualité puisque malheureusement, elles n'ont pas été suivies d'effets. Cela ne suffit pas, il faut avoir une approche plus complète de ce sujet maintenant.
Q - Monsieur Védrine, la discussion sur le Proche-Orient avec Mme Albright vous a-t-elle permis d'adopter le même langage ?
R - Les diplomaties française et américaine sur ce point sont convergentes et complémentaires. Nous dépensons tous, aussi bien Mme Albright, comme chacun le voit, que la France ou d'autres pays d'Europe, beaucoup d'énergie pour relancer ce processus de paix. Le président Chirac a déclaré récemment que la France n'acceptait pas la mort programmée du processus de paix et nous ferons tout ce que nous pourrons pour que, en effet, les choses soient relancées. Mais nous le faisons de façon à ce que tous les efforts fournis par les uns et par les autres convergent dans la même direction./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 septembre 2001)
C'était une réunion très sérieuse, très dense, qui était nécessaire et qui était urgente en raison de la dégradation rapide de la situation sur le terrain. Je crois que les conclusions auxquelles nous sommes parvenus, - en tout cas à Cinq, parce qu'il y a certains points auxquels les Russes ne s'associent pas mais cela ne veut pas dire qu'ils se détachent de l'ensemble de la démarche -, répondent tout à fait à ce que nous voulions : une pression forte, claire et nette, avec certaines mesures immédiates qui seront détaillées par Robin Cook, et une pression très forte pour que les autorités de Belgrade, pour que le président Milosevic comprennent qu'il faut absolument, immédiatement et sans attente inverser cette tendance, ouvrir un dialogue politique et travailler à l'établissement ou à la reconstitution d'une autonomie substantielle pour le Kossovo. C'est l'urgence numéro un et c'est là-dessus que les conclusions sont claires, nettes, énergiques.
Nous avons fixé un nouveau rendez-vous du Groupe de Contact pour montrer que nous restons mobilisés et que nous attendons des résultats tout de suite pour que se mette en marche un processus différent.
En sens inverse, vous verrez dans un article 8, que nous redisons d'une façon également très claire, les perspectives qui s'ouvrent ou qui se ré-ouvrent à la Yougoslavie, si elle joue le jeu différemment, si elle entre dans ce dialogue politique et si elle cherche véritablement une solution. Il fallait que les deux choses soient dites clairement. Elles le sont.
Q - Est-ce que la réticence des Russes ne paralyse pas votre action ?
R - La réticence des Russes ne porte que sur une ou deux dispositions de l'ensemble du dispositif.
Q - Quelle est la conclusion que vous tirez de cette première réunion du Groupe de contact ?
R - Après une discussion substantielle, nous sommes arrivés à un dispositif qui correspond à notre vision, en réponse aux événements des derniers jours et à la répression. Il y a des mesures immédiates, mais surtout, nous avons organisé des pressions et des incitations très fortes pour que les autorités de Belgrade changent radicalement d'attitude et de politique sur ce point. Il s'agit d'entrer dans une politique de dialogue pour aboutir à une autonomie substantielle pour le Kossovo, ce qui est la seule solution viable.
En même temps, dans les conclusions, il est dit que la République fédérale de Yougoslavie verrait les perspectives de sa réinsertion dans la communauté internationale se réouvrir, si, justement, elle a une politique différente. Les deux choses sont claires et nettes avec certaines mesures, qui sont des mesures de réaction à la répression des derniers jours et pour empêcher le développement de cet engrenage, qui sont des mesures s'appliquant tout de suite. Quant aux autres, qui sont des mesures plus dures encore, elles s'appliqueront si la Yougoslavie n'entre pas dans le processus que nous souhaitons.
Un nouveau rendez-vous du Groupe de contact est organisé, à cet effet, à la fin du mois.
Q - Combien de temps laissez-vous à M. Milosevic ?
R. - Le Groupe de contact l'incite, l'exhorte, l'appelle à changer radicalement de politique sur cette affaire du Kossovo et le temps dont il peut disposer pour justement montrer qu'il entre dans cette nouvelle orientation est celui qui s'écoule jusqu'au nouveau rendez-vous qui a été fixé au 25 mars./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 septembre 2001)